CHAPITRE V

L'INSTITUT DES HAUTES ÉTUDES DE LA DÉFENSE NATIONALE (IHEDN)

1. Le nouvel établissement public

Le décret du 5 septembre 1997 a concrétisé les projets de réforme de l'Institut qui visaient la redéfinition de ses objectifs et l'instauration d'une autonomie de gestion clarifiant son financement. Il a été érigé en établissement public administratif (EPA) et doté d'un conseil d'administration de 17 membres, associant, outre le Parlement et les ministères concernés, des personnalités qualifiées (militaires et anciens auditeurs). Si le rattachement de l'Institut au Premier ministre est confirmé puisqu'il est placé sous sa tutelle, celle-ci est déléguée au Secrétaire général de la défense nationale et la mission de coordination des enseignements de défense du SGDN est réaffirmée.

Les missions antérieures de l'Institut, définies par le décret de 1979, sont maintenues et il est aussi chargé, en liaison avec le ministère responsable de l'enseignement supérieur, de promouvoir les enseignements universitaires de défense. Il dispose pour l'accomplissement de cette action de la Section des enseignements et études de défense (SEED), ancienne Mission pour l'enseignement et les études de défense (MEED), qui avait déjà été déplacée du SGDN au sein de l'IHEDN en 1996.

Le statut du nouvel EPA prévoit également que des conventions ad hoc doivent être conclues pour préciser les mises à disposition de personnels et les prestations en nature apportées par l'Etat. D'ores et déjà, une convention cadre et trois conventions spécifiques avec la Défense sont venues confirmer l'important soutien que ce ministère fournit à l'Institut.

Maintenant doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière, l'IHEDN bénéficie, hormis la dotation annuelle de l'Etat, de contributions des ministères et des employeurs, au titre de la formation professionnelle pour ces derniers, correspondant à des prestations fournies et de subventions venant de collectivités et organismes. Ses recettes comprennent également les produits tirés des travaux qu'il exécute et des publications qu'il édite.

2. Budget et moyens

Si l'Institut dispose désormais d'une autonomie de gestion et si la clarification de son financement est concrétisée, il ne bénéficie pas pour autant d'une véritable autonomie financière. En effet, pour 2000, sa dotation budgétaire ne s'élèvera qu'à 9,6 millions de francs et il ne disposera en propre que de huit emplois.

Dans le projet de budget de l'Institut pour 2000, les recettes concernant les prestations de services fournies par l'Institut à des organismes divers sont estimées à 2,1 millions de francs auxquels il faut ajouter 0,3 million de francs de taxe d'apprentissage à laquelle il est nouvellement éligible.

En réalité, le coût réel de l'IHEDN est beaucoup plus élevé, en raison des mises à disposition de personnel et des nombreuses prestations fournies désormais par conventions, telles que les locaux de l'école militaire et leur entretien et les transports d'auditeurs, principalement par le ministère de la défense.

Ainsi, dans les conventions déjà conclues, le coût de la mise à disposition des locaux et le soutien aux infrastructures s'élève à 9 millions de francs et celui des prestations en nature à 4,1 millions de francs. Quant aux moyens en personnel, leur coût est fixé à 17 millions de francs pour ceux fournis par le ministère de la défense. Mais en tenant compte des mises à disposition par d'autres administrations on peut estimer approximativement à 20 millions de francs le coût du personnel travaillant à l'IHEDN.

Au total, le coût budgétaire global de l'Institut s'établit donc à 41 millions de francs, somme qu'il convient de comparer avec ses 9,6 millions de francs de crédits budgétaires pour 2000.

Le tableau ci-après détaille, par catégories, le personnel dont dispose réellement l'IHEDN en 1999 :

Il convient de préciser que si l'Institut bénéficiait de l'apport de 13 appelés du contingent en 1998, ils ne sont plus que 7 en 1999 et que la suppression du service militaire à l'horizon 2000 le privera de cette ressource.

3. Les activités en 1998 et 1999

La mission de l'Institut étant de réunir les responsables de haut niveau, en vue d'approfondir leurs connaissances et d'étudier en commun les grands problèmes de défense, et de contribuer à promouvoir les enseignements universitaires de défense, le nombre d'auditeurs et surtout de journées-auditeurs est le meilleur indicateur global de son activité.

Le tableau ci-dessous présente les activités de formation de l'année scolaire 1998/1999.

L'évolution apparente du nombre total d'auditeurs et de journées-auditeurs, qui passent respectivement de 3.562 à 2.469 et de 20.276 à 17.505 est due en fait pour moitié à un phénomène de calendrier qui a reporté, en fin d'année, le colloque annuel (octobre 1999), le forum des associations (décembre 1999) et les séminaires des élus et, pour l'autre moitié, à la non-reconduction en 1999 du dîner-débat et de la journée d'étude IHEDN-SGDN et à la décentralisation des séminaires IRA.

En revanche, le maintien à l'identique du nombre de jours de formation confirme l'effort réalisé dès l'année précédente.

Trois grands objectifs ont été poursuivis avec l'ambition de faire de l'Institut le lieu où la réflexion stratégique garde une place privilégiée :

- rénovation du lien entre la Défense et la Nation au moment de la professionnalisation de nos armées ;

- renforcement des relations avec le monde enseignant, et plus particulièrement avec les universités pour partager la volonté de diffusion de la culture de défense ;

- ouverture confirmée vers l'international, avec effort vers les pays européens, dans un environnement où la communication doit prendre toute sa place.

Ainsi, en matière de formation des maîtres , outre la parution de l'ouvrage " Comprendre la défense ", il a été organisé, pour la première fois, un séminaire qui a réuni, en octobre 1999, 60 formateurs des IUFM. Ces initiatives accompagnent la relance des " trinômes ", qui regroupent dans chaque académie un représentant de l'éducation nationale, un représentant du ministère de la défense et un membre de l'association régionale des anciens auditeurs. En effet, la loi portant réforme du service national donne à de l'éducation nationale des responsabilités nouvelles dans l'éducation à la défense. Un chargé de mission, ancien chef de la MEED, a d'ailleurs été adjoint au directeur de l'IHEDN pour coordonner cette action.

Un premier groupe de recherches a été mis en place au printemps, dont le thème est " l'Intelligence économique ".

Depuis le début de l'année, 30.000 fiches et 300 documents de l'Institut sont consultables sur Internet. Quant à la 51 ème session nationale, dont le thème était " La France et l'Europe face au nouveau contexte géostratégique " elle s'est déplacée en Turkménistan et Ouzbékistan.

Enfin, la recherche d'ouverture au plan international, et plus particulièrement européen , s'est traduite par l'organisation d'un colloque international sur le thème " Influence et puissance : quelles stratégies pour le XXI ème siècle ", le 22 octobre 1999.

4. Les perspectives pour 1999 et 2000

Cette ouverture à l'international a conduit à admettre, pour la première fois, à titre expérimental, des auditeurs étrangers de nationalité européenne ou américaine dans la 52 ème session nationale.

Il sera également organisé en 2000 la IV e session destinée aux pays d'Europe centrale, orientale et aux Etats baltes et la XIV e session internationale africaine et malgache.

Enfin, les activités régionales " jeunes " et " intelligence économique " seront poursuivies.

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