RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 22 - PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - ROUTES ET SECURITE ROUTIERE
Gérard MIQUEL, Sénateur
COMMISSION DES FINANCES, DU CONTROLE BUDGETAIRE ET DES COMPTES ECONOMIQUES DE LA NATION - RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 2 - 1997/1998
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
PREMIÈRE PARTIE : LES ROUTES
-
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS -
CHAPITRE II
LE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU AUTOROUTIER CONCÉDÉ- A. LES OBJECTIFS À LONG TERME : LE SCHÉMA DIRECTEUR ROUTIER NATIONAL
- B. LES PERSPECTIVES D'AVANCEMENT DU PROGRAMME AUTOROUTIER
- C. LA SITUATION FINANCIÈRE DES SOCIÉTÉS D'AUTOROUTES
-
CHAPITRE III
LE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU ROUTIER -
CHAPITRE IV
L'ENTRETIEN DU RESEAU ROUTIER -
DEUXIÈME PARTIE : LA SÉCURITE ET LA CIRCULATION ROUTIÈRES
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS -
CHAPITRE II
LA POLITIQUE MENÉE EN FAVEUR DE L'AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ ET DE LA CIRCULATION ROUTIÈRES- A. L'ACTION DE L'ÉTAT EN FAVEUR DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
- B. LE SUIVI DES PRINCIPALES RÉFORMES DE CES DERNIÈRES ANNÉES
- C. LES RÉFORMES EN PRÉPARATION
- D. L'ACTION DE L'ÉTAT EN MATIÈRE DE CIRCULATION ROUTIÈRE
-
CHAPITRE III
LE BILAN DES ACCIDENTS DE LA ROUTE -
ANNEXE
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 22
ÉQUIPEMENT, TRANSPORTS ET LOGEMENT :
II. - TRANSPORTS : ROUTES ET SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Rapporteur spécial
: M. Gérard MIQUEL
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
A. LE BUDGET DES ROUTES
Première observation
Les moyens d'engagement de
la construction du réseau routier national
sont en diminution : les crédits budgétaires diminuent
de 11,3 %, et l'ensemble des autorisations de programmes, comprenant
les dotations du fonds d'investissement des transports terrestres et des voies
navigables et du fonds d'aménagement de la région Ile-de-France,
diminuent de 4,2 %.
Le total des moyens de paiement augmente toutefois de 1,9%, à 6.321
millions de francs.
La progression des crédits des contrats de plan Etat-régions
(+ 6,1 %) ne permet pas de les rétablir à leur niveau
de 1996. Les contrats continueront de prendre du retard, car les crédits
de fonds de concours provenant des régions seront en forte diminution
(5.410 millions de francs contre 7.457 millions de francs en 1997).
Cette diminution n'est que le contrecoup du surcroît de dépenses
que les régions ont consenties par anticipation lors du gel de la
participation de l'Etat en 1997.
Deuxième observation
En revanche,
les crédits d'entretien du réseau national
sont en progression pour le cinquième exercice consécutif, ce
qui témoigne du rééquilibrage hautement souhaitable entre
le développement et l'entretien du réseau.
Pour la première fois, les actions de réhabilitation et de
renforcement des chaussées bénéficieront de
83 millions de francs de crédits en provenance du fonds
d'investissement des transports terrestres et des voies navigables, ce qui leur
permet une croissance de 37 %.
La croissance de ces crédits est excellente, mais on peut s'interroger
sur cette débudgétisation. Est-il dans la vocation du FITTVN,
fonds d'aménagement du territoire, de financer des dépenses
d'entretien routier ?
Troisième observation
Une pause est également décrétée en matière
d'investissements autoroutiers
, après l'effort exceptionnel
décidé en 1997. Toutefois, l'objectif d'une réalisation en
dix ans à partir de 1994 du schéma directeur routier national de
1992 n'a pas été explicitement abandonné.
Plusieurs liaisons inscrites au schéma directeur sont actuellement
remises en cause, essentiellement en raison de contraintes environnementales,
ou liées à la densité du tissu urbain à traverser.
Il s'agit de trois autoroutes : l'A 58, doublement nord de
l'autoroute A 8 dans le Var et les Alpes-Maritimes ; l'A 52
Gap-Sisteron et le débouché en Seine-Saint-Denis de l'autoroute
A 16. Une autre liaison, l'A 28 Rouen-Alençon est suspendue
pour des raisons financières.
La révision du schéma directeur routier national, qui
était subordonnée au schéma d'aménagement et de
développement du territoire prévu par la loi d'orientation de
1995, est maintenant également subordonnée à la
modification de cette loi, à laquelle travaille le ministère de
l'environnement et de l'aménagement du territoire.
Quelles que soient les options retenues par le nouveau schéma directeur,
la bonne fin de celui-ci, comme de l'actuel, reposera sur un recours massif aux
sociétés concessionnaires d'autoroutes. Pour conserver des tarifs
de péage acceptables, et assurer leur équilibre financier, tout
en poursuivant un programme de construction lourd, il est indispensable que
l'Etat ne crée pas de nouvelles charges (taxes, fonds de concours pour
des sections non concédées...) aux sociétés
d'autoroutes. Il est en effet paradoxal de remettre en cause des
investissements au motif de la fragilité financière des
sociétés, quand cette fragilité est directement
causée par des actes de l'Etat.
B. LE BUDGET DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Première observation
Les
crédits de la sécurité routière
connaissent une hausse modérée pour 1998 : 1,8 % en
moyens de paiement et 3,8 % en moyens d'engagement. Il ne faut cependant
pas se cacher que ce budget fait chaque année l'objet d'annulations
massives. Ainsi, les crédits de paiement réellement disponibles
en 1997 n'ont été que de 373 millions de francs pour
430 millions de francs votés ; soit 13 % de moins.
Il convient néanmoins d'ajouter à ces crédits ceux des
aménagements locaux de sécurité (visant à traiter
les zones où les accidents sont particulièrement denses) qui
relèvent de la compétence de la direction des routes et qui
s'élèveront à 183,7 millions de francs en 1998 comme
en 1997.
Deuxième observation
Deux priorités se dégagent de ce budget :
la formation
des conducteurs et l'exploitation de la route
.
Le Gouvernement réfléchit actuellement à une
réforme de la formation des conducteurs, qui passe notamment par une
modernisation de la formation et des moyens des inspecteurs du permis de
conduire, et par une sensibilisation précoce des jeunes.
La mise en service du schéma directeur d'exploitation de la route sera
la seconde priorité. Elle consiste à équiper les
réseaux de matériels destinés à
l'amélioration du confort des usagers et de la fluidité du
trafic : centres de surveillance et de gestion de la circulation, panneaux
à messages variables, postes d'appel d'urgence, caméras... Outre
les huit programmes déjà engagés dans les grandes
agglomérations (Ile-de-France, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nantes,
Marseille, Metz et Nancy), une nouvelle action doit commencer en vallée
du Rhône afin d'améliorer le trafic lors des pointes liées
aux vacances d'hiver.
Troisième observation
Bien que présentée comme "nouvelle" par le
précédent comme par l'actuel Gouvernement, la politique de
sécurité routière se poursuivra en 1998 selon les
principes et les méthodes qui ont assuré son succès depuis
vingt-cinq ans.
Les résultats de l'année 1996 ont été relativement
bons, avec une diminution de 3,9 % du nombre de tués (à
8.080). Les statistiques des accidents, des tués et des blessés
restent toutefois encore dramatiques et on assiste à un certain
tassement de l'amélioration de la sécurité
routière, qui ne progresse plus désormais que lentement. La
vitesse moyenne se maintient à un niveau excessif, et elle ne diminue
plus depuis plusieurs années : si le nombre des accidents
décroît, leur gravité a tendance à augmenter.
Le Gouvernement doit donc être encouragé à poursuivre dans
la voie tracée depuis 1972. Il s'apprête à accentuer son
action dans ce sens, et votre rapporteur s'en félicite.
PREMIÈRE PARTIE : LES ROUTES
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DES CRÉDITS
Pour 1998, les dotations prévues au titre de la section
"Routes" du budget des transports s'élèvent à
7.366 millions de francs en moyens de paiement (dépenses ordinaires
+ crédits de paiement), en légère progression de
0,4 % par rapport aux dotations de la loi de finances initiale pour 1997.
Présentée sous forme de moyens d'engagement (dépenses
ordinaires + autorisations de programme), présentation plus
conforme à la vocation d'investissement de ce budget, l'enveloppe
prévue pour 1998 est de 6.166 millions de francs, soit une
diminution de 4,9 % par rapport aux moyens d'engagement prévus par la
loi de finances initiale pour 1997.
Le tableau suivant précise la répartition des crédits
affectés aux routes entre les différents programmes d'action,
ainsi que leur évolution par rapport à la loi de finances
initiale pour 1997 (il convient de rappeler que le développement du
réseau autoroutier est pour sa part financé sur des ressources
extrabudgétaires).
Répartition des crédits affectés aux routes |
|||
(en millions de francs) |
|||
LFI
|
PLF
|
Evolution en % 1998/LFI 1997 |
|
Développement du
réseau routier
|
4129,6
|
4103,5
|
-0,6%
|
Entretien du réseau
|
3178,3
|
3313,3
|
+4,2%
|
Total des moyens de paiement
|
7337,9 |
7366,5 |
+0,4% |
Total des moyens
d'engagement
|
6481,3 |
6166,3 |
-4,9% |
A. LE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU ROUTIER
Les crédits inscrits à cet effet recouvrent deux
masses d'importance très inégale :
·
Les moyens de fonctionnement (dépenses
ordinaires) des deux services d'études techniques (Service d'Etudes
Techniques des Routes et Autoroutes -SETRA- et Centre d'Etudes des Tunnels
-CETU-) et du centre national des ponts de secours passent de
35,0 millions de francs en 1997 à 34,0 millions en 1998
(- 2,8%).
·
L'enveloppe du programme d'investissement routier
atteint, en 1998, 4.071,7 millions de francs en crédits de paiement
(-0,6 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1997) et
2.857,9 millions en autorisations de programme (-11,4 %).
Comme en 1997, une masse importante de crédits des comptes
spéciaux du Trésor viendra renforcer cet agrégat. Il
s'agit de :
- 1.752 millions de francs provenant du compte d'affectation
spéciale fonds d'investissement des transports terrestres et des voies
navigables ;
- 466 millions de francs provenant du compte d'affectation
spéciale fonds d'aménagement de la région Ile-de-France.
Le tableau suivant décrit l'évolution de la ventilation des
autorisations de programme entre les différents programmes
d'investissements routiers.
Répartition des investissements routiers (AP) |
|||
(en millions de francs) |
|||
LFI 1997 |
PLFI 1998 |
Evolution en % |
|
Contrats Etat-régions |
3.141,0 |
3.333,0 |
+6,1 % |
RN 7 + A 75 + A 20 |
1.525,0 |
1.392,0 |
-8,7 % |
Programme général et opérations diverses |
641,0 |
351,0 |
-45,2 % |
Total des
investissements routiers
|
5.307,0 70,2% |
5.076,0
|
- 4,2 % |
·
Les contrats de plan
Etat-régions (1994-1998) bénéficient en 1998 d'une
dotation globale de 3.333 millions de francs d'autorisations de programme.
