Services du Premier ministre : Plan
Claude HAUT
Table des matières
- I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
-
II. PRINCIPALES OBSERVATIONS
- 1. La relance du Commissariat général du Plan (CGP)
- 2. La nouvelle impulsion donnée à l'évaluation des politiques publiques
- 3. Les nouvelles modalités de l'évaluation des contrats de plan Etat-régions sont plus difficiles à mettre en oeuvre
- 4. Les débuts du nouveau Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERC)
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
A. DES CRÉDITS EN LEGERE DIMINUTION
Les
crédits demandés en 2002 pour le Commissariat
général du Plan et organismes rattachés
s'élèvent à 25,8 millions d'euros en dépenses
ordinaires et crédits de paiement (169 millions de francs), soit une
très légère diminution par rapport à l'année
dernière où ils avaient atteint 25,9 millions d'euros.
Les autorisations de programme prévues pour 2002 augmentent de
60 %, passant de 0,5 million d'euros (3,2 millions de francs) à
0,8 million d'euros (5,2 millions de francs).
Le tableau ci-après présente, par titre, les principales
évolutions :
1. Les dépenses ordinaires
Les
dépenses ordinaires qui représentent 98 % du budget du Plan,
diminuent légèrement, passant de 25,38 millions d'euros en
2001 à 25,22 millions d'euros en 2002.
Les crédits du titre III, qui constituent presque les trois-quarts des
dépenses ordinaires, s'élèvent à 16,8 millions
d'euros, en augmentation de plus de 1,8 %.
Les moyens des services du titre III concernent le Commissariat
général du Plan, les organismes rattachés (CEPII et
CERC)
1(
*
)
, l'évaluation des politiques
publiques et enfin l'évaluation des contrats de plan Etat-régions.
Les crédits du titre IV, consacrés aux interventions publiques,
comprennent les subventions accordées à quatre organismes
(CEPREMAP, CREDOC, IRES, OFCE)
2(
*
)
. Ils
constituent la deuxième masse de budget avec un peu plus de 32 % du
total. En 2002, ils atteignent 8,4 millions d'euros, diminuant
légèrement par rapport à 2001 où ils avaient
atteint 8,8 millions d'euros.
2. Les dépenses en capital
Les seules dépenses en capital inscrites au budget du Plan sont les crédits du titre VI, destinés à la recherche en socio-économie. Elles connaissent une forte diminution de leurs crédits de paiement, - 25 %, passant de 4,6 millions de francs dans le budget voté de 2000 à 3,4 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 2001. En revanche, elles bénéficient d'une augmentation des autorisations de programme, à hauteur de 300.000 francs (+ 10 %).
3. L'évolution des effectifs
Les
effectifs du Commissariat général du Plan (CGP), hors organismes
subventionnés, mais y compris le CEPII et le CERC, s'établiront
à 206 personnes en 2002, dont 89 titulaires et 117 contractuels, contre
207 en 2001.
Quatre postes d'adjoints administratifs sont supprimés, tandis que trois
postes de rapporteurs des instances d'évaluation sont
créés.
B. RÉPARTITION DES CRÉDITS PAR ACTION
Le
tableau ci-après présente une analyse plus fine de la
répartition des dépenses ordinaires :
Comme le fait apparaître ce tableau, la stabilité apparente du
budget du Commissariat Général du Plan masque des
évolutions importantes.
Tout d'abord, ce budget enregistre les effets du déménagement
d'une partie des services du Commissariat général du Plan
ainsi que du CERC au 113 rue de Grenelle dans un immeuble domanial. L'abandon
des locaux en location rue Las Cases et Casimir Périer
génère une économie nette de 0,30 million d'euros en
année pleine (1,9 million de francs), compte tenu de la prise en charge
de la gestion de ce nouvel immeuble pour une somme estimée à 0,25
million d'euros.
En second lieu, le Plan fait partie de la première série
d'administrations qui utiliseront le nouveau système comptable
ACCORD
dès le premier trimestre 2002. Cette décision
entraîne une augmentation des crédits informatiques de 0,17
million d'euros, notamment pour la sécurisation des réseaux.
De plus, la montée en puissance du dispositif national
d'évaluation des politiques publiques a amené le Commissariat
général du Plan à modifier la structure des emplois
budgétaires. La création de trois emplois de rapporteurs
d'instance nationale d'évaluation est gagée par la suppression de
quatre emplois d'adjoint administratif.
