C. LES ÉQUIPEMENTS DE COHÉRENCE
1. Le système de commandement et de conduite des opérations aériennes (SCCOA)
Pour être efficace, l'action des moyens de
l'armée de l'air doit s'exercer d'une manière doublement
cohérente. En son sein-même d'une part, grâce à
l'utilisation adaptée et coordonnée des moyens en fonction de la
mission, et vers l'extérieur d'autre part en s'attachant à la
meilleure intégration possible de ces moyens dans le cadre
interarmées et/ou interallié où se déroule cette
mission la plupart du temps.
C'est dans ce but que l'armée de l'air s'est lancée depuis 1993
dans la réalisation du SCCOA, programme destiné à la
doter d'une capacité de gestion globale des systèmes d'armes
à partir d'un commandement unique des opérations
aériennes, fortement automatisé, rapidement renseigné et
jouissant d'un niveau d'interopérabilité élevé avec
les armées françaises et alliées. En particulier, le
développement du SCCOA se fait en harmonie avec celui de son
équivalent à l'OTAN : l'Air Command and Control System (ACCS). Il
s'appuie de plus sur les systèmes existant déjà comme le
STRIDA
4(
*
)
, et recherche la
compatibilité avec les systèmes civils de la circulation
aérienne.
Les grandes fonctions de ce système, ambitieux à juste titre,
peuvent ainsi se résumer : surveillance et gestion de l'espace, gestion
des forces, gestion des moyens de commandement et de contrôle,
contrôle de mission, contrôle de trafic, évaluation de la
menace et renseignement. Ce simple énoncé laisse entrevoir la
complexité de ce vaste programme qui doit permettre la conduite des
opérations aériennes en toutes circonstances, y compris en
opérations extérieures. Découpé en trois
étapes qui s'étaleront jusqu'en 2010, pour un coût total de
15467 millions de francs, le programme SCCOA comprend l'acquisition :
- de moyens de détection, 6 radars dont 2 TRS 2215 mobiles, 3 TRS 22XX
déplaçables et 1 ACCS
- de capacités de télécommunication
- de capacités de surveillance et de contrôle ( version C du
STRIDA)
- de centres de conduite des opérations aériennes (dont 1
projetable)
- des systèmes locaux correspondants : sur les bases 25 systèmes
d'information et de communication des opérations de la base
aérienne (SICOPS) et pour les unités aériennes 88
systèmes locaux de préparation et de restitution de missions
(SLPRM)
L'année 1998 se situe à la charnière entre la
première et la deuxième étape. Elle verra en particulier
la livraison du dernier des trois radars déplaçables (TRS 22XX)
et les premières réalisations des postes radio UHF
spécifiques (HAVE QUICK II). Le projet de loi de finances pour 1998
prévoit 792 millions de francs en crédits de paiements pour le
SCCOA.
2. Les missiles Sol-Air
L'efficacité de l'armée de l'air dépend
également en partie de la moindre vulnérabilité au sol de
ses moyens. La cohérence dans la réussite de la mission impose de
les protéger. Pour assurer sa défense aérienne,
l'armée de l'air se dote du missile MISTRAL sol-air à très
courte portée. Malheureusement, les commandes et les livraisons
prévues en 1998 pour ce missile ont été reportées
d'un an par moratoire, le Mistral SATCP étant l'un des
équipements sur lesquels porteront les réductions
budgétaires supportées par l'armée de l'air l'année
prochaine. Ce programme est commun aux trois armées et dispose de bonnes
capacités à l'exportation.
C'est également le cas du programme SAMPT/FSAF (famille sol-air futur)
utilisant le missile moyenne portée ASTER et développé en
commun par les trois armées. Ce système est destiné
à assurer la défense aérienne des points sensibles face
à l'évolution d'une menace aérienne tout temps, saturante
et omnidirectionnelle, discrète et manoeuvrante, et disposant d'aides
à la pénétration intenses. L'armée de l'air
participe au développement de ce système qui équipera en
priorité le porte-avions Charles de Gaulle. En 1998, 307 millions de
francs de crédits de paiement sont prévus pour cette
participation, mais ce n'est qu'après 2002 au plus tôt que les
premières livraisons d'une cible totale de 450 missiles ASTER 30
commenceront à intervenir et apporteront progressivement à
l'armée de l'air le niveau de défense antiaérienne
nécessaire à sa pleine efficacité.