Rapport n° 285 (1997-1998) de M. Paul GIROD , fait au nom de la commission mixte paritaire, déposé le 11 février 1998
N° 690
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 ONZIEME LÉGISLATURE |
N° 285
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998 |
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Enregistré à la Présidence de
l'Assemblée nationale
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Annexe au procès-verbal de la séance du 11 février 1998 |
RAPPORT
FAIT
AU NOM DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE (1) CHARGÉE DE PROPOSER UN TEXTE SUR LES DISPOSITIONS RESTANT EN DISCUSSION de la proposition de loi relative au fonctionnement des conseils régionaux ,
PAR M. RENÉ DOSIÈRE, Rapporteur, Député. |
PAR M. PAUL GIROD, Rapporteur, Sénateur. |
(1) Cette commission est composée de : M. Gérard Gouzes, président, député , M. Jacques Larché, vice-président , sénateur , M. René Dosière, député , M. Paul Girod, sénateur, rapporteurs .
Voir les numéros :
Assemblée nationale ( 11 ème législ.) : Première lecture : 216, 229 et T.A. 14
Deuxième lecture : 605, 609 et T.A. 68
Sénat : Première lecture : 27, 94 et T.A. 59 (1997-1998)
Deuxième lecture : 207, 214 et T.A. 66 (1997-1998)
Commission mixte paritaire : 285 (1997-1998)
Conseils régionaux |
MESDAMES, MESSIEURS,
La commission mixte paritaire
chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion
de la proposition de loi relative au fonctionnement des conseils
régionaux s'est réunie le mardi 11 février 1998 à
l'Assemblée nationale.
Elle a tout d'abord procédé
à la désignation de son bureau qui a été ainsi
constitué :
-- M. Gérard Gouzes,
député, président,
-- M. Jacques
Larché, sénateur, vice-président.
La Commission a
ensuite désigné :
-- M. René
Dosière, député,
-- M. Paul Girod,
sénateur,
respectivement rapporteurs, pour l'Assemblée
nationale et pour le Sénat.
M. René Dosière,
rapporteur pour l'Assemblée nationale, a constaté que les
positions des deux assemblées restaient opposées sur de nombreux
points. Il a cependant évoqué la possibilité de
rapprochements, dès lors que l'économie générale du
texte issu des travaux de l'Assemblée nationale serait respectée.
Sur les conditions de délai applicables à la
procédure budgétaire des conseils régionaux,
M. René Dosière a souligné la possibilité
d'aboutir à un accord tenant compte de la nécessité de
consulter les conseils économiques et sociaux régionaux. Dans le
même temps, il a manifesté le souhait qu'un accord soit
trouvé sur les conditions de publicité des séances de la
commission permanente.
Abordant ensuite les points de divergence plus
fondamentaux, le rapporteur pour l'Assemblée nationale a jugé
nécessaire de maintenir l'obligation de déclaration politique
générale écrite pour les membres du conseil
régional candidats à la présidence. Il a également
souhaité que les conditions de dépôt et d'examen de la
motion tendant à l'adoption d'un budget alternatif soient conformes aux
dispositions adoptées par l'Assemblée nationale en
deuxième lecture. Il a par ailleurs rappelé l'importance que
l'Assemblée nationale attachait à l'association du bureau,
exécutif collégial du conseil régional, à la
procédure d'adoption du budget sans vote. Enfin, relevant les
hésitations du Sénat sur ce sujet, M. René
Dosière a rejeté la mise en jeu de la responsabilité du
président du conseil régional en cas d'adoption de la motion
présentant un budget alternatif.
M. Paul Girod, rapporteur
pour le Sénat, a souligné que les divergences entre les deux
assemblées étaient d'importance inégale. Après
avoir rappelé que la nécessité d'associer les conseils
économiques et sociaux régionaux avait des conséquences
sur les délais de mise en oeuvre de la procédure
budgétaire des conseils régionaux, il a fait valoir qu'il devrait
être possible de recueillir un consensus sur la date limite du 30 avril,
prévue par le Sénat pour les années de renouvellement des
conseils régionaux.
M. Paul Girod a insisté sur les
désaccords plus fondamentaux portant sur la conception même de
l'exécutif régional.
Rappelant que certains conseils
régionaux étaient dépourvus de bureau, il s'est
interrogé sur la pertinence des dispositions introduites par
l'Assemblée nationale impliquant l'intervention du bureau en cas de
présentation par le président d'un nouveau projet de budget.
Contestant ensuite l'intérêt de l'obligation pour les membres du
conseil régional de faire diffuser par le doyen d'âge une
déclaration écrite de politique générale en vue de
leur élection à la présidence, le rapporteur pour le
Sénat a signalé qu'aucune autre collectivité locale
n'était soumise à une telle règle et qu'un rôle
inédit était ainsi confié au doyen d'âge. Dans le
même temps, il s'est interrogé sur les modalités selon
lesquelles serait contrôlé le caractère suffisant de ces
déclarations.
Citant les points de désaccord entre les
deux assemblées relatifs à la " motion de
défiance " instituée par l'article 4 de la proposition de
loi, M. Paul Girod a souligné que la condition de
dépôt par la majorité absolue des membres du conseil
régional s'opposerait en fait à la mise en oeuvre de cette
procédure. Rappelant la position du Sénat prévoyant la
possibilité de dépôt de la " motion de
défiance " par un tiers des membres du conseil régional, il
a souligné la nécessité d'introduire une condition de
quorum lors de l'examen de la motion en vue de garantir la solennité de
la procédure. Il a ensuite relevé la situation paradoxale dans
laquelle se trouverait un président tenu d'exécuter un budget qui
lui aurait été imposé par une majorité hostile,
dès lors que l'adoption de la motion n'entraînerait pas
nécessairement sa démission.
Enfin, M. Paul Girod a
rappelé que le Sénat ne s'était pas montré
favorable au principe de publicité des séances de la commission
permanente du conseil régional, dont le rôle était
spécifique, ses décisions étant en tout état de
cause publiques.
M. Jacques Larché, vice-président,
a rejoint les propos du rapporteur du Sénat, en soulignant que
l'obligation de déclaration de politique générale
imposée aux membres du conseil régional candidats à la
présidence modifiait profondément les conditions de
fonctionnement des conseils régionaux. Rappelant que l'obligation ainsi
faite à un membre d'une assemblée locale d'être candidat
pour pouvoir être élu président serait en rupture totale
avec le régime traditionnel des collectivités territoriales, il a
émis des doutes sur la portée de ces déclarations de
politique générale.
Après un vote sur l'article 3
du texte adopté par l'Assemblée nationale en deuxième
lecture qui a abouti au partage des voix, M. Gérard Gouzes,
président, a constaté l'échec de la commission mixte
paritaire.
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