Projet de loi de finances pour 1999
MARINI (Philippe), Rapporteur général ; MASSION (Marc), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 66 (98-99), Tome III, Annexe 27 - COMMISSION DES FINANCES
Table des matières
- AVANT PROPOS
-
PRINCIPALES OBSERVATIONS -
CHAPITRE PREMIER :
LE BUDGET DES PORTS MARITIMES ET SON CONTEXTE ECONOMIQUE- I. UNE AMÉLIORATION TOUTE RELATIVE DE LA SITUATION DES PORTS FRANÇAIS
- II. PRÉSENTATION DES CRÉDITS DES PORTS MARITIMES
- III. UN BUDGET DE CONTINUITÉ
-
CHAPITRE II :
LA GESTION ADMINISTRATIVE ET FINANCIERE DES PORTS MARITIMES- I. ASSOUPLIR LES CONDITIONS DE GESTION DES PORTS MARITIMES
- II. AMÉLIORER LA GESTION COMPTABLE ET L'ÉVALUATION DES POLITIQUES D'INVESTISSEMENT
-
CHAPITRE III :
LES DEFIS POSÉS PAR L'UNION EUROPÉENNE -
ANNEXE
RÉPONSE AU QUESTIONNAIRE
CONCERNANT LA GESTION DU PORT AUTONOME DE GUADELOUPE - EXAMEN EN COMMISSION
N° 66
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès verbal de la séance du 19 novembre 1998.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 27
ÉQUIPEMENT, TRANSPORTS ET LOGEMENT :
IV
.
- MER :
•
PORTS MARITIMES
Rapporteur spécial
: M. Marc MASSION
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
(1998-1999).
Lois de finances. |
AVANT PROPOS
La
situation économique et financière des ports maritimes
français s'est nettement redressée en 1997 et 1998.
L'ensemble du trafic portuaire français s'est élevé
à 323,9 millions de tonnes en 1997, en progression de 8,6% par rapport
à 1996.
Cependant, cette progression ne doit pas masquer la relative faiblesse des
ports français par rapport à leurs voisins européens : en
effet, malgré ces bons résultats, les ports français ne
gagnent pas de parts de marché en Europe et la part de commerce
extérieur transportée par la voie maritime en France a
décliné depuis 5 ans.
Il est donc plus que jamais urgent de mettre en oeuvre une véritable
politique portuaire.
Cette politique portuaire passe d'abord par une revalorisation des moyens
accordés aux ports maritimes, car ces moyens stagnent depuis de trop
nombreuses années, notamment en matière d'équipement.
Mais les moyens budgétaires ne font pas seuls une politique portuaire.
Les ports maritimes français constituent un atout majeur pour
l'aménagement du territoire et le développement économique
de la France.
Leur développement génère de nombreuses activités
industrielles et commerciales, qui contribuent à l'équilibre de
nombreuses régions dotées d'une façade maritime et au
développement de l'ensemble du territoire national.
La politique nationale d'aménagement du territoire sera donc primordiale
pour aider au désenclavement des ports français. Votre rapporteur
estime indispensable que les futurs schémas de service de transport,
prévus dans le cadre du projet de loi d'aménagement durable du
territoire, présenté en conseil des ministres le 29 juillet
dernier, prennent en compte les ports dans une approche intégrée
avec les autres modes de transport. Les nouveaux schémas devront
être élaborés en parfaite coordination avec les contrats de
plan Etat-région qui doivent être conclus en 1999.
Ensuite, cette politique devra s'inscrire dans le contexte européen :
l'Union européenne a en effet développé sa
réflexion sur l'avenir de la politique portuaire. La commission
européenne a publié un livre vert le 10 décembre 1997 qui
met en valeur la nécessité de développer les
schémas transeuropéens de transport.
Comme votre rapporteur l'a souligné à de nombreuses reprises, la
création de corridors de fret ferroviaires ne pourra qu'être
favorable aux ports français, qui souffrent énormément du
coût d'acheminement terrestre des marchandises. Mais ceci est vrai
à la condition que la France s'associe pleinement au tracé de ces
corridors, dont la vocation est de promouvoir la création d'un axe
ouest-est aujourd'hui quasi inexistant.
Au delà de cette question, les réflexions menées par
l'Union européenne conduisent à s'interroger sur le mode de
financement des investissements portuaires. Il est donc impératif que la
France prenne part au travail européen afin de promouvoir sa conception
du service public portuaire.
PRINCIPALES OBSERVATIONS
•
1ère observation : une amélioration de la conjoncture et un
net redressement de la situation financière des ports maritimes
En 1997,
le commerce international a accéléré sa
progression
, la fraction transportée par voie maritime augmentant de
4,4%, pour dépasser pour la première fois les 5 milliards de
tonnes. La progression a été particulièrement
marquée pour la demande énergétique.
Dans ce contexte, le trafic des ports de commerce français a atteint
323,9 millions de tonnes de marchandises, en progression de 8,6 % par rapport
à 1996
. Le trafic des ports autonomes (245 millions de tonnes)
progresse de 5%, celui des ports d'intérêt national (74,4 millions
de tonnes) augmente de 22,6%
1(
*
)
. La progression
des ports maritimes français s'inscrit dans une progression globale du
trafic maritime, si bien que la part de marché des ports français
dans le trafic portuaire européen a baissé de 1% en tonnage et
progressé seulement de 1% en valeur en 1997.
Le résultat des six premiers mois de 1998 montre encore que le trafic
progresse de 2,5% sous l'effet conjugué d'une baisse des sorties (-1%)
et d'une hausse des entrées (+4%).
Cependant, cette progression peut
être fragile.
L'impact de la crise asiatique
sur l'activité des ports
français est encore difficile à évaluer
, même
s'il semble que, pour l'instant, elle engendre des mouvements en sens contraire
qui se compensent en partie. Pour les deux ports français
essentiellement concernés, Le Havre et Marseille, les résultats
du premier semestre 1998 montrent que la dévaluation des monnaies
asiatiques a dopé les exportations de ces pays vers l'Europe (+23,2%
pour l'Asie du Sud-Est), alors que les exportations européennes chutent
(-12,1%). A terme, un infléchissement de la croissance mondiale, et
surtout européenne, pourrait avoir des répercussions importantes
sur l'activité.
La principale novation des années 1997 et 1998 est la nette
amélioration de la situation financière des ports
français
.
La marge brute d'autofinancement a progressé de 17,3% dans les ports
autonomes, et de 7,3% dans les ports d'intérêt national.
Globalement, l'endettement diminue sensiblement en raison de
l'amélioration du contexte économique, mais surtout des efforts
d'une politique volontariste de désendettement (notamment à
Dunkerque, Le Havre et Rouen).
L'enveloppe annuelle de recours à l'emprunt pour la couverture des
dépenses d'infrastructure et de superstructures, fixée par le
Comité des investissements à caractère économique
et social (CIES) a ainsi diminué pour atteindre 87 millions de francs en
1997 puis 85 millions de francs en 1998, alors qu'elle s'élevait encore
à 212 millions de francs en 1996.
•
2ème observation : un budget de continuité
Dans un contexte économique relativement favorable mais fragile, le
budget des ports maritimes ne fait pas partie des budgets
désignés comme "prioritaires" par le gouvernement.
En matière de dépenses de fonctionnement
, l'an passé,
les dépenses d'entretien pour les
ports d'intérêt
national
avaient progressé de 14% : en 1999, elles sont seulement
consolidées.
Pour les
ports autonomes
, la dotation est stable depuis deux ans, ce qui
traduit une diminution en termes réels. Une revalorisation serait donc
indispensable pour simplement maintenir la dotation en termes réels. La
France consacre 400 millions de francs à l'entretien de 5 ports
maritimes, alors qu'à titre de comparaison, la Belgique consacre 600
millions de francs pour 3 ports maritimes (dont Anvers pour 260 millions de
francs).
En matière d'investissement
, l'augmentation des autorisations de
programme en 1998 pour les investissements exécutés par l'Etat
(22 millions de francs) laissait espérer la préparation d'un
nouveau programme d'investissement. La loi de finances pour 1999 en tire
d'ailleurs les conséquences, puisque les crédits de paiement pour
les investissements réalisés par l'Etat progressent de 10
millions de francs.
Cependant cet accroissement des dotations, pour réel qu'il soit,
apparaît comme trop timide pour qu'une rénovation du patrimoine
des ports autonomes et des ports d'intérêt national puisse
être entreprise, notamment parce que les crédits d'engagement
stagnent.
Depuis 1995,
les crédits d'équipement des ports maritimes ont
connu une diminution constante, renforcée par de
régulières mesures d'annulation
. Les moyens d'engagement pour
les investissements des ports maritimes sont passés de 257 millions de
francs en 1992 à 161 millions de francs en 1997, "point bas " du budget
des ports.
Le lancement de programmes d'investissement sur plusieurs années doit
s'accompagner d'une revalorisation des moyens d'engagement.
En réalité, la revalorisation risquera d'être brutale
avec le lancement du projet "port 2000" au Havre
2(
*
)
, qui est prévu pour la fin de
l'année 1999. Il s'agit d'un projet ambitieux, mais indispensable, tant
au plan national que régional, qui va nécessiter un important
engagement financier de l'Etat.
Votre rapporteur se réjouit toutefois d'une plus grande
"sincérité" dans la présentation des crédits
dévolus aux ports maritimes
Les annulations ont été moins importantes en 1998 que les
années précédentes
, tant pour les crédits de
fonctionnement que d'investissement.
En 1998, seulement 0,5% des crédits attribués à
l'entretien des ports maritimes ont été annulés, contre
3,6% en 1996. En investissement, seulement 0,8% des crédits de paiement
et 2,2% des autorisations de programme ont été annulés
(respectivement 4,6 % et 9,7% en 1997).
