DEUXIÈME PARTIE -
L'ACCROISSEMENT DES MOYENS PUBLICS POUR LA
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT
Comme il a été indiqué plus haut, le
ministère en charge des crédits de l'environnement joue le
rôle d'une administration de mission dotée d'un budget
d'incitation pour initier des politiques et coordonner leur mise en oeuvre par
d'autres intervenants, qu'ils soient publics ou privés. Pour que son
action soit efficace, il faut veiller à préserver son
caractère volontairement limité, au risque sinon de s'obliger
à des augmentations de personnel et de budget alors même que la
prise en compte de l'environnement est une notion transversale, qui doit
être intégrée par chaque décideur public ou
privé et ce, quelque soit son champ de compétences.
L'examen du fascicule budgétaire intitulé " état
récapitulatif de l'effort financier consenti en 1997 et prévu en
1998 au titre de l'environnement " est à cet égard
très instructif. En effet, si les crédits propres du
ministère en charge de l'environnement n'augmentent que de 0,9 %,
les dotations inscrites au budget général de l'Etat augmentent de
5,09 %.
Au delà du strict cadre ministériel, on peut également
souligner l'accroissement des ressources extrabudgétaires, sous forme de
redevances ou de taxes parafiscales qui contribuent à la protection de
l'environnement. Elles sont gérées par des établissements
publics sous la tutelle notamment du ministère en charge de
l'environnement.
Enfin, il apparaît que les dépenses des collectivités
locales au titre de la protection de l'environnement ne cessent de progresser.
En 1996, elles se sont élevées à 116,6 milliards de
francs et on peut penser que le durcissement et la multiplication des normes
européennes vont entraîner un alourdissement supplémentaire
de leurs budgets au titre de la protection de l'environnement et de la gestion
de leurs ressources naturelles.
I. L'AUGMENTATION DES CRÉDITS CONSACRÉS À LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT PAR LES DIFFÉRENTS DÉPARTEMENTS MINISTÉRIELS
Les crédits consacrés par les
départements ministériels à la protection de la nature et
de l'environnement progressent par rapport à 1997 et sont
évalués à 11,32 milliards de francs, soit 1,03 %
du budget.
Ministères |
1997
|
1998
|
Pourcentage du budget
consacré à
l'environnement en 1997
|
Pourcentage du budget
consacré à
l'environnement en 1998
|
Affaires étrangères et coopération |
283,17 |
248,18 |
1,34 |
1,19 |
Agriculture et pêche |
2 962,62 |
2 818,84 |
8,41 |
8,01 |
Aménagement du territoire et environnement |
1 868,69 |
1 885,50 |
100 |
51,17 |
Culture et communication |
60,16 |
84,90 |
0,40 |
0,56 |
Economie, finances et industrie (1) |
1 133,62 |
26,00 |
4,43 |
0,15 |
Education nationale, recherche et technologie (1) |
2 724,62 |
4 566,93 |
0,77 |
1,22 |
Emploi et solidarité |
247,60 |
253,84 |
0,14 |
0,14 |
Equipement, transports et logement |
1 000,76 |
998,13 |
0,81 |
0,80 |
Intérieur et décentralisation |
257,34 |
201,87 |
0,34 |
0,26 |
Jeunesse et sports |
6,14 |
17,50 |
0,21 |
0,60 |
Outre-Mer |
68,51 |
85,14 |
1,41 |
1,63 |
Défense |
58,59 |
58,89 |
0,01 |
0,01 |
Total ministères |
10 671,82 |
11 320,72 |
0,99 |
1,03 |
(1) Crédits du budget des postes,
télécommunications et espace transférés du budget
de l'industrie au budget de la recherche et technologie en 1998.
(millions de francs)
Les départements ministériels qui consacrent des moyens pour la
protection de l'environnement supérieurs à ceux du
ministère en charge de l'environnement sont le ministère de
l'agriculture et celui de l'éducation nationale, de la recherche et de
la technologie ; ce dernier a bénéficié du transfert des
crédits affectés au Centre national des études spatiales
(CNES).
En ce qui concerne le ministère de l'agriculture les dépenses en
faveur de l'environnement sont estimées à 2,8 milliards de
francs pour 1998, et elles se traduisent principalement par la mise en
oeuvre de mesures agri-environnementales depuis 1993.
Ces mesures relèvent de deux catégories :
- la prime au maintien des systèmes d'élevage extensif, dite
" prime à l'herbe " : elle s'adresse aux systèmes
herbagers extensifs pour un engagement quinquennal. Son montant, fixé
à 200 francs par hectare en 1993, a été porté
à 250 francs par hectare en 1994 et à 300 francs par
hectare de 1995 à 1997. Arrivant à expiration à la
fin de 1997, son renouvellement est en cours de négociation avec
l'Union européenne.
- les programmes régionaux agri-environnementaux :
opérations régionales lancées sur la base de cahiers des
charges élaborés au niveau national, qui comprennent des aides
à des méthodes culturales novatrices (extensification bovine et
ovine, protection des eaux, conversion à l'agriculture biologique) et
opérations dont les cahiers des charges sont élaborés au
niveau régional dans des zones sensibles rencontrant des
problèmes spécifiques (déprise, biotopes rares...).
Le ministère de l'agriculture accompagne également la mise en
oeuvre des plans de développement durable (PDD) dont l'objectif est de
proposer aux agriculteurs une organisation de systèmes de production de
leur exploitation qui concilie activités agricoles, préservation
du milieu naturel et gestion de l'espace. A l'heure actuelle, 60 petites
régions ont participé à la phase expérimentale, ce
qui concerne 1.200 agriculteurs. Il est prévu d'engager
5.000 PDD par an pendant cinq ans à compter de 1998.
Enfin, le ministère de l'agriculture développe des actions
spécifiques aux zones de montagne et autres zones
défavorisées par le biais d'indemnités compensatoire pour
aider à la gestion et à l'entretien d'espaces herbagers.