Rapport n° 419 : Projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre le gouvernement de la République de Croatie sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements
M. Michel ALLONCLE
Commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées- Rapport n° 419 - 1996/1997
Table des matières
- I. UN DISPOSITIF CLASSIQUE DE PROTECTION RÉCIPROQUE DES INVESTISSEMENTS
- II. LA CROATIE DEPUIS L'INDÉPENDANCE : LA PAIX QUI S'INSTAURE DEVRAIT PERMETTRE DE PARFAIRE LA DÉMOCRATIE ET D'ASSURER LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
- CONCLUSION
- EXAMEN EN COMMISSION
- PROJET DE LOI
-
ANNEXE
ETUDE D'IMPACT33 Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des parlementaires.
N° 419
SÉNAT
SESSION EXTRAORDINAIRE DE 1996-1997
Annexe au procès-verbal de la séance du 17 septembre 1997
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées (1) sur le projet de loi autorisant l'approbation de l' accord entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la Répubique de Croatie sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements, |
Par M. Michel ALLONCLE,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de :
MM. Xavier
de Villepin,
président
; Yvon Bourges, Guy Penne, Jean Clouet,
François Abadie, Mme Danielle Bidard-Reydet, MM. Jacques Genton,
vice-présidents
; Michel Alloncle, Jean-Luc
Mélenchon, Serge Vinçon, Bertrand Delanoë,
secrétaires
; Nicolas About, Jean-Michel Baylet, Jean-Luc
Bécart, Daniel Bernardet, Pierre Biarnès,
Didier Borotra, André Boyer, Mme Paulette Brisepierre,
MM.
Michel Caldaguès, Robert Calmejane, Mme Monique
Cerisier-ben Guiga,
MM. Charles-Henri de Cossé-Brissac,
Pierre Croze, Marcel Debarge, Jean-Pierre Demerliat, Xavier Dugoin,
André Dulait, Hubert Durand-Chastel, Claude Estier, Hubert Falco, Jean
Faure, Philippe de Gaulle, Daniel Goulet
,
Jacques Habert, Marcel
Henry, Roger Husson, Christian de La Malène, Edouard
Le Jeune, Maurice Lombard, Philippe Madrelle, Pierre Mauroy, Mme Lucette
Michaux-Chevry, MM. Paul d'Ornano, Charles Pasqua, Alain Peyrefitte, Bernard
Plasait, Régis Ploton, Michel Rocard, André Rouvière,
André Vallet.
Voir le numéro
:
Sénat
:
342
(1996-1997).
Traités et conventions.
Mesdames, Messieurs,
Le projet de loi qui nous est soumis a pour objet d'autoriser l'approbation
d'un accord signé avec la Croatie le 3 juin 1996, tendant à
l'encouragement et à la protection réciproques des
investissements.
Notre commission des Affaires étrangères, de la Défense et
des Forces armées est habituée aux accords de cette nature
déjà passés avec une soixantaine de pays et qui offrent
à nos investisseurs un cadre juridique protecteur.
La Croatie qui fut l'une des entités constitutives de l'ancienne
Yougoslavie est, depuis juin 1991, un Etat indépendant. Après
avoir subi les premiers ravages de la guerre qui a embrasé
l'ex-Yougoslavie, elle est parvenue, à partir de 1995, à
recouvrer, à l'encontre des indépendantistes serbes, sa
souveraineté sur la totalité de son territoire.
La Croatie, qui réunit quelque 4 500 000 habitants sur une superficie de
56 500 km², présente une situation économique prometteuse
où les entreprises françaises, encore marginalement
présentes aujourd'hui, disposent d'intéressantes
opportunités.
Sur le plan politique, la Croatie offre des caractéristiques
contrastées : des institutions démocratiques stables n'ont
pas empêché ponctuellement les tentations autoritaires, que
renforcent les divisions de l'opposition.
De plus, le rôle important et pas toujours positif tenu par la
présidence croate dans l'évolution politique de la
Bosnie-Herzégovine voisine, et dans la mise en oeuvre des accords de
paix, jette parfois une ombre sur la sincérité de l'engagement
pacifiste des autorités croates.
Le développement économique, en particulier au travers de la
réhabilitation des infrastructures, permettra d'asseoir cette jeune
démocratie encore marquée par les épreuves de la guerre.
Le présent accord, en permettant d'encourager les investissements de
chaque Partie sur le territoire de l'autre, participe à ce
nécessaire développement et au resserrement des liens commerciaux
entre la Croatie et la France.
*
* *
I. UN DISPOSITIF CLASSIQUE DE PROTECTION RÉCIPROQUE DES INVESTISSEMENTS
A. LE CHAMP D'APPLICATION DE L'ACCORD
·
Champ d'application géographique
Il comprend le territoire et la zone maritime (incluant la zone
économique et le plateau territorial) de chacune des parties (art. 1-4).
·
Investissements concernés
Les investissements recouvrent
l'ensemble des avoirs
dont l'article 1-1
de l'accord donne une liste qui comprend notamment
les biens meubles et
immeubles
ainsi que les autres droits réels (hypothèque,
cautionnement...),
les actions, les obligations, les droits d'auteur et de
propriété industrielle, les concessions
accordées par
la loi en vertu d'un contrat.
Par ailleurs, la protection ne jouera que pour les investissements conformes
à la législation de la partie contractante sur le territoire de
laquelle ils sont réalisés.
·
Les investisseurs intéressés
Il convient de distinguer d'une part les
personnes physiques
qui doivent
posséder la nationalité de l'une des parties contractantes et
d'autre part les
sociétés
constituées
conformément à la législation de l'Etat contractant
où se trouve situé leur siège social (art. 1-2).
·
Les revenus visés
Les revenus recouvrent " toutes les sommes produites par un
investissement
(...) durant une période donnée " (art. 1-3).
B. DES STIPULATIONS CLASSIQUES TENDANT À ENCOURAGER ET PROTÉGER LES INVESTISSEMENTS RÉCIPROQUES
1. L'encouragement des investissements
Le principe, posé par l'article 2, se traduit sous deux
formes :
- l'octroi d'un
traitement " juste et équitable "
pour
ces investissements (art. 3) ;
- l'application par chaque partie d'un
traitement au moins aussi favorable
aux investisseurs de l'autre partie que celui accordé à ses
propres investisseurs, ou l'octroi de la clause de la nation la plus
favorisée,
si celle-ci se révèle plus avantageuse
(art. 4).
Ce régime d'encouragement ne s'étend pas cependant aux avantages
consentis dans le cadre d'accords particuliers à l'image d'une zone de
libre-échange, d'une union douanière, d'un marché commun
ou d'une autre forme d'organisation économique régionale.
Par ailleurs il convient également de souligner que le principe d'un
traitement aussi favorable pour les investissements nationaux que pour les
investissements de l'autre partie, ne s'appliquent pas dans le domaine fiscal.
Compte tenu de l'importance des allégements fiscaux accordés
à certains investisseurs nationaux, ces derniers
bénéficient ainsi d'un net avantage.
2. La protection des investissements : trois principes traditionnels
Les investisseurs de l'autre partie doivent d'abord
bénéficier, en cas de dépossession (nationalisations,
expropriations...), d'une
" indemnité prompte et
adéquate ",
dont le montant est évalué par
rapport à une " situation économique normale et
antérieure à toute menace de dépossession " (art.
5-2).
En second lieu, en cas de dommages et pertes provoqués par des
circonstances exceptionnelles telles qu'un conflit armé, une
révolution, l'état d'urgence, les investisseurs étrangers
ont droit à un
traitement aussi favorable que celui des investisseurs
nationaux
(art. 5-3).
Le principe de la liberté des transferts,
essentiel pour les
investisseurs, se trouve garanti à l'article 6 de l'accord. Il
s'applique sans réserve notamment aux revenus et aux produits de la
liquidation de l'investissement (y compris les plus-values). Son application
apparaît, en revanche, limitée pour les transferts des revenus des
ressortissants de l'une des parties travaillant sur le territoire de l'autre
partie à une " quotité appropriée de leur
rémunération " (art. 6).
C. UN MODE TRADITIONNEL DE RÈGLEMENT DES DIFFÉRENDS
L'accord prévoit deux dispositifs différents de règlement des conflits.
1. Différends entre l'une des parties et un investisseur de l'autre Etat
Dans cette hypothèse et lorsqu'un règlement à l'amiable n'a pu être obtenu au terme d'un délai de 6 mois, le différend est soumis à l'arbitrage du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) créé sous les auspices de la Banque mondiale, par la Convention de Washington du 18 mars 1965 (art. 9).
2. Différends relatifs à l'interprétation et à l'application du présent accord
A défaut de règlement amiable par la voie diplomatique dans un délai de six mois, ces différends sont soumis à un tribunal d'arbitrage ad hoc dont les décisions sont définitives et exécutoires de plein droit (art. 10).
*
Quant aux dispositions finales de l'accord, elles
prévoient l'entrée en vigueur de l'accord un mois après le
jour de la réception de la dernière notification de
l'accomplissement des procédures internes requises.
L'accord est conclu pour une durée initiale de 10 ans et sera reconduit
tacitement après ce terme, sauf dénonciation par l'une des
parties avec préavis d'un an. Enfin, il prévoit de prolonger
pendant vingt ans la protection des investissements effectués pendant la
période de validité de l'accord (art. 11).
II. LA CROATIE DEPUIS L'INDÉPENDANCE : LA PAIX QUI S'INSTAURE DEVRAIT PERMETTRE DE PARFAIRE LA DÉMOCRATIE ET D'ASSURER LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
A. LES ETAPES DE LA RECONQUÊTE TERRITORIALE
1. Les victoires militaires de 1995
Après quatre années d'une guerre
commencée le 3 juillet 1991, soit une semaine après la
déclaration d'indépendance
1(
*
)
, la
Croatie avait en 1995 réussi à recouvrer
l'intégralité de son territoire, aux dépens des Serbes
irrédentistes.
Avant-guerre, la Croatie, sur une population de 4 800 000 habitants, comptait
quelque 600 000 Serbes (12,2 %). L'implantation serbe en Croatie remontait au
XVIe siècle lorsque, quittant la domination ottomane, les Serbes
s'étaient vu confier, aux marches de l'empire autrichien, la
défense de sa frontière.
Après la proclamation de l'indépendance croate, ces populations
serbes, majoritairement rassemblées en Krajina et en Slavonie
(occidentale et orientale), proclamaient à leur tour leur
indépendance et décidaient de défendre par les armes cette
" République des Serbes de Krajina " ayant pour capitale
Knin.
A partir d'avril 1992, le déploiement des casques bleus dans ces zones
contribua à stabiliser la situation militaire, mais en consacrant, dans
le même temps, l'absence de souveraineté de la Croatie sur 30 % de
son territoire.
Les tentatives de règlement pacifique ayant échoué, les
Croates décidèrent de reconquérir par les armes les
territoires disputés. Cette reconquête se fit en deux temps :
l'opération " éclair " permit en mars 1995 la reprise
de la Slavonie occidentale, l'opération " tempête ", en
août 1995 permit la reconquête de la Krajina, entraînant
toutes deux l'exode massif de 150 à 180 000 Serbes. En revanche, la
pression internationale incita les Croates à engager, pour la Slavonie
orientale, une stratégie pacifique.
2. La Slavonie orientale
La Slavonie orientale, qui occupe quelque 5 % du territoire
croate, était, après août 1995, la dernière partie
de ce territoire tenue par les Serbes. Ceux-ci ayant abandonné toute
ambition séparatiste, sont convenus, le 12 novembre 1995, avec les
Croates, d'un retour pacifique de cette province à la Croatie.
Après la conclusion de l'accord de Dayton (décembre 1995), le
Conseil de Sécurité de l'ONU, par sa résolution 1037 du 15
janvier 1996, décida de l'envoi d'une Autorité transitoire des
Nations unies en Slavonie orientale (ATNUSO), comprenant un volet militaire (5
500 hommes) et un volet civil, ce dernier étant animé par le
diplomate américain Jacques Klein. Cette Autorité est
chargée de mettre en oeuvre l'accord d'Erdut du 12 novembre 1995 qui
prévoit la réintégration de la Slavonie orientale sous
l'ordre constitutionnel croate, au terme d'une transition d'une année,
renouvelable une fois, pendant laquelle la région est
gérée par l'ONU.
L'ATNUSO et les autorités croates sont convenues le 13 janvier 1997, des
modalités suivantes en vue de la réintégration pacifique
de la Slavonie orientale :
- l'attribution à la Chambre des représentants croates d'un
nombre de sièges proportionnel au poids démographique de la
population serbe ;
- la création d'un " Conseil commun des municipalités "
et d'un " Conseil de la Communauté ethnique serbe ", qui
pourra s'adresser et faire des propositions au Président et au
gouvernement ;
- l'attribution à des Serbes de quatre postes de Directeurs
(vice-ministres) aux ministères de l'Intérieur, de la Justice, de
l'Education et de la Culture ;
- l'attribution de 700 à 800 postes de policiers, au niveau
régional ;
- l'exemption de service militaire pour les jeunes Serbes pour une durée
de deux ans.
Les élections locales qui se sont tenues, comme prévu, les 13 et
14 avril 1997, ont donné aux Croates le contrôle des deux tiers
des municipalités, la dizaine de communes revenant aux Serbes, bien
réparties sur le territoire, écartant le risque d'un nouvel
irrédentisme.
B. UNE DÉMOCRATIE À PARFAIRE
La Croatie s'est dotée d'institutions stables dans le
cadre d'une Constitution promulguée le 12 décembre 1990, et
conférant au Président de la République d'importants
pouvoirs. L'actuel titulaire, M. Franjo Tudjman, avait été
élu en mai 1990 par le Parlement, puis réélu en avril
1992 pour cinq ans, cette fois au suffrage universel. Les dernières
élections présidentielles du 15 juin 1997 ont permis à M.
Tudjman d'obtenir un nouveau mandat.
Le parlement croate est composé d'une Chambre des représentants
de 127 membres, où domine le parti HDZ du Président Tudjman
depuis les dernières élections, anticipées, du 29 octobre
1995, et d'une Chambre des régions rassemblant 68 sénateurs, dont
47 représentants du HDZ.
Cette domination institutionnelle du parti du Président ne met cependant
pas ce dernier à l'abri d'une baisse régulière de
popularité. Celle-ci se nourrit de plusieurs causes : les
conséquences sociales de la politique économique
d'austérité mais aussi les signes récurrents d'une
pratique autoritaire du pouvoir notamment à l'égard de la presse.
Ces éléments ont pesé lourd dans la procédure
d'adhésion de la Croatie au Conseil de l'Europe, retardée un
temps, et conditionnée à l'adoption d'un calendrier pour la mise
en oeuvre de mesures destinées à renforcer l'état de
droit. La Croatie est devenue 40e membre du Conseil de l'Europe le 6 novembre
1996.
Cette image d'une démocratie hésitante est également
perceptible sur le plan des rapports entre la Croatie et la
Bosnie-Herzégovine voisine.
Si les relations entre la Croatie et la Serbie ont été
normalisées après la rencontre entre les deux Présidents
le 8 août 1996 à Athènes, et la signature d'un accord de
reconnaissance mutuelle, la sincérité de l'engagement du
Président croate en faveur d'une application intégrale des
accords de Dayton semble parfois sujette à caution : les
difficultés qui ont précédé un accord
croato-musulman, encore fragile, à Mostar, le maintien de fait,
toléré par Zagreb, de la république d'Herzeg-Bosna,
officiellement illégale, la réticence, pour ne pas dire plus, de
Zagreb, à livrer au TPI les personnes accusées de crimes de
guerre, réfugiées en Croatie, en sont autant d'inquiétants
témoignages.
C. UNE ÉCONOMIE PROMETTEUSE, OUVERTE SUR L'EXTÉRIEUR
1. Le succès d'une " thérapie de choc "
A partir de 1993, le précédent Premier ministre,
M. Valentic, avait initié un plan de stabilisation fondé sur des
principes stricts de préservation de la monnaie nationale, la nouvelle
kuna croate (HRK), ancrée au DM sur la base d'un DM pour 5 kunas. Les
principes de ce plan de rigueur, qui fut un succès, continuent
d'inspirer l'action de M. Matesa, nouveau Premier ministre.
Ainsi depuis 1993 constate-t-on une inflation contenue (3,4 % en 1996), des
réserves officielles importantes en devises (4 mois d'importations),
surtout une croissance annuelle de quelque 7 %, fondée sur la
reconstruction des infrastructures, le tourisme, et le rapatriement des
capitaux de la diaspora.
Toutefois, le chômage reste relativement élevé (quelque
18,8 % de la population active en mai 1997).
Désireux d'accélérer les réformes structurelles de
l'économie croate, le gouvernement recourt à un déficit
budgétaire néanmoins limité à 2,63 % du PIB en
1997. Grâce également à une réduction sensible du
budget de la défense, les efforts financiers sont orientés vers
la reconstruction d'infrastructures, l'aide sociale et le développement
économique -industrie, agriculture, système bancaire-. De
même s'achemine-t-on vers une réduction de la pression fiscale
destinée à relancer la consommation. L'impôt sur le revenu
diminuerait de 14,7 %, compensé, à partir de 1997, par une hausse
(25 à 35 %) de l'impôt sur les sociétés.
2. Les principaux partenaires commerciaux de la Croatie et la part des investisseurs étrangers
Depuis 1995, 70 % des échanges commerciaux de la Croatie sont réalisés avec cinq pays : l'Allemagne, l'Italie, la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine et l'Autriche. La France, comme le précisent les tableaux ci-après, n'est que le neuvième client et le dixième fournisseur de la Croatie.
EXPORTATIONS DE LA CROATIE
(en millions de dollars)
1994 |
part/total |
1995 |
part/total |
1996 |
part/total |
|
TOTAL |
4 260 374 |
4 632 670 |
4 511 822 |
|||
Rang à fin 1996 |
||||||
1. ITALIE |
910 |
21,4 % |
1 098 |
23,7 % |
949 |
21,0 % |
2. ALLEMAGNE |
941 |
22,1 % |
997 |
21,5 % |
839 |
18,6 % |
3. SLOVENIE |
556 |
13,1 % |
608 |
13,1 % |
611 |
13,6 % |
4 BOSNIE HERZ. |
338 |
7,9 % |
383 |
8,2 % |
549 |
12,2 % |
5. LIBERIA |
- |
- |
- |
- |
266 |
5,9 % |
6. AUTRICHE |
149 |
3,5 % |
200 |
4,3 % |
198 |
4,4 % |
7. RUSSIE |
176 |
4,1 % |
185 |
4,0 % |
131 |
2,9 % |
8. U.S.A. |
88 |
2,1 % |
83 |
1,8 % |
89 |
2,0 % |
9. FRANCE |
110,6 |
2,6 % |
110,4 |
2,4 % |
84,2 |
1,9 % |
IMPORTATIONS DE LA CROATIE
(en millions de dollars)
1994 |
part/total |
1995 |
part/total |
1996 |
part/total |
|
TOTAL |
5 229 283 |
7 509 884 |
7 778 761 |
|||
Rang à fin 1996 |
||||||
1. ALLEMAGNE |
1 110 |
21,2 % |
1 509 |
20,1 % |
1 602 |
20,6 % |
2. ITALIE |
994 |
19,0 % |
1 365 |
18,2 % |
1 421 |
18,2 % |
3. SLOVENIE |
541 |
10,4 % |
805 |
10,7 % |
769 |
9,9 % |
4. AUTRICHE |
353 |
6,8 % |
575 |
7,6 % |
597 |
7,7 % |
5. LYBIE |
- |
- |
- |
- |
242 |
3,1 % |
6. GR. BRETAGNE |
179 |
3,4 % |
455 |
6,0 % |
225 |
2,9 % |
7. RUSSIE |
254 |
4,9 % |
224 |
3,0 % |
214 |
2,7 % |
8. U.S.A. |
172 |
3,3 % |
200 |
2,7 % |
213 |
2,7 % |
9. REP. TCHÈQUE |
110 |
2,2 % |
149 |
2,3 % |
207 |
2,7 % |
10. FRANCE |
116 |
2,2 % |
188 |
2,5 % |
198,7 |
2,6 % |
ECHANGES COMMERCIAUX FRANCE-CROATIE
Millions de dollars |
Exportations croates vers la France |
Importations croates de France |
Solde commercial pour la France |
1991 |
66 180 |
99 286 |
+ 33 106 |
1992 |
58 000 |
72 000 |
+ 14 000 |
1993 |
133 293 |
96 894 |
- 36 399 |
1994 |
110 609 |
116 133 |
+ 5 524 |
1995 |
110 396 |
187 735 |
+ 77 339 |
1996 |
84 226 |
198 709 |
+ 114 483 |
La présence économique française en
Croatie se traduit par une vingtaine d'implantations, sous forme de filiales,
de sociétés mixtes ou de bureaux de représentation. Les
principales représentations sont les suivantes : le consortium
BINA-ISTRA (51 % Bouygues, 49 % INA), est en charge de la construction et de
l'exploitation de l'autoroute d'Istrie ; l'entreprise QUELIN (rénovation
des monuments historiques et ouvrages d'art) ; ALCATEL, RENAULT et AIR-FRANCE ;
CITROËN, SOCIÉTÉ GÉNÉRALE, BNP et le groupe
hôtelier ACCOR.
Le tableau ci-après récapitule les principaux investisseurs
étrangers sur la période 1992-1995, la France n'y tenant qu'une
place encore modeste avec 0,4 % du total des investissements, et le 10e rang
des investisseurs.
PAYS |
NOMBRE DE PROJETS |
VALEUR TOTAL(en millions de dollars |
PART DU TOTAL DES INVESTISSEMENTS |
Allemagne |
1 526 |
369 |
35,8 % |
Autriche |
669 |
144 |
13,9 % |
Suisse |
207 |
69 |
6,8 % |
Italie |
1 374 |
69 |
6,7 % |
Ex-Yougoslavie |
1 594 |
52 |
5,1 % |
Etats-Unis |
201 |
45 |
4,4 % |
Canada |
92 |
21 |
2,1 % |
Royaume-Uni |
102 |
15 |
1,4 % |
Irlande |
31 |
10 |
1,0 % |
France |
65 |
4 |
0,4 % |
Australie |
47 |
3 |
0,3 % |
Hollande |
22 |
1 |
0,1 % |
Autres pays |
694 |
110 |
10,7 % |
TOTAL |
6 840 |
1 028 |
100,0 % |
*
* *
CONCLUSION
Les investisseurs étrangers potentiels
bénéficient déjà, de par la législation
croate, d'un environnement juridique favorable que le présent accord
bilatéral confortera. Les opportunités d'investissements directs,
les privatisations en cours, devraient contribuer à attirer les
entreprises françaises à la recherche de marchés dans un
pays proche et dans une zone appelée à connaître, avec la
consolidation de la paix, un essor économique important.
Pour toutes ces raisons, votre rapporteur invite votre commission des Affaires
étrangères, de la Défense et des Forces armées
à donner un avis favorable à l'adoption du projet de loi qui lui
est soumis.
EXAMEN EN COMMISSION
La commission des Affaires étrangères, de la
Défense et des Forces armées a examiné le présent
projet de loi lors de sa réunion du mercredi 17 septembre 1997.
A l'issue de l'exposé du rapporteur, M. Xavier de Villepin,
président, s'est dit préoccupé par l'évolution
régionale, notamment par la victoire attendue des partis nationalistes
aux élections municipales des 13 et 14 septembre en
Bosnie-Herzégovine.
La commission a alors, suivant l'avis de son rapporteur,
approuvé
le projet de loi qui lui était soumis.
PROJET DE LOI
(Texte proposé par le Gouvernement)
Article unique
Est autorisée l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République de Croatie sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements, signé à Zagreb le 3 juin 1996, et dont le texte est annexé à la présente loi 2( * ) .
ANNEXE
ETUDE D'IMPACT3(
*
)
- Etat de droit et situation de fait existants et leurs
insuffisances : sans objet.
- Bénéfices escomptés en termes :
* d'emploi : impossible à quantifier ;
* d'intérêt général : enrichissement de nos
relations diplomatiques ;
* financiers : permettra au Gouvernement d'accorder la garantie de la Coface
pour les investisseurs français, conformément à la loi de
finances rectificative pour 1971 ;
* de simplification des formalités administratives : aucune ;
* de complexité de l'ordonnancement juridique : sans objet.
1
le 25 juin 1991
2
Voir le texte annexé au document Sénat n° 342
(1996-1997)
3
Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des
parlementaires.