B. LES DÉPENSES EN CAPITAL

Le titre VI rassemble deux lignes budgétaires destinées au financement de subventions respectivement consacrées au FNADT et à la prime d'aménagement du territoire.

1. Le FNADT " investissement "

a) Evolution des moyens

Regroupés sous le chapitre 65.00, les crédits de la seconde ligne budgétaire du FNADT ou " section d'investissement " se sont substitués aux quatre chapitres antérieurement destinés au Fonds d'intervention pour l'aménagement du territoire (FIAT), au Fonds d'aide à la décentralisation (FAD), au Fonds interministériel de développement et d'aménagement rural (FIDAR) et au Fonds destiné au financement des restructurations des zones minières (GIRZOM).

Ils s'élèvent à :

- 1,1 milliard de francs en crédits de paiement, en diminution de près de 5 % par rapport au budget voté en loi de finances initiale 1997 ;

- 1,3 milliard de francs en autorisations de programme, soit une baisse de 0,63 % par rapport à 1997.

La réduction des crédits du FNADT provient de l'allongement d'un an des contrat de plan Etat-régions.

b) L'utilisation des crédits du FNADT en 1996

Conformément aux dispositions de l'article 33 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995 précité, le Gouvernement a présenté au Parlement un bilan de l'utilisation des crédits du FNADT pour 1996, à l'occasion du dépôt du projet de loi de finances pour 1998.

Comme le rappelle ce document, le FNADT comporte deux sections distinctes :

- la section générale dont les crédits sont engagés au niveau central ou délégués en application de décisions interministérielles ;

- la section locale dont la gestion est déconcentrée au niveau des préfets de région et qui comprend une fraction correspondant aux engagements de l'Etat dans le cadre des contrats de plan Etat-région, et une fraction libre d'emplois.

Les crédits du FNADT engagés en 1996 se sont élevés à 1.174 millions de francs . Ils ont été pour plus des quatre cinquièmes consacrés à des dépenses de fonctionnement. La section générale a bénéficié du tiers du total, tandis que la section locale se voyait attribuer les deux tiers des crédits dont 59 % au titre des contrats de plan Etat-région (CPER) et 7 % au titre de la section locale libre d'emploi. Ces éléments sont exposés dans le tableau ci-dessous :

ENGAGEMENTS DE CRÉDITS DU FNADT EN 1996

Engagements en 1996

Montant en francs

TOTAL

1.174.058.862

dont

fonctionnement (titre IV)

investissement (titre VI)

171 152 822

(15 %)

1 002 907 040

(85 %)

dont

section générale

section locale (CPER)

section locale libre d'emploi

393 518 966

(34%)

702 528 080

(59 %)

78 012 816

(7 %)

Source : Datar

Les crédits du FNADT ont été consacrés pour 37 % au développement économique et à l'emploi, pour 24 % à l'aménagement de l'espace, 17 % au développement rural, littoral ou de massif. Enfin, pour 11 % à l'éducation, la recherche et la culture 2( * ) .

Les organismes bénéficiaires du FNADT sont principalement les collectivités territoriales (38 %), les établissements publics (18 %), les établissements publics de coopération intercommunale et les groupements (12 %), les entreprises (11 %), les associations (10 %).

2. L'aide à la localisation d'activités créatrices d'emplois : la prime à l'aménagement du territoire (PAT)

Rappel sur la PAT

Régie par le décret n° 95-149 du février 1995, la prime d'aménagement du territoire est une subvention d'investissement destinée à soutenir les créations d'emploi dans les zones d'aménagement du territoire. Ces zones sont habitées par une population de 23,15 millions d'habitants soit environ 41 % de la population totale de l'hexagone.

Sous certaines conditions, précisées par le décret précité, sont éligibles à la PAT les opérations :

- de création d'un établissement (avec un minimum de 20 emplois permanents pendant trois ans) ;

- d'extension d'un établissement qui occasionne des charges exceptionnelles ;

- de délocalisation d'une activité.

La PAT peut également, dans des cas exceptionnels :

- aider à la reprise d'une affaire en difficulté ;

- faciliter une conversion interne.

La PAT est attribuée par le comité des aides à la délocalisation d'activité (CIALA), sur la base des dossiers qui lui sont présentés.

Evolution des crédits

Les crédits de paiement inscrits au chapitre 64-00 enregistrent une forte progression puisqu'ils passent de 155 millions de francs en loi de finances initiale 1997, à 320 millions de francs dans le projet de loi de finances, soit une hausse de 106 %.

