II. PRINCIPALES OBSERVATIONS
A. LE PROBLEME DES REMUNERATIONS DU PERSONNEL RÉSIDENT
Le ministère des affaires étrangères, qui
a la responsabilité de la politique extérieure de la France et la
charge de contribuer à son rayonnement dans le monde, assume une mission
régalienne par excellence. Sa participation à l'effort
général de rigueur budgétaire en est d'autant plus
remarquable.
Après trois années de baisse consécutives, le budget des
affaires étrangères est à nouveau présenté
en diminution pour 1998. Certes, cette baisse modérée de 0,5%
peut être considérée comme une stabilisation. Mais la
rigueur à laquelle est soumise le budget des affaires
étrangères, aussi nécessaire soit-elle dans le difficile
contexte actuel des finances publiques, peut avoir des répercussions sur
le bon accomplissement de ses missions essentielles.
Ainsi, la politique de transformation des postes d'expatriés en postes
de résidents menées dans les services à l'étranger
rencontre ses limites. Cette politique est une source d'économies
astucieuse, puisqu'elle permet d'échanger deux postes de
résidents créés pour un poste d'expatrié
supprimé. Mais il est évident que, poussée trop loin, elle
risque d'avoir des répercussions négatives sur le bon
fonctionnement des services concernés.
Ce risque est d'autant plus grand que le personnel résident est victime
d'une sous rémunération chronique. En effet, le niveau des
traitements servis par les services diplomatiques français à
leurs personnels recrutés localement est notoirement inférieur
à celui du marché du travail pour des qualifications identiques.
Sur ce point, les ambassades françaises souffrent même de la
comparaison avec les ambassades des autre pays européens et avec les
postes d'expansion économique.
Il en résulte une démotivation insidieuse du personnel
résident, qui se traduit par un flux permanent de démissions
désorganisant la marche des services. Par ailleurs, cette situation
donne une image négative de la France auprès des populations
locales. Il serait donc éminemment souhaitable de programmer les mesures
de revalorisation nécessaires.