2. Le problème majeur des ressources en eau
La Jordanie souffre d'un cruel déficit hydraulique . Ce problème n'est d'ailleurs pas propre au Royaume et affecte l'ensemble du Proche-Orient. Il figure parmi les dix pays du monde les plus pauvres en eau. Les besoins, estimés à 1,100 milliard de m 3 par an ne sont couverts qu'à hauteur de 850 millions de m 3 . Les responsables jordaniens, comme première priorité, se sont fixé la réduction de l'exploitation des nappes phréatiques qui ne se renouvellent plus, la diminution des fuites d'eau potable dans les réseaux des grandes villes et notamment dans la capitale, où près de la moitié de l'eau est ainsi perdue, enfin l'amélioration de la productivité de l'irrigation.
Deux projets majeurs ont ainsi été lancés :
- le premier consisterait à pomper quelque 100 millions de m 3 d'eau par an du bassin d'eau souterrain de Dissi au sud de la capitale. Cette eau serait acheminée vers Amman par une canalisation de 350 km. L'exécution de ce projet, prévue pour durer 4 ans, mobiliserait 600 millions de dollars, dont 200 à la charge de l'Etat jordanien.
Un deuxième projet consisterait à construire sur la rivière Yarmouk , à Wehda, à la frontière avec la Syrie, un barrage permettant de capter quelque 110 millions de m 3 chaque année. Ces deux projets cumulés permettraient d'assurer jusqu'en 2020 l'autosuffisance du pays en eau potable.
La question de l'eau dans cette partie du monde revêt un intérêt régional essentiel qui conditionne largement les négociations de paix entre les parties. Au demeurant, la gestion équilibrée et partagée des ressources en eau est l'une des dispositions clé de l'accord de paix jordano-israélien du 26 octobre 1994. Sur leur mise en oeuvre, la Jordanie reste dans l'attente d'une traduction concrète des engagements israéliens à l'aménagement commun d'infrastructures dans le cadre d'une coopération régionale et internationale qui irait au-delà de la disposition prévoyant qu'Israël doit accorder chaque année à la Jordanie 50 millions de m 3 d'eau potable.