Rapport n° 429 - Projet de loi autorisant l'accord européen établissant une association entre les communautés européennes et les Républiques de Lituanie, Lettonie et d'Estonie
M. André DULAIT, Sénateur
Commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées - Rapport n° 429 - 1997/1998
Table des matières
-
INTRODUCTION
- I. DU COMBAT POUR L'INDÉPENDANCE À LA TRANSITION VERS L'ÉCONOMIE LIBÉRALE
- II. LES ACCORDS D'ASSOCIATION UNION-PAYS BALTES : PASSAGE OBLIGÉ VERS L'ADHÉSION
- III. LES OBJECTIFS DU DIALOGUE POLITIQUE
- CONCLUSION
- EXAMEN EN COMMISSION
- PROJET DE LOI
- PROJET DE LOI
- PROJET DE LOI
-
ANNEXES -
ETUDE D'IMPACT66 Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des parlementaires.
N° 429
SÉNAT
SESSION EXTRAORDINAIRE DE 1996-1997
Annexe au procès-verbal de la séance du 24 septembre 1997
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des Affaires
étrangères, de la défense et des forces armées
(1)
sur :
-
le projet de loi autorisant la ratification de l'accord européen
établissant une
association
entre les
Communautés européennes
et leurs Etats membres, d'une
part, et la
République de Lituanie
, d'autre part,
-
le projet de loi autorisant la ratification de l'accord européen
établissant une
association
entre les
Communautés européennes
et leurs Etats membres, d'une
part, et la
République de Lettonie
, d'autre part,
-
le projet de loi autorisant la ratification de l'accord européen
établissant une
association
entre les
Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et
la
République d'Estonie
, d'autre part,
Par M. André DULAIT,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de :
MM. Xavier
de Villepin,
président
; Yvon Bourges, Guy Penne, Jean Clouet,
François Abadie, Mme Danielle Bidard-Reydet, MM. Jacques Genton,
vice-présidents
; Michel Alloncle, Jean-Luc
Mélenchon, Serge Vinçon, Bertrand Delanoë,
secrétaires
; Nicolas About, Jean-Michel Baylet, Jean-Luc
Bécart, Daniel Bernardet, Pierre Biarnès,
Didier Borotra, André Boyer, Mme Paulette Brisepierre,
MM.
Michel Caldaguès, Robert Calmejane, Mme Monique
Cerisier-ben Guiga,
MM. Charles-Henri de Cossé-Brissac,
Pierre Croze, Marcel Debarge, Jean-Pierre Demerliat, Xavier Dugoin,
André Dulait, Hubert Durand-Chastel, Claude Estier, Hubert Falco, Jean
Faure, Philippe de Gaulle, Daniel Goulet
,
Jacques Habert, Marcel
Henry, Roger Husson, Christian de La Malène, Edouard
Le Jeune, Maurice Lombard, Philippe Madrelle, Pierre Mauroy, Mme Lucette
Michaux-Chevry, MM. Paul d'Ornano, Charles Pasqua, Alain Peyrefitte, Bernard
Plasait, Régis Ploton, Michel Rocard, André Rouvière,
André Vallet.
Voir les numéros
:
Sénat
:
392
,
393
,
394
(1996-1997).
Traités et conventions.
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes appelés à nous prononcer sur trois accords
européens -accords d'association- conclus le 12 juin 1995 entre chacun
des trois pays baltes d'une part (Estonie, Lituanie, Lettonie), et l'Union
européenne d'autre part.
Ces accords comprennent, comme ceux précédemment signés
par l'Union européenne avec les autres pays d'Europe centrale et
orientale, plusieurs volets. Un volet commercial où se trouvent reprises
toutes les dispositions des accords de libre-échange, conclus avec les
pays baltes en juillet 1994 et entrés en vigueur depuis le 1er janvier
1995 ; un volet politique destiné à associer les trois pays aux
activités extérieures de l'Union, un volet de coopération
économique qui s'étend à de très nombreux domaines,
enfin un volet plus juridique relatif au droit d'établissement, à
la circulation des travailleurs et des capitaux, aux règles de
concurrence, domaines sur lesquels les trois pays associés devront se
rapprocher de la législation communautaire.
Pour tenir compte de l'état d'avancement de chacun des trois pays dans
leur démarche vers une économie de marché adaptable au
cadre communautaire, une période de transition générale a
été ménagée pour la Lettonie et la Lituanie, mais
pas pour l'Estonie.
A la veille du commencement des négociations d'adhésion de
nouveaux membres à l'Union européenne, la Commission
européenne a rendu ses premiers avis. Parmi les six premiers pays
désignés, figure un seul des trois pays baltes : l'Estonie ; la
Commission ayant considéré que " des efforts
considérables " étaient encore à consentir par la
Lituanie et la Lettonie, pour se hisser aux standards européens dans
plusieurs domaines.
Séparés dans le calendrier d'adhésion à l'Union,
les pays baltes ont par ailleurs été tous trois tenus à
l'écart des premiers élargissements de l'OTAN, même si le
communiqué final du Sommet de Madrid mentionne spécifiquement
l'importance de la région baltique dans les préoccupations de
sécurité.
Ainsi le chemin ouvert à ces trois anciennes républiques
soviétiques pour s'intégrer politiquement et
économiquement, après les indépendances retrouvées,
au pôle occidental, s'avère plus escarpé qu'ils ne
l'avaient espéré.
Votre rapporteur, après un bref rappel historique et politique,
décrira les stratégies économiques courageuses
engagées par les trois Etats baltes. Il présentera ensuite les
principales dispositions économiques et politiques des accords
d'association, avant de préciser les conditions du rapprochement
progressif de l'Estonie, de la Lituanie et de la Lettonie des organisations
européennes et euro-atlantiques, lequel constitue leur principal souci
et leur priorité commune.
I. DU COMBAT POUR L'INDÉPENDANCE À LA TRANSITION VERS L'ÉCONOMIE LIBÉRALE
A. INDÉPENDANCES ET DÉMOCRATIES RETROUVÉES
1. La Lituanie
La Lituanie fut fondée comme Etat au début du
XIVe siècle par le grand-prince Gédymin. Jusqu'au XVe
siècle, les Lituaniens eurent deux préoccupations : à
l'Est, l'extension vers les territoires russes et tatars ; à l'Ouest, la
protection contre l'expansionnisme germanique. C'est ce dernier souci qui
conduisit au rapprochement, puis à une union personnelle entre la
Pologne et la Lituanie, jusqu'à ce que celle-ci, en 1569, soit
définitivement incorporée au Royaume de Pologne. Après les
partages successifs de ce Royaume, la Russie des Tsars annexa l'essentiel de la
Lituanie (1795) et engagea une politique systématique de russification
et de persécutions contre la majorité catholique.
La conquête de la Lituanie par l'Allemagne en 1915 permit une
indépendance d'abord limitée -un souverain allemand lui fut
imposé- qui ne devint totale que par le Traité de Moscou du 12
juillet 1920, après l'effondrement militaire allemand.
En 1939, le Pacte germano-soviétique entérina l'abandon du pays
à l'URSS qu l'occupa le 15 juin 1940 et en fit, le 21 juillet de la
même année, une république soviétique. La Lituanie a
conservé ce statut pendant cinquante ans, jusqu'à ce que le
Conseil Suprême lituanien vote le 11 mars 1990 la restauration de
l'indépendance, qui n'a été reconnue par l'Union
soviétique que l'année suivante.
Les premiers responsables politiques de la nouvelle Lituanie furent ceux qui
avaient bataillé pour l'indépendance avec l'accession à la
présidence de la République de Vitautas Landsbergis, fondateur en
1988 de Sajudis, mouvement nationaliste éclairé. Les
premières élections législatives de 1992 donnèrent
cependant une majorité parlementaire à une coalition conduite par
le Parti Démocratique du Travail, héritier du PC lituanien. Les
élections présidentielles du 14 février 1993
amenèrent au pouvoir M. Brazauskas, ancien premier secrétaire du
PC de Lituanie qui avait, dès 1989, proclamé
l'indépendance de son parti à l'égard de Moscou.
