5. Promouvoir les modes de transport économes en énergie
Le tableau ci-après montre l'importance du choix modal sur la consommation d'énergie :
Voyageurs interurbains
Automobiles (2,45 voyageurs/véhicule)
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Voyageurs, km/kep
|
Voyageurs interurbains
Automobile (1,25 voyageur/véhicule)
|
Voyageurs, km/kep
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Marchandises
Route :
charge utile inférieure à 3 t
|
Tonnes, km/kep
|
On
constate ainsi que l'efficacité énergétique des autobus
est plus de deux fois supérieure à celle des automobiles qui
véhiculent en moyenne 1,25 voyageur. De même, l'efficacité
énergétique du transport ferroviaire de marchandises est
près de huit fois supérieure à celle du transport par
route dans un véhicule dont la charge utile est supérieure
à 3 tonnes. Enfin,
l'économie d'énergie induite par la
mise en place du TGV sur l'axe Paris-Lyon est évaluée à
117 000 tep
depuis 1989. En outre, le TGV a l'avantage de consommer de
l'électricité et non du pétrole.
Or, l'instance d'évaluation observe que le souci d'économiser
l'énergie a tenu peu de place, sauf en 1980, dans les travaux sur les
transports des commissions de concertation mises en place à l'occasion
de la préparation des plans. Les études montrent ainsi que les
investissements consacrés à la route ont été en
moyenne quatre fois plus importants sur la période 1970-1993 que ceux
consacrés aux infrastructures de la SNCF (50,8 milliards de francs entre
1986 et 1993 contre 13,6 milliards de francs).
Aussi convient-il
d'insuffler un nouvel élan au développement
des transports en commun.
De même qu'en matière de régulation des feux, et pour
reprendre une des propositions du Commissariat Général du Plan,
votre commission suggère que la
compétence en matière
de transport collectif, de circulation automobile et d'urbanisme
soit
confiée à une autorité unique au niveau de
l'agglomération
.
Il faut, en outre, s'attacher à
réduire les rigidités
qui empêchent les transports collectifs d'améliorer leur
productivité
.
C'est ainsi que la dérégulation tarifaire de 1986 a
provoqué une forte baisse des tarifs dans les transports routiers (- 22
% en neuf ans). Il semble utile à cet égard de
s'inspirer de
l'exemple de Londres en matière de dérégulation des
transports en commun
.
Contrairement à ce qui avait été mis en oeuvre dans
d'autres agglomérations britanniques où les itinéraires
ont été livrés aux compagnies concurrentes
83(
*
)
, la London Transport Authority a mis
aux enchères des " paquets d'itinéraires " à
partir de 1984, invitant tout opérateur qualifié à
concourir. Dix ans après, 40 % des itinéraires ont
été attribués (dont la moitié à des filiales
de LT) tandis que les autres sont encore exploités par LT dans sa forme
d'organisation traditionnelle. Les deux résultats les plus
intéressants sont, d'une part, que la hausse rapide des besoins de
subventions publiques, qui avait caractérisé la décennie
1974-1984, a fait place à une baisse modeste mais durable, et, d'autre
part, que la qualité du service à augmenté. Cette
augmentation est aussi sensible sur les itinéraires restés en
gestion traditionnelle que sur les itinéraires concédés
dans les enchères.
Il convient enfin de réfléchir à un aménagement des
transports plus convivial et plus soucieux des besoins des usagers :
desserte automatique des centres commerciaux, porte-bagages...
S'agissant de l'intermodalité, les Hollandais ont
développé des services de taxis collectifs à la sortie des
gares pour assurer le transport des voyageurs jusqu'aux localités non
desservies par le rail : le prix est inclus dans le billet de train.
Par ailleurs, le développement du
transport combiné de
marchandises
exige des investissements au niveau des entreprises de
transport routier et surtout un changement d'organisation et de culture de la
part de ces entreprises. Celles qui achètent des équipements de
transport combiné et s'engagent sur une utilisation minimale de ces
équipements peuvent bénéficier d'une subvention de 15
à 20 % par le biais d'un crédit-bail à taux
bonifié. Il semble toutefois que la clause d'utilisation minimale du
matériel soit trop contraignante et que le réseau du transport
combiné soit insuffisamment développé. Enfin, le
rôle ambigu de la SNCF qui est, par ses filiales, un très gros
transporteur routier, est dénoncé.
Il faut cependant se rendre à l'évidence : le transport
routier bénéficie d'une souplesse incomparable par rapport au
chemin de fer et évite toute rupture de charge pour les transporteurs.