B. LES GRANDES MASSES DU BUDGET EN 2003
1. Les crédits du ministère de l'écologie et du développement durable : 22 % de la dépense budgétaire pour l'environnement
Avant d'aborder la présentation des crédits du ministère de l'écologie et de l'environnement proprement-dits, il convient de rappeler que ceux-ci ne représenteront en 2003 que 22 % de l'effort budgétaire des départements ministériels en faveur de l'environnement , soit une proportion équivalente à celle du ministère de l'équipement et seulement légèrement supérieure à celle du ministère de l'agriculture (18 %) :
2. La stabilisation des crédits de l'écologie
Les crédits inscrits au budget de l'écologie et du développement durable - nouvelle appellation du ministère de l'environnement depuis le changement de gouvernement consécutif aux échéances électorales du printemps 2002 - s'élèvent à 768,16 millions d'euros pour 2003, soit 0,28 % du budget général . Il a été à ce titre indiqué à votre rapporteur spécial que l'objectif du gouvernement était, à terme, de porter ces crédits à hauteur de 1 % du budget de l'État, ce dont on peut douter et qui ne paraît pas nécessaire si l'on veut que le ministère continue de jouer un rôle transversal.
Ces
dotations sont ainsi
en diminution très légère de
0,16 % par rapport à 2002
, après une progression
seulement apparente de 6,3 % cette année-là. Il s'agit donc d'une
stabilisation des crédits
de l'écologie.
Le budget de l'écologie et du développement durable subit
quelques modifications de périmètre en 2003
, de bien
moindre ampleur qu'au cours des années précédentes
toutefois :
1 - le transfert, en provenance du budget de l'économie, des finances et
de l'industrie, des crédits alloués à la gestion du centre
de ressources documentaires : + 279.165 euros ;
2 - le transfert, vers le budget des services généraux du
Premier ministre, des 4 emplois et des crédits de fonctionnement de la
commission nationale du débat public : - 298.666 euros ;
3 - le transfert, vers le budget des services communs du ministère de
l'équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer,
d'1 emploi de technicien supérieur pour l'autorité de
contrôle des nuisances aéroportuaires : - 28.430
euros ;
4 - le transfert, vers le budget de l'intérieur, de la
sécurité intérieure et des libertés locales, des
crédits destinés au service technique interdépartemental
des installations classées de la préfecture de police de
Paris : - 140.000 euros ;
5 - le transfert, vers le budget du ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie, du financement des groupes permanents de la
direction générale de la sûreté nucléaire et
de radioprotection : - 6 millions d'euros.
Au total, l'
impact
de ces cinq transferts de crédits entre
sections budgétaires est
de - 6,19 millions d'euros
.
De surcroît, à ces dotations budgétaires
stricto
sensu
, il convient d'
ajouter les crédits inscrits au Fonds
national de solidarité pour l'eau (FNSE)
, qui constitue la section B
du compte d'affectation spéciale n° 902-00 « Fonds
national de l'eau » (FNE)
6(
*
)
, soit
83 millions d'euros en
2003
(36,9 % de l'ensemble des crédits du FNE), en diminution
de 0,52 % par rapport à 2002.
Ainsi, à périmètre constant, et compte tenu des
dotations du FNSE, les moyens du ministère de l'écologie et du
développement durable s'établissent en 2003 à 857,35
millions d'euros, soit une progression réelle de 0,5 %.
3. Le recul légitime des dépenses ordinaires
En 2002,
les dépenses ordinaires avaient progressé de 18 % par rapport
à l'année précédente pour s'établir à
631,05 millions d'euros. Cette évolution ne faisait qu'amplifier
une tendance observée depuis quelques années.
Les crédits demandés pour 2003 au titre des dépenses
ordinaires reculent au contraire de 2,15 %, et s'élèvent
à
617,47 millions d'euros
. Ils représentent
80,4 %
de l'ensemble du budget
de l'écologie et du développement
durable, contre 82 % en 2002 (mais 42 % en 2000).
Cette diminution est plus marquée pour le titre III (en baisse de
2,74 %, après une progression de 14 % en 2002) que pour le titre IV
(en recul de 1,73 %, après une hausse de 22 % l'année
précédente).
4. Au contraire, les dépenses en capital progressent sensiblement
Alors
que, en 2002,
les dépenses en capital
avaient diminué de
27 %, elles
progressent sensiblement en 2003, de 8,90 %, pour atteindre
le niveau de 150,69 millions d'euros
. Il s'agit donc, pour des
dépenses qui préparent l'avenir, d'un début de
rattrapage : il convient en effet de rappeler que, sous la
précédente législature, l'investissement avait
été systématiquement sacrifié au fonctionnement, y
compris dans le domaine de l'environnement (entre 2000 et 2001, le montant des
crédits de paiement avait été divisé par deux).
Cette augmentation globale varie toutefois selon les titres : ainsi, les
crédits du titre V progressent de 19,37 % (après un recul de
35 % en 2002), tandis que ceux du titre VI augmentent de 6,71 %
(après une baisse de 26 %).
Les dépenses en capital voient ainsi leur part au sein du budget de
l'écologie et du développement durable légèrement
croître, passant de 18 % en 2002 à 19,6 % en 2003 (mais
58 % en 2000).
Quant aux autorisations de programme, elles s'établissent pour 2003
à 372,80 millions d'euros, en retrait de 11,9 %. La diminution est
plus sensible sur le titre VI, en baisse de 12,5 %, que sur le titre V, en
baisse de 7,1 %.
Le graphique ci-dessous présente, par titre, la répartition des
crédits demandés pour 2003 :
Répartition des crédits votés pour 2002 et demandés pour 2003 par titre et évolution
(en millions d'euros et %)
Nature des dépenses |
2002 |
2003 |
Evolution |
Dépenses ordinaires - DO - (titres III et IV) |
631,05 |
617,47 |
- 2,15 % |
. Titre III - Moyens des services |
262,43 |
255,24 |
- 2,74 % |
. Titre IV - Interventions publiques |
368,62 |
362,23 |
- 1,73 % |
Dépenses en capital - CP - (titres V et VI) |
138,37 |
150,69 |
+ 8,90 % |
. Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
24,06 |
28,72 |
+ 19,37 % |
. Titre VI - Subventions d'investissement accordées par l'Etat |
114,31 |
121,98 |
+ 6,71% |
Total DO + CP |
769,42 |
768,16 |
- 0,16 % |
Autorisations de programme - (titres V et VI) |
423,21 |
372,80 |
- 11,91 % |
. Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
49,30 |
45,79 |
- 7,12 % |
. Titre VI - Subventions d'investissement accordées par l'Etat |
373,91 |
327,01 |
- 12,54 % |
Source : Projet de loi de finances pour 2003.