c) La piste de l'eau ?
La piste de l'eau a été singulièrement mise en avant par l'un des interlocuteurs de la commission d'enquête.
Lors de son audition, M. Christian Huard, président de Conso France, relevant que des farines animales avaient été données aux poissons, a indiqué que « des spécialistes nous disent qu'un certain nombre de bovins ont pu être contaminés non pas par leur alimentation de farine, mais par l'eau, notamment dans les élevages extensifs, où on ne leur avait donné aucune farine. Or, si l'eau est contaminante pour les bovins, elle l'est aussi nécessairement pour les humains » . Les « nappes phréatiques » seraient alors atteintes.
Invité par le rapporteur et par le président de la commission d'enquête à préciser ces affirmations et à identifier lesdits « spécialistes » , M. Huard a expliqué que ces chercheurs, membres du CNRS, n'avaient pas souhaité voir leurs noms révélés, puisqu'ils parlaient à Conso France « en tant que citoyens » .
Au-delà de ces hypothèses, la commission d'enquête considère qu'il est nécessaire de prendre des mesures de précaution vis-à-vis du stockage des farines et d'éviter que le ruissellement des eaux de pluie ne porte atteinte à l'environnement. Si la question des effluents des sites d'équarrissage, la commission l'a constaté lors de son déplacement dans l'Allier, mérite effectivement, comme le note le rapport de l'AFSSA, d'être attentivement traitée, aucun spécialiste des maladies à prion n'a signalé à la commission l'hypothèse d'une contamination des bovins par l'eau.
d) La piste de la Comtesse de Mar : les produits organo-phosphorés ?
Lors d'une réunion à Westminster, avec ses collègues britanniques du Sub-committe D « Environment, Agriculture, Public Health and Consumer Protection » de la chambre des Lords, la commission d'enquête a pu s'entretenir avec the Countess of Mar, Deputy Speaker of the House of Lords , et par ailleurs exploitante agricole, qui lui a exposé la théorie dite « ops » : produits organo-phosphorés.
La Comtesse a ainsi indiqué à la délégation que l'utilisation de produits chimiques organo-phosphorés, utilisés pour prévenir l'altération des farines de viande et d'os destinés à l'alimentation des ruminants, qui sont plus exposées à la pourriture que les autres éléments constituant l'aliment, seraient davantage à l'origine de la contamination par l'ESB des troupeaux anglais que les farines animales elles-mêmes.
La commission d'enquête n'a pas été en mesure de valider cette thèse, celle-ci ayant par ailleurs été exposée en anglais dans des termes très techniques, peut-être imparfaitement rapportés par la traductrice, au demeurant remarquable, affectée à la délégation lors de son séjour à Londres.