B. L'ÉVOLUTION DES EFFECTIFS D'ÉLÈVES DANS LES FILIÈRES COURTES ET LONGUES
1. L'orientation des élèves vers le second cycle professionnel
L'orientation des élèves dans les
différentes filières d'enseignement a profondément
évolué depuis le milieu des années 80.
S'agissant des lycées professionnels, après une baisse continue
des effectifs intervenue ces dernières années, on a
assisté à la rentrée 1996 à un retournement de
tendance (+ 3.400 élèves). Cette progression
modérée doit se poursuivre à la rentrée 1997 et
à celle de 1998. Ces hausses résultent de la progression du
second cycle professionnel et de la réorganisation du premier cycle,
notamment en ce qui concerne les classes de 3e et de 4e technologiques.
Les préparations au CAP en trois ans à l'issue de la 5e ont vu
leurs effectifs fondre en quelques années, pour atteindre 21.600 en
1996, alors que s'ouvraient dans le même temps les nouvelles classes de
4e et 3e technologiques (relevant du 1er cycle mais implantées au
collège ou en lycée professionnel).
On a assisté dans le même temps à la progression
régulière des préparations au BEP en deux ans à
l'issue de la 3e, et à l'essor continu des bacs professionnels qui ont
concerné environ 160.000 élèves en 1996-97.
Ce mouvement devrait se ralentir lors des rentrées 1997 et
1998 : la progression des préparations en 2 ans au CAP pourrait en
effet être contrebalancée par la baisse des effectifs en terminale
BEP.
La progression des effectifs des baccalauréats professionnels doit se
poursuivre ; elle était de + 2,4 % entre les
rentrées 1995 et 1996 et devrait s'élever à
+ 2,6 % en 1997 et à + 3,8 % en 1998.
2. L'orientation des élèves vers le second cycle technologique
Le second cycle technologique a profité de l'afflux
général des élèves en lycée, à la fin
des années 80 et a vu ses effectifs augmenter jusqu'à
l'arrivée du creux démographique.
Le poids des séries technologiques qui avait constamment
progressé depuis leur création à la fin des années
60, s'est toutefois réduit à partir de 1985 au profit des
séries générales plus " attractives ". En classe
terminale, il est revenu en quelques années de près de 36 %
en 1985-86 à 32,4 % en 1994-95, mais il est remonté à
33,1 % et à 33,2 % lors des deux dernières
rentrées.
L'évolution de l'orientation en fin de 3e générale vers la
seconde générale ou technologique d'une part, et vers le second
cycle professionnel d'autre part, permet de noter un moindre passage vers les
formations générales ou technologiques ; ce moindre passage
ne s'effectue pas au profit des formations professionnelles, mais de
l'apprentissage et des formations relevant du ministère de l'agriculture
et s'accompagne de sorties plus nombreuses du système éducatif.
EFFECTIFS D'ÉLÈVES DU SECOND DEGRÉ
PUBLIC ET PRIVÉ
1995-1996
|
Variation absolue |
% |
1996-1997
|
Variation absolue |
% |
1997-1998
|
Variation absolue |
% |
1998-1999
|
|
COLLÈGES | 3 176 696 |
-31 269 |
- 1,0 | 3 145 427 |
- 37 504 |
- 1,2 |
3 107 923 |
- 18 803 |
- 0,6 |
3 089 120 |
L.P. | 773 448 |
2 498 |
0,3 | 775 946 |
13 590 |
1,8 |
789 536 |
4 968 |
0,6 |
794 504 |
LYCÉES | 1 482 115 |
2 017 |
0,1 | 1 484 132 |
7 441 |
0,5 |
1 491 573 |
- 11 378 |
- 0,8 |
1 480 195 |
3. Les sorties du système éducatif selon le diplôme
Alors que le nombre de sortants diplômés de
l'enseignement supérieur long est en augmentation (87.000 en 1990,
138.000 en 1995), on assiste également à une forte progression
des sorties diplômées des BTS et des DUT et à une
légère reprise des sorties diplômées des CAP et BEP
due notamment au développement des entrées en apprentissage.
Il convient également de remarquer que les sorties sans aucun
diplôme de l'enseignement secondaire se sont réduites de 202.000
à 97.000 de 1980 à 1995, soit 14 % du nombre total des
sorties et que si 27 % des jeunes d'une génération
abandonnaient l'école sans qualification en 1973, cette proportion,
d'après les prévisions de la DEP, ne devrait plus concerner qu'un
jeune sur dix-sept en 2000.
L'enseignement technique et professionnel a largement contribué à
ce mouvement même si la plus grande part de ces sorties sans
diplôme interviennent en cours de CAP et de BEP, notamment en
apprentissage, ou en enseignement spécialisé.
