CHAPITRE IV :
LA
HONGRIE : DES EFFORTS MAL RÉCOMPENSÉS ?
I. UNE ÉCONOMIE OUVERTE ET DYNAMIQUE
A. UNE PERFORMANCE ÉCONOMIQUE REMARQUABLE
La Hongrie a été le premier pays d'Europe centrale et orientale à déposer sa candidature à l'adhésion à l'Union européenne , le 31 mars 1994. Elle se considère souvent comme le " meilleur élève " des pays candidats et espère adhérer parmi les premiers à l'Union. De fait, la Hongrie obtient de bons résultats économiques (elle a connu en 1998 le plus fort taux de croissance des pays candidats à l'Union européenne avec une progression de son produit intérieur brut de 5,1 %), et enregistre de nombreux progrès dans la reprise de l'acquis communautaire. Au cours de la décennie 1990, la Hongrie a également reçu plus du tiers des investissements directs destinés aux quinze pays de l'Europe de l'est . L'importance de l'afflux de capitaux étrangers a permis d'introduire la convertibilité de la monnaie dès le 1 er janvier 1996, la Hongrie devenant ensuite membre de l'Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE), le 7 mai 1996.
En 1999, le PIB de la Hongrie a atteint en termes réels son niveau de 1989. En dépit de cette stagnation apparente, l'économie hongroise s'est largement transformée au cours de cette décennie, et sa compétitivité industrielle a fortement progressé . Alors que l'Union européenne ne représentait que 25 % du commerce extérieur hongrois en 1989, cette part est passée à 76 % des exportations et à 65 % des importations en 1999. Enfin, la mise en place d'une réglementation particulièrement protectrice des investissements a permis à la Hongrie de s'imposer, avec la Pologne, comme le principal récipiendaire d'investissements directs étrangers parmi les pays d'Europe centrale et orientale.
B. UNE PRÉSENCE IMPORTANTE DES ENTREPRISES FRANÇAISES
La présence économique française en Hongrie s'est considérablement développée au cours des dernières années , en particulier dans les secteurs de l'énergie, de la communication, de l'hôtellerie, des banques, de l'industrie automobile et de la grande distribution. Si les entreprises françaises se plaignent parfois de l'existence de certaines barrières non tarifaires aux échanges commerciaux, elles considèrent en revanche que la main d'oeuvre très qualifiée et peu chère constitue un atout majeur pour le développement des investissements en Hongrie. Par ailleurs, elles soulignent la situation géographique particulièrement favorable du pays. Avec des investissements d'un montant total de 2 milliards de francs, la France représente 11 % des investissements directs étrangers et se situe au 3 ème rang des investisseurs internationaux derrière l'Allemagne et les Etats-Unis. 41.000 personnes sont employées dans des filiales françaises en Hongrie, qui a recueilli 42 % des investissements français effectués en Europe centrale et orientale depuis 1998. Le commerce bilatéral franco-hongrois a également triplé entre 1992 et 1998.