•
3ème observation : les mesures décidées en
comité interministériel de la mer doivent encore être mises
en oeuvre
Un comité interministériel de la mer s'est tenu le 1er avril 1998
: il a annoncé des mesures visant principalement, en matière
portuaire, à une simplification des réglementations et à
un abaissement des coûts de gestion des ports.
De nombreuses
mesures ont été annoncées : ne seront
abordées ici que celles ayant un impact financier.
En premier lieu, les procédures d'adhésion des ports autonomes
à des groupements ou associations, comportant une participation
financière, qui sont soumises à autorisation
ministérielle, seront simplifiées
.
On constate en effet que les ports prennent peu de participations (hormis la
participation au GIE dragages-ports et la SOFREMER) et que celles-ci sont
limitées en termes financiers : en 1998, deux projets seulement ont
été soumis à autorisation interministérielle.
Des mesures de simplification devront donc être mises en oeuvre
,
notamment, en dessous d'un certain seuil de participation,
la
déconcentration de la procédure d'autorisation, l'introduction
d'un régime d'autorisation tacite, et la possibilité pour les
ports de détenir des filiales, prendre et céder des
participations.
D'autres mesures de déconcentration et de simplification devraient
également être prises, particulièrement en
matière
de comptes financiers, avec la mise en place d'un
régime d'autorisation tacite pour l'approbation des états
prévisionnels des dépenses et des recettes des ports.
Votre rapporteur estime que toutes ces mesures sont bienvenues, car elles
permettront plus de souplesse dans la gestion des ports, à condition que
les règles de prudence et de contrôle soient
respectées
. Ainsi, la possibilité de détenir des
participations ne sera mise en oeuvre qu'à la condition que l'obligation
de complémentarité de l'objet social soit remplie.
En second lieu, des mesures seront prises afin de réduire le
coût du passage portuaire
, élément essentiel de la
compétitivité des ports.
Deux circulaires ont été diffusées en octobre 1997 et
avril 1998 relative à la compétitivité des professions
portuaires, demandant des cadres pluriannuels négociés entre
clients et prestataires.
Votre rapporteur se félicite de ces dispositions : il rappelle que
lors d'une précédente communication, il s'était
élevé contre la solution radicale de l'abandon du monopole des
professions réglementées en prônant une amélioration
de la productivité des services portuaires, obtenue de manière
pragmatique, notamment par une révision des modes de fixation des tarifs
dans le sens de la transparence.
En troisième lieu,
un nouvel avantage fiscal est annoncé, mais
dont l'entrée en vigueur n'est pas encore décidée.
Le Gouvernement a annoncé qu'il permettrait aux collectivités
locales
d'exonérer de la taxe professionnelle
les grues et
portiques, ainsi que les équipements spécifiques des entreprises
de manutention portuaire. Cette mesure n'a toutefois pas été
présentée dans le projet de loi de finances.
•
4ème observation : la politique menée par l'union
européenne aura des effets décisifs sur l'avenir de la
filière portuaire française
Le livre vert de l'Union européenne est une vision intéressante
mais qui présente quelques risques pour l'avenir des financements
publics nationaux
La commission européenne a publié le 10 décembre
dernier un "livre vert relatif aux ports et aux infrastructures maritimes".
Ce document, très attendu, bien que n'ayant pas de caractère
normatif, définit les axes de réflexion de la commission en
matière de politique portuaire et devrait servir de base à de
futures actions, et notamment des directives.
La commission européenne déclare assigner deux objectifs à
la définition d'une politique portuaire européenne :
intégrer les ports dans des réseaux transeuropéens et
assurer le respect d'une concurrence libre et loyale dans l'Union
européenne.
Le 8 avril dernier, votre rapporteur a présenté une
communication, adoptée en commission, qui approuvait d'une
manière générale les objectifs définis par le livre
vert, tout en faisant quelques observations de "réserve" qu'il rappelle
ici :
- la commission propose de "recenser les ports susceptibles d'améliorer
l'intégration du maillon portuaire dans la chaîne multimodale"
: il parait difficile d'accepter un classement des ports suivant des
critères figés car il pourrait privilégier les grands
ports du nord de l'Europe en proposant une intégration selon le seul axe
nord-sud
3(
*
)
.
Il est en effet rappelé que
l'inscription des ports dans les
schémas transeuropéens de transports est un préalable au
soutien financier de l'Union européenne
, dans la mesure où
les orientations fixées dans ces schémas doivent servir de base
à d'éventuelles décisions prises dans le cadre des fonds
structurels. Il convient d'autant plus d'être vigilant sur les
critères retenus pour cette inscription, afin que certains grands ports
ne soient pas favorisés.
-
l'introduction d'une concurrence transparente entre les ports ne peut
qu'être approuvée, mais sous certaines conditions.
Votre rapporteur estime légitime d'introduire dans la
comptabilité des ports une distinction entre les missions
d'intérêt général et les fonctions commerciales.
Cependant, la commission européenne propose également un
recensement des financements publics, qui permettra d'établir certaines
comparaisons. L'aide publique au financement des infrastructures ne devra pas
être contrainte par un cadre trop strict, chaque Etat devant garder la
possibilité d'apprécier le montant de son aide. Ainsi, le
recensement des financements publics dans les ports maritimes ne devra pas
entraver des projets de développement que les ports mettent actuellement
en place, tel le projet port 2000 au Havre.
Suivant le principe de subsidiarité, il ne semble pas que la
commission européenne soit en effet la mieux à même de
définir un cadre rigide pour les redevances et investissements
portuaires des différents Etats-membres.
En revanche, dès lors que des mécanismes de séparation
comptable existeront, il lui sera possible de contrôler toute aide
publique à une entreprise portuaire, s'assimilant à une aide
d'Etat.
L'harmonisation européenne s'accélère
En dehors des strictes dotations budgétaires,
l'Etat a un rôle
essentiel à jouer pour faciliter les procédures de passage dans
les ports maritimes français.
Un certain nombre d'actions ont été menées, qui seront
poursuivies :
ainsi le plan "Douanes-ports" est largement mis en oeuvre
(80% des soixante mesures ont été engagées). Cependant, le
comité interministériel de la mer a décidé de le
poursuivre, concernant les liaisons télématiques, le conseil aux
entreprises ou encore les taxes parafiscales. Par ailleurs, des mesures ont
été prises en termes de communication : une plaquette
d'information dénommée "choisissez les ports français" a
été largement diffusée auprès des opérateurs
économiques.
L'an dernier, votre rapporteur estimait qu'à l'instar des
avancées réalisées en matière de simplification et
d'harmonisation douanière, une réforme des contrôles
vétérinaires et phytosanitaires était indispensable, dans
le respect des exigences de contrôle sanitaire.
Un certain nombre d'éléments nouveaux sont apparus, initiant une
harmonisation communautaire.
La directive 97/78 modifiant la directive 90/675 devrait s'appliquer à
compter du 1er juillet 1999 : elle prévoit une réelle
harmonisation des règles de contrôle vétérinaire.
Par ailleurs, la directive 98/22 du 15 avril 1998 a fixé les conditions
minimales pour la réalisation de contrôles phytosanitaires dans la
communauté (harmonisation des mesures d'équipements et
d'infrastructure des postes de contrôle, niveau de compétence des
agents).
En conclusion,
votre rapporteur tient à souligner que la
volonté d'engager les ports français dans le système
européen de réseaux de transport doit se traduire par des actions
concrètes, notamment au plan national.
Lors du dernier comité interministériel de la mer, le
gouvernement s'est engagé à prendre des mesures pour
accroître la compétitivité de la filière portuaire
et la qualité des services, mais aussi pour améliorer la desserte
terrestre des ports maritimes.
Votre rapporteur estime donc indispensable que les futurs schémas de
service de transport
,
prévus dans le cadre du projet de loi
d'aménagement durable du territoire
, présenté en
conseil des ministres le 29 juillet dernier,
prennent en compte les ports
dans une approche intégrée
avec les autres modes de transport.
Le projet de loi semble aller dans ce sens, puisqu'il substitue aux cinq
schémas sectoriels de transport de la loi d'orientation pour
l'aménagement et le développement du territoire, deux
schémas multimodaux de services collectifs de transport concernant l'un
les personnes, l'autre les marchandises.
Encore faudra-t-il préciser
expressément la fonction centrale des ports dans ce schéma
multimodal et traduire cette situation dans les schémas de transport
européens.
CHAPITRE PREMIER :
LE BUDGET DES PORTS MARITIMES ET
SON CONTEXTE ECONOMIQUE
I. UNE AMÉLIORATION TOUTE RELATIVE DE LA SITUATION DES PORTS FRANÇAIS
A. LE REDRESSEMENT DES PORTS FRANÇAIS NE CONDUIT PAS AU GAIN DE PARTS DE MARCHÉ
1. Le redressement du trafic des ports français en 1997
a) Une progression du trafic des ports maritimes
En 1997,
le commerce international a accéléré sa
progression
, la fraction transportée par voie maritime augmentant de
4,4%, pour dépasser pour la première fois les 5 milliards de
tonnes. La progression a été particulièrement
marquée pour la demande énergétique.
Dans ce contexte, le trafic des ports de commerce français a atteint
323,9 millions de tonnes de marchandises, en progression de 8,6 % par rapport
à 1996
.