Dans ces conditions, le taux d'exécution des contrats serait de
73,8% à la fin de 1998.
·
Les grands programmes de désenclavement du Massif
central : l'autoroute A 75 Clermont-Ferrand/Béziers,
l'autoroute A 20 Vierzon-Brive, ainsi que le programme
d'aménagement spécial de la RN7 Nevers-Balbigny reçoivent
en 1998 une dotation de 1.392 millions de francs d'autorisations de
programme contre 1.677 millions de francs en 1997, exclusivement
financée par le fonds d'investissement des transports terrestres et des
voies navigables.
·
L'autoroute A 86 (section nord Bobigny-Nanterre et
section ouest Pont Becquet-Pont de Rouen) bénéficiera, hors
contrat de plan, de crédits du FARIF, qui peuvent être
évalués à 170 millions de francs.
·
Enfin 181 millions de francs sont prévus
pour diverses actions, dont le programme général, et les
dessertes d'Eurodisney et Euroméditerranée.
B. L'ENTRETIEN DU RÉSEAU ROUTIER
Les crédits affectés à l'entretien du
réseau sont augmentés, soit 3.313 millions de francs en
moyens de paiement (+ 4,2 %) et 3.325 millions de francs en
moyens d'engagement (+ 4,2 % également).
Crédits d'entretien du réseau routier |
|||
(en millions de francs) |
|||
LFI 1997 |
PLF 1998 |
Evolution en % |
|
Réhabilitations et
renforcements
|
248,0
|
258,3
|
+4,2
|
Renforcement des ouvrages d'art
|
253,0
|
257,0
|
+1,6
|
Aménagements de
sécurité
|
167,2
|
183,7
|
+9,9
|
Entretien, viabilité
hivernale et moyens des parcs
|
2510,1
|
2531,3
|
+0,8
|
Total des moyens de paiement
|
3178,3 |
3313,3 |
+4,2 |
Total des moyens
d'engagement
|
3191,9 |
3324,6 |
+4,2 |
·
Les crédits destinés aux
actions de renforcement des chaussées (mise hors gel) et de
réhabilitation (notamment des autoroutes urbaines) progressent de
4,2 % en crédits de paiement et de 4,0 % en autorisations de
programme par rapport aux dotations de la loi de finances initiale pour 1997.
Ces actions bénéficieront en outre pour la première fois
de crédits du FITTVN pour 83 millions de francs.
·
Les crédits de l'entretien plus courant,
constitués pour l'essentiel des moyens de fonctionnement des directions
départementales de l'équipement, restent stables (+0,8% en CP).
·
Le renforcement des ouvrages d'art voit ses
crédits de paiement progresser de 1,6 %.
·
Les aménagements de sécurité au
niveau local progressent de 9,9 % en crédits de paiement (à
184 millions de francs).
C. LE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU AUTOROUTIER
S'agissant des autoroutes concédées, seule
figure au budget une dotation de 35 millions de francs en autorisations
de programme (+16,7%), destinée aux études de définition
des tracés.
En effet, le développement du réseau autoroutier
concédé est financé par les seules sociétés
concessionnaires, en partie sur leurs ressources propres, mais surtout par
recours à l'emprunt. Depuis la réforme du système
autoroutier intervenue en 1994, leur politique tarifaire et leur
capacité d'emprunt font l'objet de contrats de plans quinquennaux, dont
sept sont signés. Les deux contrats restant à achever concernent
les deux concessionnaires de tunnels alpins, la société du tunnel
sous le Mont-Blanc (ATMB) et celle du tunnel du Fréjus (SFTRF).
Le schéma directeur routier national approuvé par un
décret du 1er avril 1992 prévoyait l'adjonction de
940 kilomètres d'autoroutes supplémentaires par rapport au
schéma de 1988, l'objectif étant d'assurer désormais en 10
ans à partir de 1994 l'engagement de la totalité du programme
(initialement, le délai fixé était de 15 ans à
compter de 1992). Sur les 3.536 kilomètres à réaliser
initialement, 2.208 resteront à mettre en service au 1er janvier
1998.
En 1997, 211 kilomètres de liaisons nouvelles ont été
mis en chantier. 1.029 Kilomètres sont actuellement en travaux,
notamment l'A 20 entre Brive et Montauban (130 km), l'A 16
entre Amiens et Boulogne (116 km) et l'A 39 entre Dôle et
Bourg-en-Bresse (104 km). Neuf sections concédées et
vingt-deux sections non concédées devaient être mises en
service en 1997 parmi lesquelles: A85 Angers-Vivy (38km), A16 Amiens-Boulogne
(40km), A28 Blangy-Neufchatel (34 km) et A20 contournement de Chateauroux (21
km).
En 1998, 373 kilomètres devraient être mis en service, dont
l'A 39 entre Dôle et Bourg-en Bresse (104 km), l'A 16
entre Abbeville et Boulogne(76 km), l'A 20 entre Brive et Souillac
(21 km) et entre Montauban et Cahors Sud (40 km).
En 1998, les mises en chantier (début des travaux en grande masse)
devraient concerner notamment les sections suivantes : l'A 1 entre Amiens
et Saint-Quentin (63 km) et l'A 85 entre Tours et Vierzon (117 km).
CHAPITRE II
LE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU
AUTOROUTIER CONCÉDÉ
Le développement du réseau autoroutier concédé est financé par les sociétés concessionnaires d'autoroutes, essentiellement par emprunt. Le guide de référence de leur programme d'investissement est le schéma directeur routier national (SDRN), approuvé par le décret du 1er avril 1992. En 1993, le gouvernement Balladur avait affirmé vouloir achever ce schéma en dix ans à compter de 1994. Le gouvernement actuel semble, à l'initiative du ministre de l'environnement et de l'aménagement du territoire et de celui de l'économie, des finances et de l'industrie, vouloir marquer une pause. Mais il n'a pas remis en cause l'objectif d'achèvement en dix ans du SDRN.
A. LES OBJECTIFS À LONG TERME : LE SCHÉMA DIRECTEUR ROUTIER NATIONAL
Le schéma directeur de 1992 comporte 37.700
kilomètres de routes. Les liaisons à caractéristiques
autoroutières sont divisées en trois catégories :
les autoroutes de liaison (9.450 km), généralement à
péage ;
les liaisons assumant la continuité du réseau autoroutier
(LACRA, 2.580 km) ;
les grandes liaisons d'aménagement du territoire (GLAT, 4.400 km).
Au premier janvier 1997, il restait 1.479 km d'autoroutes à lancer, et
2.669 km à mettre en service.
L'état d'avancement du SDRN est retracé dans la carte
ci-après :
INSERER CARTE DE FRANCE
Le S.D.R.N. de 1992 est actuellement en révision. Le sens que prendra
cette révision est actuellement impossible à dire. Jusqu'à
l'entrée en fonction du nouveau gouvernement, la révision
était suspendue à la publication du schéma national
d'aménagement du territoire, prévu par la loi du 4 février
1995. Or, le gouvernement projette de réformer ce texte : le
débat dira s'il subsiste un schéma d'aménagement du
territoire ou non.
En tout état de cause, le SDRN de 1992 reste le document de
référence de la politique de développement routier en
France jusqu'à la réalisation d'un nouveau schéma.
Comme on peut le voir dans le tableau suivant, l'ancienneté de
l'inscription au schéma directeur n'est pas une garantie
d'antériorité dans les mises en chantier. Nombre de liaisons
inscrites au schéma directeur de 1988 attendent toujours leur mise en
chantier. D'autres liaisons, inscrites plus tardivement au SDRN, ont
bénéficié d'une "accélération de l'histoire".
TABLEAU DES MISES EN CHANTIER DE 1992 A 1997
|
|
|
Longueur en km |
Dates d'inscription aux SDRN |
1992 |
||||
A5 |
raccordements à la Francilienne |
20 |
||
A14 |
Orgeval - La Défense |
16 |
||
A16 |
L'Isle Adam - Amiens |
105 |
14/02/86 |
|
A19 |
bretelle de Sens |
10 |
18/03/88 |
|
A29 |
Le Havre - Yvetot |
56 |
18/03/88 |
|
A83 |
Montaigu - Sainte Hermine |
53 |
18/03/88 |
|
A64 |
Toulouse-Muret |
15 |
||
A64 |
bretelle de Peyrehorade |
7 |
||
TOTAL |
282 |
|||
1993 |
||||
A40 |
Doublement du tunnel de Chamoise et du viaduc de Nantua |
|||
A54 |
Saint-Martin de Crau-Salon |
25 |
18/03/88 |
|
A64 |
Pinas-Martres |
55 |
18/08/88 |
|
bretelles de Tancarville |
14 |
18/03/88 |
||
A85 |
Angers-Langeais |
76 |
01/04/92 |
|
TOTAL |
170 |
TABLEAU DES MISES EN CHANTIER DE 1992 A 1997
|
|
|
Longueur en km |
Dates d'inscription aux SDRN |
1994 |
||||
A16 |
Amiens-Boulogne |
116 |
18/03/88 |
|
A39 |
Poligny-Bourg |
69 |
14/02/86 |
|
A43 |
Aiton-Ste-Marie de Cuines |
31 |
01/04/92 |
|
A83 |
Sainte-Hermine-Oulmes |
39 |
18/03/88 |
|
A51 |
Grenoble-Vif |
15 |
18/03/88 |
|
A719 |
antenne de Gannat |
9 |
18/03/88 |
|
A837 |
Saintes-Rochefort |
37 |
18/03/88 |
|
TOTAL |
316 |
|||
1995 |
||||
A13 |
bretelle de Louviers |
7 |
||
A19 |
Sens-Courtenay |
25 |
18/03/88 |
|
A20 |
Montauban-Cahors Sud |
40 |
18/03/88 |
|
A20 |
Brive-Souillac |
21 |
18/03/88 |
|
A39 |
Choisey-Poligny |
35 |
14/02/86 |
|
A43 |
Sainte-Marie de Cuines-St Michel |
20 |
01/04/92 |
|
A68 |
bretellle de Verfeil |
9 |
||
A77 |
Dordives-Montargis |
27 |
18/03/88 |
|
A77 |
Montargis-Cosne sur Loire |
66 |
01/04/92 |
|
A404 |
antenne d'Oyonnax |
13 |
||
TOTAL |
263 |
|||
1996 |
||||
A28 |
Alençon-Le Mans-Tours |
134 |
18/03/88 |
|
A29 |
Yvetot-Neufchâtel |
30 |
18/03/88 |
|
A43 |
Saint-Michel-Le Freney |
14 |
18/03/88 |
|
A51 |
Sisteron-La Saulce |
30 |
18/03/88 |
|
A66 |
Toulouse-Pamiers |
40 |
01/04/92 |
|
A131 |
Pont de Normandie - A13 |
16 |
01/04/92 |
|
A710 |
antenne de Lussat |
7 |
||
TOTAL |
271 |
|||
1997 |
||||
A20 |
Cahors Sud- Cahors Nord |
23 |
18/03/88 |
|
A20 |
Souillac - Cahors Nord |
46 |
18/03/88 |
|
A29 |
bretelle de Dieppe |
12 |
01/04/92 |
|
A41 |
Saint-Julien-Annecy |
17 |
18/03/88 |
|
A86 |
section ouest |
14 |
||
A89 |
Arveyres-Coutras |
25 |
01/04/92 |
|
A89 |
Coutras-Montpon Est |
34 |
01/04/92 |
|
A89 |
Ussel Ouest-Laqueillle |
40 |
18/03/88 |
|
TOTAL |
211 |
B. LES PERSPECTIVES D'AVANCEMENT DU PROGRAMME AUTOROUTIER
1. Les mises en services d'autoroutes concédées nouvelles
