(4) Les autres co-produits : suif, saindoux, graisses d'équarrissage, gélatine, cretons...
Les produits issus de la transformation des co-produits animaux sont multiples et ne se limitent pas aux farines animales.
L'industrie des co-produits fabrique également plusieurs types de graisses.
Lors de son audition devant la commission d'enquête, M. Georges Robin, président de la Fédération nationale des industries de corps gras, a exprimé son souci de bien voir définir ce que l'on entend par graisses animales.
Il convient en effet de distinguer entre trois catégories de graisses animales.
La première catégorie est celle des « suifs » : elle est produite dans des ateliers particuliers appelés fondoirs, à partir de la fonte de tissus adipeux des animaux qui sont considérés comme des « gras nobles ». Il s'agit du suif, issu du gras de boeuf, du saindoux, produit à partir de graisse de porc, ainsi que des graisses de volailles, dont la production s'est développée plus récemment.
La production annuelle de suif s'établit à 128.000 tonnes, celle de saindoux à 48.000 tonnes et celle de graisses de volailles à 50.000 tonnes. Ces matières grasses animales sont utilisées en alimentation animale. Elles ont également des applications industrielles en lipochimie et savonnerie. Enfin, les « premiers jus » de ces gras nobles sont utilisés comme huiles de friture, dans l'industrie céréalière (biscottes, pain de mie...), mais aussi dans les plats cuisinés. Cette utilisation partielle pour alimentation humaine justifie l'agrément spécial dont font l'objet les ateliers de fonte.
Production et débouchés des corps gras animaux
Débouchés |
||||
Production (tonnes) |
Alimentation humaine |
Alimentation animale |
Applications industrielles |
|
l Suif |
125 000 |
14 000 |
53 000 |
58 000 |
l Saindoux |
48 000 |
18 000 |
25 000 |
5 000 |
Source : SIFCO
La seconde catégorie est celle des graisses issues de la cuisson des farines animales , ou encore « graisses 15 », selon le terme employé par la profession. Elles étaient jusqu'à récemment utilisées en alimentation animale, essentiellement pour des raisons technologiques.
La troisième catégorie est constituée par les « graisses d'os ».
Bien que les équarrisseurs traitent les trois quarts des déchets animaux générés chaque année, il existe, par ailleurs, des industries parallèles à celle des co-produits animaux, notamment celle de la gélatine .
Produite à partir de poudre d'os de boeuf, de cuir de boeuf ou de couenne de porc, la gélatine a un pouvoir liant utilisé en charcuterie, dans les sauces, en pâtisserie, en confiserie, mais également en pharmacie. Sa fabrication génère elle-même des co-produits :
- les phosphates bi-calciques ;
- les graisses d'os destinées aux industries de lipochimie, ainsi qu'à l'alimentation des ruminants.
Il convient enfin de mentionner l'industrie de la fabrication d'aliments pour animaux domestiques (petfood) . Cette industrie consomme environ 1,1 million de tonnes de sous-produits animaux, dont la moitié sous forme de produits crus qui sont broyés en vue de la fabrication de boîtes d'aliments, et l'autre moitié sous la forme de matières déshydratées -cretons et farines animales- servant à la fabrication de croquettes.