II. LA FILIÈRE VITICOLE
A. UN SECTEUR MENACÉ
Le
secteur de la viticulture est confronté depuis deux à trois ans
à une crise importante résultant notamment d'une
désaffection des consommateurs français (baisse de 5 millions
d'hectolitres de la consommation en trois ans) touchant tant les vins de table
que les vins à appellation d'origine contrôlée , d'un
accroissement de la concurrence internationale exercée par les nouveaux
producteurs des pays émergents ainsi que d'un accroissement de l'offre
française et communautaire. Le ralentissement du commerce
extérieur a entraîné le repli des exportations
françaises de 0,6 million d'hectolitres en 1999 et de 0,7 million
d'hectolitres en 2000.
La consommation en France et en Europe régresse et les perspectives de
croissance du marché mondial ne permettent pas de compenser à
court terme ces pertes de débouchés. La filière doit
continuer à adapter l'offre quantitative et qualitative, et faire face
à une concurrence internationale de plus en plus vive en conciliant une
meilleure productivité et un développement de la qualité.
La chute des ventes en France a en effet entraîné une baisse des
prix des vins de l'ordre de 30 %, qui a contraint les coopératives
à diminuer les acomptes versés à leurs adhérents,
ce qui a eu pour conséquence des difficultés de trésorerie
compte tenu de l'importance de leurs charges.
La France a dû recourir à plusieurs distillations de crise pour
assainir le marché. Du 9 janvier au 15 février 2001, une
première distillation avait été réalisée en
vue de transformer en alcool quelques 800.000 hectolitres de vins. Cette
distillation s'étant avérée insuffisante pour redresser
les cours, le gouvernement français a obtenu en juin 2001 l'autorisation
de la commission européenne de distiller 1,5 million d'hectolitres
supplémentaires.
Alors que la nouvelle organisation commune de marché vitivinicole est
entrée en vigueur le 1
er
août 2000, des mesures de
dégagement du marché notamment sont nécessaires afin de
permettre à celui-ci de se rétablir et d'offrir des prix
rémunérateurs aux producteurs. Le volet gestion de marché
de la nouvelle OCM doit être revu à la lumière du nouveau
contexte communautaire et international de retour à des excédents
de vins de table.
De même, la restructuration de l'aval de la filière, aujourd'hui
atomisée face à la concentration des acheteurs ou concurrents de
la France, doit être encouragée et soutenue.