C. UN EFFORT IMPORTANT POUR LA LUTTE CONTRE LE DOPAGE

Le projet de budget pour 2000 comporte des mesures nouvelles importantes destinées à accroître les moyens de la lutte contre le dopage, en application de la loi du 23 mars 1999. L'ensemble de ces mesures vise notamment à mettre en place le suivi biologique longitudinal des sportifs.

Des antennes médicales régionales agrées par les ministères de la santé et le ministère de la jeunesse et sports seront créées, avec 13,3 millions de francs de crédits nouveaux et la création de 24 postes de médecins inspecteurs.

Le laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD) bénéficiera d'une subvention supplémentaire de 28,3 millions de francs afin de mettre en place le suivi biologique longitudinal des sportifs . Ces crédits permettront, outre la mise en oeuvre du suivi, l'achat de matériel, la création d'emplois de personnel technique, et une augmentation des moyens de fonctionnement. Une partie de ces crédits (1,8 millions de francs) permettra de financer le déménagement du laboratoire, nécessaire pour être conforme aux normes et recevoir l'accréditation du Comité International Olympique. L'objectif pour l'année 2000 est d'assurer le suivi de 3.600 sportifs, mais risque d'être retardé par le déménagement du laboratoire et la nécessité de poursuivre les analyses en cours sur les produits dopants.

Ces crédits doivent être augmentés des dotations du FNDS pour la lutte contre le dopage, soit 10 millions de francs, dont 4 millions pour les suivis biologiques effectués par le LNDD, et 6 millions de francs pour augmenter les conventions d'objectifs des fédérations sportives en matière de contrôle biologique.

Le conseil national de prévention et de lutte contre le dopage, érigé en autorité indépendante, bénéficiera de trois emplois supplémentaires, et sa dotation de 4,7 millions de francs est désormais transférée au budget des services généraux du premier ministre.

D. L'ABSENCE DE CLUB RESIDENT AU STADE DE FRANCE : UN COUT ELEVE POUR L'ETAT

Le contrat de concession conclu le 29 avril 1995 entre l'Etat et la société Consortium Stade de France prévoit que le concédant garantit la présence au Stade de France d'un ou plusieurs clubs résidents de football et, dans la cas contraire, le versement d'une indemnité compensatrice de préjudice. L'Etat doit donc assumer le coût budgétaire provenant de l'absence de club résident au Stade de France.

Le projet de budget pour 2000 comporte une mesure nouvelle de 60 millions de francs pour l'application du contrat de concession du Stade de France. L'ensemble des dépenses relatives à ce contrat est de 112 millions de francs pour l'année 2000 . En effet, l'Etat doit payer 63 millions de francs au titre de l'année sportive 1999-2000 (contre 52 millions de francs en 1999), mais doit également rembourser 49 millions de francs correspondant aux différés d'amortissement négociés avec le concessionnaire au cours des années précédentes. En effet, sur les 73 millions de francs par an dus par l'Etat au cours des premières années, celui-ci n'en a payé que 50. La différence pour les deux années passées (deuxième semestre 1998, année 1999 et premier semestre 2000) constitue une somme actualisée de 49 millions de francs. L'Etat se voit donc contraint de payer aujourd'hui pour les sommes dont il a retardé le paiement afin de dissimuler l'importance des versements prévus par la convention le liant au Consortium Stade de France. Enfin, le projet de budget du ministère de la jeunesse et des sports pour 2000 comprend une dotation de 3 millions de francs pour la maintenance du dispositif de dépollution des terrains et pour l'assistance apportée par la SANEM pour le suivi du contrat de concession.

Comme il l'avait déjà indiqué les années précédentes, votre rapporteur estime qu'il est nécessaire de trouver une solution pour que l'Etat n'ait plus à prendre en charge le coût du fonctionnement de l'ouvrage dans les années à venir. Les perspectives d'installation d'un club pour les prochaines années semblent assez incertaines. Or, l'utilisation des montants des indemnités pour favoriser l'installation d'un club résident serait préférable à la situation actuelle, car elle permettrait une meilleure utilisation des finances publiques et de l'équipement construit.

Une rencontre entre l'Etat et le concessionnaire du Stade de France doit avoir lieu au cours de l'année 2000 pour décider des suites données à la convention entre les deux parties. Au vu de l'importance des sommes versées par l'Etat et des difficultés à trouver un club résident, votre rapporteur s'interroge sur la possibilité de maintenir cette convention en l'état.

En conclusion, votre rapporteur considère que les moyens accordés à la jeunesse et aux sports pour 2000 sont globalement satisfaisants puisqu'ils permettent de poursuivre les actions précédemment engagées en faveur de l'accès au sport, de renforcer les actions de l'emploi et de la formation, et d'augmenter de manière significative les crédits en faveur de la lutte contre le dopage, tout en finançant les dépenses occasionnées par le Stade de France, les Jeux Olympiques de Sydney et la campagne de Paris - Ile de France pour l'organisation des Jeux Olympiques en 2008.

Ce budget témoigne de la volonté de continuité du ministère de la jeunesse et des sports pour développer ses moyens d'action au service de la jeunesse (à travers l'emploi, la formation et l'information des jeunes notamment), de poursuivre la promotion du sport pour tous, et d'accroître les efforts en faveur de la moralisation du sport à travers la lutte contre le dopage. L'augmentation des dépenses pour 2000 résulte de mesures exceptionnelles, mais également de programmes à plus long terme, dont les dotations devront être reconduites, et qui augmentent donc la rigidité du budget de la jeunesse et sports.

Votre rapporteur se félicite cependant de la faiblesse de la progression des dépenses du titre III et des dépenses regroupées dans l'agrégat " administration générale " au profit des dépenses d'intervention en faveur de la jeunesse, de la vie associative et du sport.

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