Les dernières élections législatives de novembre 1996 ont
conduit au retour des conservateurs de Sajudis, entraînant une
cohabitation entre un gouvernement de droite (conservateurs et chrétiens
démocrates) dirigé par M. Vagnorius d'une part, et le
Président Brazauskas, travailliste, d'autre part.
Deux élements ont contribué à donner une
singularité à la démarche lituanienne dans son retour
à l'indépendance. Tout d'abord le rôle joué par
l'église qui incarna, malgré les épreuves,
l'identité lituanienne d'une population très majoritairement
catholique. Ensuite, contrairement aux deux autres Etats baltes, la relative
homogénéité d'une population qui ne comptait que moins de
20 % de non-Lituaniens de souche.
2. La Lettonie
Soumis, à partir du XIIIe siècle à
l'Ordre teutonique et à l'Ordre lituanien, les Lettons furent convertis
au christianisme. Malgré la disparition des Ordres après la
défaite des chevaliers teutoniques à Tannenberg en 1410, la
prédominance sociale des barons allemands se poursuivit jusqu'au XVIe
siècle. A cette date, fut introduite la Réforme, confortée
ensuite par l'établissement de la Suède à Riga et sur la
plus grande partie de la Livonie. Au début du XVIIIe siècle, la
Russie annexa la Livonie (1730), puis la Courlande (1795).
La victoire de la Russie soviétique en 1918 sur les troupes allemandes
qui avaient envahi le pays permit la proclamation de l'indépendance le
18 novembre 1918. Les Soviets reconnurent la Lettonie le 11 août 1920 par
le traité de Riga. Comme pour la Lituanie, cette brève
indépendance s'acheva par la conquête du pays, en juin 1940, par
les troupes soviétiques et par sa transformation, le 21 juillet 1940, en
république soviétique.
Le 23 août 1989, c'est Riga qui fut le centre d'une chaîne humaine
reliant Vilnius à Tallin, symbolisant le désir des peuples baltes
de faire revivre leur identité par le retour à
l'indépendance. Les premières élections à peu
près libres organisées en Lettonie au printemps 1990
donnèrent une forte majorité au Front populaire, partisan de
l'indépendance, qui fut proclamé le 4 mai 1990.
Les dernières élections, organisées en octobre 1995, ont
vu émerger deux formations populistes radicales : le Parti Saimnieks et
le Mouvement Populaire pour la Lettonie. Le gouvernement s'appuie aujourd'hui
sur une large coalition de sept partis, dirigée par l'homme d'affaires
Andris Skele sans appartenance politique, coalition qui, malgré quelques
tensions internes, n'a pas compromis les grandes orientations du pays :
réformes économiques et rapprochement avec l'Union
européenne.
Le tissu social letton souffre cependant d'une structure démographique
singulière qui ne donne, aux Lettons de souche, qu'une courte
majorité (57,5 %) par rapport aux 42,5 % d'allogènes,
essentiellement russophones.
La volonté des Lettons de se démarquer de leur passé
récent, incarné par cette présence russe massive,
conduisit en 1991 à l'adoption d'une loi provisoire sur la
citoyenneté, conditionnant son octroi à une bonne connaissance du
candidat de la langue lettone, excluant donc, de fait, la majorité des
russophones. Une nouvelle loi, adoptée en 1994, conserve des
dispositions restrictives à la naturalisation, fondée sur des
épreuves de langue et d'histoire. L'OSCE est présente depuis 1993
à Riga avec un mandat de diplomatie préventive sur cette
difficile question des populations allogènes. Ses rapports font
état d'une amélioration progrressive de leurs situations.
3. L'Estonie
Les Estes, ancêtres des Estoniens, de race et de langue
finno-ougrienne, furent soumis, au début du XIIIe siècle, par les
Allemands puis par les Danois, qui fondèrent Tallin en 1219.
Après le rachat de la côte nord de l'Estonie, en 1346, par les
chevaliers Teutoniques, celle-ci se retrouva totalement sous la zone
d'influence allemande jusqu'au milieu du XVIe siècle (1561) où
elle passa sous le contrôle de la Suède qui y apporta le
luthéranisme et fonda en 1632 l'Université de Tartu. En 1710 la
conquête de l'Estonie par la Russie entraîna plus tard, à la
fin du XIXe siècle, sous le tsar Alexandre III, une intense politique de
russification qui affecta principalement la population paysanne.
Après la défaite des armées allemandes en novembre 1918,
l'Estonie devint un Etat indépendant, reconnu par la Russie
soviétique par le Traité de Tartu, le 2 février 1920.
Occupée par l'Union soviétique en juin 1940, elle devint
république socialiste soviétique le 1er août 1940. Un
mouvement massif et continu d'immigration russe en Estonie, encore
accentué vers les années 1970-1980, aboutit, dans les grandes
villes, à rendre les Estoniens minoritaires dans leur propre pays. Ainsi
la ville de Narva, à l'est du pays, comprend-elle quelque 96 % de
russophones.
Le sentiment national estonien qui n'avait jamais perdu de sa force reprit
à la faveur de la perestroïka de M. Gorbatchev. Un Parti, le Front
Populaire d'Estonie, fut créé en 1988, incarnant cette ambition
nationale et proposant d'audacieuses réformes économiques dans ce
qui était encore une république soviétique :
propriété du sol, liberté des prix, réforme du
droit de la propriété... Après de vaines mises en garde,
l'Union Soviétique dut reconnaître l'indépendance de
l'Estonie le 6 septembre 1991.
Dès juin 1992, l'Estonie s'est dotée d'une nouvelle Constitution
instaurant un système parlementaire. Les premières
élections législatives et présidentielles du 20 septembre
1992 donnèrent une large victoire aux " nationalistes
conservateurs " et portèrent Lennart Meri à la
présidence de la République. L'alternance joua dès les
élections suivantes de juin 1995, portant au pouvoir une coalition
électorale de centre gauche, dirigée par M. Tiit Vätis,
instaurant une période de cohabitation avec le Président Meri
réélu en 1996. Une période d'instabilité
gouvernementale suivit ces dernières élections, le dernier
gouvernement en date, mars 1997, étant celui de M. Siiman.
Comme la Lettonie, l'Estonie abrite sur son sol une importante population
russophone, évaluée à 30 % lors du dernier recensement
soviétique de 1989. Cela étant, on remarque une tendance à
l'intégration progressive d'une partie de cette population. Les quelque
600 000 russophones, non autorisés à participer aux scrutins
nationaux, ont été admis à voter aux élections
locales où ils se déterminent désormais moins sur une base
ethnique que sur des choix partisans.
L'OSCE est comme en Lettonie, présente en Estonie pour veiller à
la situation de la population russophone et s'assurer notamment de la juste
application de la législation adoptée à son égard :
délivrance de titres de séjour et de voyages aux non-citoyens,
mise en place de programmes d'enseignement de l'estonien...
B. DES ÉCONOMIES DIFFÉRENCIÉES MAIS PERFORMANTES
1. Un choc initial rude
L'effondrement de l'URSS en 1990-1991 a bouleversé les
économies baltes, conséquence de la disparition du système
de planification centralisée. Les trois pays baltes ont
été rapidement confrontés à de
sévères pénuries d'approvisionnement et à des
pertes de débouchés. La structure des économies baltes,
spécialisées dans la production de produits finis exportables
à l'ouest a cependant permis d'atténuer sur ce plan, la rudesse
de la transition. A ce premier bouleversement est venu s'ajouter, dès
1992, l'alignement du cours des matières premières de la CEI sur
les tarifs internationaux conduisant à un décuplement de certains
prix de l'énergie.
