B. LES MODIFICATIONS DU CYCLE DE L'EAU

Les hydrologues estiment que les conséquences des changements climatiques sur l'eau seront plus importantes que celles sur la température.

1. Les précipitations

Cela se traduira par des changements importants du régime des précipitations et par un accroissement des pénuries d'eau .

L'augmentation de la température entraînera une augmentation de la vapeur d'eau modifiant le cycle de l'eau. Une molécule d'eau dans l'atmosphère étant recyclée en douze jours après évaporation, une plus grande quantité à recycler provoquera davantage de mouvements orageux, d'où un climat plus erratique et des pluies plus abondantes .

Le Professeur Alain PERRIER de l'INA P-G a relevé que les périodes 1955-1975 et 1975-1995 témoignaient déjà d'une accélération du cycle de l'eau.

Avec l'augmentation de la température, les précipitations ont augmenté de 5 % à 10 % : de gros orages se forment sur les continents, les nappes phréatiques sont bien alimentées. En revanche, la gestion de l'eau en est rendue plus délicate : le contraste été/hiver est accentué, le stockage sous forme de neige ou de glace diminue, les pluies sont plus erratiques, les rivières sont plus sèches en été mais des écoulements plus rapides sont à gérer en cas d'orages, plus abondants qu'auparavant.

Ces évolutions auront un impact direct sur l'agriculture qui se trouve au coeur du cycle de l'eau comme l'ont rappelé M. Ghislain GOSSE et M. Pierre STENGEL, INRA .

2. La fonte des glaces

Souvent évoquées comme conséquence du réchauffement climatique, les fontes des glaciers de montagne, des glaces de mer, de celles de l'Arctique ou de l'Antarctique sont l'objet d'appréciations diverses et, souvent, de prévisions inquiétantes, voire alarmistes.

Dans ce domaine, les travaux du Laboratoire de Glaciologie et de Géophysique de l'Environnement (L.G.G.E.) de Grenoble font autorité (M. Robert DELMAS ).

a) Les glaciers de montagne

Au cours du siècle dernier, les petits glaciers ont nettement reculé.

Pour M. Alain PERRIER de l'INA P-G déjà cité ci-dessus, la fonte des châteaux d'eau naturels alimentant les pays nordiques pourrait entraîner la hausse de 10 cm, voire de 30 à 40 cm en 100 ans du niveau de la mer.

Pour suivre cette évolution, dans le cadre d'un programme européen, Glaciorix, portant sur un parallèle entre les Alpes et la Scandinavie, le CEMAGREF observe un bassin glacier des Alpes comme l'ont indiqué M. Pierrick GIVONE et M. Jean-Louis VERREL .

b) Les glaces de mer

La fonte de celles-ci n'entraînerait aucune variation du niveau de la mer , ce que chacun peut vérifier aisément en observant la stabilité du niveau du liquide contenu dans un verre au cours de la fonte d'un glaçon.

c) Les glaces de l'Arctique

Pour M. Yves CARISTAN du BRGM , l'hypothèse de la fonte des calottes glaciaires et leur précipitation dans l'océan est absurde . Il a relevé que la fonte totale des calottes glaciaires prendrait plusieurs siècles. De plus, les calottes glaciaires ont une très grande inertie et la glace n'est pas cassante ; au contraire, elle évolue dans un milieu ductile.

M. Laurent TURPIN, du LSCE , a rappelé que la banquise arctique semble reculer.

d) Les glaces de l'Antarctique

Dans la mesure où la banquise antarctique plonge sous le niveau de l'eau actuel, sa diminution pourrait poser un problème de passage de seuil plutôt que d'évolution graduelle.

Cependant, Mme Anny CAZENAVE, du CNES , a souligné que les observations ne suggèrent aucune fonte significative de l'Antarctique sur l'ensemble du XXème siècle.

Quant à l'évolution à venir, il n'existe pas de consensus de la communauté scientifique sur ce point.

Selon M. Paolo Antonio PIRAZZOLI du C.N.R.S. , la calotte antarctique ne devrait pas commencer à fondre avant le XXIIème siècle , tandis que la fonte du Groendland pourrait entraîner une hausse du niveau de la mer de 6 mètres au cours des prochains siècles.

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