B. LA CONVENTION DE TRANSFÈREMENT RÉPOND ÉGALEMENT À DES CONSIDÉRATIONS HUMAINES ET SOCIALES
Même si la question des peines purgées en République dominicaine concerne un nombre limité de français (une quinzaine), il n'en demeure pas moins que les conséquences de cette situation peuvent être terribles sur le plan social et humain.
Il est à noter que les détenus français en République dominicaine sont en majorité très jeunes : environ les deux tiers avaient moins de 25 ans au moment de leur condamnation, et une dizaine moins de 20 ans. Tous les condamnés l'ont été à des peines s'échelonnant entre 5 à 12 ans de prison, et sont soumis à des conditions de détention très difficiles :
- en premier lieu, du fait de leur isolement. En effet, le territoire dominicain est distant de 8 500 km de la France, ce qui rend difficile les visites familiales. Le coût des billets d'avion, très élevé, empêche les venues des familles les plus modestes. La langue également peut être facteur d'exclusion, la langue du pays de détention n'étant pas forcément maîtrisée par les détenus en France comme en République dominicaine. Ces deux facteurs d'isolement peuvent aboutir à une grande détresse psychologique du détenu ;
- en second lieu, la préparation de la réinsertion est difficile, voire impossible pour ces détenus. En effet, compte tenu de l'éloignement du territoire français, ainsi que du peu de moyens matériels que la République dominicaine peut allouer aux dispositifs de réinsertion, les détenus français ne peuvent, dans de bonnes conditions, préparer leur sortie.
Plus globalement, ce sont de meilleures conditions de détention qui sont promises aux détenus français. La convention bilatérale de transfèrement vise en effet à rapprocher les personnes détenues de leur environnement familial, professionnel et social, ainsi qu'à mieux préparer leur réinsertion à l'issue de leur peine.