CHAPITRE II
LES DANGERS DE LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES
"A LA
FRANÇAISE"
Dans son projet de loi de finances pour 1998, le gouvernement
a préféré stabiliser le solde budgétaire
grâce à l'accroissement des prélèvements,
plutôt que de poursuivre l'effort de réduction des
dépenses. Cette orientation, qui ne remet pas en cause la qualification
de la France pour la "première vague" de l'euro, la marginalise
néanmoins au sein des pays de l'OCDE et pose la question de la
soutenabilité à long terme de la politique budgétaire
française.
Une politique ambitieuse de réduction de la dépense pour
permettre un allégement des prélèvements obligatoires est
pourtant possible. Elle recréérait les conditions d'un dynamisme
de l'économie française.
Une variante macroéconomique a été réalisée
par l'OFCE à la demande de la Commission des Finances pour simuler les
effets d'une baisse de un point de PIB des dépenses publiques
associée à une baisse de même montant des cotisations
sociales supportées par les employeurs.
Ses résultats sont retracés dans le tableau
ci-après :
Ecarts par rapport au compte central
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
|
PIB
|
- 0,46
|
- 0,06
|
0,20
|
0,41
|
0,57
|
Il apparaît que, en dépit de l'effet
"keynésien" défavorable sur le PIB de la baisse des
dépenses publiques en début de période, la mesure serait
neutre sur l'activité dès la deuxième année et
favorable au-delà. La compétitivité extérieure
serait améliorée de même que les capacités
financières des entreprises dont l'investissement réagirait en
conséquence. Le supplément de croissance et la baisse du
coût du travail provoqueraient un redressement de l'emploi favorable au
revenu des ménages dont la consommation s'accroîtrait par paliers.
Les finances publiques en sortiraient confortées, le déficit
régressant dès la deuxième année pour
s'établir à - 0,25 point de PIB en fin de
période sous le seul effet de la mesure.
I. UNE MAÎTRISE DES DÉPENSES QUI RESTE À ACCOMPLIR
A. UNE COMPARAISON INTERNATIONALE DEFAVORABLE A LA FRANCE
La France est particulièrement mal classée parmi ses partenaires étrangers en termes de dépenses publiques : en effet, une comparaison toute récente effectuée par l'institut Rexecode (octobre 1997) permet de situer le niveau et la nature des dépenses publiques de la France par rapport à celles des onze pays de l'OCDE.
1. Un niveau de dépenses publiques élevé
Les dépenses publiques de la France se placent au
quatrième rang de celles des pays du monde développés
derrière les pays scandinaves hors Norvège. Les dépenses
publiques sont "au-dessus" des dépenses publiques allemandes de
5,5 points de produit intérieur brut.