CHAPITRE SECOND : LES LIMITES DE L'ANALYSE

I. LES NUAGES ET LES OCÉANS DEMEURENT DES INCONNUES

A l'heure actuelle, en dépit de l'ampleur des efforts de recherche et des progrès inimaginables accomplis dans la connaissance du climat, d'importantes inconnues et d'innombrables incertitudes demeurent.

Alors que les climats du passé ont, au cours du siècle et demi qui vient de s'écouler, livré une grande partie de leurs mystères, le changement climatique global auquel l'humanité se trouve désormais confrontée exige de se faire une idée assez précise des climats du futur.

Les modèles climatiques et les supercalculateurs qu'ils nécessitent ont déjà été évoqués ; il a été question aussi des plus récents programmes de recherche et d'expérimentation et nul ne doute que, dans les très prochaines années, des progrès extrêmement spectaculaires soient encore accomplis.

Ils seraient en particulier fort utiles dans deux secteurs : la microphysique des nuages et les océans.

Il a déjà été signalé que la connaissance de la microphysique des nuages est encore lacunaire car ce champ d'investigation est très complexe ; que les aérosols sont venus encore compliquer la recherche sur ce thème et que, pour évaluer le réchauffement, il est parfois difficile d'apprécier si un nuage l'accentue ou le ralentit- par exemple, un nuage d'aérosols peut être noir du fait des suies qu'il fixe et donc absorber la chaleur, ou blanc et la renvoyer.

Certains chercheurs ont cependant fait valoir qu'il était inutile d'atteindre la parfaite connaissance de la microphysique des nuages pour s'inquiéter du réchauffement climatique.

Quant aux océans, de très rapides progrès peuvent être espérés des nouveaux moyens d'investigation mis en oeuvre récemment.

II. LA MACHINE TERRE N'A PAS DE MODE D'EMPLOI

Les progrès accomplis dans la connaissance du climat et de l'évolution de la Terre placent de plus en plus haut l'exigence des recherches encore à mener.

Les limites de l'inconnu reculent, mais le champ des incertitudes demeure assez vaste pour que l'homme ait conscience à la fois qu'il est devenu un agent climatique et qu'il serait impuissant à contrôler un emballement des changements climatiques déjà en cours.

Au moment où il commence à comprendre les interactions entre les divers mécanismes reliant le climat aux activités humaines, la biosphère au système solaire, il entrevoit aussi que les rouages démontés de la machine Terre ne livrent pas tous les secrets de son fonctionnement .

La Terre ressemblerait-elle davantage à l'être vivant décrit par James LOVELOCK dans son livre « Gaïa » qu'à un assemblage de rouages, même assortis de microprocesseurs ?

Toujours est-il que l'essentiel des réactions de la Terre ou des enchaînements de ses éléments analysés un à un ne livrent aucun mode d'emploi à l'espèce qui s'est pourtant approprié la planète.

L'homme doit même désormais s'interroger sur ce qu'il convient de faire, à l'échelle mondiale, pour la survie de son espèce. Non pour assurer la domination de tel groupe humain sur tel autre, mais pour s'efforcer de comprendre au plus vite ce que doit être son action dans le vaisseau spatial Terre pour y maintenir la vie .

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