Bilan d'activité des ports français en 1997 ( en millions de tonnes)
|
Entrées |
Sorties |
Total |
|||
Ports métropolitains, dont : |
228,9 |
(+6,0 %) |
94,9 |
(+15,2 %) |
323,9 |
(+8,6 %) |
Ports autonomes |
185,4 |
(+4,3 %) |
59,6 |
(+7,5 %) |
245,0 |
(+5,0 %) |
Ports d'intérêt national |
40,2 |
(+15,4 %) |
34,2 |
(+32,3 %) |
74,4 |
(+22,6 %) |
Ports décentralisés |
3,3 |
(+1,1%) |
1,2 |
(+7,2 %) |
4,5 |
(+2,7%) |
Ports d'outre-mer |
7,3 |
(+0,1 %) |
1,9 |
(+2,5 %) |
9,25 |
(+0,5 %) |
Le
trafic des ports autonomes (245 millions de tonnes) progresse de 5%, celui des
ports d'intérêt national (74,4 millions de tonnes) augmente de
22,6%
4(
*
)
.
Le résultat des six premiers mois de 1998 montre encore que le trafic
progresse de 2,5% sous l'effet conjugué d'une baisse des sorties (-1%)
et d'une hausse des entrées (+4%).
Cependant, cette progression peut
être fragile.
L'impact de la crise asiatique
sur l'activité des ports
français est encore difficile à évaluer
, même
s'il semble que, pour l'instant, elle engendre des mouvements en sens contraire
qui se compensent en partie. Pour les deux ports français
essentiellement concernés, Le Havre et Marseille, les résultats
du premier semestre 1998 montrent que la dévaluation des monnaies
asiatiques a dopé les exportations de ces pays vers l'Europe (+23,2%
pour l'Asie du Sud-Est), alors que les exportations européennes chutent
(-12,1%). A terme, un infléchissement de la croissance mondiale, et
surtout européenne, pourrait avoir des répercussions importantes
sur l'activité.
L'amélioration du trafic des ports français s'explique
essentiellement par la reprise des trafics pétroliers, l'augmentation
des entrées de minerai et des sorties de céréales, qui
sont de nature conjoncturelle
.
b) Une relative stabilité en structure
Structure du trafic portuaire français
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
tonnage total |
304,5 |
303 |
304 |
303,5 |
296,5 |
298 |
323,9 |
vracs liquides |
52% |
52% |
52% |
51% |
50% |
51% |
50% |
vracs solides |
26% |
27% |
24% |
23% |
24% |
23% |
23% |
marchandises diverses |
22% |
21% |
24% |
25% |
25% |
23% |
27% |
dont conteneurs |
5% |
4% |
5% |
5% |
6% |
6% |
6% |
(en millions de tonnes)
La
répartition par catégorie de marchandises montre
une relative
stabilité en structure du trafic portuaire français avec
toutefois une diminution tendancielle du trafic des vracs solides au profit des
marchandises diverses
, et notamment du trafic de conteneurs.
Le fait marquant de l'année 1997 est l'accroissement de la
catégorie "marchandises diverses",
qui paradoxalement ne
résulte pas de la progression du trafic de conteneurs, mais des
marchandises diverses non-conteneurisées réalisées par les
ports d'intérêt national, en particulier sur le trafic transmanche
5(
*
)
. Par ailleurs, la stabilité en
structure des vracs solides et des vracs liquides ne doit pas masquer une
progression significative des trafics de produits pétroliers (+4,8%) et
des exportations de céréales.
L'évolution de la structure du trafic des ports français montre
que l'accroissement du trafic de conteneurs reste modeste puisque ce trafic ne
représente que 6 % du trafic total en 1996.
En 1997, l'essentiel du trafic portuaire français est donc
constitué des vracs liquides (50%), de marchandises diverses (27%) et de
vracs solides.
La structure du trafic des principaux ports européens concurrents
(Rotterdam, Anvers ...) montre
une proportion de trafic conteneurs
significativement plus importante
.
Ports |
Conteneurs |
Trafic total |
Part
du trafic conteneurs
|
Hambourg |
31 |
71,1 |
43,6% |
Brême |
15,7 |
31,6 |
49,6 % |
Rotterdam |
52,7 |
290,6 |
18,1% |
Anvers |
29,5 |
106,5 |
27,7 % |
(en millions de tonnes)
2. Un affaiblissement relatif
a) La poursuite de la diminution de la part de commerce extérieur transportée par voie maritime
Alors que votre rapporteur constatait encore l'an dernier une
régression en termes réels du trafic total des ports
français depuis 7 ans
, il faut noter que le trafic de 1997
dépasse en tonnage global (323,9 millions de tonnes) celui de 1991 (304
millions de tonnes).
Toutefois cette progression résulte de l'augmentation
générale du commerce extérieur et ne permet pas d'enrayer
le déclin tendanciel de l'utilisation de la voie maritime pour
l'acheminement du commerce extérieur, au profit du transport terrestre.
L'acheminement par voie maritime tend en effet à diminuer au profit de
l'acheminement par voie terrestre, même si ces trois dernières
années, une certaine stabilisation peut être constatée.
Alors qu'en 1991-1992, les deux modes de transports se répartissaient
à part égale, en 1997 la voie maritime ne représente plus
que 47 % du tonnage total.
Répartition de l'acheminement du commerce
extérieur
entre la voie maritime et la voie terrestre
Commerce extérieur |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Exportations + importations |
458 336 |
456 476 |
432 920 |
451 613 |
454 364 |
455 862 |
482 554 |
Par voie terrestre |
50% |
50% |
49% |
52% |
53% |
52% |
53% |
Par voie maritime |
50% |
50% |
51% |
48% |
47% |
48% |
47% |
(en milliers de tonnes)
b) Les ports français ne gagnent pas de parts de marché en Europe
La
progression des ports maritimes français s'inscrit dans une progression
globale du trafic maritime, si bien que la part de marché des ports
français dans le trafic portuaire européen a baissé de 1%
en tonnage et progressé seulement de 1% en valeur en 1997.
Ainsi, il apparaît que le redressement des ports français
s'inscrit dans un contexte plus général, si bien qu'en termes
relatifs, la situation des ports français ne s'est pas
améliorée
. En valeur absolue, le tonnage et la valeur des
marchandises importées et exportées passant par un port
étranger ont augmenté respectivement de 19% et 16% en 1997 par
rapport à 1996, ces évolutions n'étant que de 5% et 13%
pour les trafics passant par les ports français. La part des trafics
transitant par un port étranger a également augmenté en
valeur relative (12% en tonnage et 3% en valeur par rapport à 1996).
Le trafic de Rotterdam a progressé de 6,2% à 310 millions de
tonnes, celui de Hambourg de 7,8% à 71,1 millions de tonnes et
Brême de 7,7% à 34 millions de tonnes.
Progression des trafics des principaux ports européens en 1997
Unités : milliers de tonnes |
Tonnage 1997 |
Part dans le trafic |
Evolution 1997/1996 |
Ports français (Nord) |
116.244 |
13,6% |
+6,4% |
Ports allemands |
110.680 |
13,2% |
+7,8% |
Port Royaume-Uni et Irlande |
72.520 |
8,6% |
+6,9% |
Ports du Benelux |
533.929 |
63,5% |
+6,2% |
Ports scandinaves |
7.599 |
1% |
+1,0% |
TOTAL Nord |
840.972 |
- |
+6,4% |
Ports français (Atlantique) |
34.481 |
26% |
3,5% |
Ports Espagne, Portugal |
98.224 |
74% |
-0,8% |
TOTAL Atlantique |
132.705 |
- |
+0,3% |
Ports français (Méditerranée) |
94.265 |
31% |
+3,9% |
Ports espagnols (Méditerranée) |
119.627 |
40% |
+4,6% |
Ports italiens |
88.839 |
29% |
+1,7% |
TOTAL Méditerranée |
302.732 |
- |
+3,5% |
TOTAL GENERAL |
1.276.410 |
- |
+5,1% |
On remarque que la progression totale du trafic des ports français a été relativement satisfaisante en 1997, par rapport à la moyenne de progression des ports européens. Toutefois, la part des ports français dans le trafic européen reste faible : 13% pour le trafic en Manche-Mer du Nord, 26% pour le trafic Atlantique et 31% pour le trafic en Méditerranée. En Méditerranée, il faut noter la position particulière de Marseille, qui attire le tiers du trafic portuaire dans la zone.
B. LA SITUATION FINANCIERE DES PORTS S'ASSAINIT
1. Une amélioration de tous les indicateurs financiers
La
principale novation des années 1997 et 1998 est la nette
amélioration de la situation financière des ports
français
.
L'amélioration de la conjoncture a permis aux ports maritimes de se
désendetter.
La marge brute d'autofinancement a progressé de 17,3% dans les ports
autonomes, et de 7,3% dans les ports d'intérêt national.
Globalement, l'endettement diminue sensiblement en raison de
l'amélioration du contexte économique, mais surtout des efforts
d'une politique volontariste de désendettement (notamment à
Dunkerque, Le Havre et Rouen).
L'enveloppe annuelle de recours à l'emprunt pour la couverture des
dépenses d'infrastructure et de superstructures, fixée par le
Comité des investissements à caractère économique
et social (CIES) a ainsi diminué pour atteindre 87 millions de francs en
1997 puis 85 millions de francs en 1998, alors qu'elle s'élevait encore
à 212 millions de francs en 1996.
Autorisations d'emprunt accordées par le CIES
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Ports autonomes |
275 |
290 |
230 |
255 |
208 |
140 |
60 |
60 |
Ports d'intérêt national |
105 |
151 |
103 |
83 |
100 |
79 |
39 |
35 |
TOTAL |
380 |
441 |
317 |
335 |
307 |
212 |
87 |
85 |
Du
fait de l'amélioration de la situation financière des ports
maritimes, on remarque une très forte remontée de
l'autofinancement des projets d'investissements.
Ainsi, en 1997, les ports autonomes ont financé leurs investissements
à hauteur de 37,8%, l'Etat concourant à hauteur de 17,3%, les
collectivités locales et les tiers pour 40%, le recours à
l'emprunt étant limité à 5%. En 1998, cette tendance
s'accentuera avec un autofinancement à hauteur de 50%, une diminution de
l'effort de l'Etat (15%) et des collectivités locales (30%), le recours
à l'emprunt restant stable.