Neuf tronçons auront été mise en service
en 1997. Cinq au premier semestre :
A719 |
antenne de Gannat |
9 km |
A85 |
Angers-Vivy |
38 km |
A85 |
Fontenay le Comte-Oulmes |
21 km |
A837 |
Saintes-Rochefort |
37 km |
A43 |
Aiton-Epierre-Sainte Marie |
30 km |
Au deuxième semestre, 4 tronçons viennent
d'être, ou seront, prochainement, mis en service :
A710 |
bretelle de Lussat |
7 km |
A19 |
Sens-Courtenay |
25 km |
A16 |
Amiens-Abbeville |
40 km |
A404 |
antenne d'Oyonnax |
13 km |
En 1998, il est prévu de mettre en service les sections
suivantes :
A39 |
Dôle-Bourg en Bresse |
104 km |
A29 |
Yvetot-Neufchâtel |
42 km |
A29 |
Pont de Normandie-A13 |
20 km |
A20 |
Brive-Souillac |
21 km |
et Montauban-Cahors sud |
20 km |
|
A85 |
Vivy-Bourgueil |
20 km |
A16 |
Abbeville-Boulogne |
76 km |
A51 |
Sisteron-La Saulce |
30 km |
A43 |
Ste-marie de Cuines - St-Michel de Maurienne |
20 KM |
2. La poursuite des travaux sur les liaisons déjà engagées
Au 30 avril 1997, 1.146 kilomètres d'autoroutes
étaient en travaux sur 22 sections :
A16 |
Amiens-Boulogne |
116 km |
A29 |
Yvetot-Neufchâtel et bretelle de Dieppe |
44 km |
A29 |
Pont de Normandie - A13 |
20 km |
A39 |
Dôle-Bourg en Bresse |
104 km |
A404 |
Bretelle d'Oyonnax |
13 km |
A43 |
Sainte-Marie - Le Freney |
34 km |
A51 |
Grenoble-Col du Fau |
26 km |
et Sisteron-La Saulce |
30 km |
|
A77 |
Dordives-Cosne |
93 km |
A85 |
Vivy-Bourgueil |
20 km |
A19 |
Sens-Courtenay |
25 km |
A719 |
antenne de Gannat |
9 km |
A20 |
Brive-Montauban |
130 km |
A710 |
bretelle de Lussat |
7 km |
A28 |
Le Mans-Tours |
84 km |
A29 |
RN 28 (Neufchâtel)-Amiens-St-Quentin |
118 km |
A41 |
St-Julien - Annecy |
17 km |
A16 |
pénétrante Ouest d'amiens |
2 km |
A151 |
bretelle de Dieppe |
2 km |
A66 |
Toulouse-Pamiers |
37 km |
A89 |
Bordeaux-Clermont Ferrand (1ère phase) |
75 km |
A86 |
section ouest |
|
A28 |
Maresche-Le Mans |
23 km |
C. LA SITUATION FINANCIÈRE DES SOCIÉTÉS D'AUTOROUTES
Votre rapporteur rappelle que l'organisation du système
autoroutier concédé a été réformée en
1994, de manière à accroître l'autonomie de gestion des
sociétés d'autoroutes.
Trois principes avaient présidé à cette réforme :
·
une recapitalisation des sociétés
d'autoroutes par Autoroutes de France, qui est aujourd'hui l'actionnaire
principal des sociétés d'économie mixte concessionnaires
d'autoroutes ;
·
une réorganisation en trois pôles
géographiques, avec trois groupes mères-filiales (SAPRR-AREA,
ASF-ESCOTA, SANEF-SAPN) ;
·
la mise en place de contrats de plan quinquennaux avec
l'Etat, qui permettent une programmation à moyen terme des
investissements et laissent davantage de liberté tarifaire aux
sociétés pour équilibrer leurs comptes.
1. Les résultats obtenus en 1995 et 1996
a) Les recettes d'exploitation
Les recettes de péages perçues par les sociétés concessionnaires en 1995 et 1996 ont été les suivantes (en millions de francs) :
Les recettes de péages ont progressé de 6,1 %
entre 1995 et 1996 en raison de deux facteurs :
la hausse moyenne des tarifs de péage de l'ensemble du secteur
autoroutier intervenue le 1
er
février 1996 a
été de 3,1 % ;
en revanche, le trafic payant à réseau constant a
stagné en 1996. Aucun effet volume n'est donc intervenu dans la hausse
des recettes des sociétés si ce n'est du fait de l'accroissement
de la taille du réseau.
Les recettes d'exploitation ont permis de couvrir les charges d'exploitation et
de dégager un solde d'exploitation consolidé de
6.251 millions de francs (hors cofiroute) avant remboursement d'emprunts
(5.217 millions de francs).
Le chiffre d'affaires global des sociétés comprend une part
minoritaire de produits divers . Il s'établit à 26.287 millions
de francs (Cofiroute compris).
Le solde disponible après remboursement d'emprunts s'établit
à 1.034 millions de francs (hors Cofiroute).
Ce solde positif est essentiellement dû aux résultats d'ASF. Il est en nette régression sur 1995 (1.693 millions de francs) et 1994 (2.219 millions de francs).
b) L'endettement des sociétés concessionnaires
L'endettement total (qui tient compte des intérêts courus) des sociétés concessionnaires d'autoroutes s'élevait au 31 décembre 1996 à 129.615 millions de francs se répartissant comme suit :
Le ratio dette/chiffre d'affaires passe de 4,90 à 4,99.
Comme lors de l'exercice précédent, votre rapporteur ne peut
que mettre en garde contre une augmentation trop forte de ce ratio, qui
pourrait à terme mettre l'ensemble du système autoroutier en
difficulté.
Le niveau d'endettement est déjà
très substantiel.
A cet égard, le poids de la taxe d'aménagement du territoire
(TAT)
1(
*
)
servant à financer le fonds
d'investissement des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN),
paraît non négligeable. Son produit sera de 2.184 millions de
francs en 1997 comme en 1996, contre 2.210 millions de francs escomptés.
Cette moins value de recettes est le reflet de la stagnation du trafic.
Le produit escompté pour 1998 est de 2.210 millions de
francs.
Pour 1997, les résultats suivants sont attendus pour l'ensemble du
secteur (hors COFIROUTE) :
Recettes d'exploitation (y compris produits divers) 24.380 MF
Solde après remboursement d'emprunt 555 MF
Emprunts totaux (réalisés en 1997) 18.242 MF
dont 774 MF
d'emprunts de refinancement
c) Les objectifs financiers des contrats de plan
Les contrats de plan assignent à chaque
société d'économie mixte des objectifs financiers et le
suivi de ratios de gestion tels que l'évolution des charges
différées, l'endettement, la part des frais financiers dans le
chiffre d'affaires et celle de l'excédent brut d'exploitation dans le
chiffre d'affaires.
Les tableaux suivants donnent pour les trois groupes du secteur public, les
objectifs et ratios prévus dans les contrats de plan et la situation au
31.12.1996.
Il convient toutefois de souligner que les contrats de plan ne prenaient pas
en compte l'impact de la taxe d'aménagement du territoire
,
instituée postérieurement, sur la situation financière des
sociétés. La comparaison des réalisations avec les
objectifs initiaux est donc biaisée et son interprétation doit
tenir compte de ces éléments intervenus après la signature
des contrats.
2. L'évolution du trafic sur le réseau autoroutier concédé
L'appréciation qui peut être portée sur la situation financière des sociétés concessionnaires d'autoroutes est étroitement dépendante de la situation et des perspectives du trafic. Or, celui-ci était, en 1996, orienté de façon très inquiétante : il a stagné cette année-là , sa progression se tassant depuis 1991.
Traditionnellement, la progression du trafic sur autoroutes concédées était nettement supérieure à la croissance du PIB, ce qui permettait sans risque de recourir massivement à la concession. Ceci est nettement moins vrai depuis quelques années.
On manque encore de recul pour savoir si cette tendance est
ou
non durable. Elle incite cependant à la prudence. Il paraît en
effet probable que la croissance du trafic sur autoroutes
concédées n'excédera plus de façon importante la
croissance d'ensemble du trafic sur le réseau national, ni la croissance
économique.
L'année 1997 paraît mieux orientée
, avec une
progression de 3,6 % sur les six premiers mois de l'année. Cette
progression est moins élevée pour les véhicules
légers (+ 3,4 %) que pour les poids lourds
(+ 4,6 %). La confirmation de cette tendance dans les années
à venir lèverait une partie des inquiétudes que l'on peut
formuler sur notre système concédé.
Dans ses études relatives à la révision du SDRN, la
direction des routes table sur une progression générale du trafic
de 4 % linéaire par an (base 100 en 1992) jusqu'en 2015, sur
l'ensemble du réseau national.
3. La politique tarifaire des sociétés concessionnaires d'autoroutes
·
L'évolution moyenne des
tarifs des péages
de 1982 à 1997 (+ 63 %) est
restée légèrement inférieure à l'inflation
constatée sur la même période (+ 67 %), les
tarifs diminuant d'environ 4 % en francs constants.
En 1996, la hausse moyenne des péages tous véhicules confondus
est de 3,10 %, soit 2,76 % pour les véhicules légers et
3,94 % pour les poids lourds.
Pour 1997, l'augmentation moyenne des tarifs de péage pour l'ensemble
des sociétés d'autoroutes est de 3 % pour les
véhicules légers et 4,1 % pour les poids lourds. La hausse
moyenne des péages tous véhicules confondus est de 3,3 %.
·
Les expériences de modulation des tarifs
en fonction du trafic, généralement efficaces sur ce dernier,
ne sont pas toutes probantes quant aux résultats financiers des
sociétés.
Ainsi, du 24 mars au 25 novembre 1996, Cofiroute a appliqué
une modulation tarifaire le dimanche, pour les retours de week-ends aux abords
de Paris. Elle concernait toutes les classes de véhicules et
s'appliquait du dimanche 9 heures au lundi 3 heures, avec quatre
tarifs différents sur 24 heures. Les tarifs s'échelonnaient
de - 35 % à + 25 %.
Malgré quelques difficultés de démarrage, liées
notamment à une certaine complexité de l'opération et
à un déficit d'information, 8 à 12 % du trafic s'est
déporté de la période rouge et les conditions de
circulation ont été nettement améliorées avec une
réduction des bouchons de plus de la moitié tant sur le
réseau Cofiroute que sur les infrastructures en aval.
Toutefois, l'opération n'a pas été reconduite en 1997, car
elle occasionnait d'importantes pertes de recettes à Cofiroute.
