IV. L'INDUSTRIE DU TEXTILE ET DU VÊTEMENT
L'industrie française du textile et de l'habillement
doit affronter une vive concurrence internationale stimulée par le
niveau bas de certaines monnaies européennes et des mutations nombreuses
et délicates pour les PMI qui composent la plus grande partie du secteur.
La remontée du dollar et une meilleure tenue de certaines devises
européennes constituent cependant une circonstance favorable. Les
industries du textile et de l'habillement, fragilisées par la baisse du
dollar et des devises de pays à monnaie faible de l'Union
européenne, telles la lire et la livre, paraissent, en effet, retrouver
une meilleure compétitivité avec la remontée du dollar et
de la livre.
L'amélioration de l'environnement économique et les
allégements de charges sociales permettent d'espérer une
stabilisation de la production en 1997.
Les autres grands pays industriels, dont la consommation est plus soutenue,
enregistrent depuis plusieurs années une évolution moins
défavorable. Néanmoins depuis 1993 et surtout 1994, les aspects
monétaires influencent l'évolution de la production dans les
différents pays. Ainsi, l'Allemagne voit sa production fléchir,
tandis que les pays dont la monnaie a été dévaluée,
notamment l'Italie, ont une évolution de leur production plus favorable.
On peut également remarquer un fléchissement de la production de
l'habillement au Royaume-Uni auquel la remontée de la lire n'est pas
étrangère.
On peut noter que le textile doit faire face à une diminution des
débouchés en France dans l'industrie de l'habillement tandis que
la concurrence des pays tiers est toujours plus vive. Toutefois, un certain
développement de l'exportation permet, dans ce contexte difficile, de
soutenir l'activité.
Le commerce extérieur du textile-habillement
qui était
encore équilibré à la fin des années 1970, a
vu son déficit s'amplifier chaque année jusqu'aux années
1991-1992.
En raison des efforts à l'exportation des industriels et de la faiblesse
de la consommation, l'année 1993 a vu se dessiner une
amélioration qui s'est poursuivie en 1994 et 1995. Ainsi le
déficit du commerce extérieur, après avoir culminé
en 1992 à 24 milliards de francs, s'est élevé alors
à 18 milliards de francs en 1995. Si, 1996 a marqué un
recul, les premières indications concernant 1997 laissent
présager un retour à l'amélioration.
L'amélioration du commerce extérieur du secteur est la
résultante d'une progression du solde avec les pays de l'Union
européenne et d'une percée vers les marchés
émergents d'Asie compensant la dégradation avec les pays à
bas salaires.
Les emplois dans le secteur du textile et de l'habillement
ne cessent de
diminuer depuis de longues années, sur un rythme moyen qui est
passé de 3 à 4 % à 5 à 6 % à la suite
de dévaluations monétaires des pays européens concurrents
en 1992 et 1993.
En 1997, la situation de l'emploi du textile s'est
légèrement améliorée grâce à la
remontée des devises concurrentes ainsi qu'à
l'amélioration de la demande intérieure, mais aussi à
l'allégement spécifique des charges sociales dont
bénéficie le secteur.
On rappellera que le plan " de sauvetage " de l'industrie
textile
élaboré par le ministère de l'industrie et l'union des
industries textiles est entré en vigueur le 1er juin 1996.
Le dispositif prévoyait un allégement des charges patronales,
correspondant à 2.000 francs -contre 1.137 francs
antérieurement- pour les salariés payés au SMIC, en
contrepartie d'un engagement des professionnels au maintien de
35.000 emplois et à l'embauche de 7.000 jeunes et d'accords
sur la réduction du temps de travail.
L'aide devait diminuer progressivement pour les salaires jusqu'à
1,5 fois le SMIC.
La prise en charge totale par l'Etat, de manière provisoire, du
chômage partiel (29 francs l'heure) offrait une souplesse aux
façonniers de l'habillement.
Le coût de ces mesures a été évalué à
4,2 milliards de francs sur deux ans.
Il s'est heurté, cependant, aux objections de la Commission
européenne dès mars 1996
Sur ce point, votre rapporteur pour avis appellera de ses voeux la
pérennisation du " plan textile ", indispensable à la
survie d'un secteur fragile et particulièrement exposé.