2. La situation des principaux ports français
Le chiffre d'affaires des ports autonomes métropolitains qui regroupe les prestations de services des ports (droits de ports, taxes d'outillage, recettes des domaines et concessions, autres prestations de services) s'est établi à 3.080 millions de francs en 1997, soit une progression de 1,5% par rapport à 1996. La progression du chiffre d'affaires permet la poursuite du désendettement des principaux ports autonomes.
La situation des ports autonomes métropolitains
Ports |
Chiffre d'affaires
|
Progression |
Situation économique |
Situation financière |
Dunkerque |
441 |
+ 3% |
|
Désendettement |
Le Havre |
850 |
+ 2% |
La progression du trafic conteneurs (+17,8%) lui permet d'envisager de nouveaux investissements |
Désendettement. |
Rouen |
327 |
+ 7% |
Reprise des exportations de céréales qui toutefois ralentit en 1998. |
Poursuite du désendettement |
Nantes-Saint-Nazaire |
360 |
- 2% |
Baisse des tarifs appliqués aux trafics pétroliers. |
Poursuite du désendettement |
Bordeaux |
182 |
+ 3,3% |
- |
Dégradation persistante de la situation financière malgré une recette exceptionnelle de 37 millions de francs |
Marseille |
919 |
stable |
Baisse programmée des importations de pétrole brut |
Redressement de la situation : la capacité d'autofinancement progresse de 10%. |
Les
ports d'intérêt national
ont connu une augmentation plus
significative de leur chiffre d'affaires (+9,9%) à 1.548 millions de
francs, ainsi qu'une amélioration significative de leur marge brute
d'autofinancement (+7,3%) et une décroissance de leur endettement (de
1,2 milliard de francs à 1 milliard de francs). Toutefois, ces
résultats globaux cachent une grande diversité de situation. Les
ports de Calais, Bayonne, La Rochelle, Nice et Bastia connaissent une situation
favorable alors que les ports de Boulogne-sur-Mer, Dieppe et Caen connaissent
d'importantes chutes de trafic.
II. PRÉSENTATION DES CRÉDITS DES PORTS MARITIMES
en millions de francs
Nature des crédits |
budget voté 1998 |
PLF 1999 |
Différence 1998-1999 |
Evolution en % |
Titre III Moyens des services |
43 |
43 |
0 |
0 |
Titre IV Interventions publiques |
394 |
394 |
0 |
0 |
Total des dépenses ordinaires |
437 |
437 |
0 |
0 |
Titre V Investissements exécutés par l'Etat |
|
|
|
|
AP |
180,1 |
179,7 |
-0,4 |
-0,2 |
CP |
153,7 |
163,5 |
9,8 |
6,4 |
Titre VI Subventions d'investissement accordées par l'Etat |
|
|
|
|
AP |
4 |
4 |
0 |
0 |
CP |
2 |
3 |
1 |
50 |
Total des dépenses en capital |
|
|
|
|
AP |
184,1 |
183,7 |
-0,4 |
-0,2 |
CP |
155,7 |
166,5 |
10,8 |
6,9 |
TOTAL GENERAL (crédits de paiement + dépenses ordinaires) |
592,7 |
603,5 |
10,8 |
1,8 |
Le
budget des Ports maritimes correspond à
l'essentiel de
l'agrégat 05 " Ports maritimes et littoral " du fascicule IV -
Mer
du budget de l'Équipement, des Transports et du Logement.
Ainsi définis, les crédits inscrits au budget des Ports
maritimes pour 1999 s'élèvent à
603,48
millions
de francs, en hausse de 1,8 % par rapport au budget voté de 1998.
Cette hausse fait suite à l'augmentation de 1% enregistrée l'an
dernier et à la diminution de 3,1% en 1997.
A. LES DÉPENSES ORDINAIRES
1. Les dépenses de fonctionnement
Les
dépenses de fonctionnement (Titre III) du budget des Ports maritimes
correspondent au
chapitre 35-34 " Ports maritimes - Entretien et
exploitation ",
destiné aux ports non-autonomes directement
gérés par l'Etat.
Avec une dotation de
43 millions de francs
, les crédits
destinés à l'entretien des chenaux d'accès, des
avant-ports et des infrastructures de base des ports d'intérêt
national sont égaux à ceux du budget voté de 1998,
alors qu'ils avaient augmenté de 14,2% l'an dernier.
2. Les dépenses d'intervention
Les
dépenses d'intervention (Titre IV) du budget des Ports maritimes
correspondent au
chapitre 44-34 " Ports autonomes maritimes -
Participation aux dépenses ",
destiné à
l'entretien courant des six plus grands ports de Métropole.
Ce chapitre, qui représente à lui seul les deux tiers du
budget des Ports maritimes, est reconduit en 1999 à son niveau des deux
dernières années, soit 394 millions de francs.
Au total, les dépenses ordinaires du budget des Ports maritimes sont
absolument stables.
Elles s'élèvent à 437 millions de
francs pour 1999, après une hausse de 1,3% en 1998.
B. LES DÉPENSES EN CAPITAL
Les
dépenses en capital progressent en moyens de paiement (+6,9%) et sont
stables en moyens d'engagement
.
Les crédits d'investissements exécutés par l'Etat (Titre
V) correspondent à trois des six articles du chapitre 53-30 " Ports
maritimes et protection du littoral ".
La légère progression du budget des ports maritimes pour 1999
provient presque intégralement de l'accroissement de ces investissements
pour 10 millions de francs.
Le détail de ces dépenses en capital est le suivant :
a) les investissements de capacité, les opérations de
modernisation et les grosses réparations effectuées dans les
ports maritimes de Métropole
(article 30). Ces crédits
s'élèvent à
146,7 millions de francs en autorisations
de programme et 142,7 millions de francs en crédits de paiement
,
soit une diminution de 9,6% en autorisations de programme mais une progression
de 2,6% en crédits de paiement.
Les opérations les plus importantes en matière d'investissement
de capacité et de modernisation concerneront :
Dans les ports autonomes :
- Marseille : poursuite de la construction d'un pont mobile sur la passe de la
Grande Bigue.
- Nantes/ Saint-Nazaire : aménagement du terminal marchandises diverses
et conteneurs.
- Rouen : poursuite de l'approfondissement du chenal.
Dans les ports d'intérêt national :
- Boulogne : troisième tranche de restauration de la digue Carnot.
- Bayonne : modification de l'embouchure de l'Adour.
- Sète : aménagement du quai multivrac.
b) Les grosses réparations d'entretien et de restauration dans les
ports maritimes Outre-Mer
(article 70). Ces crédits
s'élèvent à
30,5 millions de francs en autorisations de
programme et 19,1 millions de francs en crédits de paiement
, soit
une progression de 79,4% en autorisations de programme (après 31% en
1998) et 47,6 % en crédits de paiement.
La moitié de la progression des investissements de l'Etat portera
donc sur des investissements dans les ports d'outre-mer en 1999.
Ces dépenses portent exclusivement, comme en Métropole, sur des
opérations d'infrastructures :
- Guadeloupe : aménagement de la gare maritime de Bergevin.
- Martinique : création d'un terminal à conteneurs à la
Pointe des Grives.
Ce dernier projet est le plus ambitieux. Il s'agit de déplacer le site
actuel d'accueil des conteneurs en centre ville de Fort de France, et de
créer une nouvelle plate-forme de 16 hectares gagnés sur la mer
dans le prolongement de la zone industrialo-portuaire, afin de répondre
à l'augmentation du trafic et à une meilleure organisation
logistique. Cette opération reçoit le soutien de la chambre de
commerce et d'industrie et de fonds structurels européens (FEDER). Le
financement global des infrastructures est évalué à 400
millions de francs avec 49,1 millions de francs de participation de l'Etat dont
38,9 millions de francs sur le budget "ports maritimes".
L'année 1998 a permis d'engager la première tranche fonctionnelle
pour la création du terminal à conteneurs, pour un montant total
de 376,7 millions de francs, dont 15 millions de francs de l'Etat.
c)
Les études générales liées aux travaux
d'aménagement, d'amélioration et de protection des ports
maritimes
(article 10). Ces crédits s'élèvent à
2,5 millions de francs en autorisations de programme et 1,7 million de
francs en crédits de paiement
, si bien qu'après la
stabilité de 1998, les dotations sont multipliées par 3,6 en
autorisations de programme et les crédits de paiements augmentent de
44%. Toutefois, cette augmentation ne se fait pas à
périmètre constant, puisque les études porteront
également sur la protection du littoral.
Les crédits correspondant à la participation de l'Etat au
financement de certaines infrastructures des ports maritimes (chapitre 63-30,
article 10) représentent
4 millions de francs
en autorisations
de programme et 3 millions de francs en crédits de paiement
, soit
une progression de 1 million de francs en crédits de paiement par
rapport à 1998.
III. UN BUDGET DE CONTINUITÉ
A. UNE FAIBLE PROGRESSION DES DOTATIONS
Dans
un contexte économique relativement favorable mais fragile, le budget
des ports maritimes ne fait pas partie des budgets désignés comme
"prioritaires" par le gouvernement.
En matière de dépenses de fonctionnement
, l'an passé,
les dépenses d'entretien pour les
ports d'intérêt
national
avaient progressé de 14% : en 1999, elles sont seulement
consolidées.
Pour les
ports autonomes
, la dotation est stable depuis deux ans, ce qui
traduit une diminution en termes réels. Une revalorisation serait donc
indispensable pour simplement maintenir la dotation en termes réels. La
France consacre 400 millions de francs à l'entretien de 5 ports
maritimes, alors qu'à titre de comparaison, la Belgique consacre 600
millions de francs pour 3 ports maritimes (dont Anvers pour 260 millions de
francs).
