II. LES CRÉDITS DU NUCLÉAIRE, DE L'ESPACE ET DES SERVICES COMMUNS
Les crédits de l'ancienne section commune diminuent sensiblement moins vite que l'ensemble du budget de la Défense, principalement en raison de modifications de la nomenclature budgétaire. Abstraction faite de ces modifications, on observe que l'évolution du titre III est conforme à la mise en oeuvre de la professionnalisation alors que les crédits inscrits au titre V sont très inférieurs au niveau prévu par la loi de programmation.
A. L'ÉVOLUTION GÉNÉRALE
Pour 1998, les crédits de l'ancienne section commune se monteront à 47,189 milliards de F, soit une diminution de 1,9 % par rapport à 1997. Leur part dans l'ensemble du budget de la Défense s'accroît et atteint 25,5 %.
Évolution des crédits de l'ancienne section
commune
(en millions de F.)
1997 |
1998 |
% |
|
TITRE III
|
24 957
|
24 360
|
- 2,4
|
TITRES V ET VI
|
23 148
|
22 829
|
- 1,4
|
TOTAL
|
48 105
|
47 189
|
- 1,9
|
L'évolution générale des crédits
de l'ancienne section commune pour 1998 est donc sensiblement divergente de
celle de l'ensemble du budget de la Défense puisque les crédits
du titre III, qui progressent pour l'ensemble de la Défense, diminuent
de 2,4 % pour la section commune alors que les crédits
d'équipement de cette dernière ne régressent que de 1,4 %,
soit beaucoup moins que l'ensemble des dépenses en capital de la
défense.
Cette évolution est en effet affectée par
d'importantes
opérations de transferts de crédits
ou de modifications de la
structure budgétaire
qui conduisent notamment à majorer les
crédits de la DGA de plus de 2 milliards de F
. En effet, la DGA
bénéficiera en 1998 :
· de l'inscription à son titre III de 690 millions de F provenant
pour la quasi totalité des crédits d'équipement de la
Marine, qui correspondent au coût de fonctionnement du service des
programmes navals et qui résultent de la séparation des
activités "étatiques" et industriels de la Direction des
constructions navales,
· d'un transfert au titre V de crédits d'études-amont en
provenance des autres armées pour un montant de 844 millions de F,
· de l'inscription à son titre V également d'une dotation
de 500 millions de F destinés à être
transférés au budget civil de recherche et de
développement au titre de la recherche duale en matière spatiale.
A périmètre constant, les crédits de l'ancienne section
commune accusent une baisse plus sensible, au titre III mais surtout au titre V.
S'agissant des crédits du titre III, ils se répartissent entre
les rémunérations et charges sociales (18,507 milliards de F),
qui progressent de 0,5 %, et les crédits de fonctionnement (5,852
milliards de F) qui régressent de 10,6 % (Cf tableau ci-après).
Évolution des dépenses ordinaires de la section commune (en
millions de F.)
1997 |
1998 |
% |
|
Rémunérations et
charges sociales
|
18 413,6
|
18 507,4
|
+ 0,5
|
Fonctionnement
|
6 543,5
|
5 852,3
|
- 10,6
|
Total dépenses
ordinaires
|
24 957,1
|
24 359,7
|
- 2,4
|
L'évolution modérée des
rémunérations et charges sociales au sein de la section commune,
malgré les transferts au profit de la DGA et l'accroissement des
effectifs de civils, tient à ce que le montant des provisions à
répartir en cours d'année ne sera que de 654 millions de F
en 1998, contre 1,766 milliard de F en 1997. En effet, à la
différence de l'an passé, chaque armée disposera
dès la loi de finances initiale des crédits permettant de couvrir
la revalorisation de la solde des militaires du rang intervenue en juin 1997 et
d'une partie des crédits finançant le pécule d'incitation
au départ.
La
réduction des crédits de fonctionnement courant
sera en
revanche
particulièrement forte pour les services communs puisqu'elle
dépassera 10 %.
Pour plus de 430 millions de F, ce recul correspond
à la mise en oeuvre de la loi de programmation, et plus
particulièrement de la disparition en 1998 de la Direction des centres
d'expérimentations nucléaires suite à l'arrêt des
essais (- 222 millions de F) et de la réduction des versements à
la SNCF (- 146 millions de F) à la suite de la diminution du nombre
d'appelés. A cette baisse normale des crédits s'ajoutent des
économies
supplémentaires
pour un montant de 385
millions de F qui affectent les crédits de fonctionnement du service de
santé des armées (- 175 millions de F), de la DGA (- 168 millions
de F) et de l'administration centrale (- 42 millions de F).
Les
crédits d'équipement du titre V
se monteront pour 1998
à 21,076 milliards de F et diminueront de 4,5 %. Les diminutions sont
particulièrement fortes sur les crédits de fabrication (1,731
milliard de F soit - 8,4 %) et d'infrastructure (1,186 milliard de F soit - 10
%) alors que les crédits d'investissements restent stables (1,329
milliard de F soit - 0,4 %). Les crédits
consacrés aux
études
, qui représentent l'essentiel du titre V de la section
commune et qui recouvrent notamment une bonne part du financement des
programmes relatifs à l'espace et au nucléaire,
représenteront en 1998 une masse de
16,828 milliards de F
,
en
recul de 4 %.
Si l'on tient compte du transfert à la DGA des
études amont jusqu'à présent inscrites au budget des trois
armées, le recul est beaucoup plus fort et approche les 10 %.
Enfin, le montant des
subventions d'investissement
figurant au titre VI
atteint, pour la section commune, 1,753 milliard de F, soit une progression de
62 % due essentiellement à la dotation de 500 millions de F
destinés à être transférés au budget civil de
recherche et de développement pour la recherche duale en matière
spatiale, mais aussi à une augmentation des dotations du Fonds pour les
restructurations de la défense, qui passent de 136 à 176,3
millions de F.
Évolution des dépenses en capital de la section commune (en
millions de F.)
1997 |
1998 |
% |
|
Équipement (titre V)
|
22 070,8
|
21 076,1
|
- 4,5
|
Subvention d'investissement
(titre VI)
|
1 081
|
1 753,4
|
+ 62,2
|
Total dépenses
en capital
|
23 151,8
|
22 829,5
|
- 1,4
|