B. UN RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE
Après une légère pause fin 1996, la
croissance
s'est amplifiée en 1997 et s'est poursuivie en 1998. Au cours des 12
derniers mois, la production manufacturière non agro-alimentaire a ainsi
augmenté de 8,5 %. Cette croissance a notamment été
tirée par la demande mondiale, qui est restée vive, sauf en fin
d'année dans les pays touchés par la crise asiatique. En outre,
la reprise a été accentuée par le dynamisme exceptionnel
des exportations d'automobiles favorisées par les primes italiennes et
espagnoles. Ainsi, la production automobile a augmenté de 16 % et
celle des biens intermédiaires et des biens d'équipement
d'environ 8 %. La production de biens de consommation a augmenté de
6 %.
En fin d'année, la baisse du chômage et la reprise de la demande
intérieure ont progressivement relayé une croissance mondiale
ralentie.
Les évolutions de l'emploi suivent avec un léger retard les
évolutions de la production. Ainsi, après une perte de 68.000
emplois en 1996 et de 29.000 emplois en 1997, l'emploi manufacturier semble
s'être stabilisé au premier semestre 1998. En
réalité, il est en croissance depuis plus d'un an en raison d'un
important recours à l'intérim (soit l'équivalent de 35.000
emplois supplémentaires à temps complet fin 1997) et cette
croissance s'est accélérée au premier semestre 1998.
Par ailleurs, après une pause conjoncturelle en 1996, les
investissements manufacturiers se développent à nouveau depuis
l'automne 1997. Une croissance de 11 % est prévue en 1998.
Enfin, le résultat net des entreprises manufacturières s'est
amélioré en 1997 (+ 2,8 % contre 2,1 % en 1997),
en particulier dans les biens d'équipement et les exportations
continuent d'augmenter deux fois plus rapidement que le chiffre d'affaires,
notamment dans l'automobile, dans l'aéronautique, dans la
métallurgie et dans les composants électriques.
L'économie française entrerait toutefois dans une phase de
ralentissement si l'on en croit les dernières statistiques
publiées. Ainsi, le mois de septembre 1998 a accusé un recul de
la production manufacturière (hors énergie et industries
agro-alimentaires) de 1 % par rapport aux mois de juillet et août.
La production manufacturière n'a ainsi augmenté que de 0,6 %
au troisième trimestre 1998 contre 1,2 % au cours du
deuxième trimestre.
En outre, selon la dernière enquête de l'INSEE, les perspectives
de production des industriels accusent, pour le deuxième mois
consécutif, un net recul pour le dernier trimestre. Cela traduirait la
diminution importante des carnets de commande qui sont redescendus au niveau de
l'automne dernier. Cette diminution touche l'ensemble des commandes et pas
seulement les carnets à l'exportation. De plus, les chefs d'entreprises
continuent d'anticiper des baisses de prix à la production.
Au total, selon l'Insee, après s'être accrue de 1,7 % au
troisième trimestre, l'activité industrielle ne devrait augmenter
que de 0,5 % au quatrième.