SORTANTS DU SYSTÈME ÉDUCATIF SELON LE PLUS HAUT DIPLÔME OBTENU
EN MILLIERS
DIPLÔME OBTENU |
1977 |
1980 |
1990 |
1993 |
1994 |
1995 |
Répartition en % |
Aucun diplôme ou Cep | 206 | 202 | 133 | 105 | 102 | 97 | 14 % |
Brevet seul | 81 | 80 | 61 | 55 | 52 | 51 | 7 % |
Cap Bep ou équivalent | 208 | 220 | 129 | 121 | 111 | 119 | 17 % |
Baccalauréat général | 86 | 81 | 50 | 61 | 66 | 74 | 11 % |
Baccalauréat technicien, professionnel et assimilé |
38 |
32 |
65 |
88 |
94 |
90 |
13 % |
Bts, Dut et équivalents | 26 | 29 | 60 | 80 | 85 | 103 | 15 % |
Propédeutique, Deug, Paramédical et social |
44 |
36 |
37 |
28 |
29 |
32 |
5 % |
Supérieur long | 53 | 45 | 87 | 105 | 128 | 138 | 20 % |
Total sortants | 742 | 725 | 622 | 643 | 667 | 704 | 100 % |
4. L'évolution du nombre des bacheliers professionnels
a) Une stabilisation du nombre de candidats
Si le baccalauréat professionnel poursuit son développement, l'augmentation continue du nombre de candidats observée jusqu'en 1996 a été stoppée en 1997, puisque moins de 300 candidats supplémentaires ont été dénombrés à la session de juin 1997.
b) Le rappel des caractéristiques du baccalauréat professionnel
Il convient de rappeler que le baccalauréat
professionnel répond à un besoin de formation lié à
l'évolution des technologies et de l'organisation du travail, qui
requièrent dans de nombreuses entreprises du personnel qualifié
de niveau supérieur à celui du BEP et du CAP.
Conçu et mis en oeuvre en relation avec le monde professionnel, sa
vocation première est l'insertion professionnelle. On notera que
l'insertion des bacheliers professionnels est meilleure que celle des
bacheliers technologiques. Le baccalauréat professionnel
représente également pour les jeunes issus du CAP ou du BEP une
chance supplémentaire d'accéder à une qualification de
niveau IV et de connaître une meilleure insertion.
Parallèlement, a été institué en 1995 un concours
général des métiers ouvert aux élèves de
terminale professionnelle. Ce concours qui concernait dix
spécialités ou options en 1996 a vocation à être
étendu à l'ensemble des spécialités.
Le diplôme peut être préparé par la voie de la
formation initiale, par la voie de l'apprentissage ou de la formation
professionnelle continue. Les dispositions de l'article 54 de la loi
quinquennale sur l'emploi du 20 décembre 1993 permettent à
des bacheliers, et à d'autres candidats ayant suivi des cursus dans la
voie générale ou technologique, de préparer ce
diplôme selon des parcours adaptés à leurs acquis
antérieurs.
Le décret du 9 mai 1995 portant règlement général
du baccalauréat professionnel, applicable depuis le 1er septembre 1996,
met en oeuvre ces dispositions en assouplissant les conditions d'accès
à la formation et en renforçant la dimension professionnelle de
ce diplôme.
c) Les spécialités du baccalauréat professionnel
Depuis 1985, quarante et une spécialités de baccalauréat professionnel ont été créées : trente-deux d'entre elles relèvent du secteur industriel et neuf du secteur tertiaire. Une nouvelle formation devait être mise en place à la rentrée 1997 : celle des métiers de la sécurité, option police nationale.
d) Un taux de réussite en progression continue
Les résultats provisoires de la session 1997
révèlent un ralentissement de l'augmentation du nombre de
candidats.
Les taux de réussite continuent en revanche d'afficher une hausse
constante, s'établissant cette année à 79 %, soit une
progression de plus de un point par rapport à la session de 1996 ;
depuis 1993, la hausse du taux de réussite est régulière.
Aujourd'hui, le baccalauréat professionnel enregistre les meilleurs taux
de réussite, parmi les trois grands types de baccalauréat,
notamment dans les spécialités des services, à l'instar de
ce qui peut être observé dans les séries technologiques.
L'écart de réussite entre les spécialités de
production et de services est d'ailleurs le même dans ces deux types de
baccalauréat.