·
Les contrats de plan prévoient par ailleurs
une évolution différenciée des tarifs entre
véhicules légers et poids lourds
. Les poids lourds
représentent environ 19 % de l'ensemble du trafic sur les
autoroutes, pour environ 30 % des recettes du secteur. En principe pour un
même trajet, les tarifs qui leur sont appliqués doivent en effet
être 2,1 fois plus importants en moyenne que ceux des
véhicules légers. En réalité, compte tenu des
réductions liées aux abonnements, le rapport est de l'ordre de
1,8.
Ce rapport ne reflète qu'imparfaitement la répartition des
charges de construction, d'entretien et d'exploitation entre ces deux
catégories de véhicules.
Aussi, la politique tarifaire mise en oeuvre dans les contrats de plan
1995-1999 passés entre l'Etat et les sociétés
concessionnaires prévoit-elle de revaloriser progressivement les tarifs
des poids lourds en les augmentant dans des proportions un peu plus importantes
que les tarifs applicables aux véhicules légers.
Afin de réduire l'incidence économique d'une telle
réévaluation sur les entreprises de transport routier, ces
augmentations se font très progressivement et ne peuvent excéder,
par société et par an, de plus de un point de pourcentage la
hausse des tarifs des véhicules légers.
4. L'évolution des emprunts émis pour le financement des autoroutes
Les emprunts destinés à procurer aux
sociétés d'économie mixte concessionnaires les ressources
nécessaires au financement de la construction ou de l'aménagement
des autoroutes à péage sont émis par la Caisse nationale
des autoroutes (CNA), établissement public à caractère
administratif doté de l'autonomie financière, créé
par un décret du 20 juin 1963 et géré par la Caisse
des dépôts et consignations. Cofiroute émet elle-même
ses emprunts. Pour 1997, le montant autorisé s'élève
à 18.067 millions de francs. Il devrait atteindre
16.665 millions de francs en 1998 (dont 861 millions de francs de
refinancement).
La CNA a profité en 1997 d'un niveau de taux d'intérêt
favorable, obtenant un taux moyen de 5,85 %.
(en millions de francs)
Années |
Montant des émissions autorisées |
1988 |
7.120 |
1989 |
8.596 |
1990 |
9.040 |
1991 |
10.047 |
1992 |
11.335 |
1993 |
10.743 |
1994 |
17.419 |
1995 |
17.345 |
1996 |
18.094 |
1997 |
18.067 |
1998 |
16.665 |
A la fin de 1996, l'encours de dette de la CNA
s'élevait à 114,8 milliards de francs.
A l'exception de la SFTRF, toutes les sociétés sont
entièrement désendettées vis-à-vis de l'Etat. Au
30 juin 1997, la SFTRF reste endettée vis-à-vis d'Autoroutes
de France à hauteur de 647,1 millions de francs. ADF est
lui-même endetté vis-à-vis de l'Etat à hauteur de
642,5 millions de francs, cette dette correspondant à celle de la
SFTRF.
CHAPITRE III
LE DÉVELOPPEMENT DU
RÉSEAU ROUTIER
Le tableau suivant décrit l'évolution des
autorisations de programme entre les différents programmes
d'investissement routier.
Les fonds de concours (essentiellement des régions) sont
désormais majoritaires dans ces crédits ; ceux de l'Etat
proviennent pour l'essentiel du FITTVN.
Répartition des investissements routiers (AP) |
|||
(en millions de francs) |
|||
LFI 1997 |
PLFI 1998 |
Evolution en % |
|
Contrats Etat-régions |
3.141,0 |
3.333,0 |
+6,1 % |
RN 7 + A 75 + A 20 |
1.525,0 |
1.392,0 |
-8,7 % |
Programme général et opérations diverses |
641,0 |
351,0 |
-45,2 % |
Total des investissements
routiers
|
5.307,0 70,2% |
5.076,0
|
- 4,2 % |
Fonds de concours au chapitre 53-43 |
7.395,6 |
5.340,0 |
-27,8% |
A. LES CONTRATS DE PLAN ETATS-RÉGIONS 1994-1998
Le gel de la participation de l'Etat aux contrats de plan en 1997 a entraîné un effort sans précédent des régions, puisque les fonds de concours escomptés étaient de 5,8 milliards de francs et que la prévision associée au projet de loi de finances fait état de 7,4 milliards de francs. Les collectivités locales auront ainsi compensé ce gel à hauteur de 1,6 milliard de francs.
Compte tenu de l'effort réalisé par les
régions en 1997, le taux d'exécution des contrats pourrait
s'établir à 14,12 %, ce qui permettrait d'atteindre le taux
cumulé de 60 % environ à la fin de cette année.
Les dotations associées au présent projet de budget permettraient
d'atteindre le taux de 73,8 % fin 1998, au lieu des 100 %
théoriques, puisque l'année 1998 devait voir en principe
l'achèvement des contrats.
Au total, l'ensemble des volets routiers de ces contrats
représente, sur le budget de la direction des routes 26,9 milliards de
francs (valeur 1994) compte-tenu des suppléments liés à la
signature du nouveau contrat triennal de Strasbourg sur la période
1997-1999.
A ces actions sur le réseau national s'ajoute la signature d'un contrat
propre au Bassin Parisien, engageant pour 409 millions de francs l'Etat, la
région Ile de France et les sept régions
périphériques (Basse-Normandie, Haute-Normandie, Picardie,
Champagne-Ardenne, Bourgogne, Centre, Pays de la Loire) et visant à
favoriser dans le domaine routier l'aménagement des grandes voies
d'évitement de l'Ile de France. Ce contrat interrégional est
géré directement par la mission Bassin Parisien.
Ces contrats sont par ailleurs complétés, pour le volet routier,
par des programmes dits d'accélération décidés
postérieurement au comité interministériel
d'aménagement du territoire de Mende (1993), portant sur la même
période et dont certains sont cofinancés.
Ces programmes complémentaires portent essentiellement sur les quatre
itinéraires interrégionaux que sont :
- l'autoroute A84 entre Caen et Rennes (route des Estuaires),
- la Route Centre Europe Atlantique entre La Rochelle et l'autoroute A6 en
Saône et Loire via Angoulême, Limoges et Montluçon,
- la RN88 entre Toulouse et Lyon,
- les accès aux percées alpines par les RN202 et 204.
Ces programmes ont pris un retard certain à la suite du gel des contrats
de plan en 1997.
B. L'AVANCEMENT DES TROIS GRANDS PROGRAMMES DE DÉSENCLAVEMENT DU MASSIF CENTRAL
Trois grands programmes autoroutiers hors contrat de plan, essentiellement financés par l'Etat, doivent servir à créer de grandes transversales Nord-Sud traversant le Massif central : l'A75, Clermont Ferrand-Béziers, l'A20, Vierzon-Brive (axe Paris-Toulouse) et l'A77 Cosne-Balbigny.
1. L'A75 Clermont-Ferrand/Béziers
Sur les 341 km que compte l'itinéraire,
239 km sont aujourd'hui en service aux normes autoroutières ;
163 km sont offerts en continu aux usagers de Clermont-Ferrand au
Monastier en Lozère.
La majeure partie de l'autoroute A75 sera mise en service pour 1998 à
l'exception des dernières sections de l'Hérault et du
contournement de Millau (viaduc sur le Tarn) qui ne seront entièrement
livrés à la circulation qu'en 2002 compte tenu, en particulier,
des délais de réalisation de l'ouvrage exceptionnel de
franchissement du Tarn.
Le coût des opérations s'est élevé à
4,99 milliards de francs (100 % Etat) entre 1990 et 1996. En 1995,
225 millions de francs provenant du FITTVN ont participé au
financement de l'A75 et 481 millions de francs en 1996. Sur les
682 millions de francs programmés en 1997, 647 millions de
francs proviennent du FITTVN.
Au stade actuel de la programmation, les dotations 1998 ne sont pas connues.
2. L'A20 Vierzon-Brive la Gaillarde
Sur près de 290 km que compte l'itinéraire,
205 km sont aujourd'hui en service à 2 x 2 voies dont 178 km
aux normes autoroutières. Sont aujourd'hui offerts en continu aux
usagers 52 km de Vierzon à Châteauroux nord (soit 260 km
d'un seul tenant depuis Paris) et 111 km de la Croisière à
Uzerche (dont 15 km à mettre aux normes autoroutières au sud
de Limoges).
L'ensemble de l'itinéraire Vierzon-Brive sud devrait être en
service à 2 x 2 voies fin 1998 et aux normes autoroutières dans
le courant de 1999.
Le coût des opérations s'est élevé à
5,23 milliards de francs (100 % Etat) entre 1990 et 1996. En
1995, 454,6 millions de francs provenant du FITTVN ont participé au
financement de l'A20 et 455 millions de francs en 1996. Sur les
497 millions de francs programmés en 1997, 410 millions de
francs proviennent du FITTVN.
Au stade actuel de la programmation, les dotations 1998 ne sont pas connues.
Contrairement à l'A75, entièrement financée par l'Etat
(à l'exception du viaduc de Millau qui sera vraisemblablement
concédé), l'autoroute A20 sera partiellement payante.
En effet, compte tenu du faible linéaire déjà
aménagé à 2 x 2 voies d'une part et, des
difficultés d'aménagement sur place de la route existante d'autre
part, la section comprise entre Brive et Montauban a été
concédée à la société des Autoroutes du Sud
de la France (ASF).
Actuellement en travaux au Sud de Brive et au Sud de Cahors, les tarifs de
péage ne sont pas encore déterminés pour cette liaison
autoroutière.
Votre rapporteur continue de s'interroger sur cette méthode,
contraire au principe de péréquation entre itinéraires,
qui devrait présider désormais au financement du réseau
routier.
Ainsi, la section Brive-Montauban est concédée en raison de son
coût élevé. Or ASF est par ailleurs un contributeur au
FITTVN via la taxe kilométrique d'aménagement du territoire. ASF
contribue donc au financement des sections gratuites de l'A20, et devra
partiellement répercuter ce coût sur le péage de la section
payante. Ceci est incohérent et incompréhensible pour les
usagers. Il aurait été préférable d'instituer
partout un péage modique.
3. La liaison RN7-RN82 : Cosne-sur-Loire/Balbigny (A77)
En continuité de l'autoroute A77
concédée, la RN7 et la RN82 relient Cosne-sur-Loire et Balbigny
(A89) sur une longueur de 245 km. Cet itinéraire est classé
en liaison assurant la continuité du réseau autoroutier
jusqu'à Nevers puis grande liaison d'aménagement du territoire
au-delà.
L'avancement des opérations est le suivant :
- section Cosne - Nevers - Magny-Cours : aménagement
progressif jusqu'en l'an 2002, le contournement de Nevers étant mis en
service au printemps 1998 ;
- section Moulins nord - RN 1079 : aménagement progressif
jusqu'en l'an 2000, sachant que la déviation de Moulins est en service
depuis juin 1996 ;
- section RN 1079 - Roanne : aménagements progressifs et
ponctuels à deux voies jusqu'en l'an 2000 ;
- déviation nord de Roanne : en travaux, mise en service
prévue en 1997 ;
- déviation sud de Roanne : en service ;
- section l'Hôpital-sur-Rhins - Neulise : aménagement
progressif jusqu'en l'an 2002.
