C. LA RELANCE DE LA COOPÉRATION FRANCO-ALGÉRIENNE
L'élection du Président Bouteflika a permis de relancer la coopération entre la France et l'Algérie et de faire prévaloir un nouveau climat, favorable au renouveau de nos relations bilatérales.
Plusieurs visites officielles ont permis de renouer les liens : les visites du ministre des affaires étrangères français, M. Hubert Védrine (29-30 juillet 1999 et 13 février 2001), du ministre des affaires étrangères algérien, M. Youcef Yousfi à Paris les 25 et 26 janvier 2000, les visites en Algérie du Secrétaire d'Etat au tourisme (26-29 janvier 2001), du président du Conseil économique et social (28-30 janvier 2001), du ministre de l'intérieur (4-5 février 2001), et surtout la visite d'Etat en France du Président Bouteflika, du 14 au 17 janvier 2000, ont permis de marquer la volonté partagée par la France et l'Algérie de définir les secteurs prioritaires de coopération.
1. Les questions consulaires et la coopération culturelle, technique et scientifique
Signe du changement de climat, des améliorations considérables ont été apportées aux conditions de délivrance des visas. Le nombre de visas délivrés a été plus que multiplié par trois en trois ans (57 000 en 1997, 147 000 en 1999, 175 000 en 2000). Le chiffre des 200 000 visas devrait être dépassé en 2001. Il reste toutefois très inférieur aux chiffres de la fin des années 1980. Les conditions de délivrance pour l'ensemble de la population algérienne ont été améliorées puisque plus des deux tiers des visas de court séjour sont délivrés pour des visites familiales ou privées. Les conditions d'accueil du public à Alger ont été améliorées, avec la mise en service de nouvelles infrastructures en février 1999. La présence consulaire française va être renforcée, avec le concours des autorités algériennes. Le consulat d'Annaba a rouvert ses portes dans des locaux rénovés en décembre dernier et le consulat général d'Oran devrait rouvrir en 2002. La durée de traitement des demandes devrait progresser sensiblement. Enfin, l'accord du 27 décembre 1968 relatif à la circulation, à l'emploi et au séjour des ressortissants algériens en France a été révisé en 2001.
Par ailleurs, la France a engagé la rénovation et le renforcement de sa coopération culturelle, éducative, technique et scientifique dans tous les secteurs 1 ( * ) . A la suite de rencontres entre les autorités françaises et algériennes, cinq axes prioritaires ont été définis : l'effort en faveur des formations supérieures, le renforcement d'une coopération technique visant à accompagner la restructuration de l'économie algérienne, la coopération dans le domaine de la santé, l'aide aux collectivités territoriales, notamment dans les secteurs de l'eau, de l'aménagement urbain et du traitement des déchets et le développement de partenariats dans les domaines de la jeunesse et des sports.
A la suite de ces décisions, le centre culturel français d'Alger a rouvert ses portes, le 15 janvier 2000, à un public de chercheurs et d'universitaires. La France apporte son soutien à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger. En 2001 a été programmée la réouverture des centres culturels d'Annaba, Oran et, si les conditions le permettent, de Constantine. La France soutiendra la création d'un lycée international à Alger en 2002 et ses grandes écoles et universités rouvriront leurs portes aux meilleurs bacheliers algériens.
2. Une relance des relations économiques
L'année 2000 laisse augurer une amélioration sensible, qui devra se confirmer, des relations économiques avec l'Algérie.
Les relations commerciales se sont densifiées, pour atteindre un flux croisé d'environ 38 milliards de francs, la France dégageant un excédent commercial de 2 milliards de francs (5,5 milliards en 1999). Les exportations françaises se sont accrues de 20 % et dépassent 20 milliards ; les importations se sont accrues de 70 %, en raison de la hausse des prix des hydrocarbures qui représentent la quasi-totalité des importations, soit 18 milliards de francs.
Surtout, les investissements français en Algérie, tout en restant modestes, ont progressé en 2000. Le montant des contrats supérieurs à 20 millions de francs est estimé à 3,7 milliards contre 700 millions en 1999. Deux grands contrats peuvent être mentionnés. GDF s'est engagé à hauteur de 25 % dans un investissement de 2 milliards de dollars pour l'exploitation du champ gazier d'Ahnet (Sahara), et SPIE-CAPAG a signé en décembre un contrat de 364 millions d'euros portant sur l'oléoduc reliant Ouargla au port d'Arzew D'importants investissements sont également en projet et sont souhaités par les autorités algériennes, mais leur réalisation dépendra de l'évolution de l'environnement général des affaires.
De son côté, le gouvernement français cherche à faciliter la reprise économique en agissant à travers certains instruments à sa disposition : conversion de 400 millions de francs de dette bilatérale, assouplissement de la politique d'assurance crédit, éligibilité au FSP, soutien institutionnel aux réformes (intervention de la DREE).
* 1 cf. sur la coopération française au Maghreb et notamment avec l'Algérie le rapport d'information (n° 83, 2000-2001) de M. Michel Charasse.