II. LE COMMERCE EXTÉRIEUR DE LA FRANCE

A. DES ÉVOLUTIONS MAJEURES AU COURS DE LA DÉCENNIE ÉCOULÉE

Entre 1990 et 2000, les échanges commerciaux de la France ont été dynamiques : les exportations ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,5 % et les importations, de 5,7 %. Dans ce contexte, le solde commercial a connu de forts excédents entre 1993 et 1999. En 2000, principalement sous l'effet d'une forte hausse du prix du pétrole et des matières premières importées, l'excédent s'est réduit.

L'évolution de la balance commerciale de la France

(en milliards de francs, solde FAB FAB)

Données : DOUANES

Données : Douanes


Ces bons résultats résultent des améliorations structurelles, et en particulier, de la spécialisation sectorielle dans les branches où la France possède des avantages comparatifs, et de la réorientation de nos échanges vers des zones dynamiques, qui ont été bénéfiques pour nos exportations manufacturières. Par ailleurs, les exportateurs français ont accumulé des gains de « compétitivité hors-prix » liés à la qualité et la diversité des produits ainsi qu'à l'étendue des gammes proposées.

1. Une réorientation géographique et sectorielle des échanges

La réorientation du commerce extérieur de la France au cours de la décennie écoulée s'est caractérisée :

- d'une part, par une spécialisation des exportations sur les biens manufacturés au détriment des produits énergétiques et agroalimentaires . Les principales évolutions concernent l'importance croissante dans nos ventes des biens d'équipement professionnel (aéronautique et équipements électroniques notamment), de l'industrie parachimique et pharmaceutique et des biens intermédiaires (chimie, composants électroniques). On note également l'importance croissante dans nos achats des composants électroniques et des équipements électroniques, soulignant l'intégration de la France dans le processus global de développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication ;

- d'autre part, d'un point de vue géographique, la France a réorienté ses échanges vers les pays émergents, au détriment des pays industrialisés, qui demeurent cependant les principaux partenaires de la France. Depuis 10 ans, la part de l'ensemble des zones émergentes (pays d'Europe centrale et orientale, Asie émergente et Amérique Latine) et de l'Amérique du Nord dans les ventes de la France progresse nettement, contrairement à la part des exportations à destination de la zone euro et de l'Afrique. A l'importation, on note également la part croissante des achats en provenance de l'Asie émergente, des pays d'Europe centrale et orientale et de l'Amérique du Nord.

2. L'ouverture réussie de l'économie française

Le taux d'exportation de l'économie française, mesuré par le rapport des exportations de biens et services sur le PIB dépassait 29 % en 2000 (aux prix de 1995). Ce taux a quasiment doublé par rapport à 1980 et il est une fois et demi plus élevé qu'en 1990. Le taux de pénétration des biens et services étrangers sur le marché intérieur, mesuré par le rapport des importations sur la demande intérieure (voire la demande finale si l'on souhaite tenir compte du contenu en importation des exportations), est un peu moins élevé (28 % en 2000), mais sa progression est presque aussi vive, puisqu'il était de 15 % en 1980, et de 19 % en 1990. Ces indicateurs témoignent de l'ouverture rapide de l'économie française. Le taux d'exportation est resté continuellement supérieur au taux de pénétration au cours des dix dernières années, ce qui n'était pas toujours le cas auparavant.

Ces chiffres recouvrent des situations très variables d'un secteur à l'autre de l'économie : l'industrie manufacturière apparaît comme le moteur de l'ouverture économique (près de 45 % de sa production est exportée), tandis que les services (ici circonscrits aux seuls services marchands échangeables, donc ne tenant pas compte du tourisme) restent très peu ouverts aux échanges extérieurs (5 % pour le taux d'exportation comme pour le taux de pénétration étrangère) 2( * ) . L'énergie et le secteur agroalimentaire occupent une position intermédiaire avec un taux d'exportation de, respectivement, 15 % et 11,8 %, et un taux de pénétration de 9 % et de 13,2 %.

Ainsi, le taux d'ouverture de la France a globalement suivi l'évolution de la moyenne européenne, même si son niveau est légèrement plus faible que celui de nos grands voisins européens, compte tenu de la composition sectorielle de notre production (importance du secteur des services et moindres besoins énergétiques notamment).