Enfin, les crédits de recherche inscrits au budget du Plan sont en
légère diminution en 2002.
II. PRINCIPALES OBSERVATIONS
1. La relance du Commissariat général du Plan (CGP)
Le
gouvernement a pris acte de la nécessaire modification des missions
dévolues au Commissariat général du Plan du fait de
l'abandon des lois de plan. En 1998, le Premier ministre définissait
ainsi la « fonction particulière » du CGP :
« animateur de l'analyse prospective et stratégique, lieu
privilégié de la concertation socioprofessionnelle, programmateur
et évaluateur des politiques publiques ».
Manifestant la volonté de voir relancée l'action du CGP, un
programme de travail a été fixé par lettre du Premier
ministre le 31 mars 1998. Ce programme s'articulait autour de trois axes :
1) développer l'économie française dans le cadre de la
mondialisation et de l'intégration européenne
2) renforcer la cohésion sociale
3) moderniser les instruments de l'action publique
Parallèlement, le Premier ministre a chargé le CGP de
réaliser un « rapport sur les perspectives de la
France », exercice ayant vocation à se renouveler tous les
trois ans, et dont l'objectif est de favoriser une réflexion collective
sur une stratégie nationale de développement économique et
social afin d'éclairer les perspectives à moyen et long terme et
de clarifier les choix des autorités publiques.
Remis au Premier ministre le 6 juillet 2000, le rapport a été
remis au Conseil économique et social qui a rendu son avis le 29
novembre 2000.
Par lettre du 27 novembre 2000, le Premier ministre a arrêté un
nouveau programme de travail, qui comprend trois axes
:
1)
le retour au plein-emploi et l'encouragement à
l'activité
,
2)
le renforcement de la cohésion sociale et la sécurisation
des parcours individuels
,
3)
les nouvelles régulations publiques
.
Sur les seize chantiers inclus dans ce programme de travail, neuf sont
déjà en cours, parmi lesquels on peut citer :
« L'économie entrepreneuriale », « Le
financement de l'économie française, une approche
comparative », « Immigration, intégration et
perspectives démographiques ».
Parallèlement à la réalisation de ce programme de travail,
le CGP a un rôle important à jouer dans deux dispositifs
interministériels : l'évaluation des politiques publiques et
les contrats de plan Etat-région.
2. La nouvelle impulsion donnée à l'évaluation des politiques publiques
Le
Commissariat a vu son rôle renforcé dans le dispositif
interministériel d'évaluation des politiques publiques à
la fin de l'année 1998.
Depuis, il assure le secrétariat du
Conseil national d'évaluation. A ce titre, il met en place les instances
d'évaluation, suit les études lancées par ces instances et
gère les crédits du Fonds national de développement de
l'évaluation (FNDE). Par ailleurs, il est chargé de proposer au
Premier ministre les suites à donner aux évaluations
réalisées.
L'année 2000-2001 a été particulièrement
féconde en matière d'évaluation
, conformément
aux orientations du décret du 18 novembre 1998 qui visait notamment
à multiplier le nombre d'évaluations réalisées et
à raccourcir leurs délais de réalisation. Trois des cinq
évaluations décidées en 1999 ont été
achevées, trois évaluations ont été lancées
au cours de l'année 2000 et sept ont été
décidées en 2001, soit
un total de quinze évaluations
en trois ans
, ce qui est davantage que les évaluations
réalisées en huit ans dans le cadre du dispositif régi par
le décret du 22 janvier 1990.
En premier lieu, trois des cinq évaluations, menées dans le cadre
du premier programme du Conseil nationale d'évaluation ont
été achevées :
Préservation de la ressource
en eau destinée à la consommation humaine, Nouveaux
emplois-nouveaux services dans le champ de la jeunesse et des sports, Mesures
d'aide à l'emploi dans le secteur non marchand.
Communiquées
aux administrations concernées, elles ont été transmises
au Conseil national de l'évaluation qui devrait rendre ses avis
prochainement. Les deux autres évaluations (
Logement social dans les
départements d'Outre-mer, lutte contre le SIDA
) devraient être
achevées fin 2001 ou début 2002.
Par ailleurs, le Premier ministre a décidé, lors du Comité
interministériel de la réforme de l'Etat du 12 octobre 2000, de
lancer trois évaluations :
Formation professionnelle continue
des agents de l'Etat, Mise en oeuvre de la politique nationale de
sécurité routière par les systèmes locaux de
sanction,
et
Développement rural
, la mise en place de
celles-ci s'est échelonnée de mars à mai 2001.
