CHAPITRE III -
UN BUDGET MODESTE CONFORTÉ PAR LA PARTICIPATION
D'AUTRES MINISTÈRES ET PAR DES RESSOURCES EXTRA-BUDGÉTAIRES
IMPORTANTES
I. UNE NOUVELLE BAISSE DU BUDGET DES PME, DU COMMERCE ET DE L'ARTISANAT
Les crédits inscrits au titre des PME, du commerce et
de l'artisanat dans le projet de loi pour 1998 s'élèvent à
424,7 millions de francs
(en dépenses ordinaires et
crédits de paiement).
Comme l'indique le tableau ci-dessous, ils
diminuent de 2,86 %
,
après avoir enregistré une baisse de 15,6 % en 197 et de
10,9 % en 1996.
(en millions de francs)
Nature des crédits |
1997
|
1998
|
Evolution
|
Dépenses ordinaires |
427,5 |
401,6 |
-6,06 |
Dépenses en capital |
9,6 |
23,1 |
140,63 |
TOTAL |
437,1 |
424,7 |
-2,86 |
Cependant, si l'on tient compte des annulations de
crédits d'un montant de 31 millions de francs en juillet dernier,
les dotations effectivement disponibles pour 1997 s'établissent à
406,2 millions de francs, soit une baisse de 7,11 % par rapport
à la loi de finances initiale. Rapportée à cette base, la
baisse des crédits prévue pour 1998 se trouve compensée
puisque la comparaison entre les dotations réellement disponibles pour
1997 et les crédits prévisionnels pour 1998 aboutit à une
hausse de 4,55 %.
Le tableau ci-dessous retrace la répartition des dépenses du
budget.
(en millions de francs)
1997
|
1998
|
Evolution
|
|
Moyens des services (titre III) |
37,8 |
36,6 |
-3,17 |
Interventions publiques
|
|
|
|
- dont interventions en faveur de l'artisanat |
|
|
|
- dont interventions en faveur du commerce |
|
|
|
Subventions d'investissement (titre VI) |
9,7 |
22,8 |
135,05 |
Investissement (titre V nouveau) |
0,3 |
||
TOTAL |
437,2 |
424,7 |
-2,86 |
A. LES MOYENS DES SERVICES
36,6 millions de francs sont inscrits au titre des
moyens des services
, en diminution de 3,27 %.
Cette baisse est entièrement imputée sur les moyens
matériels de fonctionnement (-6,66 %), les crédits de
personnel augmentant légèrement (+0,70 %) sous l'effet des
mesures de revalorisation automatique des salaires.
Ces crédits ne représentent que 8,6 % du budget.
B. LES AIDES AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT
Hors bonifications d'intérêts des prêts aux
artisans, les crédits d'intervention et d'investissement du budget sont
réduits de 1 % passant de 240,6 millions de francs en 1997
à 238,1 millions de francs en 1998, alors que la réduction
avait été de 20,6 % en 1997 et de 10,3 % en 1996.
Cette évolution recouvre une baisse des crédits d'intervention et
une augmentation des crédits d'investissement.
1. Une baisse des crédits d'intervention
Les crédits d'intervention, qui représentent
près de 90 % des crédits du secrétariat d'Etat,
diminuent de 6,9 %
en 1998 (contre - 18,4 % en 1997 et
- 8 % en 1996).
Ce sont eux qui supportent l'essentiel de la baisse des crédits du
budget.
Plus précisément, au sein de ces crédits d'intervention,
l'artisanat
-qui constitue 72 % des dotations-
est le secteur
qui supportera seul la baisse des crédits
puisque ces derniers
diminuent de 11,5 %, tandis que les aides consacrées au commerce
augmentent.
La baisse des crédits alloués à la formation continue des
artisans est la principale cause de la régression des crédits de
l'artisanat. Mais, elle sera compensée par le nouveau système de
financement mis en place par l'article 132 de la loi de finances pour 1997
qui devrait rapporter 376 millions de francs en 1997 (en augmentation de
50 millions de francs).
Les actions territoriales en faveur de l'artisanat enregistrent une baisse de
18 %, qui se justifie par le recentrage du financement de l'animation
économique des chambres de métiers et l'apport de ressources
tirées du FISAC pour ses actions (50 millions de francs en 1997).
Les dotations en faveur du commerce augmentent, quant à elles, de
7,6 %.
En effet, les crédits consacrés à l'aide à la
formation en matière commerciale progressent de 10 %.
2. Une progression des crédits d'investissement
Les crédits d'investissement exprimés en
crédits de paiement s'élèveront en 1998, à
23,1 millions de francs, en forte progression de 138,9 % par rapport
à 1997, après une baisse de 50,3 % en 1997 et 39 % en
1996.
Une partie de ces crédits est mise à la disposition du
préfet du Val-de-Marne dans le cadre du Commissariat à
l'aménagement du marché d'intérêt national de Rungis
(articles 57-01 nouveau), afin qu'il procède aux divers travaux et
opérations foncières rendus nécessaires par
l'aménagement de ce marché.
S'agissant des aides au commerce et à l'artisanat, 80 % d'entre
elles sont destinées à l'artisanat et 20 % au commerce,
notamment dans les zones sensibles. En conséquence, l'artisanat
bénéficie à titre principal des augmentations de
dépenses d'investissement exprimées en crédits de paiement
et en autorisations de programme, les premiers augmentant de 135,8 %,
à 22,8 millions de francs et les secondes de 90,2 %, à
18,8 millions de francs. Les crédits destinés au Fonds
d'aménagement des structures artisanales sont maintenus à
2,8 millions de francs d'autorisations de programme et de crédits
de paiement.
Ces dotations contribueront à financer des opérations
contractualisées du onzième plan et des dépenses
liées au développement de la qualité (labels, nouvelles
technologies, pôles d'innovation).
C. LES PRÊTS BONIFIÉS AUX ARTISANS
Le financement des entreprises par le biais des prêts
bonifiés constitue la troisième priorité d'action du
ministère après la formation et les actions économiques et
territoriales.
Ces prêts bonifiés sont, pour les artisans, un moyen de financer
leur installation et la mise aux normes de leurs équipements ; par
arrêté du 25 avril 1997 relatif au crédit
à l'artisanat, le bénéfice de ces prêts pour la mise
aux normes a été étendu à l'alimentation de
détail et à la restauration traditionnelle.
En 1997, avec 158,7 millions de francs d'intervention budgétaire,
une première enveloppe de 1,93 milliard de francs de prêts a
été distribuée au taux de 3,5 %. En juillet, une
seconde enveloppe de 1,5 milliard de francs, aux mêmes conditions de
taux, a été mise en adjudication par recours aux ressources du
FISAC (10 millions de francs). Au total, ce sont donc 3,48 milliards
de francs qui ont été distribués pour financer
l'installation des artisans.
Pour 1998, les crédits budgétaires inscrits à ce titre
sont en baisse de 5,7 %, à 150 millions de francs.
Cette
réduction traduit un amortissement progressif des prêts
contractés avant le 31 décembre 1997 et non une
réduction de l'enveloppe allouée,
puisque les mesures
nouvelles fixées à 21,25 millions de francs pour 1998 sont
sensiblement égales à celles de 1997 et permettront de distribuer
une
enveloppe de 2 milliards de francs
sur ressources budgétaires
uniquement.