Dans le cadre du contrat de plan, le coût des opérations s'est
élevé à 568 millions de francs entre 1990 et 1996.
Par ailleurs, en 1989, l'Etat a décidé de mettre en place un
programme spécifique financé à 100 % par l'Etat.
De 1990 à 1996, des opérations ont été
financées pour un montant de 1,22 milliard de francs. En 1995,
18 millions de francs provenant du FITTVN ont participé au
financement de programme spécifique et 183 millions de francs en
1996. Sur les 165 millions de francs programmés en 1997,
131 millions de francs proviennent du FITTVN.
Au stade actuel de la programmation, les dotations 1998 ne sont pas connues.
CHAPITRE IV
L'ENTRETIEN DU RESEAU ROUTIER
Depuis l'exercice 1994, l'évolution des crédits
affectés à l'entretien du réseau routier national se
caractérise par une meilleure prise en considération des besoins.
Cette tendance est confirmée et amplifiée en 1998. Toutefois,
l'accroissement du trafic et de la taille du réseau accroissent
également les besoins.
Crédits d'entretien du réseau routier |
|||
(en millions de francs) |
|||
LFI 1997 |
PLF 1998 |
Evolution en % |
|
Réhabilitations et
renforcements
|
248,0
|
258,3
|
+4,2
|
Renforcement des ouvrages d'art
|
253,0
|
257,0
|
+1,6
|
Aménagements de
sécurité
|
167,2
|
183,7
|
+9,9
|
Entretien, viabilité
hivernale et moyens des parcs
|
2510,1
|
2531,3
|
+0,8
|
Total des moyens de paiement
|
3178,3 |
3313,3 |
+4,2 |
Total des moyens
d'engagement
|
3191,9 |
3324,6 |
+4,2 |
A. L'ÉTAT DU RÉSEAU
L'état du réseau est très différent selon qu'il s'agit des autoroutes concédées ou des autoroutes non concédées.
1. Le réseau concédé
Le réseau autoroutier concédé
représente 6.493 km au 01/01/97, se répartissant en 5.060 km
à 2x2 voies et 1.433 km à 2x3 voies et 2x4 voies.
Ce réseau se situe dans un très bon état d'entretien, eu
égard au niveau de service pratiqué et aux moyens
consacrés annuellement aux grosses réparations (1,5 milliards de
francs par an), dont l'objet est la conservation et le maintien du patrimoine
en bon état.
Près de 3 milliards de francs sont par ailleurs consacrés
annuellement à l'aménagement du réseau existant en terme
d'accroissement de capacité ou d'amélioration du niveau de
service. Ces aménagements résultent pour la plupart
d'études synoptiques dont le but est de cerner à un horizon de
cinq ans les besoins à satisfaire, sur une section d'autoroute de
longueur significative, dans un domaine particulier : élargissements,
création de nouveaux échangeurs, extension des aires annexes, des
barrières de péage, rattrapages environnementaux...
Ensemble des sociétés (en MF courants) |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Moyenne |
Grosses réparations |
1.259 |
1.376 |
1.563 |
1.723 |
1.735 |
1.531 |
ratio au km |
0,259 |
0,275 |
0,291 |
0,313 |
0,303 |
0,288 |
Investissements complémentaires |
2.779 |
2.670 |
2.443 |
2.609 |
2.867 |
2.674 |
ratio au km |
0,571 |
0,534 |
0,455 |
0,474 |
0,501 |
0,507 |
Les fonds investis dans les grosses réparations sont
consacrés à 52 % aux chaussées et à 16 % aux
ouvrages d'art. Le coût d'entretien des barres de péages n'entre
que pour 3 % dans ce total.
Les investissements complémentaires concernent les élargissements
à 29 %, les systèmes d'exploitation à 14 % et les barres
de péage à 11 %.
2. Le réseau non concédé
Le réseau non concédé n'est pas en aussi
bon état.
Ce réseau fait l'objet d'un suivi par des opérations IQRN (Image
Qualité du Réseau national) pour les chaussées et IQOA
(Images Qualité des Ouvrages d'Art) lancées avec le concours du
réseau technique (SETRA et LCPC).
En ce qui concerne les chaussées, les campagnes de mesures
menées depuis 1992 ont permis de montrer que si la majeure partie du
réseau est dans un état satisfaisant,
13 % des voies
nécessitent des interventions lourdes
, du fait soit qu'elles n'ont
pu bénéficier d'un niveau d'entretien préventif suffisant,
soit qu'elles n'ont pas encore été renforcées, soit
qu'elles supportent désormais un trafic lourd dépassant largement
les prévisions.
Les grands travaux à entreprendre concernent prioritairement la
réhabilitation du réseau autoroutier non concédé
principalement en zone urbaine, où certaines chaussées en
béton atteignent la limite de leur durée de vie comme par exemple
des autoroutes A6 ou A1 en Ile de France, et du réseau qui n'a pas
encore été renforcé et dont la structure est insuffisante
au regard du trafic supporté. Pour ce dernier, le rythme actuel de
renforcement ne permet pas d'envisager son achèvement à court
terme.
Dans le domaine des ouvrages d'art, les premiers résultats de
l'opération IQOA montrent que la structure de 76 % d'entre eux est en
bon état apparent, étant toutefois précisé que :
- 10 % devront faire l'objet d'un simple entretien courant,
- 66 % nécessiteront un entretien spécialisé des
équipements dont 37 % d'une manière urgente soit au titre de
la sécurité de l'usager, soit pour prévenir un
développement rapide de désordres de la structure.
Mais surtout, ces résultats montrent que la structure de 21 % d'entre
eux est atteinte dont 6 % de manière grave et nécessite des
travaux de réparation urgents liés à l'insuffisance de
capacité portante de l'ouvrage.
Il est donc urgent de mettre en place un programme spécifique visant la
remise en état de cette catégorie d'ouvrages.
L'estimation globale des moyens financiers à consacrer à ce
programme spécifique prenant en compte les chaussées et les
ouvrages d'art est de 14 milliards de francs, pour un patrimoine dont la valeur
à neuf est estimée à plus de 700 milliards de francs.
En 1998, les moyens demandés à ces deux titres sont donc
respectivement en évolution de 37,2 % pour le programme de
réhabilitation des chaussées et de 6,1 % pour le renforcement des
ouvrages d'art par rapport à ceux de 1997, compte tenu de l'importance
des programmes à réaliser.
Etat des ouvrages d'art (% des surfaces)
nécessitant :
un entretien courant 10 %
un entretien spécialisé 29 %
un entretien spécialisé urgent 28 %
un entretien spécialisé urgent pour garantir la
sécurité 9 %
une reprise de la structure 15 %
des travaux de réparation urgents de la structure 6 %
Par ailleurs, l'augmentation de la taille du réseau entraîne
des besoins croissants.
En effet, les conséquences des réalisations du SDRN sont, outre
l'accroissement des linéaires à entretenir et surtout des
surfaces, (+ 15 % depuis 1998) une progression sensible, en réponse
à la demande de nos concitoyens, de la densité et de la
complexité des équipements génératrices de
coûts supplémentaires d'entretien : développement des
tunnels, des aires de repos, de l'éclairage, assainissement des
chaussées pour protéger les nappes phréatiques, des
équipements antibruit, de la signalisation...
Pour les programmes A75, A20 et RN7 il n'y a pas de dotation spécifique
s'y rattachant. En effet, la politique de l'entretien routier mise en oeuvre en
1992 est basée sur une hiérarchisation du réseau routier
national en cinq catégories, et chaque département reçoit
annuellement une dotation globalisée qui est directement calculée
sur le patrimoine de ce département en fonction du linéaire et
des surfaces dans chacune des catégories de voies.
Néanmoins,
l'incidence de la réalisation complète de ces programmes peut
globalement être évaluée à une augmentation variant
de 20 à 30 % des coûts d'entretien actuellement consacrés
pour ces différents réseaux.
En l'absence de péage sur ces sections gérées par l'Etat,
le trafic sera plus lourd que sur le réseau concédé : les
coûts d'entretien seront donc plus élevés tout en
étant dépourvus de source de financement, l'Etat ayant de
beaucoup plus grandes difficultés que les sociétés
concessionnaires à assumer sa mission d'entretien.
La
débudgétisation partielle des travaux d'entretien provient de
cette difficulté
: de même que l'Etat finance la construction
des autoroutes gratuites par une taxe sur les concessionnaires des autoroutes
payantes ; il devra financer par la même taxe l'entretien de ces
mêmes autoroutes.
Votre rapporteur relève ainsi une autre difficulté
générée par la coexistence d'autoroutes payantes et
d'autoroutes gratuites.
B. L'EFFORT RÉALISÉ
L'effort réalisé en 1998 en faveur de
l'entretien et des réhabilitations sera le plus élevé
depuis 1991.
En 1998, la proposition de la dotation d'entretien s'élève
à 2.535 millions de francs y compris les dotations
chaussées, dépendances, viabilité hivernale et tunnels,
ainsi que les moyens des parcs.
En ce qui concerne les opérations lourdes de réhabilitation du
réseau, les moyens disponibles se sont élevés à 250
millions de francs en 1997 (reconduction par rapport à 1996) permettant :
la poursuite des opérations de renforcement de certains axes sur
environ 80 km (sur les 2.400 restant),
la réfection de chaussées dans une trentaine de
traversées d'agglomération avec réalisations conjointes,
en association avec les collectivités locales, de travaux visant
à améliorer la sécurité et l'environnement urbain,
la remise à niveau de chaussées, essentiellement sur voies
rapides urbaines, autoroutes et grandes liaisons d'aménagement du
territoire, sur une cinquante de kilomètres.
Pour 1998, en ce qui concerne les chaussées, il est prévu de
doter le programme de réhabilitation et renforcements de 343 millions de
francs en moyens d'engagement (soit une augmentation significative de 37,2 %
par rapport à 1996).
Dans le domaine des ouvrages d'art, les 247 millions de francs alloués
en 1997 ont permis la réparation lourde d'une centaine d'ouvrages
répartis sur l'ensemble du territoire et le démarrage ou la
continuation de très lourdes opérations de rénovation sur
certains grands ouvrages : tunnel de Saint-Cloud dans le département des
Hauts de Seine, pont de Pierre Bénite dans le département du
Rhône, pont de Pierre à Bordeaux, tunnel du Rond Point à
Saint-Etienne.
L'objectif pour les années à venir dans ce domaine consistera
à faire progresser régulièrement les moyens : 235,2
millions de francs en 1995, 247 millions de francs en 1996 et en 1997, 262
millions de francs pour 1998 afin de tendre vers les niveaux recommandés
par l'OCDE au regard de la valeur du patrimoine et de prendre en compte les
premiers résultats de l'opération Image Qualité des
Ouvrages d'Art (IQOA).
