B. LE CÂBLE AUDIOVISUEL
A l'origine, ces réseaux -optiques pour les plus modernes d'entre eux- étaient destinés à la diffusion audiovisuelle et ne sont donc pas adaptés aux services Internet et de courrier électronique qui impliquent des facultés de retour d'informations.
C'est pourquoi ces réseaux s'orientent actuellement vers un système mixte (Hybrid Fiber Coaxial) où la partie optique assure le transport et la partie cuivre du réseau la distribution, pour assurer des communications bi-directionnelles.
Si ces réseaux hybrides -qui ne sont pas développés partout- constituent en principe une bonne solution de convergence multimédias (téléphonie, Internet, audiovisuel), leur déploiement se heurte à deux types de difficultés pour fournir l'accès large bande à tous leurs abonnés :
- n'ayant pas été conçus à l'origine pour cet usage, leur mise en oeuvre est coûteuse car ils nécessitent l'implantation de noeuds de desserte assez nombreux (un noeud pour 1.000 usagers) ,
- il est nécessaire d'assurer l'amplification du système de télévision tous les six cents mètres à partir du noeud de desserte, ce qui dégrade les performances du modem câble et réduit la portée de la distribution à 5 kilomètres - distance proche de la portée utile de la plupart des systèmes xDSL.
Compte tenu de ces coûts, et de la relative faiblesse du câblage en France par rapport à d'autres pays développés, il ne semble pas que les offres câbles puissent prendre le pas sur les techniques xDLS, ce que confirment les rythmes de déploiement respectifs de ces techniques.
C. LES LIGNES ÉLECTRIQUES
L'utilisation des lignes électriques pour ouvrir un accès Internet pose divers problèmes 14 ( * ) . Elle repose sur l'installation chez les abonnés d'un modem de cryptage qui transforme les données Internet sous forme d'une onde haute fréquence qui est ensuite superposée au courant normal puis transformée en signal numérique et acheminée au transformateur électrique où un serveur le relie au réseau par un câble classique.
Cette technique dont on conçoit l'avantage qu'elle présenterait en termes de distribution est actuellement porteuse de trop d'interrogations sur sa fiabilité pour pouvoir être considérée comme assurée d'un développement.
Elle peut, toutefois, présenter un intérêt, en externe, dans la perspective du développement de la climatique.
D. LA BOUCLE LOCALE RADIO (BLR)
Les opérateurs qui n'ont pas à leur disposition de bande locale filaire utilisent l'accès sans fil à haut débit pour éviter des déploiements filaires coûteux ou des frais excessifs dans le contenu de cette bande filaire.
Les systèmes BLR sont en général employés pour desservir une clientèle professionnelle (petite entreprise en milieu urbain ou PME).
Il peut s'agir :
- soit d'une liaison point à point, chaque antenne du réseau ne desservant qu'un utilisateur (avec des débits pouvant atteindre 100 Mbits/s et une portée de 2 ou 3 kilomètres) en raison de la sensibilité du système aux phénomènes météorologiques ;
- soit d'une liaison point à multipoint, chaque antenne du réseau desservant plusieurs utilisateurs qui doivent alors partager la bande passante. Ce système repose, en fonction des astreintes de déploiement sur deux types de technologies :
. le MMDS (Multipoint Multichannel Distribution Service) qui émet sur des fréquences inférieures à 3 GHZ et fournit pour une portée de 60 kilomètres un débit descendant de 10 Mbits/s et remontant de 128 Kbits/s ;
. et le LMDS (Local Multipoint Distribution Service) qui offre des débits de 150 Mbits/s mais avec une portée réduite puisqu'il fonctionne sur une fréquence de fonctionnement très élevée (28 GHZ).
La BLR a fait, en deux temps, l'objet d'une attribution de fréquences par l'ART portant sur :
- 2 bandes nationales sur l'ensemble du territoire métropolitain dans les bandes 3,5 GHZ et 26 GHZ,
- 22 licences locales dans la bande 26 GHZ,
- et 2 licences pour chacun des départements d'outre-mer de la bande 3,5 GHZ.
La BLR vise principalement le marché des entreprises. Mais, un des obstacles à son déploiement réside dans le coût de l'équipement client, de l'ordre de 20.000 F, ce qui suppose de s'adresser, le plus souvent, à des entreprises de plus de 10 salariés, qui ne représentent que 7 % des entreprises françaises.
Néanmoins, la BLR peut être intéressante pour des villes moyennes dans lesquelles il n'est pas rentable de déployer des boucles métropolitaines optiques. Dans les bandes de fréquence attribuées pour la BLR, on dispose aujourd'hui de liens point à point radio de 155 Mbit/s à un prix abordable. Le coût des points hauts est donc partagé entre l'accès des clients et l'interconnexion des stations de base. Cela représente un avantage par rapport aux opérateurs qui profitent du dégroupage pour déployer des architectures xDSL, car ceux-ci doivent également s'interconnecter à l'opérateur historique.
* 14 alors qu'elles constituent une solution économique viable pour les « dorsales » de fibre optique à haute capacité ou les boucles locales d'accès à ces dorsales (cf infra ch II)