Il convient de souligner que notre solde extérieur ne constitue plus aujourd'hui un sujet de préoccupation majeur, alors que les comptes extérieurs français étaient auparavant chroniquement déficitaires, et, à chaque choc pétrolier, la balance commerciale plongeait vertigineusement. Or, après sept années d'excédent, la forte hausse des prix du pétrole enregistrée en 2000 n'a fait que ramener les échanges commerciaux de la France à un quasi-équilibre. La « contrainte extérieure » subie par la France durant la décennie quatre-vingts a ainsi disparu et s'est muée en une capacité de financement appréciable qui permet d'investir activement à l'étranger.

3. Un développement important des flux d'investissement

Les flux d'investissements directs français à l'étranger ont progressé de manière importante, en passant de 30 milliards d'euros en 1990 à 175 milliards d'euros en 2000. En accueillant des flux croissants d'investissements directs étrangers (de 13 milliards d'euros en 1990 à 48 milliards d'euros en 2000), la France confirme qu'elle n'est pas seulement un des plus grands investisseurs mondiaux, mais également un pays carrefour de l'investissement international. La France se situe ainsi au cinquième rang mondial pour le stock d'investissements directs à l'étranger et au sixième en ce qui concerne le stock d'investissements étrangers reçus. Ces chiffres témoignent à la fois du dynamisme des entreprises françaises sur les marchés mondiaux et de l'attractivité de notre territoire.

Tableau 1 : Flux d'IDE 1 de la France avec l'étranger de 1990 à 2000 (milliards d'euros)

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

Français à l'étranger

- 22,4

- 17,6

- 15,4

- 10,5

- 20,6

- 12,0

- 23,7

- 31,7

- 43,7

- 113,2

- 187,2

Etrangers en France

7,5

9,5

12,9

10,5

13,2

18,0

17,1

20,6

27,9

44,2

47,9

Solde net des IDE

- 14,8

- 8,1

- 2,6

0,0

- 7,4

6,0

- 6,6

- 11,0

- 15,9

- 69,0

- 139,3

Source : ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, Banque de France

1 Un signe (+) traduit une augmentation des engagements, tandis qu'un signe (-) décrit une augmentation des avoirs à l'étranger. Conformément à la définition de l'investissement direct étranger du Fonds monétaire international (FMI), les statistiques publiées par la Banque de France incluent les apports en capitaux des maisons-mères à leurs filiales à l'étranger, les mouvements de capitaux à court et long terme consentis au sein d'un même groupe ainsi que les bénéfices réinvestis par les filiales.

4. Une part de marché stable en volume

L'évolution de la part de marché relative de la France en volume par rapport à 24 pays de l'OCDE - qui n'est pas affectée par la variation des prix des marchandises échangées - est stable sur la dernière décennie et s'établit à 7,7 % au premier semestre 2001, après une progression continue depuis deux ans. A l'exception de l'Allemagne qui enregistre un léger rebond, les pays de la zone euro voient leur part de marché se stabiliser, alors que celles du Japon ainsi que des Etats-Unis se tassent sensiblement au premier semestre 2001.

Parts de marché relatives de la France en valeur et en volume par rapport à 24 pays de l'OCDE (produits manufacturés)

Données : OCDE. Calculs : Direction de la Prévision .

5. Une meilleure compétitivité sur les marchés mondiaux

Entre le premier semestre 1990 et le premier semestre 2001, la compétitivité-prix à l'exportation et la compétitivité-coût de la France se sont respectivement améliorées de 16,5 % et 23,9 %. Au cours de la première partie des années quatre-vingt dix, la compétitivité-prix s'est sensiblement plus améliorée que la compétitivité-coût (respectivement + 8,5 % et + 1,6 % entre le premier semestre de 1990 et le premier semestre de 1995), dans un contexte de forte appréciation nominale de 8,7 %. Les différentiels de prix ont connu une évolution plus favorable (+ 17,2 %) que celle des différentiels de coût (+ 10,3 %), les exportateurs français ayant consenti d'important efforts de marge. A l'inverse, depuis le premier semestre 1995, les hausses respectives de 7,4 % et 22 % des compétitivités prix et coût reflètent une dépréciation du taux de change effectif nominal de 7,7 %, ainsi que la bonne orientation du différentiel de coûts salariaux unitaires (+ 14,3 %), le différentiel de prix n'étant, cette fois-ci que légèrement défavorable (- 0,3 %) : les producteurs nationaux ont donc pu accroître la profitabilité des ventes à l'étranger tout en améliorant leur compétitivité-prix.