La désorganisation économique, la perte des
débouchés traditionnels, l'hyperinflation, ont conduit à
une chute spectaculaire du PIB. Cette réduction atteint 14 % en Estonie,
35 % en Lettonie et 38 % en Lituanie. La même année, l'inflation a
atteint 951 % en Lettonie, 1020 % en Lituanie et 1069 % en Estonie.
Enfin, les trois Etats baltes, qui ont dû s'atteler à une
réactualisation urgente de leurs appareils de production, ont
été tous trois confrontés à une grave crise
bancaire. Les difficultés économiques évoquées plus
haut, conjuguées à une gestion hasardeuse sont à l'origine
d'un mouvement qui a affecté en premier lieu l'Estonie. Dans ce pays,
dès 1992, trois grandes banques ont été fermées et
huit autres déclarées en faillite. La Lettonie sera
touchée en 1995 -défaillance de la banque Baltiga-
entraînant une contraction de 40 % des actifs bancaires, de même
que la Lituanie où trois groupes bancaires, représentant à
eux seuls le tiers des dépôts, ont traversé une crise
profonde.
2. Des politiques courageuses de stabilisation
Une première étape a concerné la
politique monétaire, afin d'enrayer une inflation voisine de 900
à 1000 %. Chacun des trois Etats a créé une monnaie
nationale. En 1992, l'Estonie a introduit la couronne estonienne, dont le taux
est rattaché au mark. En Lettonie, le lat a remplacé le rouble
letton en 1993, et, en 1994, son taux fut rattaché au DTS (0,8 lat pour
un DTS). Enfin la Lituanie a suivi le même chemin en 1993 avec la
création du lit, rattaché au dollar au taux de 4 litas pour 1
dollar.
A une politique monétaire stricte, fondée entre autres sur des
banques centrales indépendantes du pouvoir politique, a
été associée une politique budgétaire rigoureuse.
En Estonie la Constitution interdit la présentation de budget
déficitaire ; en Lettonie la loi de finances pour 1997 a
été votée en équilibre ; en Lituanie enfin, les
déficits des dernières années ont correspondu à 3 %
du PIB, le déficit devant être limité à 2 % pour
1997.
S'agissant des recettes fiscales, les trois pays ont relevé les taux de
TVA, en moyenne, pour la Lettonie et l'Estonie de 10 % à 18 %. Les
dépenses publiques ont été réduites grâce
notamment à la diminution des subventions aux entreprises publiques,
parallèlement d'ailleurs à un vaste mouvement de privatisation.
Celui-ci a été engagé à des rythmes divers dans
chaque pays et selon des modalités spécifiques. L'Estonie a
choisi une stratégie résolument libérale et internationale
qui a permis l'afflux d'investisseurs étrangers. La Lituanie qui fut
pionnière dans le processus de privatisation, avait cependant
engagé ce dernier sans le faire précéder d'une
restructuration en profondeur des entreprises en cause. La Lettonie n'a
véritablement commencé ses privatisations qu'en 1996. Les
gouvernements de ces deux pays ont toutefois décidé de donner une
nouvelle impulsion aux privatisations et d'en infléchir les moyens en
délaissant la privatisation de masse par coupons et l'ouvrant davantage
aux capitaux étrangers. Aujourd'hui, le secteur privé contribue
à 70 % du PIB en Estonie, 65 % en Lituanie et 60 % en Lettonie.
3. Des résultats encourageants
La rigueur budgétaire a permis d'enrayer
l'hyperinflation d'une façon particulièrement rapide. A la fin
1996 le taux était redescendu respectivement dans ces deux pays,
à 14,8 % et 13,1 %, ainsi qu'à 13 % en Lituanie. Cela
étant, ces chiffres sont supérieurs à ceux qui ont cours
dans les pays dont la monnaie sert de référence aux monnaies
baltes. Cela est davantage imputable aux conséquences d'une
sous-évaluation initiale des monnaies qu'à une hausse
restée maîtrisée des salaires ou à des
déficits budgétaires très rigoureusement contenus.
Enfin, chacun des pays baltes bénéficie aujourd'hui d'une balance
des paiements excédentaire. Cette situation résulte moins des
transactions courantes que de l'apport très important de capitaux
étrangers. En effet, les besoins d'importations en biens
d'équipement et l'appréciation de leur monnaie ont
entraîné dans les trois pays une dégradation du solde
commercial. En sens contraire, l'absence de risque de change a incité
les investisseurs étrangers à s'engager dans les pays baltes,
singulièrement en Estonie où la réglementation à
leur égard est particulièrement libérale. L'encours des
investissements directs étrangers s'élevait à la fin de
1996 à 19 % du PIB en Estonie, 11 % en Lettonie , seulement 3 % en
Lituanie.
L'ensemble de ces mesures d'assainissement -restructuration du secteur
bancaire, rigueur budgétaire- ont dopé l'investissement,
attiré une épargne importante et contribué ainsi au
redémarrage de la croissance, même si cette progression est
restée modérée. Ainsi fin 1996 le PIB des trois pays
baltes était-il encore inférieur en termes réels au niveau
atteint avant la transition. 66 % du niveau de 1989 pour l'Estonie, 53 % pour
la Lettonie et 42 % pour la Lituanie. La place importante de l'économie
parallèle dans ces pays conduit à sous-évaluer des taux de
croissance qui pourraient néanmoins atteindre en 1997 4 % en Estonie, 5
% en Lettonie et Lituanie.
4. Un commerce extérieur réorienté
Parallèlement aux réformes économiques et
politiques engagées dès le lendemain de l'indépendance,
les pays baltes ont réorienté leur commerce extérieur vers
les pays d'économie libérale de marché de l'OCDE et, en
particulier, vers ceux de l'Union européenne.
Ainsi la Lituanie fait-elle 50 % de ses échanges avec les pays de
l'OCDE, dont 40 % avec ceux de l'Union européenne. Ses deux premiers
partenaires commerciaux restent la Russie (importations d'énergie) et
l'Allemagne, qui réalise un niveau d'opérations commerciales avec
la Lituanie supérieur à celui réalisé par la
France, qui n'en est que le 13e fournisseur.
Par ailleurs, 44,7 % des exportations de la Lettonie, et 49,3 % de ses
importations sont réalisés avec l'Union européenne. Les
deux premiers partenaires sont, là encore, la Russie et l'Allemagne,
suivies par la Finlande et la Suède. La France est le 15e partenaire de
la Lettonie, où elle n'absorbe que 1,3 % de ses ventes et n'intervient
qu'à hauteur de 1,5 % de ses achats.
S'agissant enfin de l'Estonie, celle-ci réalise 54 % de ses
échanges avec l'Union européenne, dont 60 % avec les Pays
nordiques. Les parts de marché de la France ne s'élèvent
qu'à 2 % (Allemagne 13 %), notre pays n'étant que 10e
fournisseur. Ces informations démontrent la regrettable faiblesse de la
position française dans les échanges commerciaux que nous
réalisons avec les pays baltes. En termes d'investissements, notre
situation n'est guère plus brillante. En Estonie, notre part dans les
investissements étrangers cumulés est de 0,3 %, en dépit
d'un environnement juridique très favorable, elle est de 0,1 % en
Lettonie
1(
*
)
et nous ne sommes que
vingtième investisseur en Lituanie (0,7 % des investissements
étrangers cumulés).
II. LES ACCORDS D'ASSOCIATION UNION-PAYS BALTES : PASSAGE OBLIGÉ VERS L'ADHÉSION
A. L'ÉTABLISSEMENT PROGRESSIF D'UNE ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE
1. Les produits industriels : une libéralisation diversifiée selon chacun des trois pays
Si la Communauté a aboli tous droits de douane et
restrictions quantitatives à l'importation pour les produits originaires
des trois pays baltes, depuis le ler janvier 1995, la réciproque ne vaut
que pour l'Estonie qui, dès la même date, a procédé
à un désarmement commercial identique. En revanche, la Lettonie
et la Lituanie bénéficient d'un délai pendant chacune des
périodes transitoires pour certains produits limitativement
énumérés comme, par exemple, les chaussures, les cires,
certains meubles et certains appareils électriques. Ce délai est
supérieur de deux ans pour la Lituanie (6 ans, soit jusqu'au
ler janvier 2001) par rapport à la Lettonie (4 ans, soit jusqu'au
1er janvier 1999).