En matière d'investissement
, l'augmentation des autorisations de
programme en 1998 pour les investissements exécutés par l'Etat
(22 millions de francs) laissait espérer la préparation d'un
nouveau programme d'investissement. La loi de finances pour 1999 en tire
d'ailleurs les conséquences, puisque les crédits de paiement pour
les investissements réalisés par l'Etat progressent de 10
millions de francs.
Cependant cet accroissement des dotations, pour réel qu'il soit,
apparaît comme trop timide pour qu'une rénovation du patrimoine
des ports autonomes et des ports d'intérêt national puisse
être entreprise, notamment parce que les crédits d'engagement
stagnent.
Depuis 1995,
les crédits d'équipement des ports maritimes ont
connu une diminution constante, renforcée par de
régulières mesures d'annulation
. Les moyens d'engagement pour
les investissements des ports maritimes sont passés de 257 millions de
francs en 1992 à 161 millions de francs en 1997, "point bas " du budget
des ports.
Le lancement de programmes d'investissement sur plusieurs années doit
s'accompagner d'une revalorisation des moyens d'engagement.
En réalité, la revalorisation risquera d'être brutale
avec le lancement du projet "port 2000" au Havre
6(
*
)
, qui est prévu pour la fin de
l'année 1999. Il s'agit d'un projet ambitieux, mais indispensable, tant
au plan national que régional, qui va nécessiter un important
engagement financier de l'Etat.
B. UNE RELATIVE AMÉLIORATION DE LA GESTION DU BUDGET EN EXÉCUTION
Votre
rapporteur se réjouit toutefois d'une plus grande
"sincérité" dans la présentation des crédits
dévolus aux ports maritimes
Les annulations ont été moins importantes en 1998 que les
années précédentes
, tant pour les crédits de
fonctionnement que d'investissement.
En 1998, seulement 0,5% des crédits attribués à
l'entretien des ports maritimes ont été annulés, contre
3,6% en 1996. En investissement, seulement 0,8% des crédits de paiement
et 2,2% des autorisations de programme ont été annulés
(respectivement 4,6 % et 9,7% en 1997).
CHAPITRE II :
LA GESTION ADMINISTRATIVE ET
FINANCIERE DES PORTS MARITIMES
I. ASSOUPLIR LES CONDITIONS DE GESTION DES PORTS MARITIMES
A. LES MESURES DÉCIDÉES EN COMITÉ INTERMINISTÉRIEL
1. Une simplification des participations financières des ports
Un
comité interministériel de la mer s'est tenu le 1er avril 1998 :
il a annoncé des mesures visant principalement, en matière
portuaire, à une simplification des réglementations et à
un abaissement des coûts de gestion des ports.
De nombreuses
mesures ont été annoncées : ne seront
abordées ici que celles ayant un impact financier.
En premier lieu, les procédures d'adhésion des ports autonomes
à des groupements ou associations, comportant une participation
financière, qui sont soumises à autorisation
ministérielle, seront simplifiées
.
On constate en effet que les ports prennent peu de participations (hormis la
participation au GIE dragages-ports et la SOFREMER) et que celles-ci sont
limitées en termes financiers : en 1998, deux projets seulement ont
été soumis à autorisation interministérielle.
Des mesures de simplification devront donc être mises en oeuvre
,
notamment, en dessous d'un certain seuil de participation,
la
déconcentration de la procédure d'autorisation, l'introduction
d'un régime d'autorisation tacite, et la possibilité pour les
ports de détenir des filiales, prendre et céder des
participations.
D'autres mesures de déconcentration et de simplification devraient
également être prises, particulièrement en
matière
de comptes financiers, avec la mise en place d'un
régime d'autorisation tacite pour l'approbation des états
prévisionnels des dépenses et des recettes des ports.
Votre rapporteur estime que toutes ces mesures sont bienvenues, car elles
permettront plus de souplesse dans la gestion des ports, à condition que
les règles de prudence et de contrôle soient
respectées
. Ainsi, la possibilité de détenir des
participations ne sera mise en oeuvre qu'à la condition que l'obligation
de complémentarité de l'objet social soit remplie.
2. Un allégement de la fiscalité
Un
nouvel avantage fiscal est annoncé, mais dont l'entrée en vigueur
n'est pas encore décidée.
Le Gouvernement a annoncé qu'il permettrait aux collectivités
locales
d'exonérer de la taxe professionnelle
les grues et
portiques, ainsi que les équipements spécifiques des entreprises
de manutention portuaire. Cette mesure n'a toutefois pas été
présentée dans le projet de loi de finances.
Dans ses réponses au questionnaire de votre rapporteur, le
ministère de l'Equipement, des transports et du logement annonce
"
qu'une disposition législative a été
préparée en vue du prochain projet de loi de finances
rectificative
". Or, le projet de loi de finances rectificative pour 1998,
déposé à l'Assemblée nationale, ne contient aucune
disposition en ce sens. Sans porter un jugement prématuré sur
cette mesure, car ses modalités pratiques ne sont pas encore connues, ni
le régime de la compensation aux collectivités locales,
votre
rapporteur s'étonne de cette annonce qui ne trouve pas d'effet.
Le montant de taxe professionnelle, sur l'ensemble des bases "salaires" et
"équipements" acquitté par les entreprises de manutention au
profit des collectivités locales s'élève à 70
millions de francs. La mesure d'exonération se limitant aux seuls
équipements des entreprises de manutention portuaire destinés au
chargement et au déchargement des marchandises (excluant donc les
équipements informatiques, mobiliers et immobiliers) aurait un
coût de 30 millions de francs.
B. FACILITER LE PASSAGE PORTUAIRE
1. L'abaissement du coût de passage portuaire
Des
mesures ont été prises afin de réduire le coût du
passage portuaire
, élément essentiel de la
compétitivité des ports.
Deux circulaires ont été diffusées en octobre 1997 et
avril 1998 relative à la compétitivité des professions
portuaires, demandant des cadres pluriannuels négociés entre
clients et prestataires.
Votre rapporteur se félicite de ces dispositions : il rappelle que
lors d'une précédente communication, il s'était
élevé contre la solution radicale de l'abandon du monopole des
professions réglementées en prônant une amélioration
de la productivité des services portuaires, obtenue de manière
pragmatique, notamment par une révision des modes de fixation des tarifs
dans le sens de la transparence.
2. Des formalités allégées
a) Le plan d'action "Douanes-ports"
Un certain nombre d'actions ont été menées, qui seront poursuivies : ainsi le plan "Douanes-ports" est largement mis en oeuvre (80% des soixante mesures ont été engagées). Cependant, le comité interministériel de la mer a décidé de le poursuivre, concernant les liaisons télématiques, le conseil aux entreprises ou encore les taxes parafiscales. Par ailleurs, des mesures ont été prises en termes de communication : une plaquette d'information dénommée "choisissez les ports français" a été largement diffusée auprès des opérateurs économiques.
Le plan d'actions "douanes-ports"
Le plan
d'action douanes-ports comporte quatre axes prioritaires :
-
premier axe : favoriser l'implantation dans les ports français des
services logistiques, industriels et commerciaux.
Actions mises en oeuvre
: extension de l'entrepôt franc,
simplification du statut du représentant fiscal, création de
nouvelles catégories d'entrepôts fiscaux en suspension de TVA.
-
deuxième axe : simplifier, accélérer et faciliter les
formalités administratives et les mouvements de marchandises dans les
ports.
Actions mises en oeuvre
: procédures de dédouanement
simplifiées (une nouvelle procédure de déclaration
simplifiée est entrée en vigueur en avril 1998), simplification
des formalités de cautionnement.
-
troisième axe : placer les enceintes portuaires françaises
dans des conditions optimales de concurrence.
Actions mises en oeuvre
: lancement du plan "Douane 2000" afin
d'harmoniser les pratiques au niveau européen dans un programme de 5
ans, amélioration des délais de paiement des restitutions
compensatrices agricoles, mise en place de zones "sous douanes".
-
4ème axe : mettre en oeuvre une politique d'information, de
sensibilisation et de promotion du plan "Douanes-ports" au
bénéfice des acteurs économiques en France et à
l'étranger.
Actions mises en oeuvre
: actions d'information personnalisées
avec l'implantation dans toutes les directions régionales des douanes de
"cellules-conseils aux entreprises", plaquette d'information intitulée
"choisissez les ports français", signature de chartes de qualité
dans huit ports français.
b) Les contrôles vétérinaires et phytosanitaires
L'an
dernier, votre rapporteur estimait qu'à l'instar des avancées
réalisées en matière de simplification et d'harmonisation
douanière, une réforme des contrôles
vétérinaires et phytosanitaires était indispensable, dans
le respect des exigences de contrôle sanitaire.
Un certain nombre d'éléments nouveaux sont apparus, initiant une
harmonisation communautaire.
La directive 97/78 modifiant la directive 90/675 devrait s'appliquer à
compter du 1er juillet 1999 : elle prévoit une réelle
harmonisation des règles de contrôle vétérinaire.
Par ailleurs, la directive 98/22 du 15 avril 1998 a fixé les conditions
minimales pour la réalisation de contrôles phytosanitaires dans la
communauté (harmonisation des mesures d'équipements et
d'infrastructure des postes de contrôle, niveau de compétence des
agents).
Plan d'actions "agriculture-ports"
Le plan
d'action comporte deux axes prioritaires :
1) L'harmonisation, au bon niveau de sécurité, des
contrôles et pratiques dans les ports européens dans les domaines
sanitaire, vétérinaire et phytosanitaire.
2) La réduction des délais de restitution des compensations
monétaires, mise en oeuvre par le Fonds européen d'orientation et
de garantie agricole (FEOGA).