Au total, la compétitivité-prix à l'export et la compétitivité-coût se situent au premier semestre 2001 à un niveau supérieur respectivement de 11 % et 21,2 % à la moyenne des vingt dernières années.

Compétitivité-prix à l'exportation et compétitivité-coût de la France par rapport
aux 24 pays de l'OCDE dans le secteur des biens manufacturés



Sources : OCDE, INSEE. Calculs : DP.

6. Des priorités politiques constantes

Le secrétariat d'Etat au commerce extérieur indique que les priorités de la politique menée en matière de commerce extérieur depuis 1990 sont les suivantes :

- adaptation permanente du réseau des postes d'expansion économique à l'évolution de la carte économique mondiale et aux nouvelles technologies de l'information ;

- évolution des organismes d'appui au commerce extérieur ;

- réduction progressive du coût budgétaire des procédures financières de soutien à l'exportation ;

- renforcement des moyens alloués en faveur des PME.

B. LE COMMERCE EXTÉRIEUR DE LA FRANCE EN 2000

Sur l'ensemble de l'année 2000, les exportations françaises ont affiché une progression de 14,7 %, soit la deuxième meilleure performance de la décennie après les résultats records obtenus au cours de l'année 1997. Dépassant 2.000 milliards de francs, elles ont été soutenues par la vigueur de la demande mondiale adressée à la France, par des gains de compétitivité-prix, ainsi que par les achats importants de produits liés aux nouvelles technologies.

Néanmoins, les exportations ont progressé moins vite que les importations (+ 21,3 % en 2000). Le dynamisme des importations est à rapprocher de la vigueur de la demande intérieure française et de l'augmentation du prix des produits énergétiques et des biens intermédiaires, souvent peu substituables par la production nationale.

L'excédent commercial (fab/fab) s'est donc établi à 0,58 milliard d'euros en 2000, en net recul par rapport à l'année précédente, où il avait atteint 16,02 milliards d'euros. Il a principalement pâti de l'alourdissement de la facture énergétique, responsable d'une dégradation du solde (caf/fab) de 11,94 milliards d'euros 3( * ) et, dans une moindre mesure, de la réduction de l'excédent industriel civil (dégradation de 4,02 milliards d'euros en caf/fab).

1. Par secteurs d'activité

L'alourdissement de la facture énergétique n'a pas eu pour contrepartie une forte hausse de nos exportations totales vers les pays producteurs de pétrole : la hausse de nos exportations vers ces pays (+ 15,7 %) a été beaucoup moins forte que celle de nos importations (+ 81,1 %), conduisant à une dégradation de notre balance commerciale avec nos principaux fournisseurs de pétrole de 62,6 milliards de francs.

Sur l'ensemble de l'année, les exportations industrielles ont été très vigoureuses (+ 15,0 %). Parallèlement, les importations industrielles, soutenues par la vigueur de la demande intérieure, ont enregistré une croissance encore plus vive (+ 17,3 %), dont près de la moitié (47 %) est imputable à la hausse des achats de biens intermédiaires. Notre solde industriel civil (caf/fab) s'est donc replié de 26,5 milliards de francs.

Les importations de biens intermédiaires se sont montrées plus dynamiques que les exportations , ce qui a entraîné une dégradation du solde de 33,0 milliards de francs sur l'ensemble de l'année. Cette évolution tiendrait à plusieurs facteurs : une demande intérieure soutenue et une hausse du prix des matières premières importées sur les marchés mondiaux (dans le cas des métaux notamment), renforcée par la dépréciation de l'euro. Les tensions marquées sur le taux d'utilisation des capacités de production dans ce secteur ont pu également jouer un rôle. Ainsi, le déficit lié aux échanges de métaux s'est creusé de 9,8 milliards de francs. En outre, la hausse de 56,3 % des importations de composants électroniques, liée au développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), a dégradé le solde du secteur de 12,3 milliards de francs.

