II. LA SITUATION DE LA PRESSE
On parle
souvent de crise de la presse. Or, tous les observateurs avertis du secteur
savent qu'il n'y a pas une presse mais plusieurs, dont la situation se
présente de façon très contrastée.
En effet si les Français lisent peu de quotidiens - avec
153 exemplaires vendus par habitants la France se situe au
22
ème
rang mondial - ils sont les premiers
consommateurs : 34,5 millions de Français lisent chaque jour
un magazine, ce qui fait que ce type de presse représente 47% du chiffre
d'affaires total du secteur.
L'économie des entreprises de presse, déjà rendue complexe
par sa dimension à la fois culturelle et industrielle, est aussi
naturellement plus instable du fait qu'un journal est vendu deux fois, une
première fois à son lecteur et une deuxième aux annonceurs.
Ces deux sources de revenus n'évoluent pas nécessairement de
façon parallèle, les recettes de publicité ayant tendance
à se révéler volatiles, indépendamment des menaces
structurelles résultant de la concurrence de la télévision
et, surtout du hors médias.
A. DIFFUSION ET CHIFFRE D'AFFAIRES DE LA PRESSE
La
situation de chaque type de presse est donc très variable au-delà
des tendances générales. On note depuis quinze ans des
fluctuations importantes : une forte croissance du début des
années 80 puis un net ralentissement au début des années
90. La reprise que l'on constate depuis le milieu de la décennie semble
marquer le pas.
Selon l'enquête rapide menée par le département statistique
du SJTI, le tirage total de la presse stagne en 1998.
Le tirage de la presse nationale d'information générale et
politique est en nette diminution de -3,9%, en raison de la baisse du tirage
des quotidiens , -2,8%, et de celle des magazines d'information, -7,4%,
après il est vrai la forte augmentation en 1997.
Les autres catégories de presse, qui représentent près de
80% du tirage stagnent ou sont en légère progression :
tandis que la presse régionale d'information politique et
générale augmente de + 0,8%, la presse spécialisée
grand public et la presse gratuite ne sont en croissance respectivement que de
+0,6% et + 0,4%.
Toutes catégories de presse réunies, les recettes des ventes
n'augmentent que de + 0,5% en 1998
. Elles représentent 60% des
recettes totales, avec 36,4milliards de francs, qui se répartissent pour
deux tiers à la vente au numéro et à un tiers pour les
ventes par abonnement.
Comme en 1997, la croissance des ventes par abonnement qui est de +2,9 %,
compense le tassement de - 0,8 % des ventes au numéro.
Par catégorie de presse les évolutions sont les suivantes en
1998 : -0,5% pour la presse nationale d'information politique et
générale (contre + 4,1 %en 1997), +2,4% pour la presse
locale (contre -1,3 % en 1998), 2,7% pour la presse
spécialisée technique et professionnelle et - 0,5% pour la presse
spécialisée grand public.
Au total, la croissance des recettes " presse " (+2,60%) est un peu plus
élevée qu'en 1997, année qui avait été
marquée par un ralentissement (+1,7%) après deux années
plus favorables. Trois grandes catégories de presse ont des
résultats globaux en nette progression : la presse nationale
d'information générale et politique avec +4,2 %, la presse locale
d'information générale et politique avec +4,3% et la presse
spécialisée technique et professionnelle avec +5,1% ; en
revanche, la presse gratuite progresse de + 1,4% et la presse
spécialisée grand public reste stable, +0,2%.