II. UN BUDGET SOUS-ÉVALUÉ
A. L'ÉVOLUTION DES RECETTES
La diminution des recettes retirées de la vente des publications est très largement compensée par la croissance des recettes des annonces.
1. Les recettes d'annonces
Les
recettes d'annonces sont en forte hausse. Entre 1997 et 1998, elles ont cru de
11,4 % et, la prévision de croissance dans le budget 2000
s'élève à 14 % par rapport aux encaissements pour
1998. Ces derniers sont largement supérieurs au budget voté en
1999 (914 millions de francs pour 884 millions de francs). Ces
prévisions restent donc très prudentes.
Cette hausse, comparable à celle des années
précédentes, s'explique par la très forte croissance des
recettes
liées aux
annonces
légales
et
obligatoires
du Bulletin officiel des annonces des marchés
publics (BOAMP), du Bulletin officiel des annonces légales et
obligatoires (BALO),du Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales
(BODACC), et des Associations.
Les recettes tirées du BOAMP, représentent à elles seules
près d'un tiers de l'ensemble. La croissance en volume des recettes est
estimée à un peu moins de 25 % entre 1998 et 1999.
2. Les recettes des ventes de publications
Les
recettes d'abonnement des différents bulletins enregistrent une baisse
de 11 %. Cette chute s'explique, en grande partie, par la réforme
de la ligne éditoriale BOAMP. Ce dernier a été
scindé en trois éditions ciblées depuis 1997.
L'année 1998 enregistre les pleins effets de cette
évolution. La clientèle a pu choisir l'unique édition dont
elle avait besoin et revoir, de ce fait, le nombre de ses abonnements.
Par ailleurs, la campagne de réabonnement a été
menée avec un retard de deux mois, par rapport à l'année
précédente. Ceci s'explique par des hésitations quant
à afficher ou non des tarifs en euro sur le décret fixant les
montants des abonnements. Les encaissements ont donc été
décalés.
Pour l'année 2000, les résultats ne seront guère
meilleurs du fait de la diffusion gratuite sur le site de la Direction des
Journaux officiels des annonces du BOAMP. Cette diffusion, effective depuis le
1
er
juillet 1999 s'inscrit dans le plan d'action gouvernemental
pour l'entrée de la France la société de l'information
(PAGSI).
3. Les autres recettes
•
Les travaux effectués pour le compte des ministères
(ouvrages, bulletins officiels) sont en forte baisse et les ventes pour
l'année 1999 risquent d'être légèrement
inférieures au budget voté. Cette situation est
préoccupante. On observe depuis plusieurs années, une baisse des
recettes d'abonnements. Il est nécessaire qu'elle soit compensée
par une hausse de ce poste afin de maintenir l'activité traditionnelle
d'impression des journaux officiels.
• Le produit des activités annexes (chapitre 70-80),
connaît une chute de plus de la moitié par rapport au budget
voté pour 1998. Cette baisse spectaculaire s'explique par les
résultats catastrophiques d'ORT Télématique
(société qui gère les bases de données juridiques).
Une nouvelle concession liant cette société au
Secrétariat général du Gouvernement est entrée en
vigueur le 1
er
janvier 1998, et ce, pour 7 ans.
Globalement, son chiffre d'affaires est passé de 20 millions de
francs en 1997 à 9,3 millions en 1998. Elle commercialise plusieurs
produits :
- Les recettes les plus importantes provenaient de la diffusion des fonds
documentaires contenus dans les bases de données juridiques produites
par l'Etat ou sous son contrôle. Le chiffre d'affaires sur cette ligne
s'est effondré (13,5 millions de francs en 1997 contre
4,6 millions de francs en 1998). Ceci s'explique par plusieurs
changements :
- ces bases de données ont subi une mutation de supports et sont
désormais disponibles sur l'Internet.
- le mode de facturation a changé ; il ne se fait plus en
fonction de la durée de connexion mais en fonction du nombre de
documents lus ; à cela s'ajoute une licence forfaitaire.
Même si les perspectives sont meilleures (15,7 millions de francs de
chiffre d'affaires) pour 1999 et 2000, la redevance versée aux Journaux
Officiels devrait être largement inférieure à ce qu'elle
était en 1997. En effet, en application de l'article 22-2 du
traité de concession, le Secrétariat général du
Gouvernement a décidé de réduire de 50 % le montant
de la redevance, afin de favoriser le redressement financier
d'OR-Télématique. Elle ne devrait s'élever qu'à
1,6 million de francs.
