B. LES EXCLUS DU FAIT DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Au delà des subtilités des négociations internationales ou des spéculations sur le caractère, bénéfique ou non, des permis d'émission négociables, certains pays vont se trouver exclus, davantage ou d'une nouvelle manière, d'abord en raison même des impacts des changements climatiques et aussi du fait des nouvelles règles du jeu qui en découleront probablement.

1. L'impact négatif des changements climatiques sur certains pays.

Qu'il s'agisse de l'élévation du niveau de la mer et de la submersion éventuelle de certains États îliens du Pacifique, d'une partie du Bangladesh, de la désertification accrue de pays d'Afrique, de la poussée démographique alliée à la pénurie d'eau au Maghreb et au Moyen-Orient, de l'érosion des côtes où sont implantées des mégapoles sous-équipées -sur la côte ouest de l'Afrique en particulier- des conséquences néfastes des cyclones , des précipitations diluviennes ou de tout autre phénomène extrême , devenu plus fréquent, l'évolution du climat renforcera nombre d'exclusions .

Face à des problèmes d'une telle ampleur à résoudre dans l'urgence, que pèseront les projets de « développement propre » destinés à permettre à ces pays, durement frappés, d'évoluer vers un mode de vie occidentalisé tout en adoptant un développement durable ?

Il est à craindre, comme l'a observé votre Rapporteur, dans ses déplacements en Israël et aux Pays-Bas, que l'intérêt porté aux impacts des changements climatiques viennent après d'autres priorités vitales, comme en Israël, ou que la possibilité d'éviter les conséquences climatiques les plus néfastes des dits changements ne soit étroitement liée à la capacité de faire preuve d'un niveau technique et d'investissement très élevé -comme celui nécessité par la surélévation des digues aux Pays-Bas.

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Pourtant, diminuer très fortement et très rapidement les émissions de gaz à effet de serre apparaît bien comme une légitime priorité internationale car résultant d'un enjeu planétaire incontestable.

Mais, aucune autorité ne semble à même de faire valoir cette priorité, à moins qu' une prise de conscience très large intervienne dans l'opinion, auprès de très nombreux passagers du vaisseau spatial Terre.

2. La difficulté d'une prévision climatique régionale

Dans le contexte décrit ci-dessus, des prévisions climatiques régionales permettraient peut-être de mieux affronter les évolutions en cours.

Mais, selon M. Jean-François MINSTER , il sera nécessaire d'attendre encore quatre ou cinq années pour détenir des prévisions sur les effets régionaux des changements climatiques.

Depuis vingt ans, les impacts des changements climatiques sur les deltas des fleuves, sur la fréquence des inondations, sur la pêche, sur les marais constituent des préoccupations de recherche. Mais ce n'est que depuis une dizaine d'années que les moyens techniques de traiter ces problèmes existent.

Toutefois, même encore mal estimés, il est certain que les impacts régionaux des changements climatiques seront loin d'être négligeables puisque, par définition, certains d'entre eux dépasseront les effets moyens.

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