IV. LES RESTRUCTURATIONS ET LA RECONVERSION

Les crédits destinés aux restructurations et à la conversion des secteurs en difficulté s'établissent à 1.083,6 millions de francs en crédits de paiement dans le budget pour 1999 et à 1.050,9 millions de francs en autorisations de programme. Ils sont en baisse respectivement de 7,3 % et 5 %.

A. L'AIDE AUX ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ

1. L'aide à l'équipement naval

La politique d'aide à la construction navale repose sur trois outils :

- l'aide à la prise de nouvelles commandes de construction de navires neufs ou de transformations importantes de navires ;

- les aides à la restructuration pour les chantiers qui doivent réduire leurs effectifs ;

- les aides à la recherche en faveur, d'une part, des technologies nouvelles porteuses de produits nouveaux ou de gains de productivité, et, d'autre part, du développement de navires à haute valeur ajoutée ou de concepts d'avenir permettant aux chantiers de construire des navires échappant au moins partiellement à la concurrence de l'extrême orient.

La politique française en matière d'aides à la construction navale est fondée sur la VII ème directive européenne relative aux aides à la construction navale. Cette directive a été prorogée jusqu'au 31 décembre 1998 sur demande de la France, dans l'attente de la ratification par les Etats-Unis de l'accord OCDE du 17 juillet 1994 interdisant les aides à la commande sous toutes ses formes.

Par ailleurs, pour faire face à l'éventualité d'une absence de ratification par les Etats-Unis, la Commission a présenté fin 1997 un nouveau règlement qui a été adopté à la majorité qualifiée le 7 mai 1998. Ce règlement, applicable du 1 er janvier 1999 au 31 décembre 2003, autorise les aides à la commande jusqu'au 31 décembre 2000. Il permet également les aides à la fermeture partielle ou totale. Il étend à la construction navale les dispositifs accessibles aux autres secteurs industriels concernant les aides à la recherche et au développement, au sauvetage et à la restructuration d'entreprises en difficulté, aux investissements pour innovation et à la protection de l'environnement.

Les aides à la construction navale, qui constituent un tiers des crédits de l'agrégat " Accompagnement de l'activité industrielle " sont reconduites en crédits de paiement (800 millions de francs) comme en autorisations de programme (850 millions de francs). Il faut toutefois noter l'importance des reports de crédits d'une année sur l'autre qui traduit les très grandes fluctuations d'activité. Ainsi, en raison de reports de 973 millions de francs, le montant des crédits disponibles (AP) au 31 août 1998 sur le chapitre 64-93 s'élevait à 1.823,7 millions de francs mais 1.632 millions de francs étaient déjà engagés.

Le tableau ci-après retrace l'évolution comparée des dotations et des consommations de crédits sur le chapitre 64-93 depuis 1994 :



L'année qui se termine a été marquée par la décision du gouvernement de cesser de soutenir financièrement les Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) ce qui devrait conduire à leur fermeture au terme de la construction des trois navires chimiquiers commandés.

Votre rapporteur le déplore pour les 800 salariés et 450 intérimaires employés par l'entreprise, mais constate que l'Etat était amené à subventionner les navires à hauteur de 164 % de leur prix de revient, ce qui est largement supérieur au taux maximal des aides publiques autorisé par la réglementation européenne (9 %). La Commission européenne a ainsi déclaré illégales les 1,87 milliard de francs versés par l'Etat au chantier naval havrais et en demande aujourd'hui le remboursement.

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