II. LES CONTRIBUTIONS VOLONTAIRES : UNE STABILISATION BIENVENUE
Les
contributions bénévoles aux organisations internationales sont
acquittées sur une base volontaire. Le ministère des affaires
étrangères décide de leur répartition et de leur
affectation, en concertation avec les autres départements
ministériels concernés.
En cinq ans, ces contributions volontaires ont connu une très forte
baisse : leur montant en 1998 ne représentait plus que le tiers de celui
atteint en 1993.
Evolution des contributions volontaires aux dépenses internationales
(En millions de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Montant |
697,2 |
600,1 |
552,0 |
405,1 |
345,5 |
228,0 |
278,0 |
Evolution en % |
8,0 |
- 13,9 |
- 8,0 |
- 26,6 |
- 14,7 |
- 34,0 |
21,9 |
Les
contributions volontaires sont en priorité affectées à
trois domaines :
-
l'aide au développement
Ce secteur représente près de la moitié des crédits
du chapitre. Les principaux versements sont affectés au Programme des
Nations-Unies pour le développement (PNUD) pour lequel
31,6 millions de francs sont prévus en 1998 (en 1993, la
contribution française était de 311 millions de francs), ce
qui fait de la France le douzième donateur du PNUD. Les autres
versements concernent l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)
avec 500.000 francs (contre 5 millions de francs en 1993), le
Programme des Nations-Unies pour l'environnement (PNUE) avec 5 millions de
francs (contre 14,1 millions en 1993), le Fonds des Nations-Unies pour les
activités en matière de population (FNUAP) avec 6 millions
de francs (contre 8 millions en 1993) ;
-
l'action humanitaire
Ce secteur a acquis une place importante dans les relations internationales au
cours des dernières années, en grande partie à
l'initiative de la France.
Pus de 100 millions de francs sont versés par notre pays à
ce titre, dont 51,9 millions pour le Haut-Commissariat des Nations-Unies
pour les réfugiés (HCR), 15 millions de francs pour le
Programme alimentaire mondial (PAM) et 47 millions de francs pour l'UNICEF
(contre 52,6 millions en 1993) ;
-
la santé
Les efforts de la France dans ce domaine sont en baisse sensible : les
versements à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), notamment
pour les programmes de lutte contre le SIDA sont tombés de 15 millions
en 1993 à 900.000 francs en 1998, 6 millions de francs sont
versés au PNUCID au titre de la lutte contre la toxicomanie (contre
11 millions en 1993).
Votre rapporteur s'était inquiété l'an dernier de la
forte diminution des contributions volontaires, qui lui paraît de nature
à nuire à l'influence internationale de la France. Il se
réjouit donc du coup d'arrêt donné, en 1999, à leur
constante érosion.
Dès 1998, le projet de loi de finances rectificative prévoit
l'ouverture de 37 millions de francs de crédits
supplémentaires sur le chapitre 42-32, au titre de la contribution de la
France aux programmes de lutte contre le SIDA et au PNUD. Ces dotations
complémentaires sont en fait gagées sur les remboursements de
l'ONU à la France des dépenses engagées au titre de la
FORPRONU.
Pour 1999, une mesure nouvelle de 50 millions de francs permet de porter
les crédits du chapitre 42-32 à 278 millions de francs,
soit une hausse de 21,9 %, qui ne rétablit toutefois pas le niveau
atteint en 1997 (345,5 millions de francs).
Votre rapporteur souligne l'intérêt de ces contributions
volontaires, qui n'est pas uniquement diplomatique, car les entreprises
françaises bénéficient de taux de retours
économiques très satisfaisants sur les actions financées
par ces programmes internationaux.
Le tableau ci-dessous permet de rapprocher les contributions françaises
aux diverses institutions du système des Nations-Unies et les parts de
la France dans les achats de l'ONU, en 1996.
Taux de retour sur les contributions françaises à l'ONU
|
Achats de l'ONU en 1996 |
|
|||||
|
Contribution française |
Achats ONU |
Taux de |
||||
Organisme |
Montant total en MUSD |
Contri.
|
Contri. volont. |
Montant total en MUSD |
En MUSD |
|
retour 1996 |
ONU New York |
169,10 |
169,10 |
|
377,47 |
16,53 |
4,38 % |
9,78 % |
Fonds et programmes |
|
|
|
|
|
|
|
HCR |
13,46 |
0,00 |
13,46 |
113,37 |
0,71 |
0,62 % |
5,25 % |
PAM |
4,81 |
0,00 |
4,81 |
656,77 |
9,38 |
1,43 % |
195,15 % |
UNRWA |
2,21 |
0,00 |
2,21 |
42,68 |
0,40 |
0,93 % |
18,05 % |
UNICEF |
9,62 |
0,00 |
9,62 |
270,40 |
31,29 |
11,57 % |
325,46 % |
PNUD |
17,98 |
0,00 |
17,98 |
280,75 |
10,64 |
3,79 % |
59,17 % |
Sous-total |
48,08 |
0,00 |
48,08 |
1.363,97 |
52,42 |
3,84 % |
109,03 % |
Institutions spéciales |
|
|
|
|
|
|
|
OMS |
28,28 |
27,51 |
0,77 |
104,89 |
3,73 |
3,56 % |
13,20 % |
OAA |
21,01 |
21,01 |
0,00 |
59,89 |
2,92 |
4,87 % |
13,87 % |
UNESCO |
25,27 |
24,69 |
0,58 |
46,77 |
1,36 |
2,91 % |
5,39 % |
AIEDA |
62,94 |
62,19 |
0,75 |
58,81 |
2,97 |
5,05 % |
4,71 % |
ONUDI |
9,60 |
8,25 |
1,35 |
45,24 |
1,13 |
2,50 % |
11,79 % |
OIT |
17,40 |
17,30 |
0,10 |
15,48 |
0,20 |
1,27 % |
1,13 % |
Sous-total |
164,49 |
160,95 |
3,54 |
331,08 |
12,31 |
3,72 % |
7,48 % |
Total général |
381,67 |
330,05 |
51,62 |
2.653,31 |
94,71 |
3,57 % |
24,81 % |
Le taux de retour moyen s'établit à 24,8 % en 1996. Il frôle les 200 % pour le Programme alimentaire mondial (PAM) et dépasse les 300 % pour l'UNICEF, dont la France est le premier contributeur.