II. AMÉLIORER LA GESTION COMPTABLE ET L'ÉVALUATION DES POLITIQUES D'INVESTISSEMENT
A. LE CONTRÔLE DES PORTS MARITIMES DONNE DES RÉSULTATS
1. Les observations de la Cour des comptes sur la gestion des ports maritimes
En tant
qu'établissements publics de l'Etat, les ports autonomes sont
régulièrement contrôlés par la Cour des comptes.
Depuis 1995, ont été contrôlés les ports de Nantes
Saint Nazaire, Rouen, Dunkerque, Pointe-à-Pitre, et Marseille pour leur
gestion sur des exercices compris entre 1989 et 1995.
Au cours de ces contrôles, la Cour des comptes a relevé plusieurs
éléments :
1)
L'absence d'approbation, par les autorités de tutelle, des
états prévisionnels de recettes et de dépenses et des
comptes exécutés
en application de l'instruction n° 9352
M 9-5 de la direction de la comptabilité publique.
2)
Une insuffisance de la procédure comptable en vigueur
, qui est
celle applicable aux établissements publics à caractère
industriel et commercial et qui ne tient pas compte des
spécificités de l'activité portuaire. La Cour
relève par ailleurs que le cumul des fonctions d'agent comptable et de
directeur financier peut nuire à la complète indépendance
du comptable public par rapport à l'ordonnateur.
3)
L'insuffisante précision du code des ports maritimes pour les
procédures des achats.
4)
La nécessité de renforcer le rôle de l'Etat dans la
coordination des investissements portuaires
, afin d'éviter des
surcapacités globales sur le territoire national (la Cour juge de
nombreux projets portuaires trop ambitieux) et
de procéder à
une clarification des règles dans le financement des investissements
portuaires
. Par ailleurs, comme l'avait fait le Comité des
investissements à caractère économique et social (CIES),
la Cour critique l'insuffisance de maîtrise des prévisions
budgétaires.
2. Des améliorations ont été apportées au cadre budgétaire et comptable régissant les ports maritimes
Des
solutions ont été apportées aux observations
soulevées par la Cour des comptes
Les autorités de tutelle ont ainsi procédé, par
arrêté interministériel conjoint du ministre de
l'Equipement, des transports et du logement et du secrétaire d'Etat au
budget, le 28 octobre 1997, à l'approbation des comptes financiers des
ports autonomes maritimes pour des exercices portant sur les années 1986
à 1995 pour sept ports autonomes. Cette procédure a
été renouvelée en 1998 pour les comptes financiers du port
de Rouen en 1995 et les exercices 1996 de l'ensemble des ports maritimes.
Cette approbation a été précédée d'un
travail de vérification des comptes (contrôle de cohérence
des soldes de fin et de début d'exercice, examen du bilan et du compte
de résultat) avec le concours des services du contrôle d'Etat.
Il reste toutefois à améliorer l'approbation des états
prévisionnels primitifs de recettes et de dépenses (EPRD) qui
devraient intervenir au plus tard le 15 janvier de l'année.
Concernant l'amélioration du plan comptable applicable aux ports, un
groupe de travail interministériel doit être mis en place pour
aboutir à une instruction budgétaire et comptable courant 1999.
S'agissant du cumul des fonctions d'agent comptable et de directeur financier,
cette question n'est pas propre aux ports maritimes, mais il semble qu'elle
concerne de nombreux établissements publics à caractère
industriel et commercial. Le sujet mérite donc une réflexion
interministérielle.
Concernant les marchés publics, un projet de décret
prévoit l'application de la réglementation des marchés
publics à tout marché passé par un port autonome donnant
lieu non seulement à une participation financière de l'Etat, mais
aussi des collectivités locales ou des communautés
européennes.
Enfin, un certain nombre de situations particulières ont dû
être redressées : le port de Rouen a ainsi dû constituer des
provisions pour dépréciation des stocks et appliquer un plan de
redressement de sa situation financière. Le port de Dunkerque a dû
régulariser certaines écritures comptables et développer
des contrôles internes. La gestion du port de Guadeloupe a
également été améliorée.
7(
*
)
.
B. LES PROGRAMMES D'INVESTISSEMENT DANS LES PORTS MARITIMES FONT L'OBJET D'UN CONTROLE ACCRU
1. Accroître les études préalables à la réalisation des investissements
Les
remarques de la Cour des comptes sur les programmes d'investissement dans les
ports maritimes portent davantage sur des questions d'opportunité que de
régularité comptable et budgétaire.
Le ministère de l'Equipement, des transports et du logement partage
l'avis de la Cour des comptes, à savoir que s'agissant des
investissements, le contenu initial de certains contrats de plan
"Etat-région" était surdimensionné, faute d'avoir
été précédé d'études
économiques suffisantes.
Un certain nombre de recentrages ont été effectués,
concernant des projets à Rouen (approfondissement du chenal), à
Nantes-Saint-Nazaire (extension du site de Donges-Est), et à Bordeaux.
Désormais, tous les projets d'investissement "font l'objet
d'études économiques approfondies".
Votre rapporteur reste toutefois perplexe quant à l'idée que
les programmes d'investissement antérieurs n'auraient pas fait l'objet
d'études économiques préalables.
Quoiqu'il en soit, le projet "port 2000" entre dans le champ des projets
d'investissement faisant l'objet d'une étude technique et d'une
concertation approfondies.
Ce projet devrait concentrer les crédits d'investissement en
infrastructure des ports maritimes. Il apparaît, en effet, que le
ministère de l'Equipement, des transports et du logement souhaite
éviter de procéder à des équipements portuaires qui
auraient pour effet d'accroître la concurrence entre les ports.
En revanche, il dit souhaiter placer l'effort financier sur l'entretien des
infrastructures portuaires, en prenant notamment en compte les enjeux
liés à la sécurité.
Cet objectif ne peut
qu'être approuvé, mais encore faut-il que les crédits
soient régulièrement revalorisés, ce qui n'est
actuellement pas le cas.
Le souhait du ministère de l'Equipement, des transports et du logement
est que les investisseurs privés s'impliquent davantage dans le
développement de certaines superstructures portuaires, pour lesquelles
il serait dès lors intéressés à leur
rentabilité
. Cet objectif est effectivement raisonnable, mais il
faudra pour cela faciliter ces investissements privés, notamment par
l'amélioration du régime des concessions
portuaires.
2. Un projet modèle : le projet "Port 2000" au Havre
a) L'enjeu du projet "Port 2000"
Le
projet port 2000 vise à développer l'escale du Havre sur les
lignes de porte-conteneurs de la nouvelle génération, afin de le
positionner sur un axe stratégique important, l'axe "Est-Ouest".
Le trafic du port du Havre s'est renforcé ces dernières
années : il est passé de 6,8 millions de tonnes en 1992 à
11 millions de tonnes en 1997 (+ 62% en cinq ans).
Si cette croissance se poursuit, le trafic du port du Havre devrait doubler
son trafic entre 1996 et 2005, pour atteindre 2 millions d'EVP.
Actuellement, le port dispose d'installations et d'équipements
dispersés avec 5 terminaux isolés de part et d'autre du chenal
maritime et de l'écluse. Le fait de disposer de terminaux isolés
et non de linéaires de quais rectiligne fait perdre près de 50%
de trafic de conteneurs.
Le projet "Port 2000" a donc pour objet de regrouper les installations
portuaires autour d'équipements de haute technologie et d'accompagner ce
programme de modernisation des équipements par une amélioration
de la desserte du port.
b) Une procédure de concertation
Une concertation a été lancée en novembre 1997. Une commission particulière du débat public, présidée par M. Jean-Luc Mathieu, conseiller-maître à la Cour des comptes, a pris en charge le dossier "Le Havre-Port 2000". D'autre part, deux procédures de concertation ont été engagées, l'une au niveau local et l'autre au niveau interministériel.
c) Les différentes options possibles
Plusieurs propositions ont été faites pour l'aménagement
du port autonome du Havre.
Certaines visent à engager un aménagement purement
intérieur au port du Havre. Cependant, ces solutions ont pour
inconvénient de poser des difficultés en matière de
sécurité de la navigation, et elles limiteraient les
possibilités d'extension du port.
Le port autonome du Havre a présenté un schéma de
développement. Il s'agit de la création à terme de douze
postes à quai au sud du port et de deux postes à
l'intérieur du port. Une première tranche de travaux consisterait
en la création de trois postes à quai, la création d'une
digue permettant de mettre en place une vasière artificielle et
l'amélioration des accès terrestres, pour un coût global
estimé à 2,3 milliards de francs.
d) Le calendrier des décisions
La
décision ministérielle autorisant l'engagement des travaux
devrait intervenir très prochainement
. Elle aurait pour effet de
solliciter le budget des ports maritimes pour un montant important (chapitre
53-30) et éventuellement le Réseau Ferré de France et le
compte spécial du Trésor "Fonds d'investissements des transports
terrestres et des voies navigables" pour les accès ferroviaires et
fluviaux.
Le financement pourrait intervenir selon deux modalités
différentes :
- un financement par l'Etat dans le cadre du
contrat de plan
Etat-région.
- un financement par l'Etat par le biais d'un
accord spécifique
entre l'Etat et les collectivités locales.
Les travaux devraient s'étendre entre 2000 et fin 2002.
CHAPITRE III :
LES DEFIS POSÉS PAR L'UNION
EUROPÉENNE
I. LA POLITIQUE MENÉE PAR L'UNION EUROPÉENNE AURA DES EFFETS DÉCISIFS SUR L'AVENIR DE LA FILIÈRE PORTUAIRE FRANÇAISE
A. LA PUBLICATION DU LIVRE VERT SUR L'UNION EUROPÉENNE
La
commission européenne a publié le 10 décembre dernier un
"livre vert relatif aux ports et aux infrastructures maritimes".