DEUXIÈME PARTIE : LA SÉCURITE ET LA
CIRCULATION ROUTIÈRES
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DES CRÉDITS
Le tableau suivant retrace l'évolution des principales
catégories de dépenses :
(en millions de francs) |
|||
Crédits votés pour 1997 |
Crédits demandés pour 1998 |
Evolution en % |
|
Dépenses ordinaires
(DO)
|
246,36
|
250,20
|
+1,5
|
Dépenses en capital
(CP)
|
179,50 |
182,30 |
+1,5 |
Total des moyens de paiement (DO + CP) |
429,86 |
437,50 |
+1,8 |
Autorisations de programme (titres V et VI) |
175,00 |
187,20 |
+7,0 |
Total des moyens d'engagement (DO + AP) |
422,36 |
438,40 |
+3,8 |
A. LES MOYENS DES SERVICES (TITRE III)
Les crédits du titre III regroupent
250,20 millions de francs pour 1998, en augmentation de 1,5 %.
Le titre III regroupe essentiellement trois postes :
·
les moyens de fonctionnement de l'exploitation de la
route (sécurité et circulation routières), dotés de
165,1 millions de francs ;
·
les dépenses du délégué
interministériel à la sécurité routière
(44,7 millions de francs en 1998 comme en 1997).
·
la formation des conducteurs (40,3 millions de
francs).
B. LES CRÉDITS D'INCITATION (TITRE IV)
Les crédits d'incitation en matière de sécurité routière sont de 1,0 million de francs en 1998. Ils remplacent les subventions aux associations contribuant à la prévention des accidents.
C. LES CRÉDITS D'INVESTISSEMENT (TITRE V)
Les crédits de paiement consacrés aux
investissements, équipements, études et expérimentations
en matière de sécurité routière, atteignent un
montant de 182,3 millions de francs, soit une dotation en hausse de
1,5 % par rapport à celle de 1997.
Les autorisations de programme demandées pour 1998
s'élèvent à 183,2 millions de francs
(+ 7,1 %). Elles se décomposent comme suit :
- actions de sécurité et de circulation :
168,2 millions de francs. Il s'agit des crédits d'investissement
des actions d'exploitation de la route ;
- études et expérimentations : 15 millions de francs.
La plus grande masse des crédits de la direction de la
sécurité et de la circulation routières est
affectée à la mise en oeuvre du schéma directeur
d'exploitation de la route (343 millions de francs, fonctionnement et
investissements confondus). L'effort d'investissement porte plus
particulièrement sur le développement des nouvelles technologies
d'information des usagers en vue de réduire les embarras de circulation,
notamment les programmes "Sirius" (Ile-de-France), "Erato"
(Toulouse),
"Aliénor" (Aquitaine), "Marius" (Marseille),
"Alegro" (Lille) et "Sillon
mosellan" (Lorraine).
CHAPITRE II
LA POLITIQUE MENÉE EN FAVEUR DE
L'AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ ET DE LA CIRCULATION
ROUTIÈRES
A. L'ACTION DE L'ÉTAT EN FAVEUR DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
1. Les actions de sensibilisation de l'opinion publique
·
La sécurité
routière a mené du 24 mars au 5 avril, une campagne
radio (pour un financement de 7,5 millions de francs). Cette campagne,
constituée de 11 messages pour rappeler aux automobilistes que les
"petites" inattentions provoquent des accidents fréquents, a
été menée en partenariat avec la Fédération
Française des Sociétés d'Assurances et la
Prévention Routière. Elle a eu pour slogan : "Vous tenez le
volant, vous tenez la solution".
Les performances de cette nouvelle campagne, tant sur le plan de son impact
(71 % des Français reconnaissent l'un au moins des messages), que
sur celui de la persuasion (une majorité relative -45 %- des
personnes touchées par la campagne pensent qu'elle est susceptible
d'influer sur les comportements des automobilistes) confirment la justesse de
cette forme de communication.
·
Durant l'été, la sécurité
routière, (pour un budget de 3 millions de francs), en partenariat
avec la Fédération Française des Sociétés
d'Assurances (pour le même budget), a sensibilisé les
Français au problème de l'alcool au volant.
La relance de cette campagne "Autotestez-vous" a eu pour objectif
d'inciter les
automobilistes à évaluer leur taux d'alcoolémie avant de
prendre le volant et à passer les clés s'ils ne sont pas en
état de conduire. Fédérée par le message
"Autotestez-vous", la campagne s'est déclinée sur deux
supports : la télévision et l'affichage.
Une grande campagne d'affichage urbain, à l'initiative de la
Fédération Française des Sociétés
d'Assurances, a eu lieu du 23 au 30 juillet. 16.000 panneaux abribus
couvrant l'ensemble du territoire avec un renfort sur les zones
côtières ont délivré un seul message :
"Après deux verres, la prudence veut que vous passiez la main".
·
Enfin, à l'automne, la direction de la
sécurité et de la circulation routières a notamment
participé au salon mondial du deux roues et au congrès de Berlin.
Une nouvelle campagne radiodiffusée est actuellement en cours.
Pour 1998, une étude de stratégie est en cours. Elle a un rythme
triennal. Elle permettra de préciser les axes et les modalités de
la communication à privilégier pour la période à
venir, et donc d'infléchir, avec un souci d'efficacité toujours
améliorée, les actions actuelles.
2. Les actions en faveur de la formation des conducteurs
Les crédits proposés pour 1998 concernant la
formation à la conduite automobile et les contrôles d'aptitude
s'élèveront à :
- pour les dépenses de personnel 2,5 MF (+0,3 MF)
- pour les dépenses de fonctionnement
et d'investissement 42,3 MF (+0,3 MF)
répartis entre :
. fonctionnement 40,3 MF (- 2 MF)
. investissement 2 MF (+ 1 MF)
La modernisation des équipements de correction des examens
théoriques du permis de conduire, entamée en 1996 sera
achevée fin 1997 (application Euclide). Le service public des examens du
permis de conduire disposera désormais d'équipements modernes de
correction de l'examen (boîtiers de correction électronique
associé à un micro-ordinateur portable).
Ce mouvement de modernisation sera poursuivi en 1998 par une nouvelle
opération qui consistera essentiellement à :
1. rénover le contenu de l'examen pour le rendre conforme aux
objectifs définis par le programme national de formation à la
conduite automobile ;
2. remplacer le dispositif actuel fondé sur des séries fixes
(images et questions fixes) et des matériels de projection de
diapositives par un système associant des technologies nouvelles
(lecteur CD ROM et canon à images) plus interactives rendant ainsi
possible, au travers d'une banque d'images et de textes, le déroulement
de l'examen selon un mode aléatoire moins propice au bachotage.
Les objectifs poursuivis sont de mettre à disposition du public des
outils fiables et performants, d'améliorer le déroulement de
l'examen théorique et en amont, la gestion du service public
(statistiques, adéquation des moyens...).
Par ailleurs, la formation professionnelle des inspecteurs du permis de
conduire et de la sécurité routière sera renforcée
afin de mieux répondre aux attentes du public (candidats au permis de
conduire et établissements d'enseignement de la conduite) en
matière d'accueil et d'écoute.
Enfin, sera mis au point un registre national des auto-écoles permettant
de connaître mieux ce milieu professionnel en termes de données
économiques. Il serait également le support permettant le
contrôle régulier des auto-écoles par l'Etat, qui
délivre les agréments pour l'ouverture et l'exploitation de tout
établissement.
Le nombre des
permis de conduire
délivrés en 1996 a
été de 970.158, soit une hausse de 6 % par rapport à
1995.
Le nombre des places d'examens attribuées à augmenté
(+4,3 % pour les épreuves théoriques et + 3,9 %
pour les épreuves pratiques) et le taux d'attribution de places
d'examens, indice représentatif du fonctionnement global du service a
légèrement augmenté en 1996.
Le taux de réussite aux examens a légèrement
progressé en 1996 pour les épreuves théoriques
(66,7 % en 1996 contre 66,5 % en 1995). Pour les épreuves
pratiques, toutes catégories confondues, il a aussi augmenté
(58,1 % en 1996 contre 57,5 % en 1995). Cette hausse s'observe sur
les catégories moto et véhicules de tourisme (permis B).
Les inscriptions annuelles dans les auto-écoles d'élèves
suivant la filière de
l'apprentissage anticipé de la
conduite
ont été multipliées par quatre entre 1989 et
1996. Celles-ci représentent environ 17 % des premières
demandes de permis de la catégorie B.
3. La politique contractuelle avec les collectivités locales
a) Les plans départementaux d'actions de sécurité routière (PDASR)
Lancés par les circulaires du Premier ministre en date
du 11 août 1987 et du délégué
interministériel à la sécurité routière du
13 novembre 1987, les plans départementaux d'actions de
sécurité routière constituent un cadre de cohérence
de la politique départementale menée en matière de
sécurité routière.
Ces plans sont les supports essentiels des politiques locales, ils coordonnent
l'ensemble des actions et initiatives publiques et privées et servent de
relais à la politique nationale.
L'Etat a décidé en 1994 la déconcentration des
responsabilités au niveau du préfet de département, ce qui
s'est traduit notamment par la déconcentration de l'approbation du PDASR
au niveau du préfet et l'affectation de dotations financières en
début d'année (27 millions de francs pour l'ensemble des
départements en 1994, 22 millions de francs en 1995,
20 millions de francs en 1996, 18 millions de francs en 1997).
L'examen des PDASR 1997 montre une implication des collectivités dans
neuf départements sur dix. Si ce nombre est en augmentation par rapport
à 1995 (trois départements sur quatre), par contre leur
participation (de l'ordre de 10 millions de francs) pour des actions
inscrites dans le plan départemental, est sensiblement inférieure
à celle des années antérieures.
b) Les aménagements de sécurité
En 1997, le montant total des crédits affectés
aux aménagements de sécurité sur le chapitre 53-42 article
50 a été de 183,7 millions de francs en autorisations de
programme. Ce montant se répartit de la façon suivante :
- aménagements de sécurité d'initiative locale
(dotation déconcentrée) : 80 millions de francs
répartis entre les départements en fonction du linéaire de
réseau national à leur charge et de la densité d'accidents
sur ce réseau ;
- opérations spécifiques de sécurité :
103,7 millions de francs (dont 66 millions de francs sur les contrats
Etat-régions et 37 millions de francs sur le programme
général et réserve parlementaire). Ces opérations
consistent à traiter des zones d'accumulation d'accidents qu'elles
soient ponctuelles ou linéaires.
Pour 1998, les crédits s'élèvent à
183,7 millions de francs en autorisations de programme et en
crédits de paiement.
c) Le traitement des itinéraires générateurs d'accidents
Le traitement de sections d'itinéraire où le
taux ou la gravité des accidents est anormalement élevé
est un axe fort de la politique engagée par la direction des routes pour
le XIè Plan.
En 1997, dans le cadre des contrats Etat-Régions, les dotations ont
concerné 8 sections d'itinéraires pour un montant total de
11 millions de francs. Sur le programme général de
sécurité, les dotations ont concerné 13 sections pour
un montant de 15 millions de francs.
Le choix des sites pour 1998 n'est pas encore arrêté. Les sections
d'itinéraires retenues devront être financées sur le
programme général de sécurité dans la mesure
où les opérations proposées actuellement ne sont pas
prévues dans les contrats de plan.
