B. LE PROJET IMMOBILIER CAMUS : UN COÛT FINALEMENT MAJORÉ DE PLUS DE 50 %

Lancé en 2019, le projet immobilier Camus prévoit la rénovation des locaux et l'aménagement de nouveaux bureaux au sein du Quadrilatère des archives ainsi que des travaux au sein des sites de la rue des Bons-enfants et de l'hôtel de Valois au Palais-Royal. Le ministère de la culture devrait ainsi, en 2023, passer de 7 à 3 sites.

Les travaux visant les sites des rues de Valois et des Bons-Enfants devraient se terminer en 2022. La mise en oeuvre des premiers déménagements et opérations de transfert entre les sites a commencé au printemps 2022 sur le site Valois, le site des Bons-Enfants devant commencer à accueillir de nouveaux occupants entre la mi-janvier et la mi-mars 2023.

Les travaux de gros oeuvre et de démolition du Quadrilatère des archives ont, quant à eux, démarré durant l'été 2021. La découverte de taux anormalement élevés de plomb ont conduit à ralentir les travaux, avec une suspension de quelques semaines fin 2021. Une remise des travaux est prévue fin 2023 avec installation des services au 1 er semestre 2024.

Ce projet est financé sur la mobilisation des droits de tirage du ministère de la Culture sur le compte d'affectation spéciale « Patrimoine immobilier de l'État ». Initialement établi à 36,6 millions d'euros, l e budget prévisionnel a été révisé une première fois en septembre 2021 pour être porté à 43,5 millions d'euros .

Le montant a finalement été actualisé en 2022 pour être porté à 55,43 millions d'euros, soit une majoration de 51,4 % par rapport au devis initial. Plusieurs éléments justifient cette nouvelle révision à la hausse :

- la découverte du plomb sur le chantier du Quadrilatère Archives ;

- les travaux supplémentaires aux Bons-Enfants pour préparer les déménagements de 2023 ;

- la refonte de la signalétique des sites et une provision du financement de remise en état du site de Beaubourg.

Les rapporteurs spéciaux relèvent que cette prévision est encore susceptible d'évoluer afin de tenir compte de l'inflation. Le taux d'actualisation retenu pour les opérations confiées en maîtrise d'ouvrage à l'Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (OPPIC) était ainsi initialement fixé à 0,45 %. Il a été porté à 2 % en 2021. Il est aujourd'hui estimé à 4,5 %.

L'opération fait également l'objet d'un certain nombre d'investissements annexes financés sur crédits budgétaires à l'image du plan d'équipement multimédia ou des travaux de gros entretien et de maintenance. Le budget de ces différentes opérations n'est, cependant, pas encore arrêté. Un bilan devrait être effectué à la fin des travaux.

Le coût total devrait cependant être compensé par les recettes issues de la valorisation ou de la cession des sites de Pyramides, que la direction de l'Immobilier de l'État chiffre à 74 millions d'euros, et Richelieu, estimé, quant à lui, à 12 millions d'euros. Le lancement des procédures de cession-valorisation de ces deux sites devrait intervenir en 2022. Les économies engendrées par l'abandon du site de la rue de Beaubourg, loué par le ministère jusqu'au 31 décembre 2023, sont évaluées de leur côté à 2 millions d'euros.

Ces gains pourraient néanmoins être remis en cause au global par une montée en charge d'autres dépenses contraintes, à l'image de l'énergie. L'augmentation des tarifs devrait majorer la facture énergétique du ministère de 112,5 % en 2022 pour atteindre 3,4 millions d'euros, contre 1,6 million d'euros l'année précédente.

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