Le livre vert comprend une série d'actions :
-
action n° 1
:
l'intégration
des ports dans le
réseau transeuropéen de transport.
-
action n° 2
: la
connexion
du réseau
transeuropéen avec les pays limitrophes, dans la perspective de
l'élargissement de l'Union européenne.
-
action n° 3
: le renforcement des ports comme
points de
transfert intermodal
.
-
action n° 4
: le développement du
transport maritime
à courte distance
en Europe.
-
action n° 5
: une meilleure prise en compte de
la
sécurité maritime et de l'environnement
.
-
action n° 6
: une amélioration de la
recherche-
développement
.
-
action n° 7
: la fixation d'un
cadre pour les redevances
portuaires
qui sera inscrit dans une proposition de directive du Conseil.
-
action n° 8
: un cadre pour la fixation des redevances
portuaires, hors de la zone portuaire.
-
action n° 9
: le
soutien financier de l'Union
Européenne
pour le développement des infrastructures.
-
action n° 10
: le respect des règles du traité CE
pour
les services portuaires
.
-
action n° 11
: un cadre réglementaire pour
libéraliser les services portuaires
.
Ce document, très attendu, bien que n'ayant pas de caractère
normatif, définit les axes de réflexion de la commission en
matière de politique portuaire et devrait servir de base à de
futures actions, et notamment des directives.
La commission européenne déclare assigner deux objectifs à
la définition d'une politique portuaire européenne :
intégrer les ports dans des réseaux transeuropéens et
assurer le respect d'une concurrence libre et loyale dans l'Union
européenne.
B. UN ACCORD SUR LE FOND MAIS QUELQUES RÉSERVES
Le
livre vert de l'Union européenne est une vision intéressante mais
qui présente quelques risques pour l'avenir des financements publics
nationaux
Le 8 avril dernier, votre rapporteur avait présenté une
communication, adoptée en commission, qui approuvait d'une
manière générale les objectifs définis par le livre
vert, tout en faisant quelques observations de "réserve" qu'il rappelle
ici :
- la commission propose de "recenser les ports susceptibles d'améliorer
l'intégration du maillon portuaire dans la chaîne multimodale"
: il parait difficile d'accepter un classement des ports suivant des
critères figés car il pourrait privilégier les grands
ports du nord de l'Europe en proposant une intégration selon le seul axe
nord-sud
8(
*
)
.
Il est en effet rappelé que
l'inscription des ports dans les
schémas transeuropéens de transports est un préalable au
soutien financier de l'Union européenne
, dans la mesure où
les orientations fixées dans ces schémas doivent servir de base
à d'éventuelles décisions prises dans le cadre des fonds
structurels. Il convient d'autant plus d'être vigilant sur les
critères retenus pour cette inscription, afin que certains grands ports
ne soient pas favorisés.
-
l'introduction d'une concurrence transparente entre les ports ne peut
qu'être approuvée, mais sous certaines conditions.
Votre rapporteur estime légitime d'introduire dans la
comptabilité des ports une distinction entre les missions
d'intérêt général et les fonctions commerciales.
Cependant, la commission européenne propose également un
recensement des financements publics, qui permettra d'établir certaines
comparaisons. L'aide publique au financement des infrastructures ne devra pas
être contrainte par un cadre trop strict, chaque Etat devant garder la
possibilité d'apprécier le montant de son aide. Ainsi, le
recensement des financements publics dans les ports maritimes ne devra pas
entraver des projets de développement que les ports mettent actuellement
en place, tel le projet port 2000 au Havre.
Suivant le principe de subsidiarité, il ne semble pas que la
commission européenne soit en effet la mieux à même de
définir un cadre rigide pour les redevances et investissements
portuaires des différents Etats-membres.
En revanche, dès lors que des mécanismes de séparation
comptable existeront, il lui sera possible de contrôler toute aide
publique à une entreprise portuaire, s'assimilant à une aide
d'Etat.
Résumé des observations sur le livre vert
adoptées par la commission des finances du Sénat le 8 avril
1998
1 - une
approbation sur les objectifs poursuivis, à savoir intégrer les
ports dans des
réseaux transeuropéens
et assurer le
respect d'une
concurrence libre et loyale
dans l'Union
européenne, dans la mesure où un classement a priori des ports ne
contredirait pas ces objectifs.
2 - un accord de principe sur les mesures en faveur de la
sécurité et de l'environnement,
sous réserve du respect
du
principe de subsidiarité.
3 - un soutien sans réserve en faveur de la
transparence
avec le
souhait de mettre en oeuvre une
séparation comptable entre les
services commerciaux et la gestion des infrastructures
dans les ports.
4 - des réserves à l'égard d'une application rigide
du
principe utilisateur-payeur
qui ne tiendrait pas compte de la
nécessité de financer des investissements sur le long terme, et
pourrait bloquer ces projets d'investissement.
5 - le souci de ne pas adopter une approche rigide en matière de
redevances portuaires
: la politique en la matière ne devra pas
être différente de celle existant pour les autres modes de
transports, afin de ne pas créer un désavantage compétitif
sur ce segment et les ports devraient conserver une liberté de
tarification.
6 - un accord pour
une libéralisation progressive des services
portuaires mais sans remise en cause brutale de leur situation et en tenant
compte de leurs obligations
et de leurs situations
différenciées.
II. INSÉRER LES PORTS DANS LES RÉSEAUX TRANSEUROPÉENS DE TRANSPORTS
A. L'INSERTION DES PORTS FRANÇAIS DANS LES RÉSEAUX DE TRANSPORTS DOIT ETRE ACCÉLÉRÉE
Votre
rapporteur tient à souligner que la volonté d'engager les ports
français dans le système européen de réseaux de
transport doit se traduire par des actions concrètes, notamment au plan
national.
Lors du dernier comité interministériel de la mer, le
gouvernement s'est engagé à prendre des mesures pour
accroître la compétitivité de la filière portuaire
et la qualité des services, mais aussi pour améliorer la desserte
terrestre des ports maritimes.
Rappelons que
le rapport de M. Belmain
, établi en septembre 1996
sur la base d'une analyse de l'évolution des trafics et de l'hinterland
des ports français, a constaté que la coopération
fluvio-maritime et ferro-maritime, était plus poussée dans les
autres pays européens. Indiquant que "l'avenir de nos ports pour le
trafic conteneurisé se jouera sur la capacité et la performance
de liaisons ferroviaires", il préconise le développement d'un axe
ouest-est et l'insertion des ports dans les réseaux
transeuropéens de transport.
La part du transport terrestre dans l'acheminement d'un conteneur est
très importante en coût. Les armements maritimes sont
engagés dans une politique de massification des flux de marchandises
avec pour objectif de réduire le coût par conteneur
transporté grâce aux économies d'échelle.
Le montage de services de transport combiné à destination et en
provenance des ports français connaît des difficultés. Les
synergies entre les différents intervenants de la chaîne de
transport sont difficiles à établir.
Il est donc impératif de mettre en oeuvre une politique volontariste
visant à promouvoir l'intermodalité des transports.
B. ELLE DOIT S'ACCOMPAGNER D'UNE VÉRITABLE POLITIQUE D'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE EN FAVEUR DE LA FILIÈRE PORTUAIRE
Votre
rapporteur estime indispensable que les futurs schémas de service de
transport
,
prévus dans le cadre du projet de loi
d'aménagement durable du territoire
, présenté en
conseil des ministres le 29 juillet dernier,
prennent en compte les ports
dans une approche intégrée
avec les autres modes de transport.
Le projet de loi semble aller dans ce sens, puisqu'il substitue aux cinq
schémas sectoriels de transport de la loi d'orientation pour
l'aménagement et le développement du territoire, deux
schémas multimodaux de services collectifs de transport concernant l'un
les personnes, l'autre les marchandises.
Encore faudra-t-il préciser
expressément la fonction centrale des ports dans ce schéma
multimodal et traduire cette situation dans les schémas de transport
européens.
Un avis du Conseil économique et social
présenté par
M. Jean-Claude Bury sur l'avant-projet de loi d'orientation pour
l'aménagement durable du territoire en date du 13 juillet 1998 souligne
l'importance de la notion d'intermodalité dans les transports par
rapport à une approche sectorielle. Cependant, il regrette l'abandon des
schémas directeurs nationaux (routier, voies navigables, ferroviaire,
ports maritimes et infrastructures aéroportuaires).
Les schémas de services seront préparés au niveau
interrégional.
Cette élaboration devra être conduite en
parallèle avec la préparation des prochains contrats de plan de
manière à permettre une convergence entre l'exercice de
planification et celui de la programmation.
ANNEXE
RÉPONSE AU QUESTIONNAIRE
CONCERNANT LA
GESTION DU PORT AUTONOME DE GUADELOUPE
Préciser les mesures prises par le ministère suite au rapport
particulier de la Cour des comptes sur la gestion du port autonome de la
Guadeloupe (exercices 1990 à 1994).
S'agissant du port autonome de la Guadeloupe, la Cour des comptes, dans son
rapport particulier sur les exercices 1990 et 1994, souligne
l'impérieuse nécessité de redresser la gestion du port de
plaisance, point sur lequel les autorités de tutelle ont aussi
appelé l'attention des responsables portuaires dans le cadre de la
procédure d'approbation des EPRD.
La Haute juridiction fait, en effet, observer les difficultés
permanentes de recouvrement des créances, la fréquence du
non-paiement des droits de port, la non-perception de recettes ou leur
perception à un taux très faible.
Différents audits ont été menés par le port
concernant la gestion du port de plaisance, mettant en évidence
d'importants dysfonctionnements en matière d'organisation, de
procédures et de relations avec les clients.
En considération des critiques formulées par la Cour des
comptes, les autorités de tutelle ont demandé à
l'établissement d'accélérer la mise en oeuvre des mesures
de rétablissement du port de plaisance, qu'il avait engagées sur
la base d'audits lancés à son initiative.