ÉVOLUTION DES RÉSULTATS AU BACCALAURÉAT
PROFESSIONNEL
Nombre de candidats |
Taux de réussite |
% d'une génération |
|
1993 |
73 171 | 71,8 | 5,9 |
1994 |
82 949 | 74,1 | 7,0 |
1995 |
90 428 | 72,7 | 7,9 |
1996 |
95 660 | 77,9 | 9,4 |
1997 |
95 941 | 79,0 | 9,7 |
e) La poursuite d'études des bacheliers professionnels
Plus de la moitié des bacheliers professionnels qui poursuivent des études s'orientent en sections de techniciens supérieurs et près de 40 % se dirigent vers l'université (hors IUT) où le taux de succès est peu élevé, les acquis antérieurs de ces bacheliers les préparant mal à suivre dans de bonnes conditions les enseignements de premier cycle universitaire.
5. L'évolution des classes de 4e et de 3e technologiques
Le transfert des classes de 4e et 3e technologiques des lycées professionnels vers les collèges, amorcé dès la rentrée scolaire 1991, se poursuit, mais à un rythme plus ou moins soutenu, selon les académies.
a) Les effectifs et les établissements
A la rentrée 1996, près de 156.000
élèves étaient scolarisés dans les classes de 4e et
3e technologiques des collèges et des lycées professionnels.
Le nombre de collèges en France métropolitaine accueillant des 4e
et 3e technologiques a augmenté considérablement entre les
rentrées scolaires 1992 et 1996 ; cette augmentation concerne plus
particulièrement le secteur public. La proportion de ces collèges
est ainsi passée de 50,9 % en 1993 à 67,2 % en 1996.
Pour le secteur public elle augmente de 53,1 % à 68,3 %. Le
nombre de lycées professionnels offrant des 4e et 3e technologiques a
parallèlement diminué.
b) La répartition par académies
La répartition académique montre des
différences notables dans le rythme de progression de la part des
collèges offrant des 4e et 3e technologiques. Certaines
académies comme Nancy-Metz et Rennes ont vu augmenter fortement le
nombre de ces collèges, leur proportion passant respectivement de
12,7 % et 10,7 % en 1993 à 50 % et 22,4 % en 1996,
pour le secteur public.
D'autres académies comme Créteil et Versailles accueillent depuis
1993 un nombre considérable de collèges du secteur public
comportant des 4e et 3e technologiques. Leur proportion est passée de
79 % à 92 % dans l'académie de Créteil et de
86 % à 93,6 % dans celle de Versailles.
Le nombre de divisions accueillant des classes de 4e et 3e technologiques
diminue pour la France métropolitaine (- 122 divisions de 1994
à 1996). La diminution est continue pour le secteur public
(- 163 divisions entre 1994 et 1996) tandis que le secteur
privé voit le nombre des classes technologiques augmenter lors des deux
dernières rentrées.
c) Les incidences de la réforme pédagogique des collèges
Il convient de rappeler que la rénovation du
collège a pour objectif de favoriser la réussite de tous les
élèves par un enseignement adapté à la
diversité de leurs souhaits, de leurs aptitudes et de leurs besoins,
tout en évitant les prédéterminations précoces et
irréversibles.
Cette rénovation s'appuie sur une diversification de l'action
pédagogique et un enrichissement de la gamme des parcours de
réussite, dans le cadre d'une nouvelle organisation plus souple du
collège en trois cycles. La réforme prévoit
également un repositionnement du dispositif de collège sous forme
d'options. Seuls les lycées professionnels doivent offrir un cycle
technologique, tandis que dans les collèges, la classe de
quatrième générale propose une option facultative de
technologie et la troisième une option obligatoire.
Vingt-trois académies devaient proposer cette option à la
rentrée 1997 dans 1122 divisions, représentant 5 % des
classes de quatrième générale, ce qui induit,
corrélativement, la fermeture de 331 classes de quatrième
technologique en collège.
Pour les deux prochaines rentrées, la mise en place en fin de 5e du
nouveau dispositif, avec l'expérimentation puis la
généralisation des nouvelles quatrièmes de collège,
devrait faire diminuer fortement l'orientation vers la quatrième
technologique traditionnelle. L'arrêté du 26 décembre 1996
laisse aux principaux de collège le choix, pour la rentrée
scolaire 1997, du repositionnement du dispositif sous forme d'option
technologique au niveau quatrième mais l'impose pour la rentrée
1998. Ce mouvement devrait être compensé par un passage plus
fréquent vers la quatrième générale en
collège.
Dès 1998, la mise en place des nouveaux enseignements optionnels de
technologie en fin de 4e, dans certains collèges puis dans l'ensemble,
pourrait entraîner une augmentation du taux de passage de
quatrième générale vers la troisième technologique
de lycée professionnel. Dans le même temps, on prévoit une
baisse des passages vers la troisième générale en
collège.