- Les connexions au Kiosque Minitel a, lui aussi, connu une forte baisse
de 35 %. Malgré la révision du tarif de 9,50 francs,
précédemment, à 5,57 francs la minute), le temps de
fréquentation a chuté de 9 %.
- Le chiffre d'affaires réalisé sur les
Cédéroms est resté stable (1,3 million de francs).
Ce budget est donc toujours marqué par la prépondérance
des recettes des annonces qui, à elles seules, représentent plus
de 80 % des rentrées.
Le recul des abonnements n'est pas contrebalancé par une hausse assez
significative des recettes liées aux nouveaux supports de communication,
et le principe de la mise en concession des bases de données juridiques
est une fois de plus contestable.
B. L'ÉVOLUTION DES DÉPENSES
1. Les dépenses ordinaires
Une
économie de 2 millions de francs sera réalisée sur le
poste d'achat de papier. Les charges de personnel s'accroissent de 2,56 %.
Ceci s'explique par la constitution d'une provision destinée au
financement de 20 départs en retraite prévus en l'an 2000
(en vertu des accords de " congé de fin d'activité "
(CFA)).
Après 5 créations d'emplois à la DJO, en 1999, les
effectifs budgétaires ( 1019 dont 400 à la Saci-jo) resteront
stables en 2000. Les effectifs réels, dont l'évolution est
retracée ci-dessous, sont supérieurs en raison du recours au
personnel temporaire.
S'agissant de la SACI-JO, ces effectifs ont décru depuis 1990, pour se
stabiliser à 420 depuis 1995 :
Cependant, le recours aux personnels temporaires reste assez élevé car la Direction des Journaux officiels a pris l'habitude de remplacer les personnels en congé maladie et en congé maternité dès leur premier jour d'absence, et ce, de façon systématique.
2. Les dépenses en capital
Les
investissements prévus pour 1999 reposent sur trois axes
prioritaires :
Poursuite de l'effort entrepris depuis plusieurs années dans le
domaine de la sécurité (mise en conformité de l'outil de
travail aux risques chimiques, de circulation, de manutention) et l'abaissement
des nuisances sonores.
L'adaptation de la chaîne de production aux méthodes
modernes de photocomposition. Pour ce faire des journaux officiels vont se
doter d'une machine de gravure directe (CTP). La modernisation de l'atelier de
façonnage doit se poursuivre, en procédant au remplacement d'une
deuxième plieuse. La première ayant été
remplacée en 1998. L'achat d'une assembleuse est également
prévu.
La mutation des logiciels informatiques vers le standard Word.
S'agissant des dépenses informatiques, le budget des journaux officiels manquent de sincérité.
Depuis
quelques années, en cours d'exercice, des sommes importantes font
l'objet de transferts. : 29 millions de francs, en 1998, et
20 millions de francs, en 1999, ont fait l'objet de transferts. Le
chapitre 82-02 " investissements informatiques " est
particulièrement concerné par ces transferts comme l'indique le
tableau ci-dessus.
Chaque année, le Sénat déplore un manque de dotation des
lignes d'investissements. Il conviendrait donc d'inscrire en loi de finances
les crédits dont les journaux officiels ont besoin afin de mener
à bien leur modernisation et de disposer d'outils de production
performants. De cette façon cette pratique contestable, qui consiste
à effectuer des virements de crédits en cours d'exercice,
cesserait.
C. L'EXCÉDENT D'EXPLOITATION ET LE REVERSEMENT EFFECTUÉ AU TRÉSOR
Au cours des deux derniers exercices, l'excédent voté a été très inférieur à celui constaté en fin d'année.
Même si les prévisions ont été
revues
à la hausse pour 2000, elles semblent encore prudentes au regard des
recettes constatées en 1998.
S'agissant de l'exercice 1999, la DJO prévoit d'ores et
déjà que l'excédent sera largement supérieur aux
prévisions.
Cette frilosité conduit, comme indiquée
précédemment, à des transferts importants de
crédits. De ce fait, les Journaux Officiels ne sont pas en mesure de
mener une politique pluriannuelle d'investissement. La sous-traitance,
même stabilisée, reste donc importante, surtout pour la
photocomposition. Son coût devrait être situé autour de
32 millions de francs en 1999 et 2000.
Montant des frais de sous-traitance