B. LE SUIVI DES PRINCIPALES RÉFORMES DE CES DERNIÈRES ANNÉES
1. Le contrôle technique des véhicules
Mis en place le 1er janvier 1992, en application d'une
directive communautaire de 1991, le contrôle technique obligatoire des
voitures et camionnettes a d'emblée été adopté par
les Français. Ainsi, depuis l'origine, près de 55 millions
de contrôles ont été effectués. En 1996,
10,3 millions de véhicules ont été
contrôlés par environ 5.000 contrôleurs dans
3.650 centres appartenant à six réseaux. Le nombre de
contrôles est en baisse de 17 % par rapport à 1995,
année de transition où avaient été
contrôlées pour la première fois les voitures de 4 ans.
A partir du 1er janvier 1996, les obligations de réparation -qui
avaient déjà été progressivement étendues
depuis l'origine- ont été généralisées
à l'ensemble des points essentiels pour la sécurité ou la
lutte contre la pollution. Depuis lors, environ un quart des voitures doivent
être réparées suite à un contrôle avant de
passer la contre-visite. Mais surtout, de nombreux usagers font maintenant
vérifier et réparer leur voiture avant de la passer au
contrôle : il semble que le contrôle technique ait
modifié le comportement des propriétaires en matière
d'entretien de leur véhicule.
Pour le ministère des transports, la mise en place du contrôle
technique est le deuxième volet d'une politique globale
d'amélioration de la sécurité des véhicules qui
commence avec leur homologation préalable à la mise sur le
marché. Pour être homologués, les véhicules doivent
répondre à des exigences de sécurité
extrêmement sévères en ce qui concerne leur freinage, leurs
équipements de sécurité comme les ceintures, leur
résistance au chocs, leurs pneumatiques, leurs vitrages, leurs feux,
leur bruit et leurs émissions de gaz polluants : ces exigences sont
prises en application d'une centaine de directives européennes et de
règlements de l'ONU. En 1996, deux directives importantes ont
été publiées, prescrivant une réglementation
moderne et des performances de sécurité élevées en
cas de choc frontal et de choc latéral. Faute d'entretien des voitures
par leur propriétaire, ces performances obtenues à l'homologation
pourraient s'amoindrir avec le temps. Le contrôle technique
périodique doit permettre de prévenir ce risque. On peut rappeler
à cet égard que dans un accident sur cinq, le mauvais état
du véhicule est un facteur aggravant.
2. Le permis de conduire à points
Cinq ans après son entrée en vigueur, le "permis
de conduire à points" n'est plus réellement contesté. Son
fonctionnement n'a toutefois pas encore atteint tous les résultats
correspondants aux prévisions faites au moment de son instauration.
Au 1er juillet 1997, le nombre de conducteurs sanctionnés depuis le
1er juillet 1992 est de 3.517.555 (pour plus de 30 millions de
conducteurs) à qui 10.142.327 points ont été
retirés. En outre, 17.533 conducteurs ont perdu la totalité
de leurs points entre 1993 et fin 1996.
Pour la seule année 1996, 1.011.674 conducteurs se sont vus retirer
2.837.280 points, 8.443 conducteurs ont perdu la totalité de
leur capital de points.
Le rythme mensuel de retrait de points est de l'ordre de
236.440 (correspondant à une moyenne de 84.300 conducteurs
sanctionnés).
En 1996, la répartition des infractions inscrites au Système
national des permis de conduire ayant entraîné des retraits de
points était la suivante :
- excès de vitesse : 44 %
- défaut de port de casque ou de la ceinture de
sécurité : 23 %
- non respect des feux, stops et priorités : 14 %
- alcool (0,8g/1000) : 7 %
- règles de circulation : 7 %
- homicides et blessures involontaires : 2 %
- alcool (entre 0,5 et 0,8g/1000) : 1 %
- autres infractions : 2 %.
38 % des infractions aux règles de la vitesse concernaient des
excès de vitesse compris entre 20 et 30 km/h (34 % entre 30 et
40 km/h et 18 % de plus de 40 km/h).
Une des caractéristiques du permis de conduire est la possibilité
de reconstituer le capital de points.
Ainsi, les conducteurs n'ayant pas commis d'infractions pendant trois ans
recouvrent leur capital initial de 12 points. C'est ainsi qu'entre le
1er juillet 1995 et le 1er juin 1997, environ
772.900 conducteurs ont bénéficié de cette
règle et ont recouvré leur capital initial.
Il y a aussi possibilité de récupérer des points
grâce aux centres de recyclages et aux stages.
Au 1er juin 1997, 444 centres "recyclage" sont agréés
par les préfets.
En 1996, 12.678 conducteurs ont suivi un stage leur permettant de
récupérer 4 points sur leur capital de 12 points. Ils
ont été 6.702 au cours des cinq premiers mois de 1997.
Le tableau ci-après résume l'ensemble des données.
On notera une forte progression du nombre de stages et de stagiaires dans le cadre de la récupération de points (bien qu'un ralentissement assez net se soit fait sentir sur l'année 1995, la perspective de l'amnistie présidentielle n'étant sans doute pas étrangère à cette situation). La reprise au cours de l'année 1996 est très nette et se poursuit sur les cinq premiers mois de 1997.
3. Les mesures décidées récemment
En 1996, de nombreuses mesures de sécurité et
de circulation routières ont été prises : plus d'une
quarantaine de décrets et d'arrêtés ont été
publiés.
La loi n° 96-151 du 26 février 1996 relative aux
transports prévoit notamment de soumettre l'accompagnateur d'un
élève-conducteur aux mêmes règles et sanctions que
le conducteur pour ce qui concerne l'alcoolémie.
Par ailleurs, la loi n° 96-1236 du 30 décembre 1996 sur
l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie insère dans le
code de la route les règles relatives aux véhicules et à
leurs équipements pour minimiser la consommation d'énergie et les
émissions de substances polluantes.
En outre, ont été pris le décret 96-600 du 4 juillet
1996 qui instaure notamment un permis progressif pour les motocyclistes ainsi
que la possibilité pour les automobilistes titulaires d'un permis B
depuis plus de deux ans d'accéder directement à la conduite d'une
motocyclette de 125
cm3
, et le décret 96-601 qui
prévoit pour les jeunes fêtant leurs 14 ans après le
5 juillet 1996 un brevet de sécurité routière pour
conduire un cyclomoteur jusqu'à l'âge de 16 ans.
Ainsi, depuis novembre dernier, il est nécessaire de suivre un stage
pratique de conduite d'un cyclomoteur en circulation pendant trois heures en
complément de l'attestation scolaire de sécurité
routière de premier niveau, pour obtenir le
brevet de
sécurité routière
. L'évaluation de cette mesure
se met en place à la DSCR avec le concours de l'INRETS.
L'autorisation de conduire les cyclomoteurs de 125 cm
3
délivrée aux automobilistes ayant plus de deux ans de
permis verra également ses effets évalués par l'INRETS.
C. LES RÉFORMES EN PRÉPARATION
Le 26 novembre, au cours d'un comité
interministériel de sécurité routière, le
gouvernement a rendu publique son intention de déposer au printemps un
projet de loi ayant pour objectif de réduire la mortalité sur les
routes. Il s'agit de réduire de moitié le nombre annuel de
tués (actuellement d'environ 8.000) en cinq ans.
Cet objectif a été défini à la suite d'une
étude publiée en juillet par l'observatoire
interministériel de sécurité routière (ONISER), qui
tend à démontrer que le nombre des tués ne tomberait
autour de 4.000 qu'à partir de 2010, si la tendance actuelle se poursuit
et si les efforts présents sont maintenus.
Cette étude propose une méthode de prévision du nombre
annuel de tués sur les routes de France de 1994 à 2010. Un
modèle statistique annuel construit sur la période 1957-1993
montre d'abord que les grandes mesures de sécurité
routière (limitations de vitesse et port obligatoire de la ceinture de
sécurité) ont permis de diminuer le taux de tués de
17 % à partir de 1973. Utilisé comme outil de
prévision, ce même modèle prévoit un nombre de
tués de 6.612 (intervalle de confiance à un
écart-type : 6.410 ; 6.814) en 2000 et un nombre de tués de
4.310 (4.170 ; 4.450)en 2010 si l'effort de prévention se maintient.
Au stade actuel de cet avant-projet, 25 mesures ont été
présentées. Elles sont articulées en deux volets : un
renforcement de l'arsenal répressif ; une formation plus
approfondie et plus précoce à la conduite et à la
sécurité routière.
L'arsenal répressif pourrait comprendre notamment :
·
l'instauration d'une contravention de
5ème classe (trois mois de suspension du permis de conduire et
10.000 francs d'amende) en cas d'excès de vitesse supérieur
ou égal à 50 km/heure, et d'un délit en cas de
récidive ;
·
la présomption de responsabilité
pécuniaire du propriétaire du véhicule en cas de
contrôle de vitesse ne permettant pas de connaître
l'identité du conducteur ;
·
la réservation des procédures
engagées par le préfet aux cas d'infraction les plus
graves ; le reste étant soumis à procédure
judiciaire ;
·
la définition d'une infraction spécifique
de conduite sous l'empire de stupéfiants.
Le volet de formation, que le ministre de l'équipement, du logement et
des transports avait évoqué devant votre commission, porterait
notamment sur :
le renforcement de la formation en milieu scolaire, permettant de passer
l'épreuve théorique du permis de conduire (connaissance du code
de la route) dès l'âge de 16 ans, après l'acquisition
de l'attestation scolaire de sécurité routière
(ASSR) ;
la mise en place d'un rendez-vous d'évaluation gratuit pour les
titulaires récents du permis de conduire ;
l'immatriculation des cyclomoteurs ;
une réforme du fonctionnement des auto-écoles.
En outre, un certain nombre de règles nouvelles en matière
d'aménagements routiers pourraient être établies.
Votre rapporteur ne peut, bien entendu, porter un jugement sur cet ensemble de
mesures, qui viennent seulement d'être portées à sa
connaissance.
Mais, il en approuve pleinement les objectifs et les
intentions
. La sécurité routière continue de
s'améliorer, mais lentement, et il est nécessaire d'aller plus
loin dans les dispositifs actuellement à disposition. Le renforcement du
volet répressif a constamment prouvé son efficacité. Quant
à l'approfondissement de la sensibilisation et de la formation des
jeunes, il est hautement nécessaire, tant il est vrai que les jeunes
usagers de la route, sur deux roues comme en voiture, ont une tendance
-prouvée par les statistiques- à un comportement dangereux.
Une étude de l'ONISER sur la mortalité routière dans les pays de l'OCDE
L'objectif de ce rapport est de donner les enjeux de la
sécurité routière dans plus de 25 pays de l'OCDE et
de construire des indicateurs de comparaison de la performance des pays en
matière de lutte contre la mortalité routière.