De même, si les restrictions quantitatives à l'exportation sont
supprimées de part et d'autre depuis le ler janvier 1995, des droits de
douane à l'exportation vers l'Union européenne pratiqués
par la Lituanie et la Lettonie sont maintenus jusqu'à la fin de chacune
des périodes transitoires pour certaines catégories de produits
comme les peaux ou certains bois.
2. Le cas particulier des produits textiles
Les trois traités prévoient un régime
particulier différencié pour les produits textiles. Pour la
Lituanie et la Lettonie, un certain nombre de produits, originaires de ces
pays, limitativement énumérés, ne
bénéficient que d'une suspension des droits de douane à
l'importation dans le cadre de plafonds tarifaires annuels. Si l'Estonie n'est
pas concernée par cette disposition, elle est partie à un
protocole spécifique textile qui prévoit un mécanisme de
surveillance communautaire à l'importation dans l'Union
européenne des produits textiles limitativement
énumérés, pouvant aboutir, dans certains cas, à
l'introduction par la Communauté, de limites quantitatives.
Ces protocoles textiles ont pour objet de prendre en compte
"les graves
problèmes économiques et sociaux que connaît actuellement
l'industrie textile des pays importateurs et exportateurs et, en particulier,
à éliminer les risques réels de perturbation du
marché communautaire et du commerce des produits textiles... de la
Lituanie et de la Lettonie
2(
*
)
.
3. Les concessions agricoles
La négociation sur le volet des produits agricoles et
de la pêche, a été l'occasion pour la France (produits de
la pêche) et l'Allemagne (pommes de terre) de faire valoir des positions
défensives particulières.
Les parties, Communauté d'une part, Lituanie, Lettonie et Estonie,
d'autre part, ont supprimé, à compter du ler janvier 1995 les
restrictions quantitatives à l'importation de produits agricoles
originaires de l'autre partie.
Toutefois, si la Lituanie et la Lettonie, d'une part, et la Communauté,
d'autre part, se sont accordées "sur une base harmonieuse et
réciproque" des concessions tarifaires, tel n'est pas le cas de
l'Estonie qui n'a pas proposé de concessions tarifaires.
A l'égard de la Lituanie, de la Lettonie et de l'Estonie, la
Communauté maintient des droits spécifiques ou des limites
quantitatives à droit constant dont certaines augmentent chaque
année à l'égard de certains produits notamment la viande,
les produits laitiers, certains fruits...
De leur côté; la Lettonie et la Lituanie exonèrent de
droits ou taxes d'effets équivalent les produits agricoles en provenance
de la Communauté à l'exception de certains produits
limitativement énumérés pour lesquels soit des droits sont
maintenus en évoluant chaque année à la baisse sur 6 ans,
soit des limites quantitatives sont fixées, augmentant chaque
année sur une même période de 6 ans.
Enfin les trois accords comportent une clause de sauvegarde prévoyant
qu'en cas de perturbation grave des marchés de l'une des parties,
l'autre, dans l'attente de négociations, peut prendre les mesures de
protection appropriées.
Après l'élargissement de l'Union européenne à la
Suède, à la Finlande et à l'Autriche et en
conséquence de l'adoption en décembre 1994 du volet agricole de
l'Uruguay Round, des accords de libre-échange ont dû être
adaptés afin de rééquilibrer les conditions
accordées aux pays baltes par rapport à celles dont
bénéficient les autres pays associés.
Négociées pendant l'année 1996, elles feront l'objet d'un
protocole additionnel d'adaptation modifiant les accords originels. Ainsi
a-t-il été prévu pendant cinq ans, d'augmenter de 5 % par
an tous les contingents, à l'exception de certains produits (bovins
vivants). L'Estonie s'est vu accorder des quantités
supplémentaires (1 500 tonnes de lait en poudre, 700 tonnes de beurre
et, après d'âpres négociations, 800 tonnes de pommes de
terre). De même pour la Lettonie (150 tonnes supplémentaires de
choux blancs ou rouges).
4. Des procédures protectrices
Si les trois accords d'association proscrivent, de
façon générale, l'introduction par chacune des parties de
nouveaux droits de douane ou de nouvelles restrictions quantitatives à
l'importation ou à l'exportation, ils prévoient néanmoins
un dispositif exceptionnel de protection dans certains cas.
Ainsi, chaque Etat associé pourra recourir à la majoration de ses
droits de douane pour protéger ses industries naissantes, ses secteurs
en restructuration ou qui sont confrontés à de graves
difficultés. Des limites sont posées à ce recours : la
valeur totale des importations concernées par ces mesures ne pourra
dépasser 15 % des importations totales de produits communautaires et la
mise en oeuvre de ces protections ne peut excéder trois années.
De même, chacune des parties -Communauté ou pays associé-
peut prendre des mesures de sauvegarde lorsque l'augmentation des importations
d'un produit donné est susceptible de provoquer :
- un préjudice grave aux producteurs nationaux de produits similaires,
- de graves perturbations dans un secteur économique ou une
région de la Partie importatrice.
Ces types de mesures de protection sont décidées dans le cadre du
conseil d'association qui reçoit les notifications et les
éléments d'information nécessaires.
B. VERS UN ESPACE ÉCONOMIQUE HOMOGÈNE ENTRE LES TROIS ETATS ASSOCIÉS ET LA COMMUNAUTÉ
1. Circulation des travailleurs
Les accords posent, tous trois, le principe de non
discrimination dans les Etats membres de la Communauté à
l'égard des travailleurs lettons, lituaniens ou estoniens du fait de
leur nationalité, en ce qui concerne les conditions de travail, de
rémunération ou de licenciement, par rapport aux ressortissants
dudit Etat Membre. De même, le conjoint et les enfants du travailleur
originaire de chacun des trois Etats baltes ont accès au marché
de l'emploi d'un Etat membre pendant la durée de son séjour
professionnel autorisé.
Les pays associés devront accorder la réciprocité de ce
traitement à l'égard des travailleurs d'un Etat de la
Communauté, "sous réserve des conditions et modalités
applicables dans chacun des trois pays.
Comme dans le cadre des autres accords européens, les trois
présents textes amorcent une coordination des régimes de
sécurité sociale. Ainsi prévoient-ils la prise en compte,
dans chacun des trois Etats des droits sociaux et annuités en vue du
calcul de la retraite et des droits à pension acquis par un travailleur
letton, lituanien ou estonien lors de son séjour dans l'un quelconque
des Etats membres. L'accord prévoit enfin le libre transfert des
pensions de retraite ou d'invalidité, sauf pour les prestations
non-contributives.
C'est au conseil d'association qu'il revient d'appliquer ces principes en
respectant les droits et obligations nés d'accords bilatéraux
liant chacun des trois Etats baltes aux Etats membres, et prévoyant des
traitements plus favorables.
2. Droit d'établissement
Dès l'entrée en vigueur de l'accord, la
Communauté et ses Etats membres octroient le traitement national pour
l'établissement, dans les Etats membres des sociétés des
pays baltes et pour l'activité des sociétés et filiales
baltes établies dans les Etats membres. Si l'accord conclu avec
l'Estonie ne comporte à cet égard aucune exception ou
période transitoire dans la mise en oeuvre du traitement national, il en
va différemment pour les deux autres Etats. La Lettonie pourra jusqu'au
31 décembre 1999, déroger au traitement national pour les
secteurs suivants : fabrication d'armements, activités de jeux et paris,
opérations immobilières, propriété
d'infrastructures portuaires. Pendant cette même période, la
Lituanie pourra exclure les secteurs postes et
télécommunications, la fabrication de vodka et liqueurs, la
recherche de gisements minéraux, les postes. De plus, la Lituanie
bénéficiera d'une dérogation permanente dans trois
domaines : l'acquisition de terrains et de ressources naturelles et
l'organisation de jeux et de paris.
