N°
393
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 7 juin 2000
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des Lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale (1) sur le projet de loi, ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE APRÈS DÉCLARATION D'URGENCE, d' orientation pour l'outre-mer ,
Par M.
José BALARELLO,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jacques Larché, président ; René-Georges Laurin, Mme Dinah Derycke, MM. Pierre Fauchon, Charles Jolibois, Georges Othily, Robert Bret, vice-présidents ; Patrice Gélard, Jean-Pierre Schosteck, Jacques Mahéas, Jean-Jacques Hyest, secrétaires ; Nicolas About, Guy Allouche, Jean-Paul Amoudry, Robert Badinter, José Balarello, Jean-Pierre Bel, Christian Bonnet, Mme Nicole Borvo, MM. Guy-Pierre Cabanel, Charles Ceccaldi-Raynaud, Raymond Courrière, Jean-Patrick Courtois, Luc Dejoie, Jean-Paul Delevoye, Gérard Deriot, Gaston Flosse, Yves Fréville, René Garrec, Paul Girod, Daniel Hoeffel, Jean-François Humbert, Pierre Jarlier, Lucien Lanier, Edmond Lauret, Claude Lise, François Marc, Bernard Murat, Jacques Peyrat, Jean-Claude Peyronnet, Henri de Richemont, Simon Sutour, Alex Türk, Maurice Ulrich.
Voir
les numéros :
Assemblée nationale (11
ème
législ.) :
2322
,
2355
,
2356
,
2359
et
T.A.
507
Sénat : 342
(1999-2000)
Outre-mer. |
LES CONCLUSIONS DE LA COMMISSION DES LOIS
Réunie le mercredi 7 juin 2000 sous la
présidence de
M. Jacques Larché, président, la commission des Lois du
Sénat a examiné, sur le rapport de M. José Balarello,
le projet de loi d'orientation pour l'outre-mer n° 342, adopté
par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence.
Après avoir rappelé le constat de la situation actuelle des
départements d'outre-mer effectué à l'issue des deux
récentes missions de la commission et avoir comparé leur statut
à celui des autres régions ultrapériphériques
européennes, M. José Balarello, rapporteur, a approuvé la
priorité donnée aux mesures destinées à favoriser
la création d'emplois et le développement économique dans
ces départements, ainsi que les dispositions permettant une meilleure
reconnaissance de leur identité culturelle, dont l'examen relève
des compétences des commissions des Affaires sociales, des Affaires
économiques et des Affaires culturelles, saisies pour avis. Se
déclarant également favorable aux dispositions permettant un
renforcement des responsabilités exercées au niveau local et
notamment celles qui tendent à favoriser le développement de la
coopération régionale décentralisée, il a cependant
regretté que le projet de loi ne permette pas une meilleure prise en
compte des spécificités et de l'identité de chaque
département, qui nécessiterait à ses yeux une
évolution vers des statuts " cousus main ".
Constatant que le projet de création d'un second département
à la Réunion ne rencontrait pas une adhésion unanime de la
population et des élus locaux, il a proposé la suppression de la
disposition prévoyant la " bidépartementalisation " de
la Réunion. En revanche, il a jugé que la proposition de
création d'un Congrès dans les autres départements
d'outre-mer méritait un examen attentif, dans la mesure où elle
pourrait constituer un moyen d'ouvrir la perspective d'une nécessaire
évolution institutionnelle et un lieu susceptible de permettre un
dialogue constructif.
M. Jacques Larché, président, a rappelé les acquis
importants de la départementalisation mais a néanmoins
estimé que celle-ci manquait aujourd'hui de souffle et que des
évolutions devraient à terme être envisagées. A cet
égard, tout en soulignant la nécessité de ne pas remettre
en cause le bénéfice de l'intégration européenne
(et des fonds correspondants) reconnu aux départements d'outre-mer
français par l'article 299-2 du Traité d'Amsterdam, il a
évoqué la possibilité d'utiliser le cadre de l'article 72
de la Constitution pour permettre une évolution de leur statut.
A l'issue d'un débat auquel ont participé MM. Daniel
Hoeffel, Claude Lise, Robert Bret, Lucien Lanier et Edmond Lauret, la
commission a décidé de proposer :
- la
suppression de l'article 38 du projet de loi prévoyant la
bidépartementalisation de la Réunion,
qui a suscité un
avis défavorable des assemblées locales, ne rencontre pas
l'adhésion de la population et n'apparaît pas de nature à
constituer un moteur du développement économique et de
l'emploi ;
- et la
suppression de l'article 39 prévoyant la mise en place d'un
Congrès dans les régions d'outre-mer
monodépartementales
, qui est apparue une procédure lourde,
difficile à faire fonctionner et risquant en fait de conduire à
la création d'une troisième assemblée locale dont le
rôle serait ambigu.
Suivant les propositions de son rapporteur, la commission a en outre
adopté une trentaine d'amendements tendant à des
aménagements ponctuels des dispositions concernant notamment la
coopération régionale, les transferts de compétences au
profit des collectivités territoriales, les finances locales et la prise
en compte de la spécificité des îles de
Saint-Barthélémy et de Saint-Martin.
Au bénéfice de ces observations et sous réserve de
l'adoption de ces amendements, la commission des Lois propose d'adopter le
projet de loi d'orientation pour l'outre-mer.