Le solde des biens de consommation s'est également dégradé , de 16,3 milliards de francs : les importations ont été plus dynamiques que les exportations. Cette évolution résulte notamment du fait que les ménages français ont fortement accru leur consommation en produits pharmaceutiques, en biens d'équipement du foyer (antennes, récepteurs de télévision, magnétoscopes) et en articles d'habillement et de cuir.

Les exportations de biens d'équipement ont été particulièrement dynamiques (+ 18,5 %), ce qui permet à ce secteur de dégager un excédent record (52,4 milliards de francs, contre 44,5 milliards de francs en 1997, qui avait déjà été une année exceptionnelle). Les ventes d'appareils d'émission et de transmission du son et de l'image (téléphonie mobile et radiocommunication) enregistrent une progression spectaculaire de 57,5 %, et contribuent à hauteur de 30,5 % à la croissance des exportations de biens d'équipement, soit la contribution la plus importante du secteur. Par ailleurs, les ventes d'Airbus ont à nouveau été élevées en 2000 avec 164 appareils vendus (contre 166 en 1999). En valeur, les ventes augmentent de 13,8 %, les excellentes performances de ce secteur étant amplifiées par la dépréciation de l'euro. Enfin, les ventes de navires ont été multipliées par 2,5 (elles passent ainsi de 6,5 milliards de francs en 1999 à 15,3 milliards de francs en 2000).

Bien que moins dynamiques que les ventes de biens d'équipement, les exportations d'automobiles ont progressé vigoureusement (+ 11,5 %), en dépit du fléchissement du marché européen qui avait connu une année record en 1999. Les importations automobiles ont progressé à un rythme similaire (+ 13,7 %).

Pour leur part, les échanges agro-alimentaires ont été nettement moins dynamiques (+ 3,5 % à l'exportation et + 4,1 % à l'importation) que les échanges industriels . Si les importations ont connu une augmentation faible mais régulière, le profil des exportations a été plus heurté : les ventes des industries agricoles et agro-alimentaires ont baissé au premier trimestre après les bons résultats de fin 1999 mais ont ensuite rebondi ; les ventes de produits agricoles se sont effritées au troisième trimestre mais se sont ensuite redressées, suite à la reprise des ventes de céréales. Au total, le solde varie peu (hausse de l'excédent de 1,1 milliard de francs).

Enfin, le solde des échanges de produits sylvicoles progresse de 0,6 milliard de francs sous l'effet de la hausse des exportations (+ 38,1 % contre + 10,4 % à l'importation), qui fait suite à la tempête de l'hiver 1999. La hausse des volumes exportés a toutefois été tempérée par une baisse des prix liée à un excès soudain de l'offre.

La valeur totale des grands contrats civils enregistrés au cours de l'année 2000 par le réseau des Postes d'Expansion Economique a atteint 27,3 milliards d'euros (179 milliards de francs). Ce montant, supérieur de 17 % à celui enregistré en 1999, approche du record historique atteint en 1998 (29,4 milliards d'euros). Le montant des grands contrats civils hors aéronautique s'est accru de 13 % par rapport à 1999, et le total des grands contrats aéronautiques, de 20 %. L'évolution des parités a amplifié cette progression en valeur. Les grands contrats recensés sont en effet pour l'essentiel libellés en dollars (l'Union Européenne représente 10 % des contrats de 2000). Exprimée dans cette monnaie, la progression du montant des contrats signés s'élèverait néanmoins à 4 % sur l'année. L'augmentation des commandes résulte donc principalement surtout l'effet de valorisation par le change.

Evolution des signatures de grands contrats civils de biens d'équipement

(en milliards d'euros)

année

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

Contrats civils hors aéronautique

8,6

9,8

9,3

9,5

8,8

8,8

12,6

9,3

10,5

Aéronautique

4,2

3,2

4,5

3,9

10,0

14,9

16,9

14,0

16,8

Total

12,8

13,0

13,8

13,5

18,8

23,7

29,4

23,3

27,3

Source : DREE

2. Par zones géographiques

Les importations en provenance de la zone euro ont progressé de 13,9 % en 2000 alors que les exportations vers cette zone ont augmenté de 10,9 %, ce qui s'est traduit par une baisse de l'excédent commercial avec la zone de 25,3 milliards de francs, compte tenu de la croissance supérieure de la France relativement au reste de la zone.

