C. LES POLLUTIONS URBAINES ET D'ORIGINE DOMESTIQUE
La plupart des grandes villes sont situées près des rivières et des fleuves, qui ont été à la fois la première source d'alimentation en eau potable et la première infrastructure de transport. Les rejets d'eaux domestiques, dites « eaux usées » ont depuis toujours altéré la qualité des cours d'eau, par l'entraînement de matières organiques susceptibles d'engendrer des contaminations bactériennes. Ce phénomène a été diminué par le traitement des eaux usées, mais n'a pas été éliminé. L'amélioration de la qualité des rejets (voir 3 ème partie du rapport) est compensée par un effet quantitatif. Le volume des eaux usées, traitées à des degrés divers est considérable. Pour l'agglomération parisienne, les eaux usées produites par les 10 millions d'habitants représentent 30 m 3 /seconde, soit l'équivalent du débit moyen d'une rivière moyenne (l'Orne, l'Aude, l'Isère, la Drôme ont des débits moyens de l'ordre de 20 à 25 m 3 /seconde. Les petites stations d'épuration peuvent même devenir à certaines périodes la principale source d'alimentation des cours d'eau.
Les eaux usées génèrent quatre types de
pollutions.
1. Les pollutions traditionnelles, matières en suspension, demandes en oxygène
Les rejets d'eaux usées apportent avec eux des
quantités de matières en suspension et de micro organismes
générant de la turbidité et surtout, une grande
consommation d'oxygène. Cette contamination est liée à
l'oxydation de la matière organique contenue dans les eaux usées
et de l'ammonium présent lui aussi dans les eaux usées et produit
par la dégradation de la partie azotée de la matière
organique. Ces pollutions urbaines traditionnelles sont amplifiées par
le ruissellement des eaux de pluie, qui entraîne vers l'exutoire final,
c'est-à-dire vers les rivières, des quantités de
matières en suspension, des hydrocarbures et des métaux
toxiques.
2. Les contaminations bactériennes
Le deuxième effet bien connu est lié aux contaminations bactériennes causées par les microorganismes d'origine fécale, potentiellement pathogènes.
Il existe en effet une corrélation entre la présence de bactéries, témoin d'une contamination fécale et la présence de bactéries pathogènes. C'est en particulier le cas des bactéries dites coliformes, surtout présentes dans les intestins des animaux à sang chaud. Dans les eaux brutes, le nombre de coliformes est un indicateur de probabilité de la présence de bactéries pathogènes. Dans les eaux traitées, la présence de coliformes est un indicateur d'inefficacité de la station d'épuration.
Le nombre de germes (calculés à partir des
germes coliformes fécaux) peut être multiplié par 1.000
après les rejets urbains (à Paris, le nombre de coliformes
fécaux passe de 1.000 à 1 million par millilitre, 60
kilomètres après Paris). Cette présence massive a
évidemment un effet sur la qualité du cours d'eau qui peut
être impropre à la baignade et aux activités nautiques,
voire impropre à la production d'eau potable.