N°
165
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès-verbal de la séance du 26 janvier 1999
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des Affaires sociales (1) sur la proposition de loi, ADOPTÉE PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE, tendant à limiter les licenciements des salariés de plus de cinquante ans ,
Par M.
Louis SOUVET,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jean Delaneau, président ; Jacques Bimbenet, Louis Boyer, Mme Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Guy Fischer, Jean-Louis Lorrain, Louis Souvet, vice-présidents ; Mme Annick Bocandé, MM. Charles Descours, Alain Gournac, Roland Huguet, secrétaires ; Henri d'Attilio, François Autain, Paul Blanc, Mme Nicole Borvo, MM. Jean-Pierre Cantegrit, Bernard Cazeau, Gilbert Chabroux, Jean Chérioux, Philippe Darniche, Christian Demuynck, Claude Domeizel, Jacques Dominati, Michel Esneu, Alfred Foy, Serge Franchis, Francis Giraud, Claude Huriet, André Jourdain, Philippe Labeyrie, Roger Lagorsse, Dominique Larifla, Henri Le Breton, Dominique Leclerc, Marcel Lesbros, Jacques Machet, Georges Mouly, Lucien Neuwirth, Philippe Nogrix, Mme Nelly Olin, MM. Lylian Payet, André Pourny, Mme Gisèle Printz, MM. Henri de Raincourt, Henri de Richemont, Bernard Seillier, Martial Taugourdeau, Alain Vasselle, Paul Vergès, André Vezinhet, Guy Vissac.
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les numéros :
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Travail. |
TRAVAUX DE LA COMMISSION
Le
mardi 26 janvier 1999
,
sous la
présidence de
M. Jean Delaneau, président
, la commission a
procédé à
l'examen du rapport de M. Louis Souvet
sur la
proposition de loi n° 114
(1998-1999), adoptée
par l'Assemblée nationale, tendant à
limiter les licenciements
des salariés de plus de cinquante ans.
M. Louis Souvet, rapporteur,
a présenté les grandes lignes de
son rapport
(cf. exposé général).
M. Guy Fischer
a déclaré qu'il ne partageait pas l'analyse du
rapporteur sur cette proposition de loi. Rappelant que cette dernière
répondait à l'origine à une volonté de justice
sociale et de lutte contre le chômage, il a souligné que
l'invocation de l'article 40 de la Constitution à
l'Assemblée nationale avait fait disparaître l'essentiel de ce
texte. Il a regretté que le Gouvernement ait choisi, pour la
première fois, d'invoquer l'article 40 de la Constitution avant le
débat d'une proposition de loi inscrite à l'ordre du jour en
application de l'article 48, alinéa 3, de la Constitution.
M. André Jourdain
a souligné que les entreprises ne
licenciaient pas par plaisir. Il a déclaré partager l'analyse du
rapporteur et s'est étonné qu'il puisse être
envisagé que les recettes supplémentaires induites par
l'augmentation et l'extension de la " contribution Delalande "
aillent à l'Etat et non à l'UNEDIC.
M. Claude Domeizel
a indiqué qu'il était opposé au
rejet de cette proposition de loi préconisé par le rapporteur. Il
a contesté l'analyse de ce dernier pour qui cette proposition de loi
répondait avant tout à un impératif politique.
En réponse aux intervenants,
M. Louis Souvet, rapporteur,
a
confirmé que les trois articles de la proposition de loi étaient
effectivement d'inspiration gouvernementale et que le Gouvernement avait
souhaité donner satisfaction au groupe communiste tout en supprimant les
dispositions qui le gênaient.
Il a considéré, comme M. André Jourdain, qu'aucun chef
d'entreprise ne licenciait par plaisir et que le licenciement était
toujours un constat d'échec. Jugeant anormal que les recettes
supplémentaires au titre de la " contribution Delalande "
puissent alimenter le budget de l'Etat, il a précisé que ces
sommes pourraient néanmoins finalement bénéficier à
l'UNEDIC si les partenaires sociaux acceptaient une amélioration de
l'indemnisation du chômage des jeunes.
La commission a ensuite examiné les amendements proposés par le
rapporteur.
Elle a adopté un amendement de suppression de
l'article premier
qui assujettissait à la " contribution Delalande " les
ruptures de contrat de travail des salariés ayant adhéré
à des conventions de conversion.
Elle a adopté un amendement de suppression de
l'article 2
qui soumettait à la " contribution Delalande " les
licenciements des salariés ayant refusé le bénéfice
de la préretraite dans le cadre du FNE.
Elle a enfin adopté un amendement de suppression de
l'article 3
qui rendait applicables les dispositions de la
présente proposition de loi à toutes les ruptures de contrat de
travail intervenant à compter du 1
er
janvier 1999.