Les exportations vers l'Allemagne, notre principal client, ont été moins dynamiques (+ 8,7 %) que vers l'ensemble la zone euro, la demande intérieure étant moins vigoureuse dans ce pays. Le ralentissement de l'activité en France comme chez nos partenaires européens à partir du troisième trimestre s'est traduit par un ralentissement marqué des échanges : les importations n'ont augmenté que de 3,6 % au second semestre (après + 8,8 % au premier semestre) et les exportations, de 0,8 % (contre + 6,4 % au premier semestre).

Les exportations vers les Etats-Unis ont enregistré une excellente progression (+ 30,2 %) grâce au dynamisme de l'activité dans ce pays et à un contexte de change favorable, ce qui a permis au solde bilatéral de progresser de 10,4 milliards de francs. Cependant, les exportations se sont légèrement ralenties au second semestre (+ 14,8 % après une progression de 15,8 % au premier semestre), en lien avec l'évolution de la conjoncture aux Etats-Unis.

Les flux commerciaux avec les pays émergents ont été très dynamiques en 2000, l'activité dans ces pays ayant atteint des pics de croissance après les crises des années précédentes. Les échanges ont également été très dynamiques avec les pays d'Europe centrale et orientale et de l'ex. CEI (+ 27,3 % à l'exportation et + 49,5 % à l'importation, les achats en provenance de cette zone ayant été soutenues par les importations énergétiques) et avec l' Afrique (+ 25,6 % à l'exportation et + 30,4 % à l'importation), les exportations vers cette zone étant notamment soutenues par des ventes de navires et de plate-formes pétrolières.

3. Les investissements

En 2000, le montant des investissements français à l'étranger s'est établi à près de 187,2 milliards d'euros, soit 13,3 % du PIB, enregistrant une augmentation de 65,3 % par rapport à 1999 (113,2 milliards d'euros, soit 8,4 % du PIB). Au sein des pays de l'OCDE, la France devient le deuxième pays investisseur à l'étranger , derrière le Royaume-Uni, et précède en 2000 les Etats-Unis. Elle était au troisième rang en 1999 et au quatrième en 1998. Le stock d'investissements directs français à l'étranger s'élevait à 511,6 milliards d'euros à la fin de l'année 1999.

L'augmentation des flux d'investissement français en 2000 est principalement due à la forte augmentation des opérations en capital, qui atteignent 145,6 milliards d'euros (+ 76,7 % par rapport à l'année 1999), compte tenu de l'importance des opérations de fusions-acquisitions transfrontalières 4( * ) .

S'agissant des investissements directs étrangers en France, le montant s'est établi en 2000 à près de 47,9 milliards d'euros, soit 3,3 % du PIB, enregistrant une augmentation de 8,5 % par rapport à 1999 (44,2 milliards d'euros, soit 3,3 % du PIB). La France devrait rétrograder en 2000 de la 5ème à la 7ème place des pays d'accueil des flux d'investissements directs étrangers, derrière les Etats-unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Union-Belgo-luxembourgeoise, le Canada et les Pays-Bas.

C. DES PRÉVISIONS PESSIMISTES POUR L'ANNÉE 2001

1. Les grands contrats devraient être affectés par les événements du 11 septembre

La valeur totale des contrats civils enregistrés au cours du premier semestre de l'année 2001 s'élève à 14,2 milliards d'euros, contre 13,1 milliards d'euros au 1 er semestre 2000 (+ 9 %). Le second trimestre reflète toutefois une pause : le montant cumulé des grands contrats sur les quatre derniers trimestres s'élève ainsi à 28,3 milliards des euros, en recul de 3 % par rapport au trimestre précédent.

Les mouvements de parité masquent en partie l'inflexion des commandes. La progression des commandes exprimées en dollars, entre le premier semestre 2000 et le premier semestre 2001, est limitée à 2 %, avec une baisse marquée au deuxième trimestre 2001.

