C. UN MEILLEUR CONTRÔLE DÉMOCRATIQUE S'IMPOSE

Cependant, autre aspect des problèmes politiques posés par le système des ressources propres, l'idée européenne doit reposer aussi sur des mécanismes démocratiques. Sous cet angle, les modalités de financement du budget européen ne sont pas satisfaisantes . Le consentement à l'impôt européen est, pour le moins, dilué du fait des réalités institutionnelles qui connotent le système :

- l'impopularité du prélèvement n'est pas assumée par les décideurs effectifs, ce qui est déresponsabilisant ;

- le prélèvement n'est pas réellement débattu.

Au fond, le financement de l'Europe reste assis sur un système de contributions des Etats, l'idée de ressourcesropres ne parvenant pas à franchir un stade autre que purement lexical.

Chacune de ces caractéristiques pose problème et doit être débattue. Il faut, en particulier, poser trois questions :

- quel degré de consentement démocratique au prélèvement européen exiger ?

- quelle organisation mettre en place pour que ce consentement soit effectif ?

- quel arbitrage prononcer entre un système de contributions étatiques et un système de prélèvement européen ?

Il est important et urgent d'apporter des réponses à ces questions.

En l'état, la seule garantie démocratique qui entoure le système passe par un débat national intervenant suffisamment en amont des négociations budgétaires pour que le Parlement puisse déterminer les orientions qu'il souhaite voir défendues par l'exécutif.

Un tel débat ne peut évidemment être considéré comme l'équivalent du consentement à l'impôt qui historiquement a fondé la démocratie et qui continue d'en être une composante essentielle.

Mais au moins aurait-t-il le mérite de clarifier les enjeux du budget européen au niveau national et de déboucher sur une expression démocratique.

Au regard de ce souci, il faut se réjouir des discussions désormais organisées systématiquement à l'occasion de l'examen de l'article du projet de loi de finances qui évalue le prélèvement sur recettes au profit du budget communautaire.

Ce débat n'a cependant pas de contenu décisoire compte tenu de l'obligation d'honorer les traités. Sa vocation est donc d'offrir un lieu de discussion, d'information et de contrôle. Il conviendrait de lui assurer une plus grande portée.

A cet égard, l'on doit également souligner tout l'intérêt des débats portant sur les avant-projets de budget présentés par la Commission.

C'est cette considération qui conduit à souhaiter l'amélioration de l'examen par le Parlement desdits avant-projets. Leur discussion au Parlement devrait être systématisée. Surtout, le débat devrait tenir compte des réalités institutionnelles qui voient l'exécutif en charge des négociations avec nos partenaires. C'est dire que la discussion ne devrait pas seulement partir de la proposition d'acte communautaire transmise dans le cadre de l'article 88-4 de la Constitution.

Elle devrait s'établir également à partir des positions de négociations élaborées par l'exécutif. A cette fin, celui-ci devrait présenter un rapport précisant son appréciation propre de l'avant-projet de budget et les conclusions qu'il en tire dans la perspective des négociations budgétaires.

Ce rapport devrait par ailleurs -v. chapitre II- être l'occasion de présenter un bilan le plus complet possible de l'exécution du budget communautaire au cours de l'année précédente.

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