II. LA SIDÉRURGIE
Les usages de l'acier ou des différentes nuances
d'aciers sont multiples. Les principaux secteurs utilisateurs sont la
mécanique et les biens d'équipement, l'automobile, la
construction, l'électroménager et l'emballage (boîtes
boissons, fûts...).
La sidérurgie française doit s'apprécier au regard de la
situation du marché d'acier et de l'environnement international.
La demande de ces secteurs est liée à l'évolution du
Produit intérieur brut des pays concernés.
1996 a été une année d'accélération de la
croissance aux Etats-Unis et au Japon ainsi que dans les pays hors OCDE. Seule
l'Europe a fait exception avec une augmentation du PIB qui n'a
été en moyenne que de 1,6 % après 2,4 % en 1995.
Les investissements sont donc la cause de l'évolution médiocre de
la consommation réelle d'acier en Europe. Celle-ci dans les huit
principaux pays membres de l'Union (Allemagne, Italie, France, Royaume-Uni,
Espagne et Benelux) a connu un léger recul de l'ordre de 1 %, plus
marqué en Allemagne et en Italie (-3,5 %).
Le mouvement de déstockage de l'année 1996 a
entraîné non seulement un affaiblissement de la demande en
tonnages, mais également une dégradation de prix au premier
semestre. Les prix ne se sont ensuite raffermis que très lentement, au
fur et à mesure que la demande en volume se redressait.
L'année 1996 a bien été une année de pause dans le
déroulement ascendant du cycle.
Au niveau mondial, après une progression de 3,5 % en 1995 par
rapport à 1994, la production d'acier brut s'est inscrite en
réduction de 0,6 % en 1996.
L'ensemble des pays industrialisés a enregistré un recul de
3 % et, hors de l'Union européenne, le Canada est le seul grand
nombre industriel à observer un accroissement de production. Les
Etats-Unis connaissent une situation relativement stable, tandis que le Japon
recule dans les mêmes proportions que la moyenne des autres pays
industrialisés. A moins de 8 millions de tonnes, l'Afrique du Sud
regresse, quant à elle, de près de 9 %.
En retombant de 156 à 147 millions de tonnes, soit une baisse
de 5,7 %, l'Union européenne revient à son niveau de
production de 1990. Les diminutions les plus significatives sont le fait
de l'Italie (12,5 %) de l'Espagne (12 %) et de l'Autriche
(11 %). Seuls quelques pays sont en progrès tels que le Danemark
(13 %), l'Irlande (10 %) ou la Finlande (4 %).
En baisse de 2,6 % à 17,6 millions de tonnes, la France
revient à son niveau de production de 1992-1993.
Soulignons que l'Union européenne est numéro un mondial en
consommation (17 % de la consommation mondiale) et en production
(20 % de la production mondiale). Elle est donc structurellement
exportatrice.
En 1996, les exportations françaises de produits sidérurgiques
ont augmenté de 2,6 %. Nos exportations vers les pays tiers ont
fortement progressé (20,9 %) particulièrement vers les
Etats-Unis où la demande a été très forte.
Au total, la sidérurgie française, au sens du traité de
la CECA, a dégagé un solde positif de 1,8 million de tonnes
(contre 0,9 millions de tonnes en 1995) et de 5,9 milliards de francs
(contre 4 milliards en valeurs). De leur côté, les industries
de la première transformation ont dégagé un solde positif
en valeur de 3,7 milliards de francs. Au total, la contribution de ces
industries au solde positif des échanges de la France a atteint
9,7 milliards de francs contre 6,6 milliards en 1995.
Notre principal du secteur est Usinor-Sacilor devenu, pour des raisons
commerciales et " d'identité visuelle "
" Usinor ",
en juin 1997.
Réalisant 90 % de l'activité du secteur, ce groupe est le
premier producteur en Europe, le quatrième au plan mondial
derrière le Japonais Nippon Steel, le Coréen Posco et l'anglais
British Steel, dont une partie de l'activité est hors Europe.
Compte tenu de la technicité de ses produits à haute valeur
ajoutée
Usinor se situe au second rang mondial pour son chiffre
d'affaires
.
RÉSULTATS DU GROUPE USINOR DE 1991 À
1996
Milliards de francs |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
Chiffre d'affaires consolidé |
97,2 |
86,7 |
75,3 |
79,5 |
78,4 |
71,1 |
Investissement industriel |
6,5 |
4,9 |
3,6 |
2,9 |
3,0 |
3,9 |
Résultat net (part groupe) |
- 3,0 |
- 2,4 |
- 5,7 |
1,0 |
4,4 |
1,5 |
Fonds propres |
-27,2 |
23,7 |
20,0 |
23,0 |
28,9 |
29,7 |
Endettement net |
30,1 |
29,5 |
24,4 |
17,4 |
11,0 |
6,5 |
Production d'acier (MT) |
22,8 |
21,1 |
17,6 |
18,5 |
15,5 |
15,0 |
Effectif groupe |
97 845 |
89 038 |
67 984 |
61 434 |
50 666 |
49 989 |
Effectifs France |
65 565 |
60 367 |
53 639 |
48 091 |
44 603 |
43 886 |
Le chiffre d'affaires d'Usinor en 1996 a
été de 71,1 millions de francs, en baisse par rapport
à 1995 ; cette réduction étant imputable à hauteur
de 4 % à la contraction des volumes et à hauteur de
4,6 % à celle des prix moyens de vente.
Il se répartit entre :
- les aciers plats au carbone, 49,4 % principalement regroupés
dans la filiale SOLLAC ;
- les aciers inoxydables et alliages, 23 % regroupés dans
UGINE ;
- les aciers spéciaux et larges (19,1 %) regroupés dans
la filiale ASTER (Unimetal, Ascometal, CLI, ILS...) ;
- le solde (soit 8,5 %) concerne des activités diverses
(Forcast, Vallourec).