D'un point de vue sectoriel, les performances de l'aéronautique restent un peu supérieures à celles observées sur les autres biens d'équipements civils. Avec un total de 9,2 milliards d'euros de part française, les commandes des secteurs aéronautique et spatial progressent de 9 % par rapport au premier semestre 2000. Airbus a bénéficié d'un bon second trimestre grâce, notamment, à l'importante commande du loueur américain ILFC annoncée au salon du Bourget (111 appareils, dont 10 A380). Si les résultats sont satisfaisants également pour Arianespace, le second trimestre est décevant en revanche pour les fabricants de satellites. La progression des commandes des autres biens d'équipements civils est légèrement inférieure (+ 8 % par rapport au premier semestre 2000, à 5 milliards d'euros).

Le ralentissement de l'activité mondiale semble manifester ses premiers effets sur les grands contrats : seules les commandes aéronautiques ont permis de soutenir les grands contrats vers l'Amérique du Nord ; les grands contrats enregistrés sur l'Amérique Latine ont été extrêmement faibles au second trimestre 2001. Enfin, les contrats civils hors aéronautique progressent sensiblement sur le Proche et Moyen Orient (grâce aux cours élevés du pétrole) et restent soutenus sur l'Asie en développement rapide.

Les attentats du 11 septembre 2001 auront vraisemblablement un impact négatif important sur les grands contrats, notamment en matière aéronautique, compte tenu de la moindre croissance du trafic et de la situation financière fragile de la plupart des compagnies aériennes.

2. La contraction des échanges

Les ventes industrielles fléchissent de 0,6 % au premier semestre 2001, en lien avec le ralentissement de la conjoncture industrielle chez nos principaux partenaires.

Parallèlement, les importations industrielles chutent de 3,8 %, principalement sous l'effet de la baisse des achats de biens intermédiaires et de biens d'équipement, les perspectives de production des industriels français s'étant assombries. En outre, les contraintes pesant sur les taux d'utilisation des capacités de production, notamment dans le secteur des biens intermédiaires, s'atténuent sensiblement.

Les flux de biens intermédiaires poursuivent leur retournement, en particulier à l'importation (- 8,1 % et - 3,6 % à l'exportation), ce qui permet au déficit de la branche de se réduire. Outre le fléchissement de l'activité industrielle en France comme chez ses partenaires, cette évolution tient à la baisse des prix des matières premières importées - liée au ralentissement de l'activité mondiale - légèrement renforcée par l'appréciation de l'euro en début d'année (l'indice du prix en euros des matières premières industrielles calculé par l'INSEE enregistre ainsi une baisse de 5,5 %).

Après un premier trimestre où elles ont été dynamiques, les ventes de biens d'équipement enregistrent un recul brutal au second trimestre - lié à la baisse des ventes de matériel de transport et de produits liés aux NTIC notamment - et sont orientées à la baisse sur l'ensemble du semestre (- 0,4 %). Les ventes du secteur ont néanmoins été soutenues par les exportations aéronautiques (96 Airbus vendus ce semestre contre 84 le semestre précédent, soit une hausse des ventes en valeur de 23 %).

Après leur excellente performance de la fin de l'année dernière, les ventes à l'étranger de biens de consommation se ralentissent mais restent en progression (+ 4,9 % pour le premier semestre 2001), soutenues notamment par les exportations de produits pharmaceutiques, de parfumerie et d'entretien. La hausse des importations de biens de consommation est plus modérée (+ 0,7 %), ce qui permet au solde de progresser de 0,9 milliard d'euros.

Dans ces trois secteurs, les échanges, et plus particulièrement les importations, ont été pénalisés par le retournement du commerce de produits liés aux nouvelles technologies. Après les très fortes progressions enregistrées en 2000, les achats de composants électroniques, d'appareils de télécommunication et dans une moindre mesure, d'appareils domestiques d'audio-vidéo connaissent une correction brutale. Au total, le solde des échanges de NTIC reste, en moyenne, stable sur le premier semestre de l'année 2001.

Les achats d'automobiles enregistrent enfin une très forte progression (+ 4,9 %), alors que les exportations progressent légèrement (+ 0,4 %). Ces évolutions sont à rapprocher avec la croissance des immatriculations françaises, qui tranche nettement avec le repli du marché européen considéré dans son ensemble 5( * ) .

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