B. UNE COOPÉRATION ANCIENNE QU'IL FALLAIT MODERNISER
La coopération structurelle française est présente auprès des Forces armées sénégalaises depuis l'indépendance.
Elle a été formalisée par un accord de coopération en matière de défense signé le 29 mars 1974 entre les deux pays, quoi prévoyait en particulier, dans son article 1 er , que les parties « se prêtent mutuellement aide et assistance pour leur défense extérieure contre toute menace ».
Les conditions de ce concours étaient fixées par l'annexe 1, notamment les questions de l'accueil et du statut des stagiaires sénégalais intégrés dans les établissements militaires français, ou encore les modalités de mise à disposition des coopérants français aux fins de formation des forces sénégalaises.
Une autre annexe prévoyait le statut applicable aux forces françaises stationnées au Sénégal et la mise à disposition des locaux et installations, ainsi que les facilités de circulation dévolues aux forces françaises.
D'autres accords, signés pour la plupart la même année, sont venus compléter cet accord de défense : sur la sécurité des vols des aéronefs militaires, sur l'évolution de la direction des constructions et armées navales, ou encore sur les missions et modalités d'intervention des formations de la gendarmerie nationale. Au total, ce sont 6 accords qui complètent l'accord initial.
La présence française en Afrique ne pouvait rester sur des principes et des accords signés près de quarante ans auparavant. Comme le soulignaient les Sénateurs Lorgeoux et Bockel dans leur rapport d'information « L'Afrique est notre avenir », les modalités de l'intervention française doivent changer et marquer la fin du tête-à-tête avec ses anciennes colonies.
Ainsi l'africanisation des solutions doit être encouragée : la présence militaire française en Afrique doit servir en priorité à aider l'Afrique à bâtir son propre dispositif de sécurité collective. Et, en attendant que les organisations régionales soient capables d'apporter des réponses efficientes, parallèlement à l'africanisation, la France n'entend plus intervenir que dans un cadre multilatéral avec la bénédiction de l'ONU ou des organisations panafricaines et avec, sur le terrain, la collaboration plus ou moins significative d'autres armées, européennes ou africaines.
Du fait de ce changement de ligne, les accords précédents n'étaient plus adaptés, et un groupe de travail mixte a été chargé de refondre les accords pour leur donner une nouvelle impulsion.