Ces mesures ont porté sur la réduction des effectifs en place au
port de plaisance, sur le remplacement du chef d'exploitation, sur une
déconcentration partielle des moyens comptables et une diminution des
créances douteuses.
S'agissant de l'encaissement des recettes provenant des droits et taxes devant
être acquittées par les usagers, il y a lieu de préciser
qu'une surtaxe a été appliquée pour les bateaux
habités. Fixée, dans le barème de 1998, à
10 %, cette taxe est effectivement acquittée. En outre, et à
moyen terme, le projet de mise en place de bornes de distribution individuelles
permettra de gérer plus efficacement la distribution et le coût
des fluides.
Pour les bateaux de pêche, une solution visant à les
déplacer sur un autre site est actuellement recherchée. Une
mesure de cette nature semble, en effet, préférable à une
taxation susceptible d'entraîner des réactions de la part des
pêcheurs et donc des impayés.
Enfin, un contrôle des dépenses téléphoniques, en
vue d'obtenir, en particulier, le remboursement des communications
téléphoniques privées, se met actuellement en place. Il
s'agit d'une part, de limiter au plan technique l'accès au réseau
téléphonique, mais aussi de s'appuyer sur les
fonctionnalités de l'autocommutateur pour mettre en oeuvre un processus
de remboursement des communications personnelles, en diffusant, par service,
les relevés détaillés des consommations.
Ces mesures ont permis une première étape dans le redressement
des résultats d'exploitation.
Parallèlement, une procédure d'appel d'offre a été
lancée en vue de l'affermage des installations du port de plaisance,
cette procédure devant fournir l'opportunité de créer les
bases d'un redressement durable de la gestion de ce port.
L'audition des candidats à la reprise de la gestion du port de
plaisance et la réunion du jury pour proposer le choix du futur
gestionnaire a eu lieu le 29 juillet 1998.
Le projet de contrat d'affermage a été présenté au
conseil d'administration du port du 20 octobre 1998, après
consultation des instances représentatives du personnel. Il est
prévu de prendre effet au début de 1999, après avoir
été soumis à l'examen et à l'accord des
autorités de tutelle.
La Cour a, par ailleurs, également déploré les retards
dans la mise en place d'une comptabilité de stocks et d'une
comptabilité analytique.
La nomination d'un nouvel agent comptable qui a pris ses fonctions au port
autonome de la Guadeloupe en février 1998, a permis d'engager avec le
concours de consultants extérieurs les travaux nécessaires
à la mise en place d'une comptabilité analytique.
Le cabinet de consultants "Ernst et Young" a été chargé
en mai dernier d'établir un diagnostic ainsi qu'un plan d'actions visant
à définir le produit le mieux adapté pour le port.
Au terme de cet audit, qui a notamment porté sur l'analyse de
l'activité du port et de sa structure, ainsi que des outils de
comptabilité existants, une deuxième phase d'étude est en
cours pour préciser la répartition des charges par secteur
d'activité et la conception des états de suivi et d'analyse.
Les premiers tests des outils ainsi définis se dérouleront au
quatrième trimestre de l'année 1998, pour que la
comptabilité analytique puisse être en place au tout début
de l'année 1999 et s'appliquer ainsi à l'exercice
1999.
EXAMEN EN COMMISSION
Sous la
présidence de M. Alain Lambert, président, la commission a
procédé, sur le rapport de
M. Marc Massion, rapporteur
spécial,
à l'examen des
crédits
de
l'équipement, des transports et du logement, IV - Mer : Ports
maritimes.
En réponse à
M. Philippe Marini
,
rapporteur
général
,
M. Marc Massion, rapporteur spécial,
a
indiqué qu'effectivement, tous les acteurs économiques de la
Basse-Seine ne considéraient pas la mise en service de la liaison
Seine-Nord comme une priorité, mais que des études ayant
déjà été engagées sur cette liaison,
contrairement au projet Seine-Est, il fallait en tenir compte. Il a
ajouté qu'il existait une crainte que la réalisation de ce projet
n'accentue le trafic provenant des ports d'Europe du Nord, en doublant la
liaison ferroviaire, même si en définitive, il pourrait y avoir un
transfert entre le rail et la voie fluviale qui présente quelques
avantages.
En réponse à
Mme Anne Heinis
,
rapporteur pour avis de
la commission des affaires économiques
,
M. Marc Massion
a
déclaré être totalement en accord sur la
nécessité pour la France, à l'instar des pays du Benelux,
d'être présente dans les discussions européennes.
Mme
Anne Heinis
ayant cité le cas du port de Cherbourg, insuffisamment
valorisé, malgré une position naturelle favorable,
M. Marc
Massion
a regretté que les citoyens et les pouvoirs publics ne
prennent pas suffisamment en compte l'enjeu économique que
représentent leurs ports.
En réponse à
M. François Trucy
, le rapporteur
spécial des crédits des ports maritimes a indiqué que la
distinction entre les ports d'intérêt national et les ports
autonomes s'expliquait par le fait que les premiers étaient directement
gérés par l'Etat, contrairement aux seconds. S'agissant du
classement des ports européens,
M. Marc Massion
a indiqué
que les ports de Rotterdam et Anvers arrivaient en tête, le Havre et
Marseille, principaux ports français, se situant loin derrière.
Il a déclaré que l'ambition affichée de Rotterdam
était d'ailleurs de devenir "le" port européen, pouvant traiter
10 millions de conteneurs, ce qui montrait tout l'enjeu d'une politique
portuaire française.
En réponse aux questions de
M. Alain Lambert
,
président
,
M. Marc Massion
a indiqué que
le projet "Port 2000" visait à atteindre une capacité de
traitement de un million de conteneurs, ce qui constituait un enjeu majeur,
compte tenu des difficultés rencontrées actuellement par les
chantiers navals de la ville. Enfin, il a indiqué que l'harmonisation
des pratiques douanières permettrait d'éviter que celles-ci ne
soient utilisées comme des arguments de promotion.
A l'issue de ce débat, la commission a décidé de
réserver son vote sur les crédits des ports maritimes
jusqu'après l'audition du ministre de l'équipement, des
transports et du logement.
Dans une séance tenue le mardi 10 novembre, sur proposition de
M.
Philippe Marini, rapporteur général
, la commission a
adopté
deux amendements réduisant l'augmentation des
crédits des titres III et IV du budget de la mer, puis les
crédits des ports maritimes ainsi modifiés.
Réunie le mardi 10 novembre 1998, sous la présidence de
M. Alain Lambert, président, la commission des finances a
décidé de proposer au Sénat l'adoption des crédits
de l'Equipement, des transports et du logement (IV. Mer : ports maritimes) pour
1999 sous réserve de deux amendements réduisant l'augmentation
des crédits des titres III et IV du budget de la mer.
1
Les données sur les ports
d'intérêt national ne rendent pas entièrement compte de
leurs différences de situation. Il faut noter en effet la part
très importante de Calais dans les résultats puisque son chiffre
d'affaires représente plus du tiers du chiffre d'affaires des ports
d'intérêt national.
2
Le projet "port 2000" au Havre a fait l'objet d'un débat
public qui s'est clos en mars dernier. Sept propositions d'aménagement
sont actuellement à l'étude. Le conseil d'administration du port
a lui-même fait des propositions en juillet dernier pour mettre en
oeuvre une première tranche de travaux, d'un coût global de 2,3
milliards de francs. La décision interministérielle d'engagement
des travaux ne devrait intervenir qu'à la fin de l'année 1999.
Quelle que soit l'option choisie, le budget de l'Etat devrait être
fortement sollicité pour le financement des infrastructures (chapitre
53-30) et plus modestement, le Réseau Ferré de France et le Fonds
d'investissement des transports terrestres et des voies navigables pour les
accès ferroviaires et fluviaux.
3
A ce titre, il faut noter que le gouvernement rejoint les
préoccupations exprimées à de nombreuses reprises par
votre rapporteur en estimant
"qu'il est important, en accompagnement du
projet port 2000, de développer un corridor Ouest-Est reliant Le Havre
à l'Allemagne et aux pays de l'Est".
4
Les données sur les ports d'intérêt national
ne rendent pas entièrement compte de leurs différences de
situation. Il faut noter en effet la part très importante de Calais dans
les résultats puisque son chiffre d'affaires représente plus du
tiers du chiffre d'affaires des ports d'intérêt national.
5
Il faut prendre en compte dans ce bon résultat l'incidence
de l'indisponibilité des navettes eurotunnel de poids lourds entre
novembre 1996 et mai 1997.
6
Le projet "port 2000" au Havre a fait l'objet d'un débat
public qui s'est clos en mars dernier. Sept propositions d'aménagement
sont actuellement à l'étude. Le conseil d'administration du port
a lui-même fait des propositions en juillet dernier pour mettre en
oeuvre une première tranche de travaux, d'un coût global de 2,3
milliards de francs. La décision interministérielle d'engagement
des travaux ne devrait intervenir qu'à la fin de l'année 1999.
Quelle que soit l'option choisie, le budget de l'Etat devrait être
fortement sollicité pour le financement des infrastructures (chapitre
53-30) et plus modestement, le Réseau Ferré de France et le Fonds
d'investissement des transports terrestres et des voies navigables pour les
accès ferroviaires et fluviaux.
7
Voir en annexe du présent rapport la réponse du
ministère de l'Equipement, des transports et du logement sur le
questionnaire que lui avait adressé votre rapporteur spécial.
8
A ce titre, il faut noter que le gouvernement rejoint les
préoccupations exprimées à de nombreuses reprises par
votre rapporteur en estimant
"qu'il est important, en accompagnement du
projet port 2000, de développer un corridor Ouest-Est reliant Le Havre
à l'Allemagne et aux pays de l'Est".