B. DES VACANCES POUR TOUS
La politique du secrétariat d'Etat au tourisme est inspirée par l'idée que les vacances sont un droit fondamental qui doit être effectif pour tous. Aujourd'hui encore , comme il a été dit dans le propos introductif, 40% des familles ne partent jamais ou presque jamais en vacances . La reconnaissance du droit aux vacances ainsi que le développement du tourisme pour tous sont des objectifs centraux de la politique du secrétariat d'Etat au tourisme.
1. Les aides à la personne
L'aide
à la personne a une influence déterminante sur le départ
en vacances. Elle doit profiter en priorité aux plus
défavorisés, mais aussi aux catégories sociales aux
revenus moyens et modestes, souvent victimes des effets de seuil.
Ainsi,
la loi du 12 juillet 1999 a étendu le système des
chèque-vacances aux PME/PMI de moins de 50 salariés
.
La loi n° 99-584 du 12 juillet 1999 modifiant l'ordonnance
n° 82-283 du 26 mars 1982 portant création des
chèques-vacances vise à faciliter, par un dispositif
adapté, l'accès aux vacances des salariés des PME-PMI.
Ainsi, et bien que le chèque-vacances demeure un dispositif
d'épargne, la baisse du pourcentage minimum que doit apporter
l'employé sur son salaire en facilite les conditions d'accès. Il
était jusqu'à présent de 4 % du SMIC
apprécié sur une base mensuelle, ce qui représentait un
prélèvement trop important pour certains salariés, qui
pour cette raison renonçaient au bénéfice du
chèque-vacances. Le pourcentage a été diminué de
moitié, ce qui permet aux salariés les plus modestes de pouvoir
tout de même se créer une épargne.
Par ailleurs, la contribution de l'employeur PME/PMI est exonérée
des cotisations et contributions sociales, dans la limite de 30 % du SMIC
(à l'exception de la CSG et du RDS), sous réserve d'être
attribuée essentiellement aux salariés dont les
rémunérations sont les plus faibles. Pour les employeurs non
assujettis à la TVA, la contribution est exonérée de la
taxe sur les salaires.
Pour ce qui concerne les salariés, leur accès aux
chèques-vacances est conditionné par un niveau de ressources dont
l'assiette a été actualisée. Auparavant, seuls les
salariés dont l'impôt était inférieur à un
certain seuil de revenus (1.745,5 euros, soit 11.450 francs en 1998)
pouvaient faire l'acquisition de chèques-vacances. La loi a
abandonné ce mode de prise en compte des revenus imposables au profit de
celui du revenu du foyer fiscal, qui reflète mieux la situation
réelle des personnes et des familles. Le revenu du foyer fiscal ne doit
pas, pour l'année 2001, excéder 13.624 euros
(89.370 francs) pour la première part de quotient familial,
majoré de 3.107 euros (20.380 francs) par demi-part
supplémentaire.
A l'usage, ce seuil du revenu fiscal de référence est apparu trop
bas et ne permettant pas de faire bénéficier suffisamment de
salariés aux revenus moyens du chèque-vacances. En effet,
près de 50 % des salariés des PME-PMI rencontrées par
l'ANCV se trouvent exclus du dispositif, tandis que 20 % des
salariés des entreprises déjà clientes et distribuant le
chèque-vacances par le biais de l'employeur ont été
évincés. Il s'agit particulièrement des foyers à
revenus moyens avec enfants et l'ANCV estime que si on prend également
en considération les agents de la fonction publique, dont le nombre de
bénéficiaire a baissé de 30 %, l'impact total sur
l'activité de l'Agence a été une perte d'au moins
44,2 millions d'euros (290 millions de francs).
L'Agence nationale pour les chèque-vacances participe également
à la politique sociale du tourisme en mettant ses résultats
économiques au service d'actions sociales et de solidarité. Elles
concernent notamment les jeunes de 16 à 25 ans des quartiers urbains en
difficulté, des familles fragiles, les personnes sans emploi et les
Rmistes, ainsi que les personnes handicapées disposant de faibles
ressources.
La Bourse solidarité vacances a été créé
en 1998 dans le cadre de la loi de lutte contre les exclusions
. BSV
fédère à ce jour pus de 200 associations, centres
sociaux, collectivités, entreprises de tourisme et de transport. Les
prestataires mettent à sa disposition des séjours dans leurs
villages de vacances, résidences, campings, dans les mêmes
conditions que pour tous les vacanciers mais à des prix très bas
(de 250 à 700 francs la semaine). Les associations et centres sociaux
inscrivent à ces séjours des personnes en difficulté, les
aident à préparer leur projet de vacances, les suivent jusqu'au
départ et après leur retour. BSV permettra cette année
à 20.000 personnes de partir en vacances. Tournée jusqu'alors
prioritairement vers les familles, BSV diversifie en 2001 son effort en
direction des publics les plus exposés à la
précarité et à l'isolement : les personnes
handicapées, les personnes âgées et les jeunes.
2. Les aides à la pierre
Elles
ont pour objectif la rénovation des hébergements touristiques
à caractère social et familial possédés ou
gérés par des organismes à but non lucratif, en leur
accordant des aides à l'investissement.
Sur la période 1990-2000, dans le cadre du
« plan-patrimoine », 528 opérations d'aide ont
pu être réalisées et 100.000 lits en ont
bénéficié, pour un montant de près de
46 millions d'euros (300 millions de francs) qui représentent
la participation du secrétariat d'Etat au tourisme à un total de
travaux d'environ 300 millions d'euros (2 milliards de francs)
.
Les villages de vacances ayant bénéficié de ces aides se
trouvent pour 38 % d'entre eux en zone rurale, tandis que 32 % sont
situées sur le littoral et 30 % à la montagne.
En 2001, les crédits inscrits au plan patrimoine
s'élèvent à 3,712 millions d'euros
(24,350 millions de francs)
en autorisations de programme et à
2,052 millions d'euros
(13,460 millions de francs)
en
crédits de paiement
. Pour la période 2001-2006, le CIADT du
9 juillet 2001 a approuvé le programme de consolidation des
équipements de tourisme social présenté par le
secrétariat d'Etat au tourisme. Il a décidé d'affecter
à ce programme 27,44 millions d'euros (180 millions de francs)
de crédits, complétés par 9,15 millions d'euros
(60 millions de francs) du FNADT dans les zones rurales et de moyenne
montagne.
Par ailleurs, l'Agence nationale pour les chèques-vacances (ANCV)
attribue également, sous forme de subventions, des aides à
l'équipement et à la rénovation d'hébergements
collectifs qui font partie du patrimoine du tourisme social national.
Les 19,736 millions d'euros (129,459 millions de francs) de
subventions attribuées de 1994 à 2000 par l'ANCV aux
hébergements du tourisme social sont ainsi répartis :
3. Le partenariat avec les organismes de tourisme social
Le renforcement des actions de partenariat entre les différents acteurs du tourisme social et associatif est un axe de développement prioritaire de la politique nationale du tourisme. Dans ce but a été créée la Coordination nationale du tourisme social et associatif (CNTSA), qui est le seul lieu institutionnel réunissant associations, syndicats, comités d'entreprise, opérateurs de tourisme, collectivités territoriales - tous les acteurs et financeurs du tourisme social.