Enfin, le CGP a participé au montage des projets et du programme
d'évaluation du Conseil national de l'évaluation.
Votre rapporteur se félicite de voir enfin enclenchée une
dynamique en matière d'évaluation, d'autant plus que
l'année dernière, certaines difficultés de mise en place
de la réforme avaient été relevées.
3. Les nouvelles modalités de l'évaluation des contrats de plan Etat-régions sont plus difficiles à mettre en oeuvre
Les
modalités d'évaluation des contrats de plan Etat-région
ont été réformées l'année dernière,
par circulaire du Premier ministre en date du 25 août 2000.
La caractéristique
essentielle du nouveau dispositif est le
rôle prépondérant du niveau régional : les
décisions importantes incombent au préfet de région et au
président du conseil régional.
L'évaluation s'organise autour d'un comité de pilotage et
d'instances techniques ad hoc pour chaque évaluation
.
Votre rapporteur regrette que la mise en place de ces structures ait pris trop
de temps. Contestées dans leur légitimité par certains
conseils régionaux, elles ont en outre été
retardées par les échéances municipales ce qui a contraint
de nombreuses régions à adopter des dispositifs transitoires.
Au niveau national, l'instance nationale d'évaluation des contrats de
plan Etat-région est présidée par le Commissaire au
Plan.
Ses missions principales consistent, d'une part, à examiner
les projets d'évaluation transmis par les comités
régionaux d'évaluation et, d'autre part, à proposer au
Commissariat du Plan de procéduraux délégations des
crédits demandées par les préfets de région.
L'instance s'est réunie pour la première fois le 27
février 2001 puis le 7 avril. L'objet de ces deux réunions
était d'examiner les programmes d'évaluation
élaborés par les préfectures de région en liaison
avec les conseils régionaux, d'approuver les délégations
de crédits demandées et de réfléchir à
l'appui méthodologique que l'instance pourrait apporter aux
régions.
La circulaire du 25 août 2000 autorise une délégation plus
souple des crédits. En effet, s'ils définissent une programmation
annuelle ou pluriannuelle de leurs évaluations, les préfets de
région obtiennent, en début d'année, 75% des
crédits qui leur sont destinés. En 2001, dix-huit régions
ont soumis un programme d'évaluation, généralement
pluriannuel, à l'instance nationale d'évaluation des contrats de
plan. Parmi les thèmes retenus, celui de l'environnement est très
présent. D'autres thèmes sont récurrents : politique
de la ville, emploi, aides aux entreprises.
Le 14 mars 2001 une réunion d'Infoplan a été
consacrée à l'évaluation des contrats de plan. Il est
apparu que l'information relative aux évaluations circulait mal. Un
questionnaire relatif à la circulation de l'information a
été adressé aux acteurs régionaux principaux de
l'évaluation en mai dernier. Il devrait permettre de définir de
nouvelles modalités de circulation de l'information.
4. Les débuts du nouveau Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERC)
Rappelons que le Conseil supérieur de l'emploi, des
revenus
et des coûts (CSERC) a été supprimé par la loi du
1
er
avril 2000. En même temps était créé
le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale le
8 avril 2000.
Le conseil du CERC est composé de sept membres, il est
présidé par Monsieur Jacques Delors. Les autres membres sont Mmes
Marie-Thérèse Join-Lambert, et Jeanne-Marie Parly et MM. Paul
Champsaur, Xavier Emmanuelli, Jean-Marc Espalioux et Jean Lapeyre.
Le CERC a rendu public en mars 2001 son premier rapport
intitulé : « Accès à l'emploi et protection
sociale
». Le rapport a cherché à apporter des
réponses à trois questions :
- Comment améliorer le contenu en emplois de la croissance ?
- Comment s'assurer que la protection sociale soit globalement
renforcée mais contribue au dynamisme de l'emploi ?
- En particulier comment concilier justice redistributive et incitation
à l'emploi ?
Le CERC prépare actuellement son second rapport qui portera sur les
évolutions de l'emploi et des revenus sur une période couvrant
les quinze dernières années.
1
CEPII : Centre d'études
prospectives et d'information internationale
CERC : Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion
sociale
2
CEPREMAP : Centre d'études prospectives
d'économie mathématiques appliquée à la
planification
CREDOC : Centre de recherche pour l'étude et l'observation des
conditions de vie
IRES : Institut de recherches économiques et sociales
OFCE : Observatoire français des conjonctures
économiques