3. Les diffuseurs d'images
a) Rappel de la problématique
Le numérique permet de créer l'image que l'on
veut. L'important n'est pas l'outil, ni même la qualité de
l'image, mais l'impact qu'elle peut avoir, qui passe toujours par un relais, un
média, mettant en jeu la responsabilité du diffuseur de l'image.
Il faut cependant établir une distinction entre les diffuseurs et en
fonction de la nature des images. Une image sur un site Internet n'a pas,
actuellement, l'impact d'une diffusion sur un média de masse comme la
télévision. Par ailleurs, il est inutile de s'attacher
spécialement aux images de synthèse qui, par elles-mêmes,
ne posent pas de problème particulier : le fait, par exemple, que
100 % des photos de mode soient numérisées,
retouchées, "trafiquées" n'a pas grande importance, si ce n'est
en matière de droit de l'image. Mais lorsque les images de
synthèse sont utilisées à des fins d'information, on doit
impérativement se poser quelques questions. Le vrai problème qui
mérite attention est celui de l'utilisation des images de
synthèse à la télévision et dans le cadre des
émissions d'information.
Il faut éviter tout risque de confusion entre le vrai et le faux, le
réel et le virtuel, l'information qui rend compte d'un fait, et le
trucage ou la manipulation délibérée qui conditionne la
pensée. Le danger, une fois la manipulation
révélée, c'est la perte de confiance et de
crédibilité dans le média considéré et la
perte de l'audience.
C'est aussi là un des aspects de la responsabilité
éditoriale : quelle information sélectionner, comment la
traiter ? avec quels reportages ?
Des contacts que nous avons eus, on peut conclure que l'image de
synthèse n'a pas encore atteint une qualité technique et
esthétique suffisante pour que des scènes virtuelles puissent
être utilisées dans l'information quotidienne, mais qu'il ne
s'agit que d'une question de temps, et que le problème se posera un jour
avec acuité. La réflexion est amorcée dans certaines
rédactions qui n'ont pas hésité à qualifier cette
utilisation du virtuel de
"danger n° 1".
Face à cette évolution, trois types de réaction peuvent
être envisagés. La solution technique, les règles
déontologiques , la solution rédactionnelle.