CHAPITRE QUATRE :
UN CONTEXTE FAVORABLE PROPICE À LA
RÉALISATION D'ÉCONOMIES
I. UN CONTEXTE NOUVEAU : LA DÉCROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE DANS L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
A. LES EFFECTIFS D'ÉTUDIANTS N'AUGMENTENT PLUS...
La
croissance du nombre d'étudiants, qui a suivi le progrès de la
scolarisation dans le second degré général et
technologique depuis les années quatre-vingt-dix
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)
, marque le pas aujourd'hui. Jusqu'en
1993, l'enseignement supérieur s'est développé à un
rythme soutenu. La rentrée 1994 a amorcé une phase de
décélération (2,1 %, puis 1,7 % en 1995). En
1996, pour la première fois, le nombre d'inscrits dans l'enseignement
supérieur a diminué (- 0,6 %) ; le recul
s'accentue en 1997, avec une baisse des effectifs de 1,1 % et à la
rentrée 1998 (-0,6 %).
La baisse des effectifs depuis 1996 est plus marquée dans les
établissements publics relevant du budget de l'enseignement
supérieur (respectivement - 1 %, - 1,7 % et - 1,3 % lors des trois
dernières rentrées), tandis que les effectifs de l'ensemble des
autres établissements sont en progression (+ 0,4 %, + 0,7% et + 1,2 %
pour les rentrées 1996, 1997 et 1998).
Le nombre d'inscrits à l'université, de l'ordre de
1,1 million en 1990, est passé par un maximum proche de
1,4 million à la rentrée 1995. Cette croissance a
concerné, au premier chef, les premier et deuxième cycles des
disciplines générales.
Elle résulte, à la
fois, de la préférence manifestée par des bacheliers
généraux, plus nombreux, pour ce type d'études longues et
de l'amélioration sensible du taux d'accès en licence.
Cette tendance était nette à la rentrée 1993, tout
particulièrement en lettres et sciences humaines. La création des
IUFM avait entraîné un afflux d'étudiants dans ces
formations, l'enseignement apparaissant comme un débouché
intéressant dans une conjoncture économique difficile. Depuis
1994, la croissance des effectifs universitaires se réduit
(+ 35.000 en 1994, puis + 29.000 en 1995).
Une rupture s'est
produite en 1996.
Le recul des effectifs universitaires, confirmé en
1997, a affecté d'abord les premiers cycles puis les deuxième et
troisième cycles. La baisse du nombre d'étudiants en premier
cycle résulte non seulement de la répercussion de la forte
diminution des effectifs enregistrée en 1996 mais aussi d'un moindre
engouement des nouveaux bacheliers pour les études universitaires. La
répercussion de cette baisse sur le deuxième cycle pourrait
être atténuée par le fait que le taux d'accès en
deuxième cycle, en baisse les trois années
précédents, est à nouveau en progrès à la
rentrée 1998. Globalement, à la rentrée 1998, le nombre
d'inscrite à l'université est proche de 1,3 million,
c'est-à-dire à peu près au niveau observé lors de
la rentrée1993.
La montée en puissance des Instituts universitaires de formation
des maîtres, créés en 1991, s'est nettement ralentie
à la rentrée 1995 et les effectifs sont en légère
baisse depuis la rentrée 1996.
Les formations technologiques courtes (IUT et STS) ont
bénéficié d'un regain d'intérêt de la part
des jeunes bacheliers. La forte croissance encore observée en 1993 s'est
poursuivie, mais de façon plus modeste jusqu'en 1998.
Le succès manifesté pour les classes préparatoires aux
grandes écoles, à la suite de la réforme de 1995, s'est
poursuivi en 1996 et 1997, mais les effectifs sont à nouveau en
diminution à la rentrée 1998.
Le développement spectaculaire des formations d'ingénieurs,
notamment universitaires et privées, s'est infléchi en 1994. La
croissance s'est ensuite atténuée, mais elle a repris à la
rentrée universitaire 1998.
Pour les écoles de commerce, gestion, vente et comptabilité, la
désaffection survenue à la rentrée 1993 a
été forte, mais elle s'est ralentie ensuite et la reprise a
été nette en 1998.