Enfin, les services de transport aériens, de navigation
intérieure et de cabotage maritime sont exclus des dispositions de
l'accord relatives au droit d'établissement.
Les conditions d'emploi de ressortissants communautaires ou baltes,
respectivement dans l'un des pays baltes ou sur le territoire d'un Etat-membre
sont précisément définies. Le personnel concerné
doit relever de l'une des trois catégories suivantes appartenant au
"personnel-clé" de l'entreprise, cadres supérieurs, personnel
ayant une qualification spécifique ou personnel transféré
temporairement.
Chacun des Etats baltes a la possibilité de déroger au cours de
la période transitoire aux dispositions relatives à
l'établissement de sociétés ou à l'activité
de filiales européennes pour ses industries en cours de restructuration
ou, celles qui sont confrontées à des difficultés ayant
des conséquences sociales, celles qui sont confrontées à
de brutales réductions de parts de marché. Les mesures prises
doivent être "raisonnables et nécessaires" et ne pas introduire de
discriminations à l'égard des sociétés
communautaires déjà établies.
3. Une libéralisation progressive des prestations de services
L'Union, d'une part, les Etats baltes, d'autre part,
s'engagent à libérer progressivement les activités de
prestations de services. Au plus tard en 2003 -8 ans après
l'entrée en vigueur de l'accord-, le Conseil d'association prendra les
mesures nécessaires à cette libéralisation. Les accords
prévoient, dans la logique des résultats du GATS, une ouverture
progressive pour les prestations de services de sociétés non
établies sur le territoire de l'autre partie contractante.
Le transport maritime international fait l'objet de dispositions
spécifiques : principe d'accès au marché et au trafic sans
limitation et sur une base commerciale ; proscription du partage des cargaisons.
S'agissant des transports aériens et terrestres, des accords seront
à conclure entre l'Union et les pays baltes, ces derniers mettant
à profit la période transitoire pour réaliser le
rapprochement de leurs législations dans ce domaine des dispositions
communautaires.
4. La circulation des capitaux
Les parties s'engagent à autoriser tous paiements
liés à la balance des opérations commerciales dans une
monnaie librement convertible, caractéristique que réussissent
déjà les monnaies des trois Etats baltes. Les mouvements de
capitaux liés notamment aux investissements d'une partie vers une autre
sont libérés, de même que sont autorisés la
liquidation ou le rapatriement des investissements et des
bénéfices qu'ils génèrent.
Toutefois, en ce qui concerne la Lituanie et pour les investissements
liés à l'établissement de ressortissants communautaires
exerçant comme indépendants dans ce pays, la libre circulation
complète des capitaux n'est assurée qu'à la fin de la
période de transition.
Enfin, les parties s'engagent également à assurer la libre
circulation des capitaux concernant les investissements en portefeuille.
C. LE RAPPROCHEMENT DES STRUCTURES ÉCONOMIQUES ET JURIDIQUES ET DES COOPÉRATIONS GÉNÉRALISÉES
1. La coopération économique
Une ambitieuse volonté de coopération
économique est affichée, destinée à contribuer au
développement et à la croissance des trois pays baltes
associés. Une trentaine de domaines de coopération sont
identifiés dans les accords, certains d'entre eux étant mis en
exergue : l'industrie, les investissements, l'agriculture, l'agro-industrie,
l'énergie, les transports, le développement régional et le
tourisme.
La coopération industrielle se fixe notamment pour objectif de renforcer
le secteur privé, de restructurer et de moderniser l'outil industriel.
Les investissements devront bénéficier d'un environnement
favorable grâce à un cadre juridique approprié, afin
d'aider à la poursuite du processus de déréglementation et
à l'amélioration de l'infrastructure économique.
Dans le domaine de la science et de la technologie, il est prévu des
échanges d'information, des activités conjointes de recherche et
de développement. Une place importante sera réservée
à cette coopération dans le cadre du programme-cadre de la
Communauté.
Pour l'éducation et la formation, la Communauté coopérera
avec les pays baltes, notamment pour réformer son système
éducatif, assurer la formation initiale, la formation continue et en
cours de carrière. Il conviendra également de promouvoir la
reconnaissance mutuelle des périodes d'études et de
diplômes. Enfin, des cadres spécifiques existants seront
confortés -comme le programme Tempus, la Fondation européenne
pour la formation et l'Eurofaculty.
Dans le domaine de l'agriculture et du secteur agro-industriel en
général, la coopération visera une modernisation de la
productivité par une amélioration des circuits de distribution
privés et des techniques de stockage ainsi que diverses actions
d'aménagement du territoire.
Dans le secteur de l'énergie, l'objectif est d'aboutir, sur les bases de
l'éonomie libérale, à l'intégration progressive des
marchés baltes. Des dispositions spécifiques concernent le
domaine nucléaire, en particulier pour les questions de
sûreté et communautaires.
Par-delà ces domaines majeurs, beaucoup d'autres entreront dans le champ
d'application de la coopération entre chaque pays balte d'une part, et
la Communauté d'autre part : ainsi des transports, des
télécommunications, de l'environnement, du développement
régional et du tourisme, du développement des petites et moyennes
entreprises, de l'adaptation des secteurs bancaires ou de l'assurance.
Coopération qui s'étendra enfin jusqu'aux moyens de lutter contre
le blanchiment de l'argent ou contre la drogue.
2. La coopération financière
Les accords formalisent les modalités d'une assistance
financière qui est déjà engagée depuis plusieurs
années. Les textes rappellent les formes de l'assistance
financière communautaire : dons et prêts, notamment, pour ces
derniers, en provenance de la BEI, ainsi que l'aide fournie dans le cadre du
programme PHARE.
En outre, la Communauté, dans le cadre du G 24 (OCDE), peut être
amenée à intervenir pour maintenir la convertibilité des
monnaies des pays associés ou pour aider à l'équilibre des
balances des paiements.
Le tableau ci-après récapitule l'assistance financière
reçue par ces divers canaux au 31 décembre 1996.
Lituanie |
Estonie |
Lettonie |
|
Prêts Banque Mondiale |
270 M$
|
126 M$
|
210 M$
|
Prêts BERD |
178 M écus
|
149 M écus
|
170 M écus
|
Crédits cumulés 1991-1996 |
177 M écus |
96,6 M écus |
127 M écus |
PHARE 1997 |
38 M écus |
10 M écus |
27 M écus |
Prêts BEI |
101 M écus |
68 M écus |
31 M écus |
Union européenne
aide-balance des paiements |
100 M écus
(50 déboursés) |
40 M écus
(20 utilisés) |
80 M écus
(40 décaissés) |
On notera, s'agissant des crédits PHARE, la
modicité du taux des engagements par rapport à la
contractualisation pour les pays baltes et la lenteur des déboursements
par rapport à ces mêmes engagements, comme le démontre le
tableau ci-après :
Pays |
Contractualisation/Engagements |
Paiements/Engagements |
Lituanie |
59,1 % |
34,5 % |
Lettonie |
62,7 % |
33,8 % |
Estonie |
64,3 % |
33,2 % |
Moyenne pays PHARE |
67 % |
56,1 % |
Pour les années à venir, la dotation PHARE pour
la Lituanie s'élèvera à 152 millions d'écus,
à 108 millions d'écus pour la Lettonie, et 84 millions
d'écus pour l'Estonie.
Dans le cadre d'une
stratégie de préadhésion
, la
commission pourrait réorienter PHARE sur la base suivante : 30 %
consacrés au renforcement des administrations, 70 % aux investissements,
notamment en infrastructures. Pour la commission, cette stratégie de
"partenariat pour l'adhésion", engagée avec chacun des pays
candidats comporterait trois volets : l'adoption progressive de l'acquis
communautaire, la familiarisation avec les programmes et méthodes
communautaires, enfin, à partir de 2000, des aides financières de
pré-adhésion.
