N°
433
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 22 juin 2000
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances rectificative pour 2000 , ADOPTÉ AVEC MODIFICATIONS PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE EN NOUVELLE LECTURE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Marcel Charmant, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Voir
les numéros :
Assemblée nationale (11
ème
législ.) :
Première lecture
:
2335,
2387
et T.A.
509
Commission mixte paritaire :
2470
Nouvelle lecture :
2468
,
2474
et T.A.
543
Sénat
: Première lecture
:
351
,
371
et T.A.
131
(1999-2000)
Commission mixte paritaire :
409
(1999-2000)
Nouvelle lecture :
428
(1999-2000)
Lois de finances rectificatives. |
Mesdames, Messieurs,
Le projet initial de loi de finances rectificative pour 2000 comportait
15 articles qui ont été complétés, à
l'issue de son examen en première lecture à l'Assemblée
nationale, par 22 nouveaux articles.
Le Sénat a donc été saisi d'un " collectif
budgétaire " de 37 articles. A l'issue de la première
lecture qui s'est déroulée les mercredi 7 et
jeudi 8 juin 2000, le Sénat a adopté conformes 21
articles, modifié 16 articles et ajouté 22 articles additionnels
au texte qui lui avait été transmis.
A l'issue de l'examen en première lecture par chacune des
Assemblées, 38 articles restaient en discussion.
En application de l'article 45 de la Constitution, la commission mixte
paritaire a été saisie de ces articles. Réunie le mardi 13
juin 2000 au Palais du Luxembourg, elle a constaté qu'elle ne pouvait
parvenir à un accord sur l'ensemble des dispositions restant en
discussion et a donc conclu à l'échec de ses travaux.
Suite à l'examen de ce texte en nouvelle lecture par l'Assemblée
nationale, que sa commission des finances a étudié, comme elle a
tenu elle-même à le relever,
" dans un esprit
d'ouverture "
, on doit noter que, malgré un nombre significatif
d'accords avec le Sénat sur des articles concernant la fiscalité
locale, l'Assemblée nationale est revenue en nouvelle lecture sur nombre
des apports du Sénat, tant en matière de politique
budgétaire qu'en ce qui concerne la fiscalité.
S'agissant de la politique budgétaire
, votre commission des
finances continue à déplorer que, malgré les intentions
affichées par le gouvernement lors du débat d'orientation
budgétaire, celui-ci et la majorité qui le soutient, ne fassent
pas de la réduction du déficit budgétaire,
c'est-à-dire de la diminution des " impôts de demain "
sa vraie priorité. L'Assemblée nationale, qui est revenue en
nouvelle lecture à son texte de première lecture, n'a donc
amélioré le solde global que de 64 millions de francs, alors
que les réévaluations de recettes s'élèvent au
total à 51,4 milliards de francs !
Ainsi votre commission persiste-t-elle à penser qu'un effort plus
significatif est indispensable en ce domaine ainsi qu'elle l'a
préconisé en réduisant de 10 milliards de francs le
montant des dépenses et, partant, celui du déficit
budgétaire. Elle rappelle qu'en première lecture, 1 milliard
de francs de crédits du ministère de l'emploi (chapitre 44-70,
Dispositifs d'insertion des publics en difficulté) a été
supprimé, à l'initiative du groupe communiste, républicain
et citoyen, ce qui au total a contribué à porter le niveau du
déficit budgétaire pour 2000 à 204,4 milliards de
francs contre 215,4 milliards de francs en loi de finances initiale pour 2000
et 206 milliards de francs en exécution pour 1999.
Votre commission considère qu'elle ne peut cautionner la gestion du
budget de l'Etat en 2000 telle qu'elle a été approuvée par
l'Assemblée nationale. Elle estime donc qu'il n'y a pas lieu de
délibérer une seconde fois, en nouvelle lecture, sur le
présent projet de loi de finances rectificative. Elle proposera,
à ce titre, une motion tendant à opposer la question
préalable.
Votre rapporteur général souhaite néanmoins, comme cela
est l'usage, détailler tant les points de désaccord, que les
rapprochements intervenus entre les deux assemblées.
