4. Dans la recherche : une stabilisation des effectifs globalement justifiée
Les
emplois budgétaires de chercheurs des seuls établissements
publics à caractère scientifique et technique (EPST) ont
évolué de la façon suivante, depuis 1992 :
Leur nombre est passé de 16.481 en 1992 à 17.383 en 2001, soit
une progression de 5,50 %. L'augmentation des effectifs a été
continue, à l'exception de 1997, où 23 emplois budgétaires
sont supprimés, mais, de même que dans l'enseignement
supérieur, très irrégulière : création
de 27 emplois en 1994 ou de 29 en 2000, mais de 398 en 1998 ou de 239 en
1992. Le projet de loi de finances pour 2002 prévoit la création
de 100 emplois de chercheurs.
Les emplois de directeurs de recherche, sur la période, ont connu une
évolution beaucoup plus rapide que celle des chargés de
recherche, respectivement + 8,50 % et + 3,70 %. La proportion des premiers au
sein de la population des chercheurs a ainsi légèrement
augmenté, passant de 37,26 % en 1992 à 38,32 % en 2001.
Toutefois, il faut probablement voir dans cette évolution davantage un
effet du vieillissement des chercheurs que d'une amélioration du profil
des carrières.
Cette relative stagnation apparaît à votre rapporteur
justifiée sous son aspect global :
Le potentiel recherche du système dual universités/EPST a
progressé fortement au cours des années 1992-2001: de 5.200
chercheurs équivalents temps plein
, si l'on admet qu'en moyenne
l'universitaire doit consacrer la moitié de son travail à des
activités de recherche. Il est certes possible que ce potentiel
supplémentaire n'ait pas été valorisé comme il
aurait dû l'être, mais ce serait une erreur grave de raisonner
comme si les universitaires n'accroissaient pas le potentiel de recherche de la
nation.
L'audition de M. Claude Allègre par le comité d'évaluation
et la commission des finances réunis a montré que
cette
politique
consistant à privilégier le développement de
la recherche dans l'université au prix de la stagnation, et même
de la réduction des effectifs de chercheurs à vie des EPST,
ne
résultait pas uniquement du jeu de la contrainte budgétaire, mais
avait été aussi le fruit d'une politique volontariste
s'inscrivant dans la perspective à très long terme de
rapprochement des universités françaises de la norme
internationale en matière de recherche.