III. LES OBJECTIFS DU DIALOGUE POLITIQUE
A. DES MÉCANISMES DE COOPÉRATION PERFECTIBLES
Le dialogue politique entre chacun des trois Etats baltes et
l'Union européenne se donne pour ambition la promotion des objectifs
suivants :
- rapprochement progressif de chacun des Etats baltes de l'Union
européenne,
- convergence croissante des positions des Parties sur les questions
internationales,
- meilleure coopération dans les domaines couverts par la PESC,
- sécurité et stabilité en Europe.
Ce dialogue se déroule dans un cadre multilatéral
" selon
les formes et les pratiques établies avec les pays associés
d'Europe centrale ".
En effet, le Conseil européen de Copenhague a, en juin 1993, posé
le principe de l'établissement de relations structurées des pays
associés avec l'Union européenne, dans le cadre d'un dialogue
multilatéral renforcé destiné à atteindre les
objectifs cités plus haut. Les trois Etats baltes participent à
ce dialogue renforcé depuis la signature des accords d'association en
juin 1995. Ce dialogue structuré se déroule une fois par an en
marge d'un Conseil européen. Par ailleurs des réunions entre
ministres compétents en matière de PESC, de justice et affaires
intérieures, de marché intérieur, ou de thèmes
transeuropéens (énergie, transports, science et technologie,
culture et éducation) se tiennent une à deux fois par an,
également en marge des conseils.
Le dialogue politique s'exerce également dans un cadre bilatéral
réunissant chacun des trois Etats et les instances correspondantes de
l'Union européenne. Au niveau ministériel ce dialogue se tient au
sein du Conseil d'association. D'autres modalités possibles sont
pévues : notamment des réunions des directeurs politiques de
chacun des Etats baltes avec la présidence du Conseil de l'Union
européenne et de la Commission, et la concertation au sein des
organisations internationales. Le Conseil Affaires générales du
24 mars 1997 a souhaité renforcer les modalités de
coopération des pays associés avec l'Union dans le cadre de ses
démarches et de ses déclarations. En effet, jusqu'à
présent, le bilan de cette coopération a été assez
limité. En 1996, les PECO se sont associés à 30 % des
déclarations et 40 % des dispositions communes de l'Union
européenne mais à seulement 10 % de ses démarches et
à aucune de ses actions. Progressivement, sont mises en oeuvre des
améliorations aux méthodes et aux mécanismes de
coopération. C'est dans ce souci notamment que la France a initié
l'idée d'une "conférence européenne", réunissant
tous les Etats candidats à l'adhésion ayant conclu un accord
d'association et qui servirait de cadre à une concertation sur les
questions de politique étrangère et de défense ou sur les
affaires de justice et de sécurité intérieure.
B. LES PRÉOCCUPATIONS INTERNATIONALES DES PAYS BALTES
1. La méfiance à l'égard du voisin russe
Une fois leur indépendance acquise et soucieux de rompre avec l'héritage soviétique, les pays baltes ont refusé de s'intégrer au nouvel ensemble de la CEI, regroupant les pays dits de l'étranger proche. Le souvenir des occupations, russe puis soviétique, demeure vif, par-delà la brève période d'indépendance entre 1920 et 1940. Ce choix n'a pas été sans sacrifices puisque la Russie a décidé, en contrepartie, de jouer de leur grande dépendance énergétique, singulièrement pour la Lituanie, notamment en leur faisant payer son pétrole et son gaz naturel au prix du marché mondial. Enfin cette volonté de rupture avec l'héritage soviétique concerne, nous l'avons vu, les importantes minorités russophones d'Estonie et de Lettonie sur le sort desquelles la Russie entend exercer une attention vigilante. Demeurent enfin, quelques contentieux frontaliers entre la Lettonie et l'Estonie d'une part, et la Russie d'autre part, notamment autour des villes majoritairement habitées par des russophones (Abrene en Lettonie, Norva et Petseri en Estonie). La Lituanie reste très sensible aux conditions dans lesquelles s'opère le transit -singulièrement le transit militaire- entre Kaliningrad et la Russie à travers le territoire lituanien.
2. La nécessaire coopération entre les trois Etats baltes
Chacun des trois Etats a pris conscience de la
nécessité d'une coordination de ses efforts avec les deux autres
dans les différents domaines économique, diplomatique et
sécuritaire. Ce souci de coopération l'emporte finalement sur les
particularismes hérités de l'histoire ou imposés par la
géographie : liens particuliers unissant la Pologne à la
Lituanie, en dépit de la suspicion mutuelle qui a longtemps
prévalu, conflits récurrents entre Lettonie et Estonie d'une part
et Russie d'autre part, sur les minorités russophones, tropisme nordique
de l'Estonie. Quelques différends persistent entre les Etats baltes
eux-mêmes, notamment sur la délimitation de la frontière
maritime entre la Lituanie et la Lettonie, liés à l'existence de
ressources pétrolières "offshore".
Pour autant la coopération régionale balte est une donnée
au moins sur le plan institutionnel : depuis mai 1990 a été mis
en place un Conseil balte en tant que cadre de consultations diplomatiques au
niveau des Chefs d'Etat ou des ministres concernés. Au niveau
parlementaire existe, parallèlement à ce Conseil une
Assemblée parlementaire balte, cadre de coopération entre les
trois parlements. Cette Assemblée a ainsi récemment
adopté, en octobre 1996, une résolution sur la coopération
en matière de contrôle des frontières, de lutte contre la
criminalité organisée et de coordination de la législation.
Enfin les Etats baltes perçoivent l'intérêt politique d'un
Conseil des Etats riverains de la mer baltique, créé en 1992
comme forum de concertation sur toute une série de sujets :
sécurité, problèmes de frontières, lutte contre la
criminalité...
Sur le plan économique et commercial, les Etats baltes ont signé
en 1993 un traité de libre-échange pour les marchandises
manufacturées, prolongé en 1996 par un accord de même
nature sur les produits agricoles.
3. La volonté d'ancrage à l'ouest
Comme les autres pays d'Europe centrale et orientale, les
pays
baltes ont, comme souci prioritaire, la participation aux organisations
ouest-européenne et euro-atlantique. Ils y voient notamment le
parachèvement logique de leur restauration en tant qu'Etats souverains.
A l'UEO
, avec les autres PECO les pays baltes ont le statut
" d'associés partenaires ". Ce statut leur permet de
participer aux débats du Conseil de l'UEO sans pouvoir bloquer cependant
une décision adoptée par consensus des Etats-membres. Ils sont
régulièrement informés des activités des groupes de
travail du Conseil et peuvent y participer. Enfin, il leur est possible de
s'associer aux décisions prises par les Etats-membres dans le cadre de
missions humanitaires ou d'évacuation de ressortissants, de missions de
maintien de la paix ou de forces de combat pour la gestion de crises.
De même depuis 1994, les Etats baltes sont-ils parties,
dans le cadre
de l'OTAN
, au partenariat pour la paix, qui les associe à des
programmes militaires concrets et individualisés pour la
préparation d'opérations de maintien de la paix ainsi qu'au
Conseil de partenariat euro-atlantique créé en 1997 et
destiné à donner une dimension plus politique au partenariat pour
la paix. Le récent Sommet de Madrid n'a pas retenu les pays baltes parmi
les pays appelés à faire partie de la première vague
d'adhésion à l'Alliance Atlantique. En l'occurrence, une telle
inscription aurait conduit la Russie -déjà plus que
réticente à toute idée d'élargissement de
l'Alliance- à provoquer une crise politique majeure avec les
alliés. La mention de l'importance de la zone baltique pour la
sécurité du continent n'a pas véritablement
compensé, pour les pays baltes, leur maintien en lisière de
l'Alliance atlantique. Dans ce contexte, l'idée, proposée par la
France, d'établir entre l'OTAN et les pays baltes une " relation
spéciale ", sous la forme d'une charte, devrait être
approfondie.