I. LES DÉSACCORDS ENTRE LES DEUX ASSEMPBLÉES
A. PREMIÈRE PARTIE ET MESURES BUDGÉTAIRES NOUVELLES
L'Assemblée nationale a supprimé les
articles
3
bis
A
et
3
bis
B
portant application du taux
réduit de TVA pour les protections utilisées par les
stomisés ou incontinents, bien qu'elle ait précisé que
" l'esprit qui anime la proposition du Sénat est tout à
fait louable "
, ainsi que pour le droit d'utilisation des
installations sportives. De même, à l'
article 3
bis
C
, elle a supprimé le dispositif réduisant le taux de TVA
applicable aux opérations de nettoyage des voies publiques.
A l'
article 4
concernant les mesures d'aide au reboisement suite aux
tempêtes de décembre 1999, elle a rétabli son texte de
première lecture et supprimé les
articles 4
bis
,
4
ter
et
4
quater
introduits par le Sénat et
qui complétaient ce dispositif d'aide en prévoyant
respectivement, une déduction forfaitaire du revenu global en faveur des
propriétaires de bois et forêts sinistrés, une
déduction du revenu fiscal au titre des charges exceptionnelles et des
pertes de récolte supportées par les propriétaires de bois
et forêts sinistrés, et une réduction d'impôt au
titre de la remise en état des vergers, parcs et jardins.
Elle a rétabli son texte de première lecture à
l'
article 6
concernant l'allégement de la taxe d'habitation et
supprimé ainsi le dispositif préconisé en ce domaine par
le Sénat, pourtant plus respectueux de l'autonomie fiscale des
collectivités locales.
Elle a supprimé le dispositif introduit à l'
article 7
bis
visant à simplifier le statut des sociétés
de capital-risque bien que ces dispositions aient fait l'objet d'un avis
favorable du gouvernement car elles constituaient une modification opportune.
La commission des finances de l'Assemblée nationale a cependant
estimé qu'une telle mesure aurait sa place dans la première
partie du projet de loi de finances pour 2001.
A l'
article 8
qui portait modification du taux de compensation du FCTVA,
elle a rétabli son texte de première lecture et supprimé
tant l'extension de ce dispositif aux investissements réalisés en
2001 que son application aux tempêtes des 8 et 9 mai 2000, cette
dernière modification ayant pourtant été adoptée
par le Sénat à l'initiative du groupe communiste,
républicain et citoyen. Elle a également supprimé
l'
article 8
bis
qui prévoyait des reports d'imposition
pour les entreprises exerçant leur activité dans les
départements victimes de la marée noire, ainsi qu'à
l'
article 9
la mesure visant à neutraliser pour la DCTP le
succès des communautés d'agglomération et qui portait pour
cela de 250 à 497 millions de francs le montant de la dotation
destinée à compenser les pertes de DCTP.
Elle a supprimé le dispositif introduit à l'
article 9
ter
visant à supprimer la " livraison à
soi-même " pour les travaux d'amélioration et d'entretien
réalisés dans les HLM. De même, ont été
supprimés l'
article 9
quater
relatif à l'incidence
des restructurations d'entreprises sur l'écrêtement en faveur des
fonds départementaux de péréquation de la taxe
professionnelle et l'
article 9
quinquies
prévoyant la
revalorisation des indemnités de fonction des adjoints, des conseillers
municipaux, des présidents et vice-présidents d'un
établissement public de coopération intercommunale. Dans ce
dernier cas, la commission des finances de l'Assemblée nationale a fait
état de la réflexion en cours sur cette question dans le cadre de
la commission sur l'approfondissement de la décentralisation
présidée par notre collègue Pierre Mauroy.
A
l'article 10
, article d'équilibre, l'Assemblée nationale
a rétabli le texte voté en première lecture qui
n'améliorait le solde du budget 2000 que de 64 millions de francs,
modifié en conséquence le plafond des dépenses ordinaires
civiles (
article 11
), et supprimé la réduction
ciblée des crédits du ministère de l'emploi votée
à l'initiative du groupe communiste, républicain et citoyen
à l'
article 11
ter
A
.