CHAPITRE II

PRÉSENTATION DES CRÉDITS

Le budget des affaires étrangères pour 1999 est marqué par l'intégration du secrétariat d'Etat à la coopération.

Cette réforme annoncée le 4 février dernier se traduit par la fusion des crédits du ministère des affaires étrangères et des crédits du secrétariat d'Etat à la coopération, qui se sont élevés en 1998 respectivement à 14,4 milliards de francs et 6,5 milliards de francs. L'analyse des crédits doit évidemment s'effectuer à périmètre constant .

L'examen du budget de la coopération, qui excède d'ailleurs largement les crédits désormais rattachés au ministère des affaires étrangères, continue de faire l'objet d'un rapport spécial distinct, confié à M. Michel Charasse.

Avec un montant de 20,77 milliards de francs pour 1999 en crédits de paiement, le budget des affaires étrangères apparaît en diminution de 0,7 % par rapport aux crédits votés pour 1998.

Les autorisations de programme demandées pour 1999 s'élèvent à 2,6 milliards de francs, en diminution de 0,6 % par rapport aux autorisations votées pour 1998.

Comme les années précédentes, le budget des affaires étrangères connaît une évolution spontanée due à l'effet "change-prix". Pour 1999, les mesures d'ajustement liées à cet effet sont évaluées à + 266,6 millions de francs. Ainsi, hors effet change-prix, la diminution effective du budget des affaires étrangères serait de - 2 % par rapport à 1998.


L'effet change-prix pour 1999

Une part importante des dépenses du ministère des affaires étrangères est soit réglée en devises, soit consacrée à des rémunérations de personnel en service à l'étranger. La gestion de ce budget est donc soumise conjointement à la variabilité des taux de change et à l'évolution des prix dans les différents Etats où le ministère intervient.

Le problème est de conserver le même pouvoir d'achat à des crédits marqués par cette double variabilité entre la période d'élaboration du budget et celle de son exécution.

Or, depuis plusieurs années, les effets "change nominal" par pays combinés aux effets différentiels de prix sont défavorables au budget du ministère des affaires étrangères. En effet, la dérive des prix est plus forte à l'étranger qu'en France, où l'on constate l'un des taux d'inflation les plus faibles du monde.

Pour 1999, les mesures d'ajustement à prévoir, sur la base d'un dollar à 6 francs, s'élèvent à 266,6 millions de francs (71,3 millions de francs sur les dépenses de rémunérations, 65,8 millions de francs sur les dépenses de fonctionnement et 129,5 millions de francs sur les dépenses d'intervention).

I. PRÉSENTATION PAR TITRE

Le tableau ci-après fournit le détail de l'évolution du budget des affaires étrangères par titre.

Evolution du budget des affaires étrangères pour 1999

Comme en 1998, le titre III est présenté pour 1999 en augmentation et le titre IV en diminution. Les titres V et VI apparaissent en diminution sensible, essentiellement en raison de l'évolution des dépenses en capital antérieurement inscrites au budget de la coopération.

Le tableau ci-après permet de comparer, pour chaque titre, les parts respectives, dans le nouveau budget unique, des crédits originaires du ministère des affaires étrangères et des crédits originaires du secrétariat d'Etat à la coopération.

Parts des affaires étrangères et de la coopération dans le budget pour 1999



Les crédits antérieurement rattachés au secrétariat d'Etat à la coopération représentent 28,7 % du total des crédits du budget "fusionné". Mais leur importance relative varie beaucoup selon les titres.

S'ils ne constituent qu'environ 10 % des moyens des services (titre III) et des investissements réalisés par l'Etat (titre V), ces crédits représentent près du tiers des dépenses d'intervention (titre IV) et la quasi-totalité des subventions d'investissement accordées par l'Etat (titre VI). En pratique, le titre VI se trouve désormais presqu'entièrement constitué par les crédits du Fonds d'aide et de coopération (FAC).

Pour 1999, à structure constante, les crédits des affaires étrangères apparaissent en progression de + 2,5 % par rapport à 1998, tandis que les crédits de la coopération sont en diminution de 7 %.

A. LES DÉPENSES ORDINAIRES

Les dépenses ordinaires accusent une légère progression de 0,6 %. Cette évolution recouvre une hausse sensible des moyens des services et une diminution des dépenses d'intervention.

Avec une dotation de 8,9 milliards de francs, les crédits du titre III sont présentés en augmentation de 4,8 %.

Cette progression globale recouvre néanmoins quelques mesures d'économie :

suppression de 119 emplois : - 43,1 millions de francs ;

réduction des moyens de fonctionnement : - 13,1 millions de francs ;

ajustement de la subvention à l'Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) : -1,9 millions de francs ;

suppression de 100 postes de CSN à l'Agence pour l'Enseignement Français à l'Etranger (AEFE) : - 5,5 millions de francs.

Les mesures d'ajustement positives et les mesures nouvelles font plus que compenser ces mesures d'économies :

diverses mesures d'ajustement des charges de personnel (extension en année pleine des mesures de revalorisation des rémunérations de 1998 : + 43 millions de francs, application de l'accord salarial dans la fonction publique : 29,9 millions de francs, indemnité exceptionnelle allouée à certains agents non titulaires en poste à l'étranger : 66,4 millions de francs, effet change-prix : 71,3 millions de francs)

développement de projets nouveaux et extension des applications informatiques et télématiques : + 8 millions de francs ;

augmentation des crédits de rémunération des recrutés locaux : + 23,6 millions de francs ;

augmentation de 20 millions de francs de la subvention à l'AEFE au titre des bourses scolaires.

Le tableau ci-après retrace l'évolution des effectifs pour 1999. Les suppressions d'emplois s'élèvent à 143, dont 122 pour le ministère des affaires étrangères.

Au total, les effectifs s'élèveront en 1999 à 9.474 emplois, dont 7.529 provenant du ministère des affaires étrangères (79,5 % du total).

Evolution des effectifs du personnel du ministère des affaires étrangères

Les crédits d'interventions du titre IV sont en diminution de 3 % pour 1999, et s'établissent à 9,7 milliards de francs.

Cette diminution résulte essentiellement d'un ajustement négatif de 246 millions de francs des crédits d'action culturelle et d'aide au développement, permis par l'amélioration de la situation économique des pays du champ, ainsi que d'un ajustement négatif de 120 millions de francs de la participation obligatoire de la France à des dépenses internationales, en raison de la réduction continue des appels de fonds pour les opérations de maintien de la paix.

S'y ajoutent, notamment, au titre des économies :

une réduction de - 3,8 millions de francs des crédits d'échanges scientifiques et techniques ;

une diminution de 2,3 millions de francs des crédits consacrés aux organismes internationaux de recherche, en application du plan pluriannuel de maîtrise des dépenses du Centre Européen de Recherche Nucléaire.

En contrepartie, certains moyens nouveaux sont prévus   :

une augmentation de 130 millions des crédits d'action audiovisuelle extérieure ;

un ensemble de 93 millions de francs de mesures nouvelles consacrées aux programmes prioritaires de l'action culturelle et d'aide au développement ;

une augmentation de 50 millions de francs des contributions volontaires aux organisations internationales ;

une augmentation de 28 millions de francs des crédits consacrés à la coopération militaire de défense.

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