Quant aux autorisations de programme, elles s'accroissent dans une moindre proportion, passant de 250 millions de francs en loi de finances initiale pour 1997 à 320 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 1998, soit une hausse de 28 %.

Bilan de l'utilisation de la PAT en 1996 et pour le début 1997

Comme le montre le tableau suivant : le nombre de dossier présentés au titre de la PAT s'est accru de façon constante depuis 1993, passant de 133 à cette époque à 219 en 1996. Dans le même temps, le nombre de dossiers primés s'est élevé de 117 en 1993 à 187 en 1996.

Le montant total des aides accordées est passé de 252 millions de francs en 1993 à 717 millions de francs en 1996. Quant au nombre d'emplois créés, il a été augmenté de plus de 7.000 unités entre 1993 et 1996, passant de 9.300 à 16.948 emplois.

Il convient de noter, en 1996, le fait que 80 % des dossiers primés concernaient des entreprises industrielles, contre 65 % et 60% en 1994.

BILAN RÉSUMÉ D'ACTIVITÉ DE LA PAT

1993-1996

1993

1996

Dossiers présentés

133

219

Dossiers primés

117

187

PAT accordée (en millions de francs)

252,4

717

Part des dossiers industriels dans le total des dossiers primés

44 %

80 %

Source : DATAR

Quelques observations sur le fonctionnement du zonage PAT

Le zonage PAT pose des problèmes de deux ordres : en premier lieu, il ne concerne pas toutes les zones de revitalisation rurales ; en second lieu, il est désormais utilisé, faute d'un autre zonage pertinent, pour l'attribution des aides aux équipements touristiques, ce qui pose un problème de principe et d'efficacité.

Comme votre rapporteur pour avis l'a indiqué à l'occasion de l'audition de Madame Dominique Voynet par la Commission des Affaires économiques, il considère que la prime d'aménagement du territoire et encore trop consacrée à la promotion de grands projets internationaux, et pas assez à des projets situés en zone rurale. Il constate, par exemple, que dans nombre de Zones de revitalisation rurale qui ne sont pas situées en " zone PAT " il serait souhaitable de venir en aide aux industries et aux artisans existants ou susceptibles de s'installer, mais qu'une telle aide n'est, en l'état actuel des choses, pas possible.

Votre Commission des Affaires économiques estime qu'il serait souhaitable de mener une réflexion sur l'aide aux entreprises dans les zones revitalisation rurales, faute de quoi, celles-ci sont promises à un inéluctable déclin.

Un problème spécifique se pose également dans le domaine des aides aux investissements touristiques. En effet, la Commission européenne a exigé que les pouvoirs publics français lui notifient un régime cadre d'aide aux entreprises du tourisme, avant d'imposer, à la suite d'une négociation avec la France, que l'on respecte, dans l'octroi des aides au tourisme, les dispositions communautaires sur les aides aux PME qui limitent ces aides aux investissements au taux de la PAT et qui fixent en outre, des taux moins favorables pour les aides accordées dans les territoires qui n'appartiennent pas au zonage PAT. C'est ainsi qu'alors que le plafond des aides aux PME est de 30 % dans les zones PAT, ces taux ne sont que de 7,5 % et 15 % dans les zones hors PAT.

L'application de cette législation aboutit à des incohérences : c'est ainsi que l'on ne peut pas accorder d'aides au tourisme équivalentes à la PAT la plus élevée dans les zones touristiques qui en auraient besoin, alors même que des villes industrielles classées en zone PAT pourraient prétendre en bénéficier -au titre du tourisme !-.

La seule solution à ce problème consisterait, semble-t-il à négocier un zonage spécifique pour le tourisme au niveau européen, afin de n'avoir pas à recourir, par défaut, et moyennant des incohérences, au zonage PAT. Le gouvernement a d'ailleurs indiqué dans une réponse à une question écrite récemment publiée, qu'il envisageait de " renégocier prochainement les plafonds d'aide autorisés en dehors des zones PAT aux petites structures touristiques privées " 3( * ) . Les pouvoirs publics sont donc bien conscients de la nécessité de trouver une solution à ces problèmes.

D'un point de vue général, votre Commission des Affaires économiques estime qu'il ne sert à rien d 'accroître les crédits de la PAT s'il n'est pas remédié aux incohérences dans son attribution.

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