L'utilisation de données internationales exige des définitions
homogènes pour pratiquer des comparaisons qui aient un sens. En
pratique, seul le nombre de tués est rendu comparable d'un pays à
l'autre, soit par l'utilisation de la définition internationale de la
Convention de Vienne, soit par le calcul d'un coefficient qui corrige la
définition nationale du pays qui n'applique pas la convention. Par
conséquent, seul le nombre de morts, ou le taux de mortalité
(pour un milliard de kilomètres, pour un million d'individus, un million
de véhicules...) est un indicateur utilisable. Cet indicateur peut
être construit à partir d'une dizaine de bases de données
internationales sur la circulation et la sécurité
routières dont les principales sont CARE et BICAR. CARE est la base de
données désagrégées de la commission
européenne. BICAR est la base de données agrégées
de l'OCDE.
Entre 1980 et 1994, le nombre actuel de tués a fortement diminué
dans tous les pays sélectionnés sauf au Japon (+ 12 %), en
Grèce (+ 56 %) et en ex-Allemagne de l'Est (+ 50 %).
Les diminutions les plus fortes sont constatées en ex-Allemagne de
l'Ouest (- 48 %), en Suisse (- 44 %), en Australie
(- 40 %), et au Royaume-Uni (- 39 %). La France a connu
dans la même période une diminution du nombre de tués de
34 %.
Le taux de mortalité, quel qu'il soit, baisse pour tous les pays entre
1980 et 1994 sauf pour les pays de l'Est lors de l'explosion de la
motorisation. Mais, ces taux de mortalité ne séparent pas les
effets exogènes à la sécurité des effets
endogènes purs de performance du pays, et leur utilisation comme indice
de comparaison suppose que l'élasticité du nombre de tués
à l'indicateur d'exposition (population, parc, kilométrage,
déplacements, temps d'exposition) soit égale à un, ce qui
est réfuté dans la plupart des études sur le sujet.
La construction des indicateurs de comparaison plus performants que les taux de
mortalité a exigé une modélisation de la mortalité
routière pour 21 pays de l'OCDE sur une période de
15 ans. 7 facteurs exogènes ont été
identifiés. La modélisation a permis d'affecter au nombre de
tués une élasticité à chacun de ces facteurs :
0,67 pour la population ; 0,38 pour le parc de véhicules
motorisés ; -0,1 pour le parc de cars et bus ; 0,87 pour
le pourcentage de jeunes ; -0,36 pour le pourcentage de population
urbaine ; 0,09 pour la consommation d'alcool ; et 0,40 pour
a proportion de personnes ayant un emploi. Expurgé de l'effet des
variables exogènes, le nombre de tués par pays et par an
s'explique ensuite par un ensemble de variables essentiellement
endogènes et supposées indépendantes des variables
exogènes. Ces variables endogènes mesurent alors la performance
pure de sécurité routière (culture + mesures de
sécurité routière). Le rapport entre la performance d'un
pays et la performance moyenne tous pays confondus à la date
donnée exprime l'indicateur pur de performance. Un calcul de cet
indicateur pour les années 1980-1981-1982 et 1992-1993-1994 donne un
classement des pays en début et fin de période d'étude.
Les pays les mieux classés en 1980 et 1994 sont la Norvège, la
Suède et les Pays-Bas. Le Royaume-Uni et la Suisse rejoignent le groupe
des cinq meilleurs pays en 1994.
La Belgique, le Luxembourg, le Portugal et la Grèce sont les pays en
retard. La France était classée 17ème en 1980 et
16ème en 1994 sur 21, mais est classée parmi les 10 pays qui
ont le mieux amélioré leur situation au cours de la
période de 15 années.
Une modélisation plus fine des nombres de tués par
catégories d'usagers ou catégories de voies peut être
envisagée pour une meilleure évaluation des composantes de la
performance en sécurité, composantes qu'il faut identifier une
par une pour juger de la pertinence et de l'efficacité des mesures de
sécurité routière et de leur acceptation sociale.
D. L'ACTION DE L'ÉTAT EN MATIÈRE DE CIRCULATION ROUTIÈRE
Le domaine de la circulation routière est
organisé autour du Schéma Directeur d'Exploitation de la Route
mis en oeuvre par le ministère de l'équipement sur l'ensemble du
réseau routier national (autoroutes et RN), soit environ 35.000 km,
depuis décembre 1991. Ce réseau représente 4 % du
linéaire routier français mais supporte 40 % du trafic.
Le Schéma Directeur a réparti le réseau suivant quatre
niveaux d'importance stratégique :
- niveau 1 : 2.000 km de voies rapides autour des grandes
agglomérations ;
- niveau 2 : 2.000 km de corridors autoroutiers
interurbains à fort trafic ;
- niveau 3 : 14.000 km d'axes structurants supportant
essentiellement des perturbations saisonnières ;
- niveau 4 : 17.000 km de routes nationales peu
perturbées.
Pour assurer la sécurité des usagers et minimiser les
encombrements sur ces axes, il convient de bien connaître l'état
du réseau et de prendre les mesures appropriées avant et pendant
les événements.
Cette politique implique de disposer de moyens humains et techniques permettant
de réaliser la surveillance du trafic et sa gestion (stations de recueil
de données, caméras vidéo, feux tricolores, réseau
d'appel d'urgence, panneaux à messages variables, postes centraux).
109,4 millions de francs ont été consacrés à
ce domaine en 1997 par l'Etat dont 52,2 millions de francs aux
opérations du niveau 1 (voies rapides périurbaines) menées
en partenariat avec les collectivités locales (contrats de plan
Etat-Régions) : Ile-de-France, Marseille, Lille, Toulouse, axe
Metz-Nancy.
Les dépenses de fonctionnement et maintenance correspondant à ces
équipements se sont élevées à 97,6 millions de
francs en 1997.
Pour 1998, les principaux projets sont les suivants :
- en priorité, poursuivre les opérations d'exploitation
contractualisées : Ile-de-France, Lille, Toulouse, Bordeaux,
Nantes, Marseille et l'axe Metz-Nancy ;
- engager l'organisation et l'équipement des axes associés
aux autoroutes dans la vallée du Rhône dans le cadre du "plan
neige" ;
- entamer ou renforcer les actions d'exploitation à Strasbourg,
Toulon, Nice, Angers et sur des axes structurants comme l'autoroute A75.
CHAPITRE III
LE BILAN DES ACCIDENTS DE LA ROUTE
En 1996, pour la huitième année
consécutive, le nombre des tués a diminué
(- 3,9 % par rapport à 1995). Les diminutions ont
été plus fortes encore pour les nombres d'accidents corporels
(- 5,7 %), de blessés graves (- 7,8 %) et de
blessés légers (- 5,8 %). Le bilan est établi
à 125.406 accidents corporels, 8.080 tués et
170.117 blessés (36.204 graves et 133.913 légers).
Comme 1995, mais avec des tendances symétriquement inversées,
l'année 1996 peut être divisée en deux
périodes : de sept, puis cinq mois.
La première s'étend de janvier à juillet inclus.
Globalement, le nombre de tués a diminué de 7,9 % avec un
résultat un peu meilleur en agglomération (- 8,5 %)
qu'en rase campagne (- 7,6 %).
La seconde a couvert le reste de l'année avec un profil plus
contrasté. On a assisté à une dégradation en milieu
urbain et en rase campagne en août et septembre. La situation s'est
améliorée ensuite en agglomération sur les derniers mois
de l'année, mais la tendance s'est maintenue à la hausse en rase
campagne, sauf en décembre où de bons résultats ont
été observés dans les deux milieux. D'août à
décembre, la diminution du nombre de tués en milieu urbain,
poursuivant la tendance de la première partie de l'année
(- 5,9 %), a atténué sans totalement la compenser,
l'augmentation constatée en rase campagne (+ 4,9 %).
En cinq ans, le nombre d'accidents corporels a diminué de 13 %, celui des tués de 11 % et celui des blessés de 14 %, alors que dans le même temps la circulation augmentait de plus de 9 %. On observe toutefois une nette décélération de l'amélioration de la mortalité routière sur cinq ans par rapport à 1995.
Les six premiers mois de l'année 1997 ont marqué
une tendance plus homogène en termes d'accidentologie : le nombre de
tués a régressé proportionnellement à celui des
accidents.
Mois par mois en revanche, la tendance a été très
contrastée : janvier, février et juin ont connu une
amélioration sensible ; mars, avril et surtout mai (+ 8,8 % de
tués) ont été très mauvais.
En cinq ans, toutes les catégories d'usagers ont vu
leur nombre de tués diminuer plus ou moins fortement : - 22 %
pour les motocyclistes, - 16 % pour les usagers de véhicules
utilitaires et de poids lourds, - 15 % pour les piétons,
- 14 % pour les cyclistes, - 8 % pour les automobilistes et
- 5 % pour les cyclomotoristes.
S'agissant des cyclistes, il semble que l'année 1995 ait
été un épiphénomène, et non la marque d'un
renversement de tendance : le chiffre de 1996 est inférieur
à celui de 1994. Pour les automobilistes, qui forment la majorité
des victimes de la route, on observe une certaine résistance à
l'amélioration de la mortalité.
Sur 20.000 enquêtes effectuées entre 1983 et 1996 dans le
cadre du programme REAGIR, la fréquence des facteurs d'accidents est la
suivante :
- 95 % des accidents comportent des facteurs se rapportant à
l'usager,
- 47 % des accidents comportent des facteurs se rapportant à
l'infrastructure,
- 28 % des accidents comportent des facteurs se rapportant au
véhicule,
- 7 % des accidents comportent des facteurs se rapportant à
des éléments divers (météo,...).
Parmi les 95 % d'accidents impliquant des facteurs comportementaux, la
vitesse inadaptée apparaît au premier rang (48 %), devant un
défaut de sécurité individuelle (ceinture, casque :
30 %) et l'alcool (27 %).
Votre rapporteur déplore, désormais de façon rituelle chaque année, que la vitesse moyenne reste trop élevée, et tend même à augmenter sur certains types de réseau : en fait, quasiment sur tous, à l'exception des autoroutes. Sur les routes nationales et dans les traversées d'agglomérations, la vitesse moyenne observée excède la limite autorisée.
ANNEXE
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR
L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Equipement, transports et logement
II - Transport
2 - Routes
Majoration de crédits adoptés en seconde
délibération à titre non reconductible.
L'Assemblée nationale a globalement majoré les crédits des
routes de 12 millions de francs sur deux lignes de crédits :
·
chapitre 53-43, article 20 (investissements sur le
réseau routier national 3 millions de francs
·
chapitre 63-42, article 40 (participation aux
opérations déconcentrées de financement du réseau
routier) 9 millions de francs
Réunie le
mercredi 12 novembre 1997
, sous la
présidence de
M. Christian Poncelet, président,
la
commission des Finances a décidé de proposer au Sénat
d'adopter
les
crédits
du ministère de
l'équipement, du logement et des transports II
- Transports - 2 -
Routes
, sous réserve de l'adoption de deux amendements de
réduction des crédits des titres III et IV.
Elle a également décidé de proposer au Sénat
l'adoption de la section
3 -Sécurité
routière
, sous réserve de l'adoption d'un amendement de
réductions des crédits du titre III.
Elle a confirmé ses positions lors de sa réunion du vendredi
21 novembre, après avoir pris acte des modifications
apportées par l'Assemblée nationale.
1 Cette taxe est de 4 centimes par kilomètre-véhicule