Enfin, s'agissant de l'adhésion des trois pays baltes à
l'Union européenne
, la Commission dans son avis du 16 juillet
1997, n'a retenu que l'Estonie comme le seul des pays baltes réunissant
les critères requis. Rappelons que le Conseil européen de
Copenhague avait, en 1993, établi les critères objectifs suivants
pour guider la commission. Les PECOS candidats devaient ainsi :
- disposer d'institutions stables garantissant la démocratie, la
primauté du droit, les droits de l'homme, le respect des
minorités et leur protection. Sur ce dernier point la commission a
estimé que la Lettonie et l'Estonie devaient accélérer le
rythme des naturalisations des " non-citoyens " russophones
afin de
mieux les intégrer dans la société estonienne et lettone
- avoir une économie de marché viable et être en mesure
d'affronter la concurrence des pays de l'Union. La commission a constaté
que si l'Estonie répondait à ce critère économique,
il n'en allait pas de même notamment pour la Lituanie et la Lettonie qui,
bien qu'ayant réalisé des progrès considérables,
n'étaient pas suffisants pour être déjà
concurrentiels sur le marché communautaire
- être enfin en mesure de reprendre l'acquis communautaire et avoir mis
en place une structure administrative et juridictionnelle permettant de
l'appliquer. Sur ce point, la commission a constaté que si les trois
Etats baltes avaient effectué les transpositions nécessaires en
ce qui concerne le marché unique, des efforts complémentaires,
surtout pour la Lituanie et la Lettonie, restaient à consentir en
matière d'investissements dans les secteurs de l'environnement, de
l'agriculture, de l'énergie et des transports.
Quelle que soit la validité des appréciations portées,
objectivement, par la Commission sur la façon dont les trois pays baltes
remplissent les critères posés, il reste que le choix
d'accueillir dans l'Union un seul des trois Etats baltes, prête à
débat. S'il semble acquis que l'Estonie a, sur le plan
économique, une certaine avance sur ses deux partenaires, le
critère " politique " concernant les questions du traitement
des minorités russophones place l'Estonie et la Lettonie sur le
même plan. Surtout, comment ces trois pays, qui ont commencé
à réaliser entre eux une zone de libre-échange,
pourront-ils la faire fonctionner de façon cohérente si l'un
d'entre eux participe à une structure d'intégration
économique et commerciale plus poussée et dont les deux autres
sont pour l'heure exclus ? Les investissements extérieurs ne
risqueraient-ils pas de ne plus privilégier que l'Estonie aux
dépens des deux autres ? Ces questions préoccupent
légitimement nos partenaires lituaniens et lettons.
CONCLUSION
La mise en oeuvre, depuis le 1er janvier 1995, du volet
commercial des accords d'association n'a pu qu'accentuer la tendance au
renforcement des liens commerciaux entre les trois Etats baltes d'une part et
l'Union européenne d'autre part.
Si la part relative de cette dernière dans les échanges de ces
trois pays prend une part prépondérante, elle reste, en volume,
limitée. Les conséquences de ce libre-échange ne sont donc
pas négatives pour l'Union ou pour la France, au contraire. Seuls
quelques secteurs en France pourraient, à terme, apparaître
concurrents : le secteur du bois et l'industrie du meuble ainsi que du textile,
les produits chimiques (avec l'Estonie) et l'engrais azoté (avec la
Lituanie).
En vue de leur future adhésion à l'Union, les efforts que devront
consentir les trois pays baltes porteront surtout sur la reprise de l'acquis
communautaire et leur capacité à le mettre effectivement en
oeuvre. Cette dernière exigence nécessitera une importante
démarche de formation des administrations, même si chaque pays
présente, sur ce dossier comme sur d'autres, des différences
sensibles.
Par delà le débat sur les futurs élargissements et sur les
négociations à venir sur ce sujet, comment ne pas être
préoccupé par la configuration institutionnelle future de notre
communauté ? Le Traité d'Amsterdam, dont nous aurons
bientôt à débattre, n'a pas apporté sur ce plan les
réponses que nous souhaitions. Il importera dans les mois à venir
de convaincre les autorités exécutives et législatives des
Etats associés et notamment celles des trois Etats baltes que la
Communauté ne pourra progresser, économiquement et politiquement,
qu'au prix d'une réforme institutionnelle majeure.
Au bénéfice de ces observations, votre rapporteur invite la
commission des affaires étrangères, de la défense et des
forces armées à donner un avis favorable à l'adoption des
trois projets de loi.
EXAMEN EN COMMISSION
La commission des affaires étrangères, de la
défense et des forces armées a examiné les trois projets
de loi au cours de sa séance du mercredi 24 septembre 1997.
A l'issue de l'exposé du rapporteur, M. Xavier de Villepin,
président, s'est associé à l'interrogation du rapporteur
sur le choix opéré par la commission européenne. Il a
relevé les difficultés que pourrait engendrer l'initiative d'une
"Conférence européenne" réunissant, aux côtés
de pays appelés à intégrer l'Union dans un avenir proche,
certains Etats dont l'adhésion ne pourrait être
réalisée avant plusieurs années.
M. Xavier de Villepin, président, a déploré enfin la
faiblesse de la position économique française dans les pays
baltes.
Puis la commission des affaires étrangères, de la défense
et des forces armées a adopté les trois projets de loi.
PROJET DE LOI
(Texte proposé par le Gouvernement)
Article unique
Est autorisée la ratification de l'accord européen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et la République de Lituanie, d'autre part, fait à Luxembourg le 12 juin 1995 et dont le texte est annexé à la présente loi 3( * ) .
PROJET DE LOI
(Texte proposé par le Gouvernement)
Article unique
Est autorisée la ratification de l'accord européen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et la République de Lettonie, d'autre part, fait à Luxembourg le 12 juin 1995 et dont le texte est annexé à la présente loi 4( * ) .
PROJET DE LOI
(Texte proposé par le Gouvernement)
Article unique
Est autorisée la ratification de l'accord européen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et la République d'Estonie, d'autre part, fait à Luxambourg le 12 juin 1995 et dont le texte est annexé à la présente loi 5( * ) .
ANNEXES -
ETUDE D'IMPACT6(
*
)
- LITUANIE -
1.
Etat de droit et situation de fait existants ainsi
que leurs insuffisances
L'accord d'association se substituera à un accord de commerce et de
coopération, signé le 11 mai 1992. Le volet libre-échange
de l'accord d'association est mis en oeuvre depuis le ler janvier 1995 dans le
cadre d'un accord de libre échange, signé le 18 juillet 1994.
L'entrée en vigueur de cet accord européen d'association
concrétisera un engagement de l'Union européenne figurant
dès le Conseil européen de Copenhague, qui reconnaissait la
vocation à l'adhésion des pays baltes.
L'état de droit existant ne correspond plus au niveau des relations
entre l'Union européenne et la Lituanie, pays candidat à
l'adhésion. L'entrée en vigueur de l'accord d'association
permettra une mise en oeuvre complète de la stratégie de
pré-adhésion, dans la ligne des conclusions du Conseil
européen d'Essen. La Lituanie bénéficiera ainsi d'une
égalité de traitement par rapport aux autres pays candidats.
2. Bénéfices escomptés
-
sur l'emploi
L'accord comprend des dispositions visant à faciliter la circulation des
travailleurs, ainsi que la liberté d'établissement en
matière de prestations de services. Ceci est de nature à avoir un
effet positif sur l'emploi. Cette incidence positive, qu'il n'est, à ce
stade, pas possible de chiffrer, devrait être renforcée par
d'autres dispositions relatives à la libre circulation des capitaux
concernant les investissements directs et le rapatriement du produit de ces
investissements, ainsi qu'au respect des règles de concurrence, à
l'ouverture des marchés publics, et à la protection des droits de
la propriété intellectuelle.
-
sur l'intérêt général
:
L'objectif général de cet accord d'association est de
préparer la future adhésion de ce pays à l'Union. Le
renforcement de la stabilité, de la sécurité
(particulièrement cruciale au regard de la situation spécifique
des pays baltes) ainsi que la réunification du continent européen
constituent une priorité politique pour l'Union européenne. Le
renforcement des relations politiques s'accompagnera d'un nouveau
développement des relations économiques. Il n'est pas possible
d'évaluer l'incidence de ce dernier aspect sur l'ensemble de l'Union
européenne, ni sur la France. Notre pays, qui est seulement le
13ème fournisseur (les exportations s'élèvent à 300
MF pour 1995) et le 14ème client de la Lituanie pourrait tirer parti de
certaines dispositions figurant dans cet accord pour renforcer son implantation
économique et financière. Le solde des investissements (en flux)
vers la Lituanie a été de 5 MF en 1995.
-
Incidences financières
L'accord n'a pas d'incidence directe sur le budget de l'Etat, des
collectivités locales ou sur le niveau des prix à la
consommation. Les engagements financiers de la part de l'Union
européenne rentrent dans le cadre général de la
stratégie de pré-adhésion.
Simplification des formalités administratives
Sans objet.
Complexité d'ordonnancement juridique
L'entrée en vigueur de cet accord introduira une plus grande
sécurité juridique pour les opérateurs.
- LETTONIE -
1. Etat de droit et situation de fait existants ainsi que
leurs insuffisances
L'accord d'association se substituera à un accord de commerce et de
coopération, signé le 11 mai 1992. Le volet libre-échange
de l'accord d'association est mis en oeuvre depuis le ler janvier 1995 dans le
cadre d'un accord de libre échange, signé le 18 juillet 1994.
L'entrée en vigueur de cet accord européen d'association
concrétisera un engagement de l'Union européenne figurant
dès le Conseil européen de Copenhague, qui reconnaissait la
vocation à l'adhésion des pays baltes.
L'état de droit existant ne correspond plus au niveau des relations
entre l'Union européenne et la Lettonie, pays candidat à
l'adhésion. L'entrée en vigueur de l'accord d'association
permettra une mise en oeuvre complète de la stratégie de
pré-adhésion, dans la ligne des conclusions du Conseil
européen d'Essen. La Lettonie bénéficiera ainsi d'une
égalité de traitement par rapport aux autres pays candidats.
2. Bénéfices escomptés
-
Sur l'emploi
L'accord comprend des dispositions visant à faciliter la circulation des
travailleurs, ainsi que la liberté d'établissement en
matière de prestations de services. Ceci est de nature à avoir un
effet positif sur l'emploi. Cette incidence positive, qu'il n'est, à ce
stade, pas possible de chiffrer, devrait être renforcée par
d'autres dispositions relatives à la libre circulation des capitaux
concernant les investissements directs et le rapatriement du produit de ces
investissements, ainsi qu'au respect des règles de concurrence, à
l'ouverture des marchés publics, et à la protection des droits de
la propriété intellectuelle.
- Sur l'intérêt général
L'objectif général de cet accord d'association est de
préparer la future adhésion de ce pays à l'Union. Le
renforcement de la stabilité, de la sécurité
(particulièrement cruciale au regard de la situation spécifique
des pays baltes) ainsi que la réunification du continent européen
constituent une priorité politique pour l'Union européenne. Le
renforcement des relations politiques s'accompagnera d'un nouveau
développement des relations économiques. Il n'est pas possible
d'évaluer l'incidence de ce dernier aspect sur l'ensemble de l'Union
européenne, ni sur la France. Notre pays, qui est seulement le
14ème fournisseur de la Lettonie (les exportations
s'élèvent à 188 MF pour 1995) pourrait tirer parti de
certaines dispositions figurant dans cet accord pour renforcer son implantation
économique et financière. Le solde des investissements (en flux)
vers la Lettonie a été de 23 MF en 1995.
-
Incidences financières
L'accord n'a pas d'incidence directe sur le budget de l'Etat, des
collectivités locales ou sur le niveau des prix à la
consommation. Les engagements financiers de la part de l'Union
européenne rentrent dans le cadre général de la
stratégie de pré-adhésion.
-
Simplification des formalités administratives
Sans objet.
-
Complexité d'ordonnancement juridique
L'entrée en vigueur de cet accord introduira une plus grande
sécurité juridique pour les opérateurs.
- ESTONIE -
1. Etat de droit et situation de fait existants ainsi que
leurs insuffisances
L'accord d'association se substituera à un accord de commerce et de
coopération, signé le 11 mai 1992. Le volet libre-échange
de l'accord d'association est mis en oeuvre depuis le ler janvier 1995 dans le
cadre d'un accord de libre échange, signé le 18 juillet 1994.
L'entrée en vigueur de cet accord européen d'association
concrétisera un engagement de l'Union européenne figurant
dès le Conseil européen de Copenhague, qui reconnaissait la
vocation à l'adhésion des pays baltes.
L'état de droit existant ne correspond plus au niveau des relations
entre l'Union européenne et la Lettonie, pays candidat à
l'adhésion. L'entrée en vigueur de l'accord d'association
permettra une mise en oeuvre complète de la stratégie de
pré-adhésion, dans la ligne des conclusions du Conseil
européen d'Essen. La Lettonie bénéficiera ainsi d'une
égalité de traitement par rapport aux autres pays candidats.
2. Bénéfices escomptés
-
Sur l'emploi
L'accord comprend des dispositions visant à faciliter la circulation des
travailleurs, ainsi que la liberté d'établissement en
matière de prestations de services. Ceci est de nature à avoir un
effet positif sur l'emploi. Cette incidence positive, qu'il n'est, à ce
stade, pas possible de chiffrer, devrait être renforcée par
d'autres dispositions relatives à la libre circulation des capitaux
concernant les investissements directs et le rapatriement du produit de ces
investissements, ainsi qu'au respect des règles de concurrence, à
l'ouverture des marchés publics, et à la protection des droits de
la propriété intellectuelle.
-
Sur l'intérêt général
L'objectif général de cet accord d'association est de
préparer la future adhésion de ce pays à l'Union. Le
renforcement de la stabilité, de la sécurité
(particulièrement cruciale au regard de la situation spécifique
des pays baltes) ainsi que la réunification du continent européen
constituent une priorité politique pour l'Union européenne. Le
renforcement des relations politiques s'accompagnera d'un nouveau
développement des relations économiques. Il n'est pas possible
d'évaluer l'incidence de ce dernier aspect sur l'ensemble de l'Union
européenne, ni sur la France. Notre pays, qui est seulement le
10ème fournisseur (les exportations s'élèvent à 208
MF pour 1995) et le 16ème client de l'Estonie pourrait tirer parti de
certaines dispositions figurant dans cet accord pour renforcer son implantation
économique et financière. Le solde des investissements (en flux)
vers l'Estonie a été de 3 MF en 1995.
-
Incidences financières
L'accord n'a pas d'incidence directe sur le budget de l'Etat, des
collectivités locales ou sur le niveau des prix à la
consommation. Les engagements financiers de la part de l'Union
européenne rentrent dans le cadre général de la
stratégie de pré-adhésion.
-
Simplification des formalités administratives
Sans objet.
-
Complexité d'ordonnancement juridique
L'entrée en vigueur de cet accord introduira une plus grande
sécurité juridique pour les opérateurs.
1
Royaume-Uni 23 %, Etats-Unis 18 %,
Allemagne 11 %, Finlande 9 %, Pays-Bas 6 %.
2
Cette phrase du préambule ne figure pas dans le protocole
textile "Estonie".
3
Voir le texte annexé au document Sénat n° 392.
4
Voir le texte annexé au document Sénat n° 393.
5
Voir le texte annexé au document Sénat n° 394.
6
Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des
parlementaires.