B. L'AIDE AU TOURISME RURAL
L'apport du tourisme rural à la politique d'aménagement du territoire, pourtant méconnu -ainsi que le témoigne l'absence du thème du tourisme au sein des débats relatifs à l'aménagement du territoire, n'est plus à démontrer.
Si ce type de tourisme demeure encore marginal, il représente une chance de reconversion pour de vastes régions anciennement industrialisées ou frappées par les mutations entraînées par la nouvelle politique agricole commune.
En 1994 toutefois, 72 % de la fréquentation touristique de la France s'est portée sur 20 % du territoire. Sur 320 milliards de dépenses touristiques évaluées en France, 22 % seulement bénéficient au tourisme de la campagne. Sur 1.450 millions de nuitées 28 %, soit 400 millions, ont été effectuées en zone rurale, dont 16 % de nuitées par des non-résidents, 84 % par des résidents, 62 % correspondant à des vacances et 38 % à des courts séjours.
Afin de remédier aux lacunes actuelles (fragilité des entreprises, manque de coordination territoriale, inadéquation de certains produits), un rapport demandé à M. Jean-Jacques Descamps a préconisé un effort de tous les acteurs autour du concept de « tourisme de pays ».
A partir de ces « pays touristiques », ensemble de communes ou de cantons rassemblés autour d'un pôle d'intérêt fort, une politique de développement plus cohérente devrait être bâtie en s'appuyant sur une meilleure connaissance des clientèles, une amélioration de l'offre et une promotion commercialisation mieux ciblée.
L'aménagement de l'offre (accès, transports, hébergements, animateurs, environnement naturel) doit faire l'objet de plans à long terme s'inscrivant dans des schémas départementaux puis régionaux.
Par ailleurs, le rapport propose des pistes de réflexion pour ces nouveaux concepts d'hébergement et de réseaux d'activités de loisirs, ainsi que des modalités de financement mieux adaptées aux investissements mixtes entre les collectivités locales et les petites entreprises.
Deux groupes de travail se sont réunis au cours de l'année 1994 et au début de l'année 1995.
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Les principales recommandations du groupe
de travail sur l'organisation de l'offre du tourisme en espace rural
ont porté sur :
- la clarification du partenariat entre les acteurs administratifs et professionnels ; élaboration des schémas régionaux et départementaux du tourisme ;
- l'utilisation des structures d'accueil existantes pour étudier leurs actions dans le domaine de l'appui à la création d'activités et d'emplois touristiques en milieu rural ;
- la définition de nouveaux concepts de produit ;
- l'évolution de l'AFIT comme outil d'appui technique et son rôle de conseil dans la recherche d'une efficacité des aides publiques en matière de développement touristique ;
- des propositions pour faciliter les aides aux entreprises (fonds de garanties, mobilisation de l'épargne privée locale, avances remboursables...) ;
- des mesures fiscales (taxe professionnelle notamment), sociales (statut de saisonnier).
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Le groupe sur la promotion et la
commercialisation a abordé les points suivants
:
- l'amélioration de la connaissance de la demande (carence des études qualitatives en matière de comportement des populations touristiques en milieu rural) ;
- l'amélioration de la connaissance de l'offre (nécessité d'une amélioration du professionnalisme, meilleure coordination de la communication et de la stratégie touristique, inventaire des projets stratégiques existants) débouchant sur un plan marketing ;
- la recherche d'une définition du concept touristique de "pays" ;
- la détermination d'une typologie des zones du tourisme en espace rural existantes (zones développées, zones périurbaines, zones de tourisme diffus, zones peu identifiables ou échappant au réseau commercial). Afin de permettre le développement des flux touristiques sur l'ensemble du territoire, le groupe recommande d'utiliser l'attraction des destinations